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Juda est en exil, victime de l'oppression et d'une grande servitude; Il habite au milieu des nations, Et il n'y trouve point de repos; Tous ses persécuteurs l'ont surpris dans l'angoisse.
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Ses oppresseurs triomphent, ses ennemis sont en paix; Car l'Éternel l'a humiliée, A cause de la multitude de ses péchés; Ses enfants ont marché captifs devant l'oppresseur.
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D'en haut il a lancé dans mes os un feu qui les dévore; Il a tendu un filet sous mes pieds, Il m'a fait tomber en arrière; Il m'a jetée dans la désolation, dans une langueur de tous les jours.
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Le Seigneur a terrassé tous mes guerriers au milieu de moi; Il a rassemblé contre moi une armée, Pour détruire mes jeunes hommes; Le Seigneur a foulé au pressoir la vierge, fille de Juda.
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L'Éternel est juste, Car j'ai été rebelle à ses ordres. Écoutez, vous tous, peuples, et voyez ma douleur! Mes vierges et mes jeunes hommes sont allés en captivité.
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Les enfants et les vieillards sont couchés par terre dans les rues; Mes vierges et mes jeunes hommes sont tombés par l'épée; Tu as tué, au jour de ta colère, Tu as égorgé sans pitié.
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Il me fait habiter dans les ténèbres, Comme ceux qui sont morts dès longtemps.
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Car ce n'est pas volontiers qu'il humilie Et qu'il afflige les enfants des hommes.
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Quand on viole la justice humaine A la face du Très Haut,
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N'est-ce pas de la volonté du Très Haut que viennent Les maux et les biens?
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Jusqu'à ce que l'Éternel regarde et voie Du haut des cieux;
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Les nobles fils de Sion, Estimés à l'égal de l'or pur, Sont regardés, hélas! comme des vases de terre, Ouvrage des mains du potier!
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Ceux qui périssent par l'épée sont plus heureux Que ceux qui périssent par la faim, Qui tombent exténués, Privés du fruit des champs.
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Les rois de la terre n'auraient pas cru, Aucun des habitants du monde n'aurait cru Que l'adversaire, que l'ennemi entrerait Dans les portes de Jérusalem.
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Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille d'Édom, Habitante du pays d'Uts! Vers toi aussi passera la coupe; Tu t'enivreras, et tu seras mise à nu.
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Notre héritage a passé à des étrangers, Nos maisons à des inconnus.
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Les jeunes hommes ont porté la meule, Les enfants chancelaient sous des fardeaux de bois.
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Les vieillards ne vont plus à la porte, Les jeunes hommes ont cessé leurs chants.