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Intervention de Dieu 38.1–42.17

Description des œuvres divines

38 L'Eternel répondit à Job du milieu de la tempête. Il dit:

«Qui est celui qui obscurcit mes plans

par des discours dépourvus de savoir?

Mets donc une ceinture autour de ta taille comme un vaillant homme!

Je t'interrogerai et tu me renseigneras.

»Où étais-tu quand j’ai fondé la terre?

Déclare-le, puisque tu es si intelligent!

Qui a fixé ses dimensions? Tu le sais, n’est-ce pas?

Ou qui a déplié le ruban à mesurer sur elle?

Sur quoi ses bases reposent-elles?

Ou qui en a posé la pierre angulaire

alors que les étoiles du matin éclataient ensemble en chants d'allégresse

et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie?

»Qui a bloqué la mer avec des portes

quand, dans son jaillissement, elle est sortie du ventre maternel,

quand j’ai fait des nuages son habit

et de l'obscurité ses langes,

10 quand je lui ai fixé des limites

et imposé verrou et portes,

11 quand j’ai dit: ‘Tu pourras venir jusqu'ici, tu n'iras pas plus loin.

Ici s'arrêtera l'orgueil de tes vagues’?

12 »Depuis que tu existes, as-tu donné des ordres au matin?

As-tu montré sa place à l'aurore

13 pour qu’elle attrape les bords de la terre

et que les méchants en tombent?

14 Tout se transforme alors, comme l'argile qui reçoit une empreinte,

et l’ensemble se présente comme paré d’un habit.

15 Quant aux méchants, ils sont privés de leur lumière,

et le bras prêt à agir est brisé.

16 »As-tu pénétré jusqu'aux sources de la mer?

T'es-tu promené dans les profondeurs du gouffre?

17 Les portes de la mort t’ont-elles été dévoilées?

As-tu vu les portes de l'ombre de la mort?

18 As-tu perçu toute la largeur de la terre?

Déclare-le, si tu sais tout cela!

19 »Où est donc le chemin qui conduit à l’habitation de la lumière?

Et les ténèbres, où ont-elles leur domicile

20 pour que tu puisses les conduire vers leur territoire

et discerner les sentiers qui mènent chez elles?

21 Tu le sais, puisque tu étais déjà né

et que le nombre de tes jours est si grand!

22 »Es-tu parvenu jusqu'aux réserves de neige?

As-tu vu les dépôts de grêle

23 que je tiens en réserve pour les moments de détresse,

pour les jours de guerre et de bataille?

24 Par quel chemin la lumière se divise-t-elle

et le vent d'est déferle-t-il sur la terre?

25 Qui a ouvert un passage pour les averses,

un chemin pour l'éclair et le tonnerre,

26 pour que la pluie tombe sur une terre sans habitants,

sur un désert où il n'y a pas d'êtres humains,

27 pour qu'elle rassasie les endroits solitaires et arides

et fasse pousser et sortir l'herbe?

28 »La pluie a-t-elle un père?

Qui donc fait naître les gouttes de rosée?

29 De quel ventre est sortie la glace

et qui a donné naissance au givre,

30 pour que l’eau se déguise en pierre

et que la surface du gouffre reste figée?

31 »Peux-tu serrer les liens des Pléiades

ou détacher les cordages d’Orion?

32 Fais-tu paraître au moment voulu les constellations du zodiaque

et conduis-tu la Grande Ourse avec ses petits?

33 Connais-tu les règles du ciel?

Peux-tu instaurer l’autorité de Dieu sur la terre?

34 Peux-tu élever ta voix jusqu'aux nuages

pour que des torrents d'eau te couvrent?

35 As-tu lancé des éclairs? Sont-ils partis?

Te disent-ils: ‘Nous voici’?

36 »Qui a mis la sagesse au fond du cœur

ou donné l'intelligence à l'esprit?

37 Qui a la sagesse nécessaire pour compter les nuages?

Qui peut faire pencher les cruches du ciel

38 pour provoquer des coulées de boue

et coller ensemble les mottes de terre?

Les soins divins pour les animaux

39 »Chasses-tu la proie pour la lionne

et satisfais-tu l’appétit des lionceaux

40 quand ils sont couchés dans leur tanière,

quand ils sont aux aguets dans leur repaire?

41 Qui prépare au corbeau sa nourriture

quand ses petits crient vers Dieu

et vacillent, affamés?

39 »Sais-tu quand les bouquetins font leurs petits?

Observes-tu les biches quand elles mettent bas?

Comptes-tu les mois pendant lesquels elles portent

et connais-tu l'époque où elles mettent bas?

Elles se courbent, libèrent leurs petits

et sont délivrées de leurs douleurs.

Leurs petits prennent des forces et grandissent en plein air,

puis ils s'éloignent et ne reviennent plus vers elles.

»Qui a rendu l'âne sauvage indépendant

et l'a libéré de tout lien?

J'ai fait de la steppe son domicile,

de la terre salée son habitation.

Il se moque du grondement des villes,

il n'entend pas les cris d’un maître.

Il parcourt les montagnes pour trouver sa nourriture,

il est à la recherche de tout ce qui est vert.

»Le buffle désire-t-il être à ton service?

Passe-t-il la nuit près de ta mangeoire?

10 L'attaches-tu avec une corde pour qu'il trace un sillon?

Traînera-t-il la herse derrière toi dans les vallées?

11 Pourras-tu t’appuyer sur lui parce que sa force est grande?

Lui laisseras-tu ton travail?

12 Peux-tu te fier à lui pour rentrer ta récolte?

La rassemblera-t-il dans ton aire de battage?

13 »L'aile des autruches se déploie joyeusement.

On dirait l'aile, le plumage de la cigogne.

14 Cependant, l'autruche abandonne ses œufs à la terre

et les laisse chauffer sur la poussière.

15 Elle oublie qu’un pied peut les écraser,

qu'une bête sauvage peut les piétiner.

16 Elle traite durement ses petits, comme s'ils n'étaient pas à elle.

Elle n’est pas inquiète à l’idée d’avoir travaillé pour rien.

17 En effet, Dieu lui a refusé la sagesse,

il ne lui a pas attribué l'intelligence.

18 Quand elle se dresse et prend sa course,

elle se moque du cheval et de son cavalier.

19 »Est-ce toi qui donnes la puissance au cheval

et qui habilles son cou d'une crinière flottante?

20 Le fais-tu bondir comme la sauterelle?

Son fier hennissement est source de terreur.

21 Il trépigne dans la vallée et se réjouit de sa force,

il s'élance au-devant des armes.

22 Il se moque de la peur, il n'est pas effrayé,

il ne recule pas devant l'épée.

23 Sur lui résonnent le carquois,

la lance étincelante et le javelot.

24 Bouillonnant d'ardeur, il dévore l’espace.

Il ne tient pas en place quand le son de la trompette retentit.

25 Chaque fois que la trompette sonne, il dit:

‘En avant!’ De loin il flaire la bataille,

la voix retentissante des chefs et les cris de guerre.

26 »Est-ce grâce à ton intelligence que l'épervier prend son vol

et déploie ses ailes en direction du sud?

27 Est-ce sur ton ordre que l'aigle royal prend de la hauteur

et place son nid sur les sommets?

28 C'est dans les rochers qu'il réside et passe les nuits,

c’est sur une dent de rocher qu’il a sa forteresse.

29 De là il cherche sa proie.

Ses yeux l’aperçoivent de loin.

30 Ses petits boivent le sang

et *là où sont des cadavres, là il se trouve[a]

Footnotes

  1. Job 39:30 Là… se trouve: renvoi à ce texte en Matthieu 24.28; Luc 17.37.

Premier discours de Dieu

Dieu évoque son œuvre de création et sa providence

38 Alors, du sein de la tempête, l’Eternel répondit à Job :

Qui donc obscurcit mes desseins
par des discours sans connaissance ?
Mets ta ceinture, comme un brave :
je vais te poser des questions |et tu m’enseigneras[a].

Où étais-tu quand je posai |les fondations du monde[b] ?
Déclare-le, |puisque ta science est si profonde !
Qui en a fixé les mesures, |le sais-tu donc ?
Qui a tendu sur lui |le cordeau d’arpenteur ?
Dans quoi les socles |de ses colonnes |s’enfoncent-ils ?
Qui en posa |la pierre principale d’angle,
quand les étoiles du matin[c] |éclataient, unanimes, |dans des chants d’allégresse,
et que tous les anges de Dieu[d] |poussaient des cris de joie ?

Qui enferma la mer |par une porte à deux battants
lorsqu’elle jaillit du sein maternel ?
lorsque je fis, de la nuée, |son vêtement,
et de l’obscurité ses langes,
10 quand je lui imposai ma loi,
quand je plaçai verrous et portes
11 en lui disant : |« C’est jusqu’ici que tu iras, |et pas plus loin,
ici s’arrêteront |tes flots impétueux » ?

12 As-tu, un seul jour de ta vie, |commandé au matin
et assigné sa place à l’aube
13 pour qu’elle se saisisse |des extrémités de la terre
et qu’elle en secoue les méchants[e] ?
14 Alors, la terre est transformée |comme l’argile sous l’empreinte[f],
et toutes choses sont parées |comme d’un vêtement.
15 Mais les méchants |se voient privés de leur lumière
et le bras levé est brisé.

16 Es-tu parvenu jusqu’aux sources |qui font jaillir les mers ?
Ou t’es-tu promené |dans les profondeurs de l’abîme ?
17 Les portes de la mort |ont-elles paru devant toi ?
As-tu vu les accès |du royaume des épaisses ténèbres ?
18 As-tu embrassé du regard |l’étendue de la terre ?
Dis-le, si tu sais tout cela.

19 De quel côté est le chemin |vers le séjour de la lumière,
et les ténèbres, |où donc ont-elles leur demeure,
20 pour que tu puisses les saisir |là où elles se séparent[g]
et bien comprendre les sentiers |de leur habitation ?
21 Tu dois connaître tout cela, |puisque tu étais déjà né,
et que tes jours sont si nombreux !

22 As-tu visité les greniers |qui recèlent la neige,
et les dépôts de grêle, |les as-tu vus ?
23 Je les tiens en réserve |pour les temps de détresse,
les jours de lutte et de combat[h].

24 Par quelle voie |se répand la lumière ?
Par où le vent d’orient |envahit-il la terre ?
25 Qui ouvre le passage |pour les torrents de pluie ?
Qui a frayé la voie |aux éclairs de l’orage |tonitruant,
26 faisant tomber la pluie |sur une terre inhabitée,
sur un désert inoccupé,
27 pour arroser les solitudes |et les régions arides,
et pour y faire germer l’herbe ?
28 La pluie a-t-elle un père ?
Et qui donc a fait naître |les gouttes de rosée ?
29 De quel sein sort la glace,
qui a donné naissance |au blanc frimas du ciel,
30 lorsque les eaux durcissent |pour devenir comme la pierre
et que se fige |la surface des lacs profonds ?

31 Peux-tu nouer |les cordes des Pléiades
ou desserrer |les cordages d’Orion[i] ?
32 Fais-tu paraître |les constellations en leur temps ?
Conduis-tu la Grande Ourse |et ses étoiles secondaires ?
33 Sais-tu par quelles lois |le ciel est gouverné ?
Est-ce toi qui imposes |son pouvoir sur la terre ?
34 Te suffit-il |de parler aux nuages
pour que des trombes d’eau |se déversent sur toi ?
35 Les éclairs partent-ils |à ton commandement
te disant : « Nous voici » ?
36 Qui a implanté la sagesse |au cœur de l’homme
et le discernement |en son esprit[j] ?
37 Qui a la compétence |pour compter les nuages
et qui peut incliner |les amphores du ciel
38 pour agréger |en glèbe la poussière,
et pour coller |les mottes de la terre ?

Dieu évoque le règne animal

39 Peux-tu chasser la proie |pour la lionne ?
Apaises-tu la faim |des lionceaux
40 quand ils sont tous tapis |au fond de leurs tanières,
quand ils sont à l’affût |dans les taillis épais ?
41 Qui donc prépare |au corbeau sa pâture
quand ses oisillons crient vers Dieu,
et sont errants, sans nourriture ?

39 Connais-tu le moment |où les chamois enfantent ?

Et as-tu observé |les biches en travail ?
As-tu compté combien de mois |dure leur gestation ?
Et connais-tu l’époque |où elles mettent bas,
quand elles s’accroupissent, |déposent leurs petits
et sont délivrées des douleurs ?
Leurs faons se fortifient, |grandissant en plein air
et ils s’en vont loin d’elles |pour ne plus revenir.

Qui a laissé l’onagre |courir en liberté ?
Qui a rompu les liens |qui retenaient l’âne sauvage ?
Moi je lui ai donné |le désert pour demeure
et des plateaux salés[k] |pour résidence.
Il ne veut rien savoir |des villes populeuses,
et il n’entend pas les cris |du conducteur de l’âne.
Il parcourt les montagnes |pour trouver sa pâture,
à la recherche de toute verdure.

L’aurochs[l] daignera-t-il |se mettre à ton service ?
Passera-t-il ses nuits |auprès de ta mangeoire ?
10 Lui feras-tu suivre un sillon |en l’attachant avec des cordes ?
Va-t-il traîner la herse |derrière toi dans les vallons ?
11 Mettras-tu ta confiance |dans sa force extraordinaire ?
Et lui remettras-tu |le soin de tes travaux ?
12 Compteras-tu sur lui |pour rapporter ton grain
et l’amasser |sur l’aire de battage ?

13 Les ailes de l’autruche |se déploient avec joie,
mais son aile et ses plumes |ne sont pas comparables |à celles des cigognes.
14 Or l’autruche abandonne |ses œufs dans la poussière,
et laisse au sable chaud |le soin de les couver,
15 ne pensant pas à ceux |qui marcheraient dessus,
aux animaux sauvages |qui les piétineraient.
16 Elle est dure pour ses petits |comme s’ils n’étaient pas les siens,
et elle ne s’inquiète pas |d’avoir peiné en vain.
17 Pourquoi ? Parce que Dieu |l’a privée de sagesse,
et qu’il ne lui a pas donné |l’intelligence.
18 Mais qu’elle se redresse |et prenne son élan,
pour elle c’est un jeu |de laisser derrière elle |cheval et cavalier.

19 Serait-ce toi qui donnes |la puissance au cheval ?
Ou est-ce toi qui pares |son cou d’une crinière ?
20 Ou le fais-tu bondir |comme la sauterelle ?
Son fier hennissement |inspire la frayeur !
21 Dans le vallon, il piaffe, |tout joyeux de sa force.
Le voilà qui s’élance |en plein dans la mêlée.
22 Il se rit de la peur |et ne s’effraie de rien.
Il ne recule pas |en face de l’épée,
23 lorsqu’au-dessus de lui |cliquette le carquois,
la lance étincelante |ou bien le javelot.
24 Tout frémissant d’ardeur, |il dévore l’espace,
il ne tient plus en place |dès qu’il a entendu |le son du cor.
25 Dès qu’il entend la charge, |il hennit : « En avant »,
lorsqu’il est loin encore, |il flaire la bataille,
la voix tonitruante |des commandants de troupes |et les cris des guerriers.

26 Serait-ce grâce |à ton intelligence |que l’épervier prend son essor
et qu’il déploie ses ailes |en direction du sud[m] ?
27 Serait-ce à ton commandement |que l’aigle monte dans les airs
et qu’il bâtit son nid |sur les sommets ?
28 Il fait du rocher sa demeure |et y passe la nuit,
il établit sa forteresse |sur une dent rocheuse.
29 De là-haut, il épie sa proie,
de loin, il l’aperçoit.
30 Ses petits s’abreuvent de sang.
Où que soient les cadavres, |il est présent[n].

Footnotes

  1. 38.3 Voir 42.3-4.
  2. 38.4 Dans les v. 4-6, l’auteur parle de la terre comme d’un édifice.
  3. 38.7 Expression qui peut être prise dans son sens propre (comme dans Ps 148.3) ou dans un sens figuré (comme dans Es 14.12) comme désignant les anges dont parle la fin du verset. C’est le matin de la création qu’acclament les premières créatures.
  4. 38.7 Appelés ici fils de Dieu (voir notes 1.6 ; 2.1 et Ps 29.1).
  5. 38.13 La terre est comparée au tapis que l’on secoue le matin hors de la tente pour en chasser la poussière.
  6. 38.14 L’argile servait de cire, on y imprimait son sceau, lui donnant du relief. La lumière a le même effet sur le paysage.
  7. 38.20 C’est-à-dire à la limite du jour et de la nuit.
  8. 38.23 Voir Jos 10.11 ; Ps 18.13-14 ; Es 28.17 ; 30.30.
  9. 38.31 Voir 9.9.
  10. 38.36 La traduction des deux mots cœur et esprit est incertaine. Certains pensent qu’ils désignent l’ibis et le coq, le premier oiseau annonçant la venue du printemps, le second celle de l’aurore.
  11. 39.6 Les terres salées sont opposées aux terres à fruits (Ps 107.34). L’âne sauvage se nourrit des herbes salées croissant dans les steppes d’Arabie et de Syrie.
  12. 39.9 L’urus ou l’aurochs, variété éteinte aujourd’hui, était un animal grand et puissant, souvent pris comme symbole de la force (Nb 23.22 ; 24.8 ; Dt 33.17).
  13. 39.26 L’épervier migrateur s’arrête dans cette région au cours de son vol vers le sud au début de l’hiver.
  14. 39.30 Voir Mt 24.28 ; Lc 17.37.