Le viol de la princesse Tamar

13 Absalom, un fils de David, avait une sœur qui était très belle et qui se nommait Tamar[a]. Amnôn, un autre fils du roi David, en tomba passionnément amoureux. Il se rongeait tant à propos de sa demi-sœur qu’il s’en rendait malade, car elle était vierge et il lui semblait impossible de l’approcher[b]. Amnôn avait un ami nommé Yonadab, un fils de Shimea, le frère de David. C’était un homme très astucieux. Il demanda à Amnôn : Fils du roi, pourquoi es-tu si déprimé ? Chaque matin tu parais l’être davantage. Ne veux-tu pas m’en dire la cause ?

Amnôn lui répondit : Je suis amoureux de Tamar, la sœur de mon frère Absalom.

Yonadab lui dit alors : Mets-toi au lit et fais comme si tu étais malade. Quand ton père viendra te voir, dis-lui : « Permets à ma sœur Tamar de venir me faire à manger, qu’elle prépare le repas sous mes yeux afin que je la voie faire, puis je mangerai de sa main. »

Amnôn se mit donc au lit et fit semblant d’être malade. Le roi vint le voir et Amnôn lui dit : Fais venir ma sœur Tamar pour qu’elle me prépare deux galettes sous mes yeux, et je les mangerai de sa main.

David envoya dire à Tamar dans son appartement : Va chez ton frère Amnôn et prépare-lui son repas.

Tamar se rendit donc chez son frère Amnôn et le trouva couché. Elle prépara de la pâte et la pétrit, puis confectionna des galettes devant lui et les fit cuire. Ensuite elle prit la poêle et lui en servit le contenu devant lui, mais il refusa d’en manger et dit : Faites sortir tout le monde d’ici.

Tous se retirèrent. 10 Alors il demanda à Tamar : Apporte-moi ces galettes dans ma chambre pour que je les mange de ta main.

Tamar prit les galettes qu’elle avait faites et les apporta à son frère Amnôn dans sa chambre. 11 Au moment où elle les lui présentait, il l’empoigna et lui dit : Viens, couche avec moi, ma sœur !

12 Mais elle s’écria : Non, mon frère, ne me fais pas violence ! Cela ne se fait pas en Israël[c]. Ne commets pas une telle infamie ! 13 Après cela, où irais-je porter ma honte ? Et toi, tu serais considéré comme un individu méprisable dans notre peuple. Pourquoi ne parles-tu pas au roi ? Il ne refusera pas de me donner à toi.

14 Mais il ne voulut rien entendre, et comme il était plus fort qu’elle, il lui fit violence et coucha avec elle.

15 Après cela, il conçut pour elle une forte aversion, plus violente que la passion qu’il avait éprouvée pour elle. Tout à coup, il lui ordonna : Lève-toi, va-t’en !

16 – Non, lui dit-elle, en me chassant, tu commettrais un crime encore pire que le mal que tu m’as déjà fait.

Mais il ne voulut pas l’écouter. 17 Il appela le domestique qui était à son service et lui ordonna : Débarrassez-moi de cette fille ! Jetez-la dehors et verrouillez la porte derrière elle !

18 Elle portait jusque-là une longue robe multicolore, car c’était autrefois la tenue des princesses aussi longtemps qu’elles étaient vierges. Le domestique la mit dehors et verrouilla la porte derrière elle. 19 Alors Tamar répandit de la cendre sur sa tête, elle déchira sa longue robe, se prit à deux mains la tête, puis elle partit en poussant des cris. 20 Son frère Absalom lui demanda : Ton frère Amnôn t’a-t-il fait violence ? Maintenant, ma sœur, n’en parle pas, c’est ton frère, et ne prends pas la chose trop à cœur !

Dès lors Tamar alla demeurer dans la maison d’Absalom, comme une femme abandonnée.

21 Le roi David apprit tout ce qui s’était passé et il en fut très irrité[d]. 22 Quant à Absalom, il n’adressait plus la parole à Amnôn, ni en bien, ni en mal, car il l’avait pris en haine à cause du viol de sa sœur Tamar.

Absalom venge sa sœur et prend la fuite

23 Deux ans plus tard, Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d’Ephraïm[e]. Il invita tous les fils du roi. 24 Il se rendit chez le roi et lui dit : Tu sais que ton serviteur fait tondre ses moutons ; que le roi et ses hauts fonctionnaires veuillent bien venir chez ton serviteur !

25 Mais le roi lui répondit : Non, mon fils, nous n’allons pas tous venir, ce serait une trop lourde charge pour toi !

Absalom insista, mais le roi refusa l’invitation et lui donna simplement sa bénédiction. 26 Absalom reprit : Si tu ne veux pas venir, permets au moins à mon frère Amnôn de nous accompagner.

Le roi lui dit : Pourquoi t’accompagnerait-il ?

27 Mais Absalom insista tellement que David laissa partir avec lui Amnôn et tous les autres fils du roi.

28 Absalom donna des ordres à ses serviteurs en disant : Quand vous verrez qu’Amnôn sera égayé par le vin, et que je vous dirai : « Frappez Amnôn ! » vous le tuerez. Ne craignez rien, car c’est moi qui en prends la responsabilité. Ayez du courage et soyez forts !

29 Les serviteurs d’Absalom exécutèrent les ordres de leur maître et tuèrent Amnôn. Aussitôt, tous les autres fils du roi se levèrent de table, enfourchèrent chacun son mulet et prirent la fuite. 30 Ils étaient encore en route quand la nouvelle parvint à David qu’Absalom avait tué tous les fils du roi sans qu’aucun d’eux en réchappe. 31 Le roi se leva, déchira ses vêtements en signe de deuil et s’étendit à même le sol. Tous ses ministres se tenaient autour de lui avec leurs habits déchirés[f]. 32 A ce moment-là, Yonadab, fils de Shimea, le frère de David, prit la parole et déclara : Que mon seigneur ne pense pas que tous les fils du roi ont été tués ; Amnôn seul est mort. Depuis le jour où il a violé sa sœur Tamar, Absalom parlait de le tuer. 33 Que le roi mon seigneur ne s’imagine donc pas que tous les princes ont péri ! Non, Amnôn seul est mort.

34 Absalom, quant à lui, avait pris la fuite. Lorsque le guetteur regarda au loin, il aperçut soudain une troupe nombreuse arrivant par la route occidentale[g], au flanc de la colline. 35 Alors Yonadab dit au roi : Ce sont les fils du roi qui viennent. Tout s’est passé comme ton serviteur l’a dit.

36 A peine achevait-il de parler, que les fils du roi entrèrent et se mirent à parler fort et à pleurer. Alors le roi et toute sa cour se répandirent aussi en pleurs et en lamentations. 37 Entre-temps, Absalom avait fui jusque chez Talmaï, fils d’Ammihoud, roi de Gueshour. Pendant tout ce temps, David porta le deuil de son fils.

38 Absalom resta pendant trois ans réfugié à Gueshour. 39 Le roi David finit par renoncer à poursuivre Absalom[h], car il se consolait peu à peu de la mort d’Amnôn.

Joab convainc David de faire revenir Absalom

14 Joab, fils de Tserouya, remarqua que le roi était de nouveau disposé favorablement envers Absalom. Il fit venir de Teqoa[i] une femme habile à laquelle il dit : Fais semblant d’être en deuil, je te prie, revêts-toi d’habits de deuil, ne te parfume pas d’huile odorante, aie bien l’air d’une femme qui depuis longtemps porte le deuil d’un mort. Puis tu te présenteras devant le roi et tu lui répéteras ce que je vais te dire.

Joab lui indiqua exactement ce qu’elle devait dire au roi.

La femme de Teqoa alla parler au roi[j] ; elle s’inclina face contre terre, pour se prosterner, et s’écria : Viens à mon secours, ô roi !

– Que veux-tu ? lui demanda le roi.

– Hélas ! dit-elle, je suis veuve ; mon mari est mort, et ta servante avait deux fils. Ils se sont disputés dans les champs, il n’y avait personne pour les séparer, si bien que l’un a frappé l’autre et l’a tué. Maintenant, toute ma famille a pris parti contre ta servante, et ils m’ont demandé : « Livre celui qui a frappé son frère. Nous le mettrons à mort pour le meurtre de son frère. Ainsi, nous supprimerons du même coup l’héritier ! » De cette manière, ils éteindraient la dernière lueur d’espoir qui me reste, et le nom et la postérité de mon mari disparaîtraient de la terre.

Le roi dit à la femme : Retourne chez toi ; je donnerai des ordres à ton sujet.

La femme de Teqoa lui répondit : Mon seigneur le roi ! Que la faute retombe sur moi et sur mon groupe familial et que le roi et son trône soient hors de cause.

10 Le roi lui dit : Si quelqu’un te fait des remarques à ce sujet, amène-le vers moi et il te laissera tranquille.

11 La femme répliqua : Que sa majesté veuille prendre cet engagement au nom de l’Eternel son Dieu, pour que l’homme chargé de punir la mort[k] de mon fils n’aggrave pas encore le malheur en faisant mourir celui qui me reste.

Le roi dit : Aussi vrai que l’Eternel est vivant, il ne tombera pas à terre un cheveu de la tête de ton fils !

12 La femme reprit : Permettras-tu à ta servante de dire encore quelque chose à mon seigneur le roi ?

– Parle ! lui dit-il.

13 Et la femme ajouta : Pourquoi alors as-tu de telles pensées à l’égard du peuple de Dieu ? Car en prononçant cette sentence tout à l’heure, le roi a reconnu qu’il avait tort de ne pas faire revenir celui qu’il a exilé. 14 Nous devons tous mourir, notre vie est comme de l’eau répandue sur le sol et qu’on ne peut plus recueillir si Dieu n’en assure l’être[l]. Mais son dessein n’est pas de tenir loin de lui l’exilé. 15 Maintenant, si je suis venue parler ainsi au roi mon seigneur, c’est parce que l’état du peuple m’a fait peur. Alors ta servante s’est dit : « Je vais parler au roi. Peut-être le roi suivra-t-il le conseil de son humble servante. 16 Peut-être consentira-t-il à protéger sa servante contre l’homme qui voudrait nous supprimer, moi et mon fils, du peuple que Dieu s’est choisi pour qu’il lui appartienne. » 17 Oui, je me suis dit que la parole du roi mon seigneur serait une parole d’apaisement, car mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu pour discerner le bien et le mal. Que l’Eternel ton Dieu soit donc avec toi.

18 Le roi dit alors à la femme : Je vais te poser à mon tour une question. Promets-moi de me répondre sans rien me cacher.

La femme lui dit : Que le roi mon seigneur parle !

19 Le roi reprit : Ne serait-ce pas Joab qui est derrière tout cela ?

La femme répondit : Aussi vrai que tu es vivant, ô roi mon seigneur, on ne peut s’écarter ni à droite ni à gauche de tout ce que dit mon seigneur le roi. C’est bien ton serviteur Joab qui m’a chargée de te parler, c’est lui qui a indiqué à ta servante tout ce qu’elle devait dire. 20 Si ton serviteur Joab a agi ainsi, c’est pour donner à cette affaire une autre tournure. Mais mon seigneur possède la sagesse d’un ange de Dieu pour connaître tout ce qui se passe dans le pays.

21 Le roi alla donc parler à Joab et lui dit : J’ai décidé d’agir comme tu me l’as suggéré : Va chercher le jeune homme Absalom et ramène-le ici !

22 Joab s’inclina face contre terre pour se prosterner et dit au roi : Dieu te bénisse, Majesté. Maintenant, je sais que tu es bien disposé à mon égard, ô roi, mon seigneur, puisque le roi accepte de faire ce que son serviteur lui a suggéré.

23 Joab se releva et partit pour Gueshour d’où il ramena Absalom à Jérusalem. 24 Le roi ordonna qu’il se retire dans sa maison et ne paraisse pas en sa présence. Absalom se confina donc chez lui et il ne parut pas en présence du roi.

David accepte de recevoir Absalom

25 Dans tout Israël il n’y avait personne qui fût autant admiré pour sa beauté qu’Absalom ; de la plante du pied au sommet de la tête, il était sans défaut. 26 Chaque année, il se rasait la tête, car sa chevelure devenait trop pesante. Lorsqu’on lui coupait les cheveux, on les pesait : il y en avait près de deux kilos et demi selon les poids officiels du roi. 27 Absalom eut trois fils et une fille nommée Tamar qui devint une très belle femme.

28 Absalom resta deux ans à Jérusalem sans paraître en présence du roi. 29 Après ce temps, il fit appeler Joab pour lui demander de parler au roi ; mais Joab refusa de venir chez lui. Absalom revint à la charge une seconde fois, mais Joab refusa de nouveau. 30 Alors Absalom dit à ses serviteurs : Vous voyez le champ de Joab à côté du mien, il y a de l’orge ; allez y mettre le feu !

Les serviteurs d’Absalom exécutèrent ses ordres. 31 Alors, Joab se rendit chez Absalom et lui demanda pourquoi ses serviteurs avaient mis le feu à son champ. 32 Absalom lui répondit : Je t’avais demandé de venir et tu as refusé. Je voulais t’envoyer chez le roi pour lui demander : « Pourquoi m’as-tu fait revenir de Gueshour ? J’aurais mieux fait d’y rester. » Maintenant, je voudrais être reçu par le roi ; et si je suis coupable, eh bien, qu’il me fasse mourir !

33 Joab se rendit chez le roi et lui rapporta les paroles de son fils. Alors le roi fit appeler Absalom. Celui-ci se rendit auprès de lui et se prosterna la face contre terre devant lui et le roi l’embrassa.

Les intrigues d’Absalom

15 Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux ainsi qu’une garde personnelle de cinquante hommes qui couraient devant son char. Il se levait de bon matin et se postait au bord de la route qui conduisait à l’entrée de la ville. Chaque fois que passait un homme qui se rendait auprès du roi pour demander justice à propos d’un litige, Absalom l’interpellait et lui demandait : De quelle ville viens-tu ?

L’autre répondait : Ton serviteur est de telle tribu d’Israël.

Alors Absalom lui disait : Ta cause est juste et tu es dans ton bon droit, mais vois-tu, personne ne t’écoutera chez le roi.

Puis il ajoutait : Ah ! si je rendais la justice dans ce pays ! Tous ceux qui seraient en litige ou en procès viendraient me trouver et je leur ferais justice !

Quand quelqu’un s’approchait pour s’incliner devant lui, il lui tendait la main, le saisissait et l’embrassait. Absalom agissait ainsi envers tous ceux d’Israël qui se rendaient auprès du roi pour demander justice. De cette manière, il conquit insidieusement les suffrages des gens d’Israël.

Au bout de quatre ans[m], Absalom dit au roi : Permets-moi d’aller à Hébron pour accomplir un vœu que j’ai fait à l’Eternel. En effet, pendant son séjour à Gueshour en Syrie, ton serviteur a fait ce vœu : Si l’Eternel me laisse retourner à Jérusalem, je lui offrirai un sacrifice[n].

Le roi lui dit : Va en paix !

Absalom partit donc et se rendit à Hébron. 10 De là, il envoya des émissaires dans toutes les tribus d’Israël pour dire : Dès que vous entendrez une sonnerie de cor, vous pourrez dire : « Absalom est devenu roi à Hébron. »

11 Deux cents hommes de Jérusalem, invités par Absalom, partirent de bonne foi avec lui, sans se douter de ses intentions. 12 Pendant qu’Absalom offrait les sacrifices, il envoya chercher Ahitophel[o], le Guilonite, conseiller de David, dans la ville de Guilo[p]. Ainsi la conjuration devint puissante et le parti d’Absalom fut de plus en plus nombreux.

David s’enfuit de Jérusalem

13 On vint annoncer à David que les Israélites prenaient parti pour Absalom. 14 Alors David dit à tous ses ministres qui étaient avec lui à Jérusalem : Allons, fuyons au plus vite, sans quoi personne n’échappera à Absalom. Hâtez-vous de partir, sinon il nous prendra de vitesse et nous rattrapera ; il nous précipitera alors dans le malheur et massacrera toute la population de la ville.

15 Les ministres lui dirent : Quelle que soit la décision que prenne notre seigneur le roi, nous sommes là à sa disposition.

16 Le roi partit à pied, suivi de tous ses proches. Il ne laissa que dix épouses de second rang pour garder le palais. 17 Il sortit accompagné de toute la population, et ils firent halte près de la dernière maison de la ville. 18 Tous ses fonctionnaires marchaient à ses côtés, ainsi que sa garde personnelle composée des Kérétiens et des Pélétiens[q], tandis que les six cents Gathiens, qui l’avaient suivi depuis Gath[r], précédaient le roi.

19 Le roi demanda à Ittaï, le chef des Gathiens : Pourquoi veux-tu venir, toi aussi avec nous ? Rebrousse chemin et reste avec le nouveau roi ! Après tout, tu es un étranger ici et tu es en exil loin de ta patrie. 20 Tu n’es à mon service que depuis peu de temps, alors pourquoi t’entraînerais-je aujourd’hui dans une aventure ? Moi-même je m’en vais sans savoir où. Retourne plutôt et emmène tes compagnons avec toi ! Que l’Eternel te témoigne sa grande bonté !

21 Mais Ittaï répondit au roi : Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que mon seigneur le roi est vivant, ton serviteur restera avec mon seigneur le roi partout où il ira, soit pour mourir, soit pour vivre.

22 David lui répondit : C’est bon ! Va donc et passe devant !

Ittaï de Gath passa devant avec tous ses hommes et tous les membres de leurs familles. 23 A mesure que la troupe passait, toute la population du pays se lamentait à grands cris. Le roi franchit la vallée du Cédron[s] avec toute sa suite et s’avança sur la route qui mène au désert[t].

David laisse de fidèles serviteurs à Jérusalem

24 Tsadoq vint aussi avec tous les lévites qui portaient le coffre de l’alliance de Dieu. Ils déposèrent le coffre de Dieu à terre tandis qu’Abiatar offrait des sacrifices jusqu’à ce que toute la population eut fini de sortir de la ville. 25 Mais le roi dit à Tsadoq : Ramène le coffre de Dieu dans la ville. Si l’Eternel m’est favorable, il me fera revenir et me permettra de revoir le coffre ainsi que le sanctuaire. 26 Si, par contre, il déclare : « Je ne prends plus plaisir en toi », eh bien, qu’il me traite comme bon lui semblera.

27 Le roi dit encore au prêtre Tsadoq : N’es-tu pas un prophète ? Retourne tranquillement dans la ville et que ton fils Ahimaats et Jonathan, fils d’Abiatar, vos deux fils vous[u] accompagnent. 28 Quant à moi, j’attendrai aux défilés du désert jusqu’à ce que je reçoive un message de votre part qui me donne des nouvelles.

29 Ainsi Tsadoq et Abiatar rapportèrent le coffre de Dieu à Jérusalem et ils y restèrent.

30 Cependant David gravissait pieds nus et la tête voilée[v] la montée des Oliviers, il s’avançait en pleurant. Tous ceux qui l’accompagnaient s’étaient aussi voilé la tête et montaient en pleurant. 31 On vint rapporter à David qu’Ahitophel s’était joint aux conspirateurs autour d’Absalom. David s’écria : O Eternel, rends les conseils d’Ahitophel inefficaces !

32 Lorsque David eut atteint le sommet de la colline où l’on adore Dieu, Houshaï l’Arkien[w], son conseiller personnel, vint à sa rencontre, son vêtement déchiré et la tête couverte de poussière.

33 David lui dit : Si tu me suis, tu me seras à charge. 34 Mais si, au contraire, tu retournes à la ville et si tu dis à Absalom : « Je suis ton serviteur, ô roi ! J’ai été jusqu’ici au service de ton père, mais maintenant c’est toi que je veux servir », tu pourras contrecarrer en ma faveur les conseils d’Ahitophel. 35 De plus, tu auras l’appui des prêtres Tsadoq et Abiatar. Tu leur rapporteras tout ce que tu apprendras au palais royal. 36 Leurs deux fils, Ahimaats, fils de Tsadoq, et Jonathan, fils d’Abiatar, sont avec eux : vous me communiquerez par leur intermédiaire toutes les nouvelles que vous apprendrez.

37 Houshaï, l’ami de David, retourna donc en ville au moment où Absalom faisait son entrée à Jérusalem.

Footnotes

  1. 13.1 Fille de Maaka, princesse de Gueshour (3.3). Amnôn était fils d’Ahinoam, première femme de David ; il était le fils aîné de David, donc l’héritier présomptif du trône (3.2).
  2. 13.2 Les filles non mariées vivaient dans l’appartement des femmes et ne fréquentaient guère les hommes, pas même leurs demi-frères.
  3. 13.12 Voir Dt 22.23-29.
  4. 13.21 Un manuscrit hébreu, l’ancienne version grecque et la Vulgate ajoutent ici : il ne fit cependant aucun reproche à Amnôn, car c’était son fils aîné et il l’aimait beaucoup.
  5. 13.23 Près de Béthel, à 25 kilomètres au nord de Jérusalem (Né 11.33). La tonte des moutons était une occasion annuelle de réjouissances (1 S 25.2-8).
  6. 13.31 Voir Jos 7.6 ; 1 R 21.27 ; Est 4.1 ; Jb 1.20.
  7. 13.34 L’ancienne version grecque a : par la route de Horonaïm. A la suite du verset, l’ancienne version grecque ajoute : il vint en informer le roi en ces termes : « J’ai vu des hommes arriver par la route de Horonaïm, au flanc de la colline. »
  8. 13.39 Autres traductions : le roi David languissait après Absalom ou la colère du roi David contre Absalom s’apaisait. Le nom David manque dans le texte hébreu de Qumrân et dans certains manuscrits de l’ancienne version grecque.
  9. 14.2 A une quinzaine de kilomètres au sud de Jérusalem.
  10. 14.4 De nombreux manuscrits hébreux, l’ancienne version grecque et la Vulgate ont : se rendit chez le roi.
  11. 14.11 Voir Nb 35.9-29 ; Dt 19.4-13 ; Jos 20.
  12. 14.14 Autre traduction : mais Dieu ne conserve pas d’animosité.
  13. 15.7 D’après certains manuscrits de l’ancienne version grecque, la version syriaque et Flavius Josèphe ; le texte hébreu traditionnel a : quarante ans.
  14. 15.8 L’ancienne version grecque ajoute ici : à Hébron.
  15. 15.12 Grand-père de Bath-Shéba (11.3 ; 23.34), conseiller royal (16.23).
  16. 15.12 A 10 kilomètres au nord-ouest d’Hébron (Jos 15.48-51) dans les montagnes du désert de Judée.
  17. 15.18 Voir note 8.18.
  18. 15.18 Une des capitales de la Philistie où David s’était réfugié (1 S 5.8 ; 27).
  19. 15.23 Vallée située entre Jérusalem et le mont des Oliviers. En hiver, le Cédron y forme un torrent important (1 R 2.37 ; 15.13 ; Jn 18.1).
  20. 15.23 Entre Jérusalem et Jéricho.
  21. 15.27 C’est-à-dire Tsadoq et Abiatar dont il a été question au v. 24 : voir v. 29.
  22. 15.30 Signe de profonde tristesse ou de deuil (voir Est 6.12 ; Es 20.2, 4 ; Jr 14.3-4 ; Ez 24.17 ; Mi 1.8).
  23. 15.32 Groupe familial, non juif selon certains, habitant au sud-ouest de Béthel (Jos 16.2). Sur le rôle de Houshaï, voir 16.16 ; 17.5-6, 14-16 ; 1 Ch 27.33.

13 Après cela, voici ce qui arriva. Absalom, fils de David, avait une soeur qui était belle et qui s'appelait Tamar; et Amnon, fils de David, l'aima.

Amnon était tourmenté jusqu'à se rendre malade à cause de Tamar, sa soeur; car elle était vierge, et il paraissait difficile à Amnon de faire sur elle la moindre tentative.

Amnon avait un ami, nommé Jonadab, fils de Schimea, frère de David, et Jonadab était un homme très habile.

Il lui dit: Pourquoi deviens-tu, ainsi chaque matin plus maigre, toi, fils de roi? Ne veux-tu pas me le dire? Amnon lui répondit: J'aime Tamar, soeur d'Absalom, mon frère.

Jonadab lui dit: Mets-toi au lit, et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras: Permets à Tamar, ma soeur, de venir pour me donner à manger; qu'elle prépare un mets sous mes yeux, afin que je le voie et que je le prenne de sa main.

Amnon se coucha, et fit le malade. Le roi vint le voir, et Amnon dit au roi: Je te prie, que Tamar, ma soeur, vienne faire deux gâteaux sous mes yeux, et que je les mange de sa main.

David envoya dire à Tamar dans l'intérieur des appartements: Va dans la maison d'Amnon, ton frère, et prépare-lui un mets.

Tamar alla dans la maison d'Amnon, son frère, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara devant lui des gâteaux, et les fit cuire;

prenant ensuite la poêle, elle les versa devant lui. Mais Amnon refusa de manger. Il dit: Faites sortir tout le monde. Et tout le monde sortit de chez lui.

10 Alors Amnon dit à Tamar: Apporte le mets dans la chambre, et que je le mange de ta main. Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits, et les porta à Amnon, son frère, dans la chambre.

11 Comme elle les lui présentait à manger, il la saisit et lui dit: Viens, couche avec moi, ma soeur.

12 Elle lui répondit: Non, mon frère, ne me déshonore pas, car on n'agit point ainsi en Israël; ne commets pas cette infamie.

13 Où irais-je, moi, avec ma honte? Et toi, tu serais comme l'un des infâmes en Israël. Maintenant, je te prie, parle au roi, et il ne s'opposera pas à ce que je sois à toi.

14 Mais il ne voulut pas l'écouter; il lui fit violence, la déshonora et coucha avec elle.

15 Puis Amnon eut pour elle une forte aversion, plus forte que n'avait été son amour. Et il lui dit: Lève-toi, va-t'en!

16 Elle lui répondit: N'augmente pas, en me chassant, le mal que tu m'as déjà fait.

17 Il ne voulut pas l'écouter, et appelant le garçon qui le servait, il dit: Qu'on éloigne de moi cette femme et qu'on la mette dehors. Et ferme la porte après elle!

18 Elle avait une tunique de plusieurs couleurs; car c'était le vêtement que portaient les filles du roi, aussi longtemps qu'elles étaient vierges. Le serviteur d'Amnon la mit dehors, et ferma la porte après elle.

19 Tamar répandit de la cendre sur sa tête, et déchira sa tunique bigarrée; elle mit la main sur sa tête, et s'en alla en poussant des cris.

20 Absalom, son frère, lui dit: Amnon, ton frère, a-t-il été avec toi? Maintenant, ma soeur, tais-toi, c'est ton frère; ne prends pas cette affaire trop à coeur. Et Tamar, désolée, demeura dans la maison d'Absalom, son frère.

21 Le roi David apprit toutes ces choses, et il fut très irrité.

22 Absalom ne parla ni en bien ni en mal avec Amnon; mais il le prit en haine, parce qu'il avait déshonoré Tamar, sa soeur.

23 Deux ans après, comme Absalom avait les tondeurs à Baal Hatsor, près d'Éphraïm, il invita tous les fils du roi.

24 Absalom alla vers le roi, et dit: Voici, ton serviteur a les tondeurs; que le roi et ses serviteurs viennent chez ton serviteur.

25 Et le roi dit à Absalom: Non, mon fils, nous n'irons pas tous, de peur que nous ne te soyons à charge. Absalom le pressa; mais le roi ne voulut point aller, et il le bénit.

26 Absalom dit: Permets du moins à Amnon, mon frère, de venir avec nous. Le roi lui répondit: Pourquoi irait-il chez toi?

27 Sur les instances d'Absalom, le roi laissa aller avec lui Amnon et tous ses fils.

28 Absalom donna cet ordre à ses serviteurs: Faites attention quand le coeur d'Amnon sera égayé par le vin et que je vous dirai: Frappez Amnon! Alors tuez-le; ne craignez point, n'est-ce pas moi qui vous l'ordonne? Soyez fermes, et montrez du courage!

29 Les serviteurs d'Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Et tous les fils du roi se levèrent, montèrent chacun sur son mulet, et s'enfuirent.

30 Comme ils étaient en chemin, le bruit parvint à David qu'Absalom avait tué tous les fils du roi, et qu'il n'en était pas resté un seul.

31 Le roi se leva, déchira ses vêtements, et se coucha par terre; et tous ses serviteurs étaient là, les vêtements déchirés.

32 Jonadab, fils de Schimea, frère de David, prit la parole et dit: Que mon seigneur ne pense point que tous les jeunes gens, fils du roi, ont été tués, car Amnon seul est mort; et c'est l'effet d'une résolution d'Absalom, depuis le jour où Amnon a déshonoré Tamar, sa soeur.

33 Que le roi mon seigneur ne se tourmente donc point dans l'idée que tous les fils du roi sont morts, car Amnon seul est mort.

34 Absalom prit la fuite. Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda. Et voici, une grande troupe venait par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne.

35 Jonadab dit au roi: Voici les fils du roi qui arrivent! Ainsi se confirme ce que disait ton serviteur.

36 Comme il achevait de parler, voici, les fils du roi arrivèrent. Ils élevèrent la voix, et pleurèrent; le roi aussi et tous ses serviteurs versèrent d'abondantes larmes.

37 Absalom s'était enfui, et il alla chez Talmaï, fils d'Ammihur, roi de Gueschur. Et David pleurait tous les jours son fils.

38 Absalom resta trois ans à Gueschur, où il était allé, après avoir pris la fuite.

39 Le roi David cessa de poursuivre Absalom, car il était consolé de la mort d'Amnon.

14 Joab, fils de Tseruja, s'aperçut que le coeur du roi était porté pour Absalom.

Il envoya chercher à Tekoa une femme habile, et il lui dit: Montre-toi désolée, et revêts des habits de deuil; ne t'oins pas d'huile, et sois comme une femme qui depuis longtemps pleure un mort.

Tu iras ainsi vers le roi, et tu lui parleras de cette manière. Et Joab lui mit dans la bouche ce qu'elle devait dire.

La femme de Tekoa alla parler au roi. Elle tomba la face contre terre et se prosterna, et elle dit: O roi, sauve-moi!

Le roi lui dit: Qu'as-tu? Elle répondit: Oui, je suis veuve, mon mari est mort!

Ta servante avait deux fils; il se sont tous deux querellés dans les champs, et il n'y avait personne pour les séparer; l'un a frappé l'autre, et l'a tué.

Et voici, toute la famille s'est levée contre ta servante, en disant: Livre le meurtrier de son frère! Nous voulons le faire mourir, pour la vie de son frère qu'il a tué; nous voulons détruire même l'héritier! Ils éteindraient ainsi le tison qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant sur la face de la terre.

Le roi dit à la femme: Va dans ta maison. Je donnerai des ordres à ton sujet.

La femme de Tekoa dit au roi: C'est sur moi, ô roi mon seigneur, et sur la maison de mon père, que le châtiment va tomber; le roi et son trône n'auront pas à en souffrir.

10 Le roi dit: Si quelqu'un parle contre toi, amène-le-moi, et il ne lui arrivera plus de te toucher.

11 Elle dit: Que le roi se souvienne de l'Éternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n'augmente pas la ruine, et qu'on ne détruise pas mon fils! Et il dit: L'Éternel est vivant! il ne tombera pas à terre un cheveu de ton fils.

12 La femme dit: Permets que ta servante dise un mot à mon seigneur le roi. Et il dit: Parle!

13 La femme dit: Pourquoi penses-tu de la sorte à l'égard du peuple de Dieu, puisqu'il résulte des paroles mêmes du roi que le roi est comme coupable en ne rappelant pas celui qu'il a proscrit?

14 Il nous faut certainement mourir, et nous serons comme des eaux répandues à terre et qui ne se rassemblent plus; Dieu n'ôte pas la vie, mais il désire que le fugitif ne reste pas banni de sa présence.

15 Maintenant, si je suis venu dire ces choses au roi mon seigneur, c'est que le peuple m'a effrayée. Et ta servante a dit: Je veux parler au roi; peut-être le roi fera-t-il ce que dira sa servante.

16 Oui, le roi écoutera sa servante, pour la délivrer de la main de ceux qui cherchent à nous exterminer, moi et mon fils, de l'héritage de Dieu.

17 Ta servante a dit: Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos. Car mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu, prêt à entendre le bien et le mal. Et que l'Éternel, ton Dieu, soit avec toi!

18 Le roi répondit, et dit à la femme: Ne me cache pas ce que je vais te demander. Et la femme dit: Que mon seigneur le roi parle!

19 Le roi dit alors: La main de Joab n'est-elle pas avec toi dans tout ceci? Et la femme répondit: Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi mon seigneur, il n'y a rien à droite ni à gauche de tout ce que dit mon seigneur le roi. C'est, en effet, ton serviteur Joab qui m'a donné des ordres, et qui a mis dans la bouche de ta servante toutes ces paroles.

20 C'est pour donner à la chose une autre tournure que ton serviteur Joab a fait cela. Mais mon seigneur est aussi sage qu'un ange de Dieu, pour connaître tout ce qui se passe sur la terre.

21 Le roi dit à Joab: Voici, je veux bien faire cela; va donc, ramène le jeune homme Absalom.

22 Joab tomba la face contre terre et se prosterna, et il bénit le roi. Puis il dit: Ton serviteur connaît aujourd'hui que j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi mon seigneur, puisque le roi agit selon la parole de son serviteur.

23 Et Joab se leva et partit pour Gueschur, et il ramena Absalom à Jérusalem.

24 Mais le roi dit: Qu'il se retire dans sa maison, et qu'il ne voie point ma face. Et Absalom se retira dans sa maison, et il ne vit point la face du roi.

25 Il n'y avait pas un homme dans tout Israël aussi renommé qu'Absalom pour sa beauté; depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête, il n'y avait point en lui de défaut.

26 Lorsqu'il se rasait la tête, -c'était chaque année qu'il se la rasait, parce que sa chevelure lui pesait, -le poids des cheveux de sa tête était de deux cents sicles, poids du roi.

27 Il naquit à Absalom trois fils, et une fille nommée Tamar, qui était une femme belle de figure.

28 Absalom demeura deux ans à Jérusalem, sans voir la face du roi.

29 Il fit demander Joab, pour l'envoyer vers le roi; mais Joab ne voulut point venir auprès de lui. Il le fit demander une seconde fois; et Joab ne voulut point venir.

30 Absalom dit alors à ses serviteurs: Voyez, le champ de Joab est à côté du mien; il y a de l'orge; allez et mettez-y le feu. Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu au champ.

31 Joab se leva et se rendit auprès d'Absalom, dans sa maison. Il lui dit: Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m'appartient?

32 Absalom répondit à Joab: Voici, je t'ai fait dire: Viens ici, et je t'enverrai vers le roi, afin que tu lui dises: Pourquoi suis-je revenu de Gueschur? Il vaudrait mieux pour moi que j'y fusse encore. Je désire maintenant voir la face du roi; et s'il y a quelque crime en moi, qu'il me fasse mourir.

33 Joab alla vers le roi, et lui rapporta cela. Et le roi appela Absalom, qui vint auprès de lui et se prosterna la face contre terre en sa présence. Le roi baisa Absalom.

15 Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux, et cinquante hommes qui couraient devant lui.

Il se levait de bon matin, et se tenait au bord du chemin de la porte. Et chaque fois qu'un homme ayant une contestation se rendait vers le roi pour obtenir un jugement, Absalom l'appelait, et disait: De quelle ville es-tu? Lorsqu'il avait répondu: Je suis d'une telle tribu d'Israël,

Absalom lui disait: Vois, ta cause est bonne et juste; mais personne de chez le roi ne t'écoutera.

Absalom disait: Qui m'établira juge dans le pays? Tout homme qui aurait une contestation et un procès viendrait à moi, et je lui ferais justice.

Et quand quelqu'un s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le saisissait et l'embrassait.

Absalom agissait ainsi à l'égard de tous ceux d'Israël, qui se rendaient vers le roi pour demander justice. Et Absalom gagnait le coeur des gens d'Israël.

Au bout de quarante ans, Absalom dit au roi: Permets que j'aille à Hébron, pour accomplir le voeu que j'ai fait à l'Éternel.

Car ton serviteur a fait un voeu, pendant que je demeurais à Gueschur en Syrie; j'ai dit: Si l'Éternel me ramène à Jérusalem, je servirai l'Éternel.

Le roi lui dit: Va en paix. Et Absalom se leva et partit pour Hébron.

10 Absalom envoya des espions dans toutes les tribus d'Israël, pour dire: Quand vous entendrez le son de la trompette, vous direz: Absalom règne à Hébron.

11 Deux cents hommes de Jérusalem, qui avaient été invités, accompagnèrent Absalom; et ils le firent en toute simplicité, sans rien savoir.

12 Pendant qu'Absalom offrait les sacrifices, il envoya chercher à la ville de Guilo Achitophel, le Guilonite, conseiller de David. La conjuration devint puissante, et le peuple était de plus en plus nombreux auprès d'Absalom.

13 Quelqu'un vint informer David, et lui dit: Le coeur des hommes d'Israël s'est tourné vers Absalom.

14 Et David dit à tous ses serviteurs qui étaient avec lui à Jérusalem: Levez-vous, fuyons, car il n'y aura point de salut pour nous devant Absalom. Hâtez-vous de partir; sinon, il ne tarderait pas à nous atteindre, et il nous précipiterait dans le malheur et frapperait la ville du tranchant de l'épée.

15 Les serviteurs du roi lui dirent: Tes serviteurs feront tout ce que voudra mon seigneur le roi.

16 Le roi sortit, et toute sa maison le suivait, et il laissa dix concubines pour garder la maison.

17 Le roi sortit, et tout le peuple le suivait, et ils s'arrêtèrent à la dernière maison.

18 Tous ses serviteurs, tous les Kéréthiens et tous les Péléthiens, passèrent à ses côtés; et tous les Gathiens, au nombre de six cents hommes, venus de Gath à sa suite, passèrent devant le roi.

19 Le roi dit à Ittaï de Gath: Pourquoi viendrais-tu aussi avec nous? Retourne, et reste avec le roi, car tu es étranger, et même tu as été emmené de ton pays.

20 Tu es arrivé d'hier, et aujourd'hui je te ferais errer avec nous çà et là, quand je ne sais moi-même où je vais! Retourne, et emmène tes frères avec toi. Que l'Éternel use envers toi de bonté et de fidélité!

21 Ittaï répondit au roi, et dit: L'Éternel est vivant et mon seigneur le roi est vivant! au lieu où sera mon seigneur le roi, soit pour mourir, soit pour vivre, là aussi sera ton serviteur.

22 David dit alors à Ittaï: Va, passe! Et Ittaï de Gath passa, avec tous ses gens et tous les enfants qui étaient avec lui.

23 Toute la contrée était en larmes et l'on poussait de grands cris, au passage de tout le peuple. Le roi passa le torrent de Cédron, et tout le peuple passa vis-à-vis du chemin qui mène au désert.

24 Tsadok était aussi là, et avec lui tous les Lévites portant l'arche de l'alliance de Dieu; et ils posèrent l'arche de Dieu, et Abiathar montait, pendant que tout le peuple achevait de sortir de la ville.

25 Le roi dit à Tsadok: Reporte l'arche de Dieu dans la ville. Si je trouve grâce aux yeux de l'Éternel, il me ramènera, et il me fera voir l'arche et sa demeure.

26 Mais s'il dit: Je ne prends point plaisir en toi! me voici, qu'il me fasse ce qui lui semblera bon.

27 Le roi dit encore au sacrificateur Tsadok: Comprends-tu? retourne en paix dans la ville, avec Achimaats, ton fils, et avec Jonathan, fils d'Abiathar, vos deux fils.

28 Voyez, j'attendrai dans les plaines du désert, jusqu'à ce qu'il m'arrive des nouvelles de votre part.

29 Ainsi Tsadok et Abiathar reportèrent l'arche de Dieu à Jérusalem, et ils y restèrent.

30 David monta la colline des oliviers. Il montait en pleurant et la tête couverte, et il marchait nu-pieds; et tous ceux qui étaient avec lui se couvrirent aussi la tête, et ils montaient en pleurant.

31 On vint dire à David: Achitophel est avec Absalom parmi les conjurés. Et David dit: O Éternel, réduis à néant les conseils d'Achitophel!

32 Lorsque David fut arrivé au sommet, où il se prosterna devant Dieu, voici, Huschaï, l'Arkien, vint au-devant de lui, la tunique déchirée et la tête couverte de terre.

33 David lui dit: Si tu viens avec moi, tu me seras à charge.

34 Et, au contraire, tu anéantiras en ma faveur les conseils d'Achitophel, si tu retournes à la ville, et que tu dises à Absalom: O roi, je serai ton serviteur; je fus autrefois le serviteur de ton père, mais je suis maintenant ton serviteur.

35 Les sacrificateurs Tsadok et Abiathar ne seront-ils pas là avec toi? Tout ce que tu apprendras de la maison du roi, tu le diras aux sacrificateurs Tsadok et Abiathar.

36 Et comme ils ont là auprès d'eux leurs deux fils, Achimaats, fils de Tsadok, et Jonathan, fils d'Abiathar, c'est par eux que vous me ferez savoir tout ce que vous aurez appris.

37 Huschaï, ami de David, retourna donc à la ville. Et Absalom entra dans Jérusalem.