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Viol de Tamar par Amnon

13 Après cela, voici ce qui arriva. Absalom, le fils de David, avait une sœur qui était belle et qui s'appelait Tamar. Or Amnon, le fils de David, tomba amoureux d’elle. Amnon était anxieux jusqu'à se rendre malade à cause de sa sœur Tamar. En effet, elle était vierge et il lui paraissait difficile de faire la moindre tentative auprès d’elle. Amnon avait un ami du nom de Jonadab. C’était un fils de Shimea, le frère de David, et un homme très rusé. Il lui demanda: «Pourquoi deviens-tu donc chaque matin plus abattu, toi qui es un fils de roi? Ne veux-tu pas me le dire?» Amnon lui répondit: «J'aime Tamar, la sœur de mon frère Absalom.» Jonadab lui dit: «Mets-toi au lit et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras: ‘Permets à ma sœur Tamar de venir me donner à manger. Qu'elle prépare un plat sous mes yeux, afin que je le voie, et qu’elle me serve elle-même à manger.’» Amnon se coucha et fit le malade. Le roi vint le voir et Amnon lui dit: «Que ma sœur Tamar vienne donc faire deux gâteaux sous mes yeux et qu’elle me les serve elle-même.»

David fit dire à Tamar dans ses appartements: «Va donc chez ton frère Amnon et prépare-lui un plat.» Tamar alla chez son frère Amnon, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara des gâteaux devant lui et les fit cuire. Elle prit ensuite la poêle et les déposa devant lui, mais Amnon refusa de manger. Il ordonna de faire sortir tout le monde, et tout le monde sortit de chez lui. 10 Alors Amnon dit à Tamar: «Apporte le plat dans la chambre et sers-moi.» Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits et les porta à son frère Amnon dans la chambre. 11 Comme elle les lui présentait à manger, il l’attrapa et lui dit: «Viens, couche avec moi, ma sœur.» 12 Elle lui répondit: «Non, mon frère, ne me déshonore pas, car on n'agit pas de cette manière en Israël. Ne commets pas cet acte odieux! 13 Où irais-je, moi, traîner ma honte? Et toi, tu serais comme l'un des plus ignobles en Israël. Maintenant, parle donc au roi et il ne m’empêchera pas d’être à toi.» 14 Mais il ne voulut pas l'écouter. Il se montra plus fort qu’elle et il la viola, il coucha avec elle. 15 Puis Amnon éprouva de la haine envers elle, une haine plus forte encore que ne l'avait été son amour, et il lui dit: «Lève-toi, va-t'en!» 16 Elle lui répondit: «Non! N'augmente pas, en me chassant, le mal que tu m'as déjà fait.» 17 Il refusa de l'écouter. Appelant le garçon qui était à son service, il dit: «Qu’on fasse partir cette femme de chez moi, qu'on la mette dehors! Et ferme la porte derrière elle!» 18 Elle portait une robe de plusieurs couleurs. C'était en effet la tenue que portaient les filles du roi aussi longtemps qu'elles étaient vierges. Le serviteur d'Amnon la fit sortir et ferma la porte derrière elle. 19 Tamar déversa de la cendre sur sa tête et déchira sa robe multicolore. Elle mit la main sur sa tête et s'en alla en poussant des cris.

20 Son frère Absalom lui dit: «Est-ce que ton frère Amnon a couché avec toi? Maintenant, ma sœur, garde le silence, car c'est ton frère. Ne prends pas cette affaire trop à cœur.» Et Tamar s’installa, accablée, chez son frère Absalom. 21 Le roi David apprit tout ce qui s’était passé et il en fut très irrité. 22 Quant à Absalom, il ne parla ni en bien ni en mal à Amnon, mais il éprouva de la haine pour lui parce qu'il avait déshonoré sa sœur Tamar.

Meurtre d’Amnon et fuite d’Absalom

23 Deux ans après, comme il avait les tondeurs de moutons chez lui à Baal-Hatsor, près d'Ephraïm, Absalom invita tous les fils du roi. 24 Il alla trouver le roi et dit: «Ton serviteur a les tondeurs de moutons chez lui. Que le roi et ses serviteurs viennent chez ton serviteur.» 25 Le roi dit à Absalom: «Non, mon fils! Nous n'irons pas tous chez toi, nous risquerions d’être une charge pour toi.» Absalom insista auprès de lui, mais le roi ne voulut pas y aller. Toutefois, il le bénit. 26 Absalom dit: «Permets du moins à mon frère Amnon de venir avec nous.» Le roi lui répondit: «Pourquoi irait-il chez toi?» 27 Sur l’insistance d'Absalom, le roi laissa Amnon et tous ses fils partir avec lui.

28 Absalom donna cet ordre à ses serviteurs: «Faites bien attention au moment où le cœur d'Amnon sera réjoui par le vin et où je vous dirai de le frapper! Alors faites-le mourir sans crainte! N'est-ce pas moi qui vous l'ordonne? Montrez-vous forts et pleins de courage!» 29 Les serviteurs d'Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Tous les fils du roi se levèrent alors, montèrent chacun sur son mulet et s'enfuirent.

30 Ils étaient encore en chemin quand le bruit parvint à David qu'Absalom avait tué tous les fils du roi et qu'il n’y avait pas un seul survivant. 31 Le roi se leva, déchira ses habits et se coucha par terre. Tous ses serviteurs se tenaient là, les habits déchirés. 32 Jonadab, fils de Shimea, le frère de David, prit la parole. Il dit: «Que mon seigneur ne pense pas que ce sont tous les jeunes gens, tous les fils du roi, qu’on a fait mourir. En effet, seul Amnon est mort. Absalom avait pris cette décision le jour où Amnon avait violé sa sœur Tamar. 33 Que le roi mon seigneur ne se tourmente donc pas à l'idée que tous ses fils seraient morts. En effet, seul Amnon est mort.»

34 Absalom prit la fuite. Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda. Il vit une grande troupe venir par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne. 35 Jonadab dit au roi: «Voici les fils du roi qui arrivent! Cela confirme ce que disait ton serviteur.» 36 Il finissait de parler quand les fils du roi arrivèrent. Ils se mirent à pleurer tout haut; le roi et tous ses serviteurs pleurèrent eux aussi abondamment. 37 Absalom avait pris la fuite et il se rendit chez Talmaï, fils d'Ammihur et roi de Gueshur. Quant à David, il menait tous les jours deuil sur son fils.

38 Absalom resta 3 ans à Gueshur, où il s’était rendu après avoir pris la fuite. 39 Le roi David cessa de poursuivre Absalom lorsqu’il fut consolé de la mort d'Amnon.

Retour d'Absalom

14 Joab, fils de Tseruja, s'aperçut que le cœur du roi était bien disposé envers Absalom. Il envoya chercher à Tekoa une femme rusée, à qui il dit: «Prends une attitude de deuil: mets des habits de deuil, ne te parfume pas, sois pareille à une femme qui pleure depuis longtemps un mort. Tu iras trouver le roi et voici ce que tu lui diras.» Et Joab lui précisa ce qu'elle devait dire.

La femme de Tekoa alla parler au roi. Elle tomba le visage contre terre et se prosterna, puis elle dit: «Roi, sauve-moi!» Le roi lui demanda: «Qu'as-tu?» Elle répondit: «Hélas! Je suis veuve, mon mari est mort! Moi, ta servante, j’avais deux fils. Ils se sont tous les deux disputés dans les champs et il n'y avait personne pour les séparer. L'un des deux a frappé l'autre à mort. Le clan tout entier s'est dressé contre ta servante en disant: ‘Livre-nous celui qui a tué son frère! Nous voulons le faire mourir pour l’assassinat de son frère. Nous voulons le détruire, même s’il est l'héritier!’ Ils éteindraient ainsi le seul tison qui me reste pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant à la surface de la terre.» Le roi dit à la femme: «Retourne chez toi. Je donnerai des ordres à ton sujet.»

La femme de Tekoa dit au roi: «Mon seigneur le roi, c'est sur moi et sur ma famille que la faute doit retomber. Le roi et son trône en sont innocents.» 10 Le roi dit: «Si quelqu'un parle contre toi, amène-le-moi, et il ne te touchera plus.» 11 Elle dit: «Que le roi se souvienne de l'Eternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n'augmente pas ma ruine et qu'on ne détruise pas mon fils!» Il répondit: «L'Eternel est vivant! Pas un cheveu de ton fils ne tombera à terre.»

12 La femme dit: «Permets que ta servante dise un mot à mon seigneur le roi.» Il dit: «Parle.» 13 La femme dit: «Pourquoi as-tu eu de telles pensées contre le peuple de Dieu? Il découle des paroles mêmes du roi que le roi est comme coupable en ne faisant pas revenir celui qu'il a chassé. 14 Il nous faudra tous mourir, et nous serons pareils à de l’eau versée par terre et qui ne se rassemble plus. Dieu ne relève pas un mort, mais il désire que le fugitif ne reste pas exclu de sa présence. 15 Maintenant, si je suis venue dire ces choses au roi mon seigneur, c'est que le peuple m'a fait peur. Et moi ta servante, je me suis dit: ‘Je veux parler au roi. Peut-être le roi fera-t-il ce que dira sa servante. 16 Oui, le roi écoutera sa servante pour la délivrer de ceux qui cherchent à nous éliminer, mon fils et moi, du peuple de Dieu.’ 17 Moi ta servante, j’ai dit: ‘Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos. En effet, mon seigneur le roi est comme un messager de Dieu pour distinguer le bien et le mal. Et que l'Eternel, ton Dieu, soit avec toi!’»

18 Le roi répondit à la femme: «Ne me cache rien dans ce que je vais te demander.» La femme dit: «Que mon seigneur le roi parle!» 19 Le roi dit alors: «Joab n’a-t-il pas manigancé tout cela avec toi?» La femme répondit: «Aussi vrai que ton âme est vivante, roi mon seigneur, la réalité correspond bien à tout ce que dit mon seigneur le roi. C'est en effet ton serviteur Joab qui m'a donné des ordres et qui m’a précisé à moi, ta servante, tout ce que je devais dire. 20 C'est pour présenter les choses d’une autre manière que ton serviteur Joab a fait cela. Mais mon seigneur est aussi sage qu'un ange de Dieu pour connaître tout ce qui se passe sur la terre.»

21 Le roi dit à Joab: «Je veux bien agir comme tu l’as dit. Vas-y donc, ramène le jeune Absalom.» 22 Joab tomba le visage contre terre et se prosterna. Il bénit le roi, puis il dit: «Moi ton serviteur, je sais aujourd'hui que j'ai trouvé grâce à tes yeux, roi mon seigneur, puisque tu agis conformément à ce que j’ai dit.» 23 Joab se leva et partit pour Gueshur, et il ramena Absalom à Jérusalem. 24 Mais le roi dit: «Qu'il se retire chez lui! Il ne sera pas admis en ma présence.» Absalom se retira chez lui, et il ne fut jamais admis dans la présence du roi.

25 Il n'y avait dans tout Israël aucun homme aussi réputé qu'Absalom pour sa beauté. Depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête, il ne présentait aucun défaut. 26 Il se rasait chaque année la tête, parce que sa chevelure était trop lourde pour lui. Lorsqu’il le faisait, les cheveux de sa tête pesaient environ 2 kilos et demi d’après la valeur étalon royale. 27 Absalom eut trois fils ainsi qu’une fille du nom de Tamar. C’était une belle femme.

28 Absalom habita 2 ans à Jérusalem sans être admis dans la présence du roi. 29 Il fit appeler Joab pour l'envoyer vers le roi, mais celui-ci refusa de venir vers lui. Il le fit appeler une deuxième fois et Joab ne voulut pas venir. 30 Absalom dit alors à ses serviteurs: «Voyez le champ de Joab! Il est à côté du mien et il y a de l'orge. Allez y mettre le feu.» Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu au champ. 31 Joab se leva et alla trouver Absalom chez lui. Il lui dit: «Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m'appartient?» 32 Absalom répondit à Joab: «Eh bien! Je t'avais fait dire de venir ici. Je voulais t’envoyer vers le roi, afin que tu lui dises: ‘Pourquoi suis-je revenu de Gueshur? Il vaudrait mieux pour moi que j'y sois encore. Je désire maintenant être admis dans la présence du roi ou, si je suis coupable de quelque chose, qu'il me fasse mourir.’» 33 Joab alla vers le roi et lui rapporta cela. Le roi appela Absalom, qui vint vers lui et se prosterna le visage contre terre en sa présence. Et le roi embrassa Absalom.

Le viol de la princesse Tamar

13 Absalom, un fils de David, avait une sœur qui était très belle et qui se nommait Tamar[a]. Amnôn, un autre fils du roi David, en tomba passionnément amoureux. Il se rongeait tant à propos de sa demi-sœur qu’il s’en rendait malade, car elle était vierge et il lui semblait impossible de l’approcher[b]. Amnôn avait un ami nommé Yonadab, un fils de Shimea, le frère de David. C’était un homme très astucieux. Il demanda à Amnôn : Fils du roi, pourquoi es-tu si déprimé ? Chaque matin tu parais l’être davantage. Ne veux-tu pas m’en dire la cause ?

Amnôn lui répondit : Je suis amoureux de Tamar, la sœur de mon frère Absalom.

Yonadab lui dit alors : Mets-toi au lit et fais comme si tu étais malade. Quand ton père viendra te voir, dis-lui : « Permets à ma sœur Tamar de venir me faire à manger, qu’elle prépare le repas sous mes yeux afin que je la voie faire, puis je mangerai de sa main. »

Amnôn se mit donc au lit et fit semblant d’être malade. Le roi vint le voir et Amnôn lui dit : Fais venir ma sœur Tamar pour qu’elle me prépare deux galettes sous mes yeux, et je les mangerai de sa main.

David envoya dire à Tamar dans son appartement : Va chez ton frère Amnôn et prépare-lui son repas.

Tamar se rendit donc chez son frère Amnôn et le trouva couché. Elle prépara de la pâte et la pétrit, puis confectionna des galettes devant lui et les fit cuire. Ensuite elle prit la poêle et lui en servit le contenu devant lui, mais il refusa d’en manger et dit : Faites sortir tout le monde d’ici.

Tous se retirèrent. 10 Alors il demanda à Tamar : Apporte-moi ces galettes dans ma chambre pour que je les mange de ta main.

Tamar prit les galettes qu’elle avait faites et les apporta à son frère Amnôn dans sa chambre. 11 Au moment où elle les lui présentait, il l’empoigna et lui dit : Viens, couche avec moi, ma sœur !

12 Mais elle s’écria : Non, mon frère, ne me fais pas violence ! Cela ne se fait pas en Israël[c]. Ne commets pas une telle infamie ! 13 Après cela, où irais-je porter ma honte ? Et toi, tu serais considéré comme un individu méprisable dans notre peuple. Pourquoi ne parles-tu pas au roi ? Il ne refusera pas de me donner à toi.

14 Mais il ne voulut rien entendre, et comme il était plus fort qu’elle, il lui fit violence et coucha avec elle.

15 Après cela, il conçut pour elle une forte aversion, plus violente que la passion qu’il avait éprouvée pour elle. Tout à coup, il lui ordonna : Lève-toi, va-t’en !

16 – Non, lui dit-elle, en me chassant, tu commettrais un crime encore pire que le mal que tu m’as déjà fait.

Mais il ne voulut pas l’écouter. 17 Il appela le domestique qui était à son service et lui ordonna : Débarrassez-moi de cette fille ! Jetez-la dehors et verrouillez la porte derrière elle !

18 Elle portait jusque-là une longue robe multicolore, car c’était autrefois la tenue des princesses aussi longtemps qu’elles étaient vierges. Le domestique la mit dehors et verrouilla la porte derrière elle. 19 Alors Tamar répandit de la cendre sur sa tête, elle déchira sa longue robe, se prit à deux mains la tête, puis elle partit en poussant des cris. 20 Son frère Absalom lui demanda : Ton frère Amnôn t’a-t-il fait violence ? Maintenant, ma sœur, n’en parle pas, c’est ton frère, et ne prends pas la chose trop à cœur !

Dès lors Tamar alla demeurer dans la maison d’Absalom, comme une femme abandonnée.

21 Le roi David apprit tout ce qui s’était passé et il en fut très irrité[d]. 22 Quant à Absalom, il n’adressait plus la parole à Amnôn, ni en bien, ni en mal, car il l’avait pris en haine à cause du viol de sa sœur Tamar.

Absalom venge sa sœur et prend la fuite

23 Deux ans plus tard, Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d’Ephraïm[e]. Il invita tous les fils du roi. 24 Il se rendit chez le roi et lui dit : Tu sais que ton serviteur fait tondre ses moutons ; que le roi et ses hauts fonctionnaires veuillent bien venir chez ton serviteur !

25 Mais le roi lui répondit : Non, mon fils, nous n’allons pas tous venir, ce serait une trop lourde charge pour toi !

Absalom insista, mais le roi refusa l’invitation et lui donna simplement sa bénédiction. 26 Absalom reprit : Si tu ne veux pas venir, permets au moins à mon frère Amnôn de nous accompagner.

Le roi lui dit : Pourquoi t’accompagnerait-il ?

27 Mais Absalom insista tellement que David laissa partir avec lui Amnôn et tous les autres fils du roi.

28 Absalom donna des ordres à ses serviteurs en disant : Quand vous verrez qu’Amnôn sera égayé par le vin, et que je vous dirai : « Frappez Amnôn ! » vous le tuerez. Ne craignez rien, car c’est moi qui en prends la responsabilité. Ayez du courage et soyez forts !

29 Les serviteurs d’Absalom exécutèrent les ordres de leur maître et tuèrent Amnôn. Aussitôt, tous les autres fils du roi se levèrent de table, enfourchèrent chacun son mulet et prirent la fuite. 30 Ils étaient encore en route quand la nouvelle parvint à David qu’Absalom avait tué tous les fils du roi sans qu’aucun d’eux en réchappe. 31 Le roi se leva, déchira ses vêtements en signe de deuil et s’étendit à même le sol. Tous ses ministres se tenaient autour de lui avec leurs habits déchirés[f]. 32 A ce moment-là, Yonadab, fils de Shimea, le frère de David, prit la parole et déclara : Que mon seigneur ne pense pas que tous les fils du roi ont été tués ; Amnôn seul est mort. Depuis le jour où il a violé sa sœur Tamar, Absalom parlait de le tuer. 33 Que le roi mon seigneur ne s’imagine donc pas que tous les princes ont péri ! Non, Amnôn seul est mort.

34 Absalom, quant à lui, avait pris la fuite. Lorsque le guetteur regarda au loin, il aperçut soudain une troupe nombreuse arrivant par la route occidentale[g], au flanc de la colline. 35 Alors Yonadab dit au roi : Ce sont les fils du roi qui viennent. Tout s’est passé comme ton serviteur l’a dit.

36 A peine achevait-il de parler, que les fils du roi entrèrent et se mirent à parler fort et à pleurer. Alors le roi et toute sa cour se répandirent aussi en pleurs et en lamentations. 37 Entre-temps, Absalom avait fui jusque chez Talmaï, fils d’Ammihoud, roi de Gueshour. Pendant tout ce temps, David porta le deuil de son fils.

38 Absalom resta pendant trois ans réfugié à Gueshour. 39 Le roi David finit par renoncer à poursuivre Absalom[h], car il se consolait peu à peu de la mort d’Amnôn.

Joab convainc David de faire revenir Absalom

14 Joab, fils de Tserouya, remarqua que le roi était de nouveau disposé favorablement envers Absalom. Il fit venir de Teqoa[i] une femme habile à laquelle il dit : Fais semblant d’être en deuil, je te prie, revêts-toi d’habits de deuil, ne te parfume pas d’huile odorante, aie bien l’air d’une femme qui depuis longtemps porte le deuil d’un mort. Puis tu te présenteras devant le roi et tu lui répéteras ce que je vais te dire.

Joab lui indiqua exactement ce qu’elle devait dire au roi.

La femme de Teqoa alla parler au roi[j] ; elle s’inclina face contre terre, pour se prosterner, et s’écria : Viens à mon secours, ô roi !

– Que veux-tu ? lui demanda le roi.

– Hélas ! dit-elle, je suis veuve ; mon mari est mort, et ta servante avait deux fils. Ils se sont disputés dans les champs, il n’y avait personne pour les séparer, si bien que l’un a frappé l’autre et l’a tué. Maintenant, toute ma famille a pris parti contre ta servante, et ils m’ont demandé : « Livre celui qui a frappé son frère. Nous le mettrons à mort pour le meurtre de son frère. Ainsi, nous supprimerons du même coup l’héritier ! » De cette manière, ils éteindraient la dernière lueur d’espoir qui me reste, et le nom et la postérité de mon mari disparaîtraient de la terre.

Le roi dit à la femme : Retourne chez toi ; je donnerai des ordres à ton sujet.

La femme de Teqoa lui répondit : Mon seigneur le roi ! Que la faute retombe sur moi et sur mon groupe familial et que le roi et son trône soient hors de cause.

10 Le roi lui dit : Si quelqu’un te fait des remarques à ce sujet, amène-le vers moi et il te laissera tranquille.

11 La femme répliqua : Que sa majesté veuille prendre cet engagement au nom de l’Eternel son Dieu, pour que l’homme chargé de punir la mort[k] de mon fils n’aggrave pas encore le malheur en faisant mourir celui qui me reste.

Le roi dit : Aussi vrai que l’Eternel est vivant, il ne tombera pas à terre un cheveu de la tête de ton fils !

12 La femme reprit : Permettras-tu à ta servante de dire encore quelque chose à mon seigneur le roi ?

– Parle ! lui dit-il.

13 Et la femme ajouta : Pourquoi alors as-tu de telles pensées à l’égard du peuple de Dieu ? Car en prononçant cette sentence tout à l’heure, le roi a reconnu qu’il avait tort de ne pas faire revenir celui qu’il a exilé. 14 Nous devons tous mourir, notre vie est comme de l’eau répandue sur le sol et qu’on ne peut plus recueillir si Dieu n’en assure l’être[l]. Mais son dessein n’est pas de tenir loin de lui l’exilé. 15 Maintenant, si je suis venue parler ainsi au roi mon seigneur, c’est parce que l’état du peuple m’a fait peur. Alors ta servante s’est dit : « Je vais parler au roi. Peut-être le roi suivra-t-il le conseil de son humble servante. 16 Peut-être consentira-t-il à protéger sa servante contre l’homme qui voudrait nous supprimer, moi et mon fils, du peuple que Dieu s’est choisi pour qu’il lui appartienne. » 17 Oui, je me suis dit que la parole du roi mon seigneur serait une parole d’apaisement, car mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu pour discerner le bien et le mal. Que l’Eternel ton Dieu soit donc avec toi.

18 Le roi dit alors à la femme : Je vais te poser à mon tour une question. Promets-moi de me répondre sans rien me cacher.

La femme lui dit : Que le roi mon seigneur parle !

19 Le roi reprit : Ne serait-ce pas Joab qui est derrière tout cela ?

La femme répondit : Aussi vrai que tu es vivant, ô roi mon seigneur, on ne peut s’écarter ni à droite ni à gauche de tout ce que dit mon seigneur le roi. C’est bien ton serviteur Joab qui m’a chargée de te parler, c’est lui qui a indiqué à ta servante tout ce qu’elle devait dire. 20 Si ton serviteur Joab a agi ainsi, c’est pour donner à cette affaire une autre tournure. Mais mon seigneur possède la sagesse d’un ange de Dieu pour connaître tout ce qui se passe dans le pays.

21 Le roi alla donc parler à Joab et lui dit : J’ai décidé d’agir comme tu me l’as suggéré : Va chercher le jeune homme Absalom et ramène-le ici !

22 Joab s’inclina face contre terre pour se prosterner et dit au roi : Dieu te bénisse, Majesté. Maintenant, je sais que tu es bien disposé à mon égard, ô roi, mon seigneur, puisque le roi accepte de faire ce que son serviteur lui a suggéré.

23 Joab se releva et partit pour Gueshour d’où il ramena Absalom à Jérusalem. 24 Le roi ordonna qu’il se retire dans sa maison et ne paraisse pas en sa présence. Absalom se confina donc chez lui et il ne parut pas en présence du roi.

David accepte de recevoir Absalom

25 Dans tout Israël il n’y avait personne qui fût autant admiré pour sa beauté qu’Absalom ; de la plante du pied au sommet de la tête, il était sans défaut. 26 Chaque année, il se rasait la tête, car sa chevelure devenait trop pesante. Lorsqu’on lui coupait les cheveux, on les pesait : il y en avait près de deux kilos et demi selon les poids officiels du roi. 27 Absalom eut trois fils et une fille nommée Tamar qui devint une très belle femme.

28 Absalom resta deux ans à Jérusalem sans paraître en présence du roi. 29 Après ce temps, il fit appeler Joab pour lui demander de parler au roi ; mais Joab refusa de venir chez lui. Absalom revint à la charge une seconde fois, mais Joab refusa de nouveau. 30 Alors Absalom dit à ses serviteurs : Vous voyez le champ de Joab à côté du mien, il y a de l’orge ; allez y mettre le feu !

Les serviteurs d’Absalom exécutèrent ses ordres. 31 Alors, Joab se rendit chez Absalom et lui demanda pourquoi ses serviteurs avaient mis le feu à son champ. 32 Absalom lui répondit : Je t’avais demandé de venir et tu as refusé. Je voulais t’envoyer chez le roi pour lui demander : « Pourquoi m’as-tu fait revenir de Gueshour ? J’aurais mieux fait d’y rester. » Maintenant, je voudrais être reçu par le roi ; et si je suis coupable, eh bien, qu’il me fasse mourir !

33 Joab se rendit chez le roi et lui rapporta les paroles de son fils. Alors le roi fit appeler Absalom. Celui-ci se rendit auprès de lui et se prosterna la face contre terre devant lui et le roi l’embrassa.

Notas al pie

  1. 13.1 Fille de Maaka, princesse de Gueshour (3.3). Amnôn était fils d’Ahinoam, première femme de David ; il était le fils aîné de David, donc l’héritier présomptif du trône (3.2).
  2. 13.2 Les filles non mariées vivaient dans l’appartement des femmes et ne fréquentaient guère les hommes, pas même leurs demi-frères.
  3. 13.12 Voir Dt 22.23-29.
  4. 13.21 Un manuscrit hébreu, l’ancienne version grecque et la Vulgate ajoutent ici : il ne fit cependant aucun reproche à Amnôn, car c’était son fils aîné et il l’aimait beaucoup.
  5. 13.23 Près de Béthel, à 25 kilomètres au nord de Jérusalem (Né 11.33). La tonte des moutons était une occasion annuelle de réjouissances (1 S 25.2-8).
  6. 13.31 Voir Jos 7.6 ; 1 R 21.27 ; Est 4.1 ; Jb 1.20.
  7. 13.34 L’ancienne version grecque a : par la route de Horonaïm. A la suite du verset, l’ancienne version grecque ajoute : il vint en informer le roi en ces termes : « J’ai vu des hommes arriver par la route de Horonaïm, au flanc de la colline. »
  8. 13.39 Autres traductions : le roi David languissait après Absalom ou la colère du roi David contre Absalom s’apaisait. Le nom David manque dans le texte hébreu de Qumrân et dans certains manuscrits de l’ancienne version grecque.
  9. 14.2 A une quinzaine de kilomètres au sud de Jérusalem.
  10. 14.4 De nombreux manuscrits hébreux, l’ancienne version grecque et la Vulgate ont : se rendit chez le roi.
  11. 14.11 Voir Nb 35.9-29 ; Dt 19.4-13 ; Jos 20.
  12. 14.14 Autre traduction : mais Dieu ne conserve pas d’animosité.