Où sont les grâces d’autrefois ?

89 Méditation[a] d’Etân[b] l’Ezrahite.

Je veux chanter à jamais |les bontés de l’Eternel
et proclamer d’âge en âge |sa fidélité.
En effet, je peux le dire : |ta bonté est établie |pour l’éternité.
Dans les cieux tu as ancré |ta fidélité.

Tu as déclaré : |« J’ai contracté une alliance |avec mon élu ;
à David, mon serviteur, |j’ai fait un serment :
J’affermis ta descendance |pour l’éternité,
et j’établirai ton trône |aux siècles des siècles[c]. »
            Pause
O Eternel, les cieux chantent |tes prodiges.
L’assemblée des saints célèbre |ta fidélité.
Qui dans les nuées |est égal à l’Eternel ?
Qui est comparable à l’Eternel |parmi les êtres célestes ?
Car c’est un Dieu redoutable |au conseil des saints[d],
il est grand, impressionnant |au-dessus de tous ceux qui l’entourent.
Qui, ô Eternel, |ô Dieu des armées célestes, |qui est puissant comme toi ? |Qui, ô Eternel ?
Ta fidélité rayonne |tout autour de toi.
10 Oui, c’est toi seul qui maîtrises |l’orgueil de la mer.
Quand ses vagues se déchaînent, |toi, tu les apaises.
11 C’est toi qui as écrasé Rahav, |le dragon d’Egypte, |le blessant à mort[e].
Par ton bras puissant |tu as dispersé tes ennemis.
12 A toi appartient le ciel |et à toi la terre,
le monde avec tout ce qui s’y trouve, |c’est toi qui les as fondés.
13 Le nord et le sud, |tu les as créés.
Le mont Thabor et l’Hermon[f], |avec joie, t’acclament.
14 Ton bras est armé de force,
ta main est puissante, |tu as levé ta main droite[g].
15 Les assises de ton trône |sont justice et droit.
L’amour et la vérité |marchent devant toi.

16 Oh ! qu’il est heureux, le peuple |qui sait t’acclamer.
Eternel, à ta lumière, |il chemine.
17 Grâce à toi, |il se réjouit sans cesse,
grâce à ta justice, |il s’élève !
18 Car c’est toi qui fais |sa gloire et sa force,
et c’est grâce à ta faveur |que nous triomphons.
19 Oui, de l’Eternel dépend |notre protecteur,
notre roi est dans la main |du Saint d’Israël.

20 Autrefois, tu as parlé |dans une révélation |à ceux qui sont attachés à toi. |Tu as dit :
« J’ai prêté secours |à un homme valeureux ;
au milieu du peuple, |j’ai élevé un jeune homme |à une haute fonction :
21 j’ai trouvé mon serviteur David[h] ;
de mon huile sainte, |je lui ai donné l’onction[i].
22 Je le soutiendrai |de ma forte main,
et mon bras le rendra fort.
23 Ses ennemis ne pourront |jamais le surprendre,
aucun homme inique |ne pourra le maltraiter.
24 J’écraserai devant lui |tous ses adversaires,
et je frapperai |ceux qui le haïssent.
25 Toujours mon fidèle amour |l’accompagnera.
Grâce à moi, |il relèvera le front.
26 J’étendrai jusqu’à la mer |sa domination.
J’établirai son empire |jusque sur les fleuves[j].

27 Il m’invoquera |par ces mots : |“Toi, tu es mon Père,
et mon Dieu, |le rocher |où je trouve le salut.”
28 Et moi, je ferai de lui |mon fils premier-né,
le plus élevé |des rois de la terre[k].
29 Je lui garderai toujours |toute ma faveur,
et maintiendrai fermement |mon alliance avec lui.
30 Je ferai subsister pour toujours |sa postérité,
et son trône durera |autant que les cieux.

31 S’il arrivait que ses fils |délaissent ma Loi,
s’ils ne se conduisaient plus |selon mes décrets,
32 s’ils venaient à transgresser |mes commandements,
et s’ils n’obéissaient plus |à mes ordonnances,
33 je châtierais leur péché |avec le bâton,
et leur faute par des coups.
34 Mais je ne renierai pas |mon amour pour lui.
Je ne démentirai pas |ma fidélité ;
35 non, car je ne trahirai |jamais mon alliance
et je ne reviendrai pas |sur ce que j’ai dit.
36 Un jour, j’ai fait le serment |par ma sainteté :
Non, je ne pourrai jamais |mentir à David.
37 Sa lignée subsistera |éternellement,
et son trône devant moi |sera comme le soleil.
38 Comme la lune, à toujours, |il se maintiendra.
Là-haut, le témoin céleste |en est le garant. »
            Pause
39 Pourtant, tu l’as délaissé, |tu l’as rejeté,
et tu t’es mis en colère |contre celui qui avait reçu |l’onction de ta part.
40 Tu as dédaigné l’alliance |faite avec ton serviteur,
et tu as profané sa couronne, |la jetant à terre.
41 Tu as fait de larges brèches |dans tous ses remparts,
et ses fortifications, |tu les as détruites.
42 Tous les passants l’ont pillé,
ses voisins le raillent.
43 Tu as affermi ses adversaires
et tu as rempli de joie |tous ses ennemis.
44 Tu as même fait dévier |les coups de son glaive.
Tu ne l’as pas soutenu |pendant le combat.
45 Tu as éteint sa splendeur,
jeté bas son trône,
46 tu as abrégé |sa jeunesse,
et tu l’as couvert de honte.
            Pause
47 Jusques à quand, Eternel, |te cacheras-tu sans cesse
et laisseras-tu flamber |ta fureur ?
48 Veuille tenir compte |de la brièveté de ma vie,
as-tu donc créé |pour le néant tous les hommes ?
49 Quel homme vivra |sans voir le trépas ?
Qui échappera |au séjour des morts ?
            Pause
50 Seigneur, où donc sont restées |tes faveurs d’antan
que, dans ta fidélité, |tu avais promises |par un serment à David ?
51 Pense, Seigneur, à l’opprobre |de tes serviteurs[l],
et pense à ces nombreux peuples |dont je suis chargé[m].
52 Pense, Eternel, aux outrages |de tes ennemis,
aux outrages qu’ils déversent |sur les pas de l’homme |qui a reçu l’onction de ta part.
53 Béni soit l’Eternel pour l’éternité !
Amen et amen !

Quatrième livre

Apprends-nous à bien compter nos jours !

90 Prière de Moïse, l’homme de Dieu.

O Seigneur, d’âge en âge
tu as été notre refuge.
Avant que soient nées les montagnes,
et que tu aies créé |la terre et l’univers,
de toute éternité |et pour l’éternité, |toi, tu es Dieu.
Tu fais retourner l’homme |à la poussière,
et tu dis aux humains : |« Retournez-y[n] ! »
Car mille ans, à tes yeux,
sont comme le jour d’hier |qui est déjà passé[o],
comme une seule veille |au milieu de la nuit.
Tu les plonges dans le sommeil,
et ils sont au matin |comme l’herbe éphémère
qui fleurit le matin, |et passe vite :
le soir, elle se fane |et se flétrit.

Nous sommes consumés |par ta colère,
ta fureur nous effraie :
tu as mis devant toi |tous nos péchés,
et tu mets en lumière |tout ce que nous cachons.
Tous nos jours disparaissent |par ta colère,
et nous achevons nos années |comme un murmure …
10 Le temps de notre vie ? |C’est soixante-dix ans,
au mieux : quatre-vingts ans |pour les plus vigoureux ;
et leur agitation |n’est que peine et misère.
Car le temps passe vite |et nous nous envolons.
11 Qui donc connaît |l’intensité de ta colère,
et ton courroux |à la mesure de la crainte qui t’est due ?
12 Oh ! Apprends-nous |à bien compter nos jours,
afin que notre cœur |acquière la sagesse !

13 Tourne-toi de nouveau vers nous, |ô Eternel ! |Jusques à quand |tarderas-tu encore ?
Aie pitié de tes serviteurs !
14 Rassasie-nous tous les matins |de ton amour,
et nous crierons de joie, |pleins d’allégresse, |tout au long de nos jours.
15 Rends-nous en jours de joie |les jours de nos épreuves,
et en années de joie |nos années de malheur !
16 Que tes serviteurs voient tes œuvres,
et que ta splendeur brille sur leurs descendants.
17 Que le Seigneur, |notre Dieu, nous accorde sa faveur !
Fais prospérer pour nous |l’ouvrage de nos mains !
Oh oui ! fais prospérer |l’ouvrage de nos mains !

Notas al pie

  1. 89.1 Sens incertain.
  2. 89.1 Voir 1 R 5.11 ; 1 Ch 6.16-29 ; 15.16-19.
  3. 89.5 Voir 2 S 7.12-16 ; 1 Ch 17.11-14 ; Ps 132.11-12.
  4. 89.8 Très certainement les anges.
  5. 89.11 Voir Ps 87.4 et la note.
  6. 89.13 Sommets imposants du nord d’Israël.
  7. 89.14 Signe de puissance (le dieu Baal était souvent représenté avec la main droite levée).
  8. 89.21 Voir 1 S 13.14 et Ac 13.22.
  9. 89.21 Voir 1 S 16.12-13.
  10. 89.26 La mer est la Méditerranée, les fleuves l’Euphrate et ses divers bras ou canaux ; c’étaient les limites des domaines promis à David et à Salomon.
  11. 89.28 Voir Col 1.15.
  12. 89.51 Plusieurs manuscrits hébreux, l’ancienne version grecque et la version syriaque ont : ton serviteur.
  13. 89.51 Autre traduction : Considère, Seigneur, de quel opprobre tes serviteurs sont affligés par de nombreux peuples et quelle souffrance il me cause.
  14. 90.3 Voir Gn 3.19.
  15. 90.4 Cité en 2 P 3.8.

Le respect des frères et sœurs en la foi

14 Accueillez celui qui est mal affermi dans la foi, sans contester sans cesse ses opinions[a]. Ainsi la foi de l’un le conduit à manger de tout. L’autre, qui est mal affermi dans la foi, ne mange que des légumes. Que celui qui mange de tout ne méprise pas celui qui ne fait pas comme lui, et que celui qui ne mange pas de viande ne condamne pas celui qui en mange, car Dieu lui a fait bon accueil. Qui es-tu, toi, pour juger le serviteur d’un autre ? Qu’il tienne bon ou qu’il tombe, c’est l’affaire de son maître. Mais il tiendra bon car le Seigneur, son maître, a le pouvoir de le faire tenir.

Pour celui-ci, tel jour a plus d’importance qu’un autre[b] ; pour celui-là, ils sont tous égaux : à chacun d’avoir une pleine conviction en lui-même. Celui qui fait une distinction entre les jours le fait pour le Seigneur. Celui qui mange de tout le fait aussi pour le Seigneur, puisqu’il remercie Dieu pour sa nourriture. Et celui qui s’abstient de certains aliments le fait encore pour le Seigneur, car lui aussi remercie Dieu.

Aucun de nous ne vit pour lui-même et aucun ne meurt pour lui-même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, que nous vivions ou que nous mourions, nous appartenons au Seigneur. En effet, Christ est mort et il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants. 10 Et toi, pourquoi condamnes-tu ton frère ? Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? Ne devons-nous pas tous comparaître devant le tribunal de Dieu ? 11 Car il est écrit :

Aussi vrai que je vis, dit le Seigneur,
tout genou ploiera devant moi
et toute langue
me reconnaîtra comme Dieu[c] .

12 Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. 13 Cessons donc de nous condamner les uns les autres.

Se soucier des frères et sœurs en la foi

Prenez plutôt la décision de ne rien mettre en travers du chemin d’un frère qui puisse le faire trébucher ou tomber. 14 Pour moi, je sais et je suis pleinement convaincu, en accord avec la pensée du Seigneur Jésus, que rien n’est impur en soi. Cependant, si quelqu’un considère que telle chose est impure, alors elle est impure pour lui. 15 Si donc, à cause d’un aliment, tu fais du tort à ton frère, tu ne te conduis pas selon l’amour. Ne va pas, pour un aliment, causer la perte de celui pour qui Christ est mort. 16 Que ce qui est bien pour vous ne devienne pas pour d’autres une occasion de dire du mal de vous[d]. 17 Dans le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire qui importent, mais une vie juste, la paix et la joie que produit l’Esprit Saint. 18 Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et estimé des hommes.

19 Ainsi donc, cherchons[e] toujours ce qui contribue à favoriser la paix et à nous faire grandir les uns les autres dans la foi. 20 Ne va pas, pour un aliment, détruire l’œuvre de Dieu. Tout est pur, c’est vrai. Mais il est mal de manger tel aliment si cela risque de causer la chute d’un frère. 21 Ce qui est bien, c’est de s’abstenir de viande, de vin, bref, de tout ce qui peut entraîner la chute de ton frère. 22 Garde devant Dieu cette foi que tu as. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même par ce qu’il approuve. 23 Mais celui qui mange tout en ayant des doutes à ce sujet est déjà condamné, car son attitude ne découle pas de la foi. Or tout ce qui ne découle pas de la foi est péché.

Notas al pie

  1. 14.1 Autre traduction : sans discuter sans cesse de ses opinions.
  2. 14.5 Il s’agissait sans doute de chrétiens d’origine juive qui continuaient à respecter le sabbat et les jours de fêtes cultuelles instituées par la Loi mosaïque.
  3. 14.11 Es 45.23 cité selon l’ancienne version grecque.
  4. 14.16 Certains manuscrits ont : nous.
  5. 14.19 Certains manuscrits ont : nous cherchons.