Dieu est le juste juge des dirigeants coupables

58 Au maître de chant. Sur la mélodie de « Ne détruis pas ! ». Cantique[a] composé par David.

Vraiment, est-ce en vous taisant |que vous rendez la justice[b] ?
Jugez-vous les hommes |en toute droiture ?
Non, vous commettez |sciemment l’injustice !
Vous propagez sur la terre |la violence de vos mains.
Dès le ventre maternel, |les méchants s’écartent du chemin,
depuis leur naissance, |les menteurs s’égarent.
Ils sont venimeux |comme des serpents,
ils se bouchent les oreilles |comme la vipère sourde
qui n’écoute pas |la voix des charmeurs
et de l’enchanteur |expert dans son art.

O Dieu, brise-leur les dents |dans la bouche :
Eternel, arrache |les crocs de ces lions !
Que ces gens-là disparaissent |comme les eaux qui s’écoulent !
Rends leurs flèches sans effet |quand ils tirent de leur arc[c].
Qu’ils périssent comme la limace |qui fond tout en se mouvant !
Comme les enfants mort-nés, |qu’ils ne voient pas le soleil !
10 Et avant que leurs épines[d] |ne deviennent des buissons,
qu’elles soient vertes ou sèches, |qu’un tourbillon les emporte[e] !

11 Pour le juste, quelle joie |de voir les méchants punis.
Dans leur sang, |il se lavera les pieds.
12 Et les hommes pourront dire :
« Oui, ceux qui sont justes |trouvent une récompense.
Il y a un Dieu |qui exerce la justice |sur la terre. »

Mon Dieu, délivre-moi !

59 Au chef de chœur. Sur la mélodie de « Ne détruis pas ! ». Cantique[f] composé par David, lorsque Saül envoya cerner sa maison pour le faire mourir[g].

O mon Dieu ! délivre-moi |de mes ennemis !
Mets-moi à l’abri sur les hauteurs |hors de portée de mes agresseurs.
Délivre-moi de ces gens |aux agissements iniques,
et viens me sauver |de ces hommes sanguinaires !
Car les voici qui me guettent,
des hommes cruels |contre moi complotent
sans que j’aie commis de faute, |sans que j’aie péché, |Eternel.
Sans que j’aie fait aucun mal, |voici qu’ils accourent, |et qu’ils se préparent.
Réveille-toi, viens à moi |et regarde !
Eternel, |ô Dieu des armées célestes, |toi, Dieu d’Israël,
interviens |pour punir tous ces païens !
N’aie pas de pitié |pour ces traîtres malfaisants.
            Pause
Le soir, ils reviennent, |en grondant comme des chiens[h],
rôdant autour de la ville.
Ils ont la bave à la bouche,
leurs propos sont des épées.
Ils se disent : |« Qui peut nous entendre ? »
Mais toi, Eternel, |tu ris de ces gens,
tu te moques |de tous ces païens.
10 Toi qui es ma force, |c’est vers toi que je regarde.
Oui, Dieu est ma forteresse.
11 Dieu qui m’aime |viendra au-devant de moi[i],
Dieu m’offrira en spectacle |tous mes ennemis.
12 Ne les extermine pas[j], |de peur que mon peuple oublie,
mais, par ta puissance, |secoue-les, renverse-les,
toi qui es Seigneur, |notre bouclier.
13 Toutes leurs paroles |ne sont que péché.
Qu’ils soient pris au piège |de leur propre orgueil,
pour tous leurs mensonges |et pour leurs malédictions !
14 Détruis-les dans ta colère, |détruis-les, qu’ils ne soient plus !
Alors on saura |que Dieu règne sur Jacob,
jusqu’aux confins de la terre !
            Pause
15 Le soir, ils reviennent, |en grondant comme des chiens,
rôdant autour de la ville ;
16 çà et là, ils errent |en quête de proie.
S’ils ne sont pas rassasiés, |ils y passeront la nuit.
17 Moi, je chanterai ta force
et, dès le matin, |j’acclamerai ton amour,
car tu es pour moi |une forteresse,
tu es mon refuge |quand je suis dans la détresse !
18 Je veux donc te célébrer |par mes chants, |toi qui es ma force.
Oui, Dieu est ma forteresse : |c’est un Dieu qui m’aime.

Nous vaincrons malgré tout

60 Au chef de chœur, à chanter sur la mélodie du « Lis du témoignage ». Cantique didactique[k] composé par David à l’occasion de sa guerre contre les Syriens de Mésopotamie et contre les Syriens de Tsoba. Au retour, Joab vainquit les Edomites dans la vallée du Sel, au nombre de douze mille hommes[l].

O Dieu, |voici que tu nous as rejetés ! |Tu as fait la brèche dans nos rangs !
Tu as montré ton courroux, |maintenant, rétablis-nous !
Tu as fait trembler la terre, |tu l’as fissurée,
guéris ses fractures, |car elle chancelle.
Tu as fait passer ton peuple |par des moments très pénibles !
Tu nous as fait boire |un vin qui nous étourdit !
Tu as agité une bannière |pour signifier à ceux qui te craignent
de fuir[m] devant les archers.
            Pause
Afin que tes bien-aimés |voient la délivrance,
interviens et sauve-nous ! |Réponds-moi[n] !
Dieu l’a déclaré |dans son sanctuaire[o] : |« Je triompherai !
Je vais partager Sichem[p]. |Je vais mesurer |au cordeau |le val de Soukkoth[q].
A moi Galaad ! |A moi Manassé[r] !
Ephraïm |est un casque pour ma tête.
Mon sceptre royal, |c’est Juda,
10 et, pour me laver, |Moab[s] me sert de bassine,
sur Edom, je jette |ma sandale[t],
et la Philistie, |pousse des cris de terreur |à cause de moi[u]. »
11 Qui me mènera |à la ville forte ?
Qui me conduira |à Edom ?
12 Sinon toi, ô Dieu ? |Toi qui nous as |rejetés,
et qui ne sors plus, ô Dieu |avec nos armées ?
13 Viens nous secourir |contre l’ennemi[v] !
Car il est bien illusoire, |le secours venant des hommes.
14 Mais avec Dieu nous ferons |des exploits,
c’est lui qui écrasera |tous nos ennemis.

Abrite-moi sous ton aile !

61 Au chef de chœur. Un psaume de David à chanter avec accompagnement d’instruments à cordes.

Entends mon cri, ô Dieu !
Ecoute ma prière !
Des confins de la terre, |je fais appel à toi, |car je suis abattu.
Conduis-moi au rocher |que je ne puis atteindre !
Car tu es pour moi un refuge,
une tour forte |face à mes ennemis !
Je voudrais demeurer |pour toujours dans ta tente[w],
me réfugier, |bien caché, sous tes ailes.
            Pause
Oui, ô Dieu, mes souhaits, |tu les as exaucés,
et tu m’as accordé la part |que tu réserves à ceux qui te craignent[x].
Ajoute de longs jours |aux jours de notre roi,
et que ses années couvrent |plusieurs générations !
Qu’il siège pour toujours |sous le regard de Dieu !
Ordonne à ton amour, |à ta fidélité, |de prendre soin de lui !
Alors je chanterai |sans cesse en ton honneur,
j’accomplirai mes vœux |jour après jour.

En Dieu mon âme est tranquille

62 Au chef de chœur, à Yedoutoun[y]. Un psaume de David.

Pour sûr, c’est à Dieu seul |que, dans le calme, |je me remets :
mon salut vient de lui.
Pour sûr, lui seul est mon rocher, |et mon Sauveur ;
il est ma forteresse : |je ne serai pas ébranlé.
Combien de temps encore |allez-vous, tous ensemble, |vous ruer sur un homme
pour chercher à l’abattre
comme un mur qui s’affaisse,
ou comme une clôture |qui cède à la poussée ?
Oui, eux, ils forment des projets |pour le précipiter |de son poste élevé.
Ils aiment le mensonge.
De la bouche, ils bénissent,
mais du cœur, ils maudissent.
            Pause
Oui, remets-toi, mon âme, |à Dieu seul, dans le calme :
mon espoir vient de lui.
Pour sûr, lui seul est mon rocher, |et mon Sauveur,
ma forteresse, |je ne serai pas ébranlé.
De Dieu dépendent |mon salut et ma gloire,
mon rocher fortifié, |mon refuge est en Dieu.
Vous, les gens de mon peuple, |ayez confiance en lui |en toutes circonstances !
Ouvrez-lui votre cœur !
Dieu est notre refuge.
            Pause
10 Oui, les êtres humains |sont un souffle qui passe ;
les hommes, tous ensemble, |ne sont que déception ;
placés sur la balance, |ils pèseraient
à eux tous moins que rien.
11 Ne comptez pas |sur le gain obtenu par extorsion !
Ne placez pas un espoir illusoire |dans les biens mal acquis !
Si la fortune augmente,
n’y attachez pas votre cœur !
12 Dieu a dit une chose,
et il l’a répétée, |et je l’ai entendue :
la puissance est à Dieu.
13 Et c’est aussi, Seigneur, |en ta personne, |que la bonté réside,
car tu rends à chacun |selon ce qu’il a fait.

Ton amour vaut mieux que la vie

63 Psaume de David, lorsqu’il était dans le désert de Juda[z].

O Dieu, tu es mon Dieu ! |C’est toi que je recherche.
Mon âme a soif de toi,
mon corps même ne cesse |de languir après toi
comme une terre aride, |desséchée et sans eau.
C’est pourquoi, dans ton sanctuaire, |je te contemple,
considérant ta puissance et ta gloire.
Car ton amour |vaut bien mieux que la vie,
aussi mes lèvres chantent |sans cesse tes louanges.
Oui, je veux te bénir |tout au long de ma vie,
je lèverai les mains[aa] |pour m’adresser à toi.
Mon cœur sera comblé |comme, en un bon festin, |le corps se rassasie |de mets gras succulents,
et je crierai de joie |en disant tes louanges.

Lorsque je suis couché, |mes pensées vont vers toi,
je médite sur toi |tout au long de la nuit.
Oui, tu m’accordes ton secours,
je suis dans l’allégresse |à l’ombre de tes ailes[ab] !
Je demeure attaché |fidèlement à toi ;
de ta main agissante, |tu me soutiens.
10 Qu’ils aillent à leur perte, |ceux qui veulent ma mort,
et qu’ils descendent[ac] |aux tréfonds de l’abîme.
11 Qu’ils soient livrés |au tranchant de l’épée,
que leurs corps soient donnés |en pâture aux chacals[ad].
12 Mais le roi trouvera en Dieu |la source de sa joie.
Ceux qui, dans leurs serments, |prennent Dieu à témoin |s’en féliciteront,
tandis que les menteurs |auront la bouche close.

Protège-moi !

64 Au chef de chœur. Psaume de David.

O Dieu, écoute |ma voix plaintive,
protège-moi |d’un ennemi |qui me fait peur,
et mets-moi à l’abri |des complots des méchants,
de la troupe tumultueuse |de malfaisants.
Comme une épée, |leur langue est aiguisée
et ils décochent |leurs propos venimeux |comme des flèches !
Ils tirent depuis leur cachette |sur l’innocent,
ils le visent soudain, |sans éprouver |la moindre crainte.
Ils s’enhardissent |pour de mauvais desseins,
ils se concertent |pour bien cacher leurs pièges,
en se disant : |« Qui s’en apercevra ? »
Chacun combine |des mauvais coups. |« Nous voici prêts,
notre plan est au point ! »
Oui, la pensée intime, |le cœur de l’homme |est un gouffre profond.

Mais Dieu leur lance |soudain des flèches.
Ils sont frappés :
leur propre langue |cause leur chute.
En les voyant, |chacun secoue la tête[ae],
10 et tous les hommes |sont pris de crainte
et ils proclament |l’œuvre de Dieu
en tirant la leçon |de ses actions.
11 Qu’en l’Eternel, |le juste trouve |sa joie et son refuge,
et tous les hommes au cœur droit |s’en féliciteront.

Tu nous donnes l’abondance

65 Au chef de chœur. Un psaume de David. Cantique.

Compter sur toi, |dans la quiétude : |c’est la louange[af] |que nous t’offrons, |Dieu, en Sion.
Et les vœux que nous t’avons faits, |nous les accomplirons.
Toi qui écoutes les prières,
tout le monde viendra vers toi.
Le poids des fautes |pèse sur moi : |il est trop lourd,
mais tu pardonnes |tous nos péchés.
Heureux celui |que tu choisis |pour l’inviter |auprès de toi
à demeurer |dans tes parvis !
Nous y serons comblés |des bienfaits de ton temple,
et de la sainteté |de ton palais.

Dans ta justice, |tu nous réponds
par des interventions terribles, |ô Dieu sauveur,
toi en qui mettent leur espoir |les hommes jusqu’aux confins de la terre, |jusqu’au-delà des mers.
Par son pouvoir, |il établit fermement les montagnes.
Il est revêtu de puissance,
il calme le fracas des mers, |tout le mugissement de leurs vagues,
et les peuples tumultueux.
Ceux qui habitent |au bout du monde |sont saisis d’une grande crainte |en voyant tes prodiges.
Tu fais crier de joie |le levant, le couchant.

10 Tu prends soin de la terre |et tu l’abreuves.
Tu la combles d’abondantes richesses !
Dieu, ton ruisseau |est rempli d’eau :
fertilisant ainsi la terre, |tu fais pousser le blé |pour les humains.
11 Tu fais regorger d’eau |tous ses sillons. |Tu aplanis ses mottes,
tu l’amollis par les averses, |et tu bénis ce qui y germe.
12 Tu couronnes l’année |de tes bienfaits ;
et partout où tu passes, |la terre est engraissée.
13 Les pâturages des steppes ruissellent,
et les coteaux |se revêtent de joie.
14 Les prés se couvrent |de moutons et de chèvres,
les vallées se drapent de blé :
tout chante et pousse des clameurs de joie.

Notas al pie

  1. 58.1 Signification incertaine.
  2. 58.2 Plusieurs changent la ponctuation des lettres d’un mot hébreu et parviennent à la traduction suivante qui, comme 82.1, 6, appelle les dirigeants des « dieux » : Vos sentences, ô dieux, sont-elles vraiment conformes à la justice ? Jugez-vous avec droiture, vous qui n’êtes que des hommes ?
  3. 58.8 Hébreu peu clair.
  4. 58.10 Les épines sont un combustible qui dégage rapidement de la chaleur. Ce verset a été très diversement rendu. L’idée commune à toutes les traductions est celle de la rapidité du jugement.
  5. 58.10 Hébreu peu clair.
  6. 59.1 Signification incertaine.
  7. 59.1 Voir 1 S 19.11-13.
  8. 59.7 Il faut penser aux chiens sauvages qui, en Orient, rôdent par bandes aux abords des villes, à la recherche de nourriture.
  9. 59.11 Autres traductions : Dieu viendra vers moi avec son amour, ou : Dieu fera venir son amour vers moi.
  10. 59.12 Si Dieu les punissait par une destruction soudaine, ils seraient vite oubliés. Leur châtiment doit servir d’avertissement au peuple.
  11. 60.2 Signification incertaine.
  12. 60.2 Voir 2 S 8.3-14 ; 1 Ch 18.12. La ville de Tsoba était située au nord de Damas entre l’Oronte et l’Euphrate. La Syrie de Tsoba figure dans des textes assyriens sous le nom de Tsoubite ; elle se trouvait à l’est de Hamath. La vallée du Sel est la région stérile au sud de la mer Morte.
  13. 60.6 Ce verset est l’objet de nombreuses interprétations. Autre traduction : tu as donné aux hommes qui te craignent une bannière pour la déployer devant les archers. Ou, en suivant les versions anciennes qui, à la place du mot signifiant archers, ont lu le mot signifiant vérité qui n’en diffère que par une lettre en hébreu : une bannière pour fuir devant la vérité, ou encore : une bannière en faveur de la vérité.
  14. 60.7 Pour les v. 7-14, voir 108.7-14.
  15. 60.8 Autre traduction : dans sa sainteté.
  16. 60.8 L’ancienne capitale d’Israël, au centre du pays. Le conquérant partage le pays conquis entre ses soldats (voir Gn 12.6 ; Jos 8.30-35).
  17. 60.8 La vallée de Soukkoth se trouve à l’est du Jourdain. Le terrain que l’on mesure au cordeau est celui que l’on possède.
  18. 60.9 Galaad et Manassé constituaient la partie la plus orientale du pays.
  19. 60.10 L’orgueilleux Moab (Es 16.6) sert tout juste à l’usage le plus humble : il est un vase d’ablution pour le lavement des pieds (Gn 18.4). L’image est peut-être suggérée par la situation de Moab le long de la rive est de la mer Morte.
  20. 60.10 Lancer sa sandale sur une parcelle de terre est un geste symbolique de prise de possession (Dt 25.9-10 ; Rt 4.7 ; Ps 108.10).
  21. 60.10 Autres traductions : pousse des cris contre moi ; ou : et contre la Philistie, je pousse un cri de victoire.
  22. 60.13 Autre traduction : dans la détresse.
  23. 61.5 Dans le tabernacle, c’est-à-dire là où Dieu manifeste sa présence (voir 15.1 ; 27.4 ; 2 S 6.17 ; 7.2 ; 1 R 1.39 ; 2.28-30).
  24. 61.6 Autre traduction : et tu as accordé à ceux qui te craignent la part que tu leur réserves.
  25. 62.1 Voir note 39.1.
  26. 63.1 Voir 1 S 23.14 ; 24.2.
  27. 63.5 Geste habituel de la prière.
  28. 63.8 Voir note 17.8.
  29. 63.10 Qu’ils aillent … descendent, autre traduction : Ceux qui cherchent à causer ma perte, qu’ils descendent …
  30. 63.11 Autre traduction : Que ceux qui veulent le [le roi] livrer au tranchant de l’épée soient donnés en pâture …
  31. 64.9 Signe de mépris (voir 22.8).
  32. 65.2 Autre traduction : le silence est louange. Les versions anciennes ont : la louange te sied.