Dieu rend le bonheur à qui s’adresse à lui

Maintenant donc, appelle, |pour voir si quelqu’un te répond.

A quel saint ange[a] t’adresseras-tu ?
Car c’est l’emportement |qui tue un insensé,
c’est la colère |qui fait périr le sot.
Sans doute, j’ai vu l’insensé |étendre ses racines,
mais j’ai soudain maudit |son lieu d’habitation[b] :
« Que ses fils soient privés |de tout soutien,
écrasés en justice[c], |sans personne pour les sauver.
Ce qu’il a moissonné, |qu’un affamé le mange
et vienne l’enlever |jusque dans les épines ;
oui, que des gens avides |engouffrent sa fortune ! »

Le malheur, en effet, |ne sort pas de la terre
et la misère |ne germe pas du sol,
car l’homme naît pour la souffrance
comme les étincelles |s’élèvent pour voler.

Pour moi, j’aurais recours à Dieu.
Oui, c’est à Dieu |que je présenterais ma cause.
Il fait de grandes choses |qu’on ne saurait comprendre
et des prodiges innombrables.
10 C’est lui qui fait tomber la pluie |sur la surface de la terre
et qui répand les eaux |à travers les campagnes.
11 Ceux qui sont abaissés, |bien haut il les élève,
ceux qui sont affligés |trouvent la délivrance.
12 Il déjoue les intrigues |des plus rusés
de sorte que leur main |ne peut assurer leur salut.
13 Il attrape les sages |au piège de leur propre ruse[d],
et les projets des plus perfides |il les prend de vitesse.
14 En plein jour, ils rencontrent |de profondes ténèbres,
à midi, ils tâtonnent |comme à la nuit tombée.
15 Il arrache le pauvre |de l’épée de leur bouche,
il sauve l’indigent |de la main du puissant.
16 Ainsi le miséreux |a de quoi espérer,
et la perversité |a la bouche fermée.
17 Ah ! certes, bienheureux |celui que Dieu corrige,
qui n’a pas de mépris |pour les leçons du Tout-Puissant[e].
18 Car Dieu inflige la blessure, |mais il la panse aussi
et même s’il meurtrit, |sa main guérit ensuite.
19 Six fois, dans la détresse, |il te délivrera.
Dans sept calamités, |le mal t’épargnera.
20 Au temps de la famine, |il te gardera de la mort
au milieu du combat, |il te préservera du glaive.
21 Tu seras à l’abri |du fouet de la langue
et tu ne craindras pas |le désastre à venir.
22 Tu pourras te moquer |de la dévastation |comme de la disette,
et tu n’auras pas peur |des animaux sauvages.
23 Un pacte te liera |aux pierres de la terre,
et quant aux animaux sauvages, |ils seront en paix avec toi.
24 Tu verras le bonheur |régner dans ta demeure.
Quand tu visiteras |tes troupeaux au bercail[f], |rien n’y fera défaut.
25 Tu pourras constater |combien ta descendance |sera nombreuse
et ta progéniture |poussera comme l’herbe.
26 Tu entreras dans le sépulcre |dans la mûre vieillesse[g]
comme un tas de gerbes qu’on dresse |à la saison voulue.

27 Oui, nous l’avons examiné : |cela est bien ainsi.
Ecoute donc ces choses, |et fais-en ton profit.

Réponse de Job à Éliphaz

Job se sent trahi par ses amis

Job prit la parole et dit :

Ah ! si mon affliction |pouvait être pesée
et s’il était possible |de mettre toute ma misère |sur les plateaux d’une balance,
assurément mon malheur |est plus pesant |que le sable des mers,
c’est pourquoi mes paroles |dépassent la mesure.
Car les flèches du Tout-Puissant |sont plantées dans mon être
et mon esprit boit leur poison[h],
oui, je suis assailli |par les terreurs que Dieu m’envoie.
Un âne se met-il à braire |pendant qu’il broute l’herbe tendre ?
Un bœuf se met-il à mugir |quand il est devant son fourrage ?
Un repas fade et insipide |se mange-t-il sans sel ?
Peut-on trouver de la saveur |dans le blanc d’œuf ?
Ce qu’autrefois je refusais |est devenu ma nourriture.
C’est là mon pain, |même s’il me répugne[i].

Ah ! qui fera |aboutir ma requête !
Que Dieu m’accorde |ce que j’espère !
Que Dieu consente |à m’écraser !
Qu’il laisse aller sa main |et me détruise.
10 J’aurai du moins un réconfort,
et je tressaillirai de joie |au sein de tourments implacables,
car je n’aurai trahi |aucun des ordres du Dieu saint.

11 Pourquoi espérerais-je |quand je n’ai plus de force ?
A quoi bon vivre encore |vu la fin qui m’attend ?
12 Du roc ai-je la résistance ?
Mon corps est-il de bronze ?
13 Et puiserai-je encore en moi |des ressources pour m’en sortir ?
Toute aide m’est ôtée.
14 L’homme désespéré |a droit à de la compassion |de la part d’un ami,
oui, même s’il cessait[j] de craindre |le Tout-Puissant.
15 Mes amis m’ont trahi |comme un torrent,
comme un de ces cours d’eau |dont le lit est à sec.
16 Lorsque la glace fond |et que les neiges |s’engloutissent en eux,
ils charrient des eaux troubles.
17 Mais à la saison sèche, |leurs cours tarissent.
Quand viennent les chaleurs, |ils s’éteignent sur place.
18 Pour eux, les caravanes |dévient de leur chemin,
elles vont s’enfoncer |loin dans les solitudes, |et elles y périssent.
19 Les caravanes de Téma[k] |les cherchent du regard,
les convois de Saba[l] |comptent sur eux.
20 Mais ils sont pleins de honte |d’avoir mis leur espoir en eux :
arrivés jusqu’à eux |ils étaient tout penauds.
21 C’est là ce que vous êtes |pour moi en ce moment :
en voyant mon malheur, |vous êtes pris de peur !
22 Et pourquoi donc ? |Vous ai-je dit : |« Donnez-moi de vos biens
et, de votre fortune, |payez une rançon,
23 pour me faire échapper |aux mains de l’adversaire
et pour me délivrer |du pouvoir des tyrans » ?

24 Faites-le-moi savoir |et moi je me tairai.
En quoi ai-je failli ? |Faites-le-moi comprendre !
25 Ah ! Combien seraient efficaces |des discours équitables !
Mais à quoi servent vos critiques ?
26 Avez-vous l’intention |de blâmer de simples paroles,
des mots jetés au vent |par un désespéré[m] ?
27 Sur un orphelin même, |vous iriez vous ruer
et feriez bon marché |de votre ami intime.
28 Mais, veuillez cependant |me regarder en face :
vous mentirais-je effrontément ?
29 Revenez en arrière, |ne soyez pas perfides.
Oui, revenez encore, |car c’est mon innocence |qui est en cause.
30 Y a-t-il dans ma bouche |de la perversité ?
Mon palais ne sait-il |plus discerner le mal ?

Pourquoi la souffrance ?

Le sort de l’homme sur la terre |est celui d’un soldat

et ses jours sont semblables |à ceux d’un mercenaire.
Il est comme un esclave |qui soupire après l’ombre[n]
et comme un ouvrier |qui attend son salaire.
J’ai reçu en partage |des mois de déception,
j’ai trouvé dans mon lot |des nuits de peine amère.
Dès que je suis couché, je dis : |« Quand vais-je me lever ? »
Sitôt levé, je pense : |« Quand donc viendra le soir[o] ? »
Et, jusqu’au crépuscule, |je suis agité de douleurs.
Mon corps est couvert de vermine |et de croûtes terreuses,
ma peau s’est crevassée, |partout, mes plaies suppurent.
Mes jours se sont enfuis |plus rapides que la navette |d’un tisserand habile.
Ils tirent à leur fin |sans qu’il y ait d’espoir.

Rappelle-toi, ô Dieu, |que ma vie n’est qu’un souffle
et que jamais mes yeux |ne reverront plus le bonheur.
Oui, l’œil qui me regarde |ne pourra plus me voir,
tes yeux me chercheront |et j’aurai disparu.
Tout comme une nuée |qui se dissipe et passe,
l’homme va dans la tombe[p] |pour n’en plus remonter.
10 Il ne reviendra plus |dans sa maison
et sa demeure même |ne le reconnaît plus.
11 C’est pourquoi je ne veux |plus réfréner ma langue,
je parlerai |dans ma détresse,
je me lamenterai |car mon cœur est amer.
12 Suis-je donc une mer |ou un monstre marin
pour que tu établisses |contre moi, une garde[q] ?
13 Si je me dis : |« Mon lit m’apaisera,
ma couche m’aidera |à porter ma douleur »,
14 alors tu m’épouvantes |par d’affreux cauchemars
et tu me terrifies |par des visions nocturnes.
15 J’aimerais mieux être étranglé,
la mort vaudrait bien mieux |que vivre dans ces os.
16 Je suis plein de dégoût ! |Je ne durerai pas toujours.
Laisse-moi donc tranquille : |ma vie est si fragile.

17 Qu’est-ce que l’homme, |pour que tu fasses |un si grand cas de lui,
et pour que tu lui prêtes |une telle attention,
18 pour que tu l’examines |matin après matin,
et pour qu’à chaque instant |tu viennes l’éprouver ?
19 Quand détourneras-tu |enfin tes yeux de moi ?
Ne lâcheras-tu pas |un instant ton étreinte, |ne fût-ce que le temps |d’avaler ma salive ?
20 Et puis même si j’ai péché, |que t’ai-je fait, à toi, |censeur des hommes ?
Pourquoi donc m’as-tu pris pour cible ?
Suis-je devenu une charge[r] ?
21 Pourquoi ne veux-tu pas |pardonner mon offense
et ne passes-tu pas |sur mon iniquité ?
Bientôt j’irai dormir |au sein de la poussière
et tu me chercheras, |mais je ne serai plus.

Footnotes

  1. 5.1 Autre traduction : saint homme.
  2. 5.3 On peut aussi comprendre les v. 3-5 comme une description de la malédiction : … mais soudain la malédiction s’est abattue sur sa maison. Ses fils sont privés de tout soutien …
  3. 5.4 L’hébreu a : écrasés à la porte, lieu où s’exerçait la justice.
  4. 5.13 Cité en 1 Co 3.19.
  5. 5.17 Voir Pr 3.11 ; Hé 12.5-6.
  6. 5.24 Autre traduction : quand tu inspecteras ton domaine.
  7. 5.26 Le sens de ce mot est incertain.
  8. 6.4 Allusion à des flèches empoisonnées, utilisées fréquemment autrefois, et à une troupe d’assaillants.
  9. 6.7 Hébreu peu clair.
  10. 6.14 Autre traduction : sinon il cessera.
  11. 6.19 Tribu du nord de l’Arabie qui se livrait au commerce par caravanes (Gn 25.15 ; Es 21.14 ; Jr 25.23 ; 1 Ch 1.30).
  12. 6.19 Voir note 1.15.
  13. 6.26 Autre traduction : et de jeter au vent les propos d’un désespéré.
  14. 7.2 C’est-à-dire le soir, qui apporte fraîcheur et repos après le travail du jour.
  15. 7.4 Sitôt levé … le soir : d’après l’ancienne version grecque ; le texte hébreu traditionnel a : le soir tarde à venir.
  16. 7.9 Autre traduction : dans le séjour des morts.
  17. 7.12 Le monstre marin : image des puissances souvent hostiles à Dieu et pourtant domptées par le Seigneur (voir 3.8 et note).
  18. 7.20 D’après quelques manuscrits du texte hébreu traditionnel, une ancienne tradition de copistes et l’ancienne version grecque. La plupart des manuscrits du texte hébreu traditionnel ont : je suis devenu une charge pour moi-même.

Crie maintenant! Qui te répondra? Auquel des saints t'adresseras-tu?

L'insensé périt dans sa colère, Le fou meurt dans ses emportements.

J'ai vu l'insensé prendre racine; Puis soudain j'ai maudit sa demeure.

Plus de prospérité pour ses fils; Ils sont foulés à la porte, et personne qui les délivre!

Sa moisson est dévorée par des affamés, Qui viennent l'enlever jusque dans les épines, Et ses biens sont engloutis par des hommes altérés.

Le malheur ne sort pas de la poussière, Et la souffrance ne germe pas du sol;

L'homme naît pour souffrir, Comme l'étincelle pour voler.

Pour moi, j'aurais recours à Dieu, Et c'est à Dieu que j'exposerais ma cause.

Il fait des choses grandes et insondables, Des merveilles sans nombre;

10 Il répand la pluie sur la terre, Et envoie l'eau sur les campagnes;

11 Il relève les humbles, Et délivre les affligés;

12 Il anéantit les projets des hommes rusés, Et leurs mains ne peuvent les accomplir;

13 Il prend les sages dans leur propre ruse, Et les desseins des hommes artificieux sont renversés:

14 Ils rencontrent les ténèbres au milieu du jour, Ils tâtonnent en plein midi comme dans la nuit.

15 Ainsi Dieu protège le faible contre leurs menaces, Et le sauve de la main des puissants;

16 Et l'espérance soutient le malheureux, Mais l'iniquité ferme la bouche.

17 Heureux l'homme que Dieu châtie! Ne méprise pas la correction du Tout Puissant.

18 Il fait la plaie, et il la bande; Il blesse, et sa main guérit.

19 Six fois il te délivrera de l'angoisse, Et sept fois le mal ne t'atteindra pas.

20 Il te sauvera de la mort pendant la famine, Et des coups du glaive pendant la guerre.

21 Tu seras à l'abri du fléau de la langue, Tu seras sans crainte quand viendra la dévastation.

22 Tu te riras de la dévastation comme de la famine, Et tu n'auras pas à redouter les bêtes de la terre;

23 Car tu feras alliance avec les pierres des champs, Et les bêtes de la terre seront en paix avec toi.

24 Tu jouiras du bonheur sous ta tente, Tu retrouveras tes troupeaux au complet,

25 Tu verras ta postérité s'accroître, Et tes rejetons se multiplier comme l'herbe des champs.

26 Tu entreras au sépulcre dans la vieillesse, Comme on emporte une gerbe en son temps.

27 Voilà ce que nous avons reconnu, voilà ce qui est; A toi d'entendre et de mettre à profit.

Job prit la parole et dit:

Oh! s'il était possible de peser ma douleur, Et si toutes mes calamités étaient sur la balance,

Elles seraient plus pesantes que le sable de la mer; Voilà pourquoi mes paroles vont jusqu'à la folie!

Car les flèches du Tout Puissant m'ont percé, Et mon âme en suce le venin; Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi.

L'âne sauvage crie-t-il auprès de l'herbe tendre? Le boeuf mugit-il auprès de son fourrage?

Peut-on manger ce qui est fade et sans sel? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d'un oeuf?

Ce que je voudrais ne pas toucher, C'est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle!

Puisse mon voeu s'accomplir, Et Dieu veuille réaliser mon espérance!

Qu'il plaise à Dieu de m'écraser, Qu'il étende sa main et qu'il m'achève!

10 Il me restera du moins une consolation, Une joie dans les maux dont il m'accable: Jamais je n'ai transgressé les ordres du Saint.

11 Pourquoi espérer quand je n'ai plus de force? Pourquoi attendre quand ma fin est certaine?

12 Ma force est-elle une force de pierre? Mon corps est-il d'airain?

13 Ne suis-je pas sans ressource, Et le salut n'est-il pas loin de moi?

14 Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, Même quand il abandonnerait la crainte du Tout Puissant.

15 Mes frères sont perfides comme un torrent, Comme le lit des torrents qui disparaissent.

16 Les glaçons en troublent le cours, La neige s'y précipite;

17 Viennent les chaleurs, et ils tarissent, Les feux du soleil, et leur lit demeure à sec.

18 Les caravanes se détournent de leur chemin, S'enfoncent dans le désert, et périssent.

19 Les caravanes de Théma fixent le regard, Les voyageurs de Séba sont pleins d'espoir;

20 Ils sont honteux d'avoir eu confiance, Ils restent confondus quand ils arrivent.

21 Ainsi, vous êtes comme si vous n'existiez pas; Vous voyez mon angoisse, et vous en avez horreur!

22 Vous ai-je dit: Donnez-moi quelque chose, Faites en ma faveur des présents avec vos biens,

23 Délivrez-moi de la main de l'ennemi, Rachetez-moi de la main des méchants?

24 Instruisez-moi, et je me tairai; Faites-moi comprendre en quoi j'ai péché.

25 Que les paroles vraies sont persuasives! Mais que prouvent vos remontrances?

26 Voulez-vous donc blâmer ce que j'ai dit, Et ne voir que du vent dans les discours d'un désespéré?

27 Vous accablez un orphelin, Vous persécutez votre ami.

28 Regardez-moi, je vous prie! Vous mentirais-je en face?

29 Revenez, ne soyez pas injustes; Revenez, et reconnaissez mon innocence.

30 Y a-t-il de l'iniquité sur ma langue, Et ma bouche ne discerne-t-elle pas le mal?

Le sort de l'homme sur la terre est celui d'un soldat, Et ses jours sont ceux d'un mercenaire.

Comme l'esclave soupire après l'ombre, Comme l'ouvrier attend son salaire,

Ainsi j'ai pour partage des mois de douleur, J'ai pour mon lot des nuits de souffrance.

Je me couche, et je dis: Quand me lèverai-je? quand finira la nuit? Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour.

Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se dissout.

Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand, Ils s'évanouissent: plus d'espérance!

Souviens-toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront pas le bonheur.

L'oeil qui me regarde ne me regardera plus; Ton oeil me cherchera, et je ne serai plus.

Comme la nuée se dissipe et s'en va, Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas;

10 Il ne reviendra plus dans sa maison, Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus.

11 C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l'angoisse de mon coeur, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme.

12 Suis-je une mer, ou un monstre marin, Pour que tu établisses des gardes autour de moi?

13 Quand je dis: Mon lit me soulagera, Ma couche calmera mes douleurs,

14 C'est alors que tu m'effraies par des songes, Que tu m'épouvantes par des visions.

15 Ah! je voudrais être étranglé! Je voudrais la mort plutôt que ces os!

16 Je les méprise!... je ne vivrai pas toujours... Laisse-moi, car ma vie n'est qu'un souffle.

17 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, Pour que tu daignes prendre garde à lui,

18 Pour que tu le visites tous les matins, Pour que tu l'éprouves à tous les instants?

19 Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive?

20 Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des hommes? Pourquoi me mettre en butte à tes traits? Pourquoi me rendre à charge à moi-même?

21 Que ne pardonnes-tu mon péché, Et que n'oublies-tu mon iniquité? Car je vais me coucher dans la poussière; Tu me chercheras, et je ne serai plus.

Témoins en Judée et en Samarie

Persécution et dispersion des croyants

Saul avait donné son approbation à l’exécution d’Etienne. A partir de ce jour-là, une violente persécution se déchaîna contre l’Eglise qui était à Jérusalem ; tous les croyants se dispersèrent à travers la Judée et la Samarie, à l’exception des apôtres. Quelques hommes pieux enterrèrent Etienne et le pleurèrent beaucoup. Quant à Saul, il cherchait à détruire l’Eglise, allant de maison en maison pour en arracher les croyants, hommes et femmes, et les jeter en prison.

La prédication de Philippe et le don de l’Esprit en Samarie

Les croyants qui s’étaient dispersés parcouraient le pays, en proclamant le message de l’Evangile. Philippe se rendit dans la capitale[a] de la Samarie et prêcha le Messie à la population. Elle se montra tout entière très attentive à ses paroles en l’entendant et en voyant les signes miraculeux qu’il accomplissait. En effet, beaucoup de personnes qui avaient des démons en elles en furent délivrées ; ils sortaient d’elles en poussant de grands cris, et de nombreux paralysés et des infirmes furent guéris. Aussi, toute la ville était-elle dans une grande joie.

Or, depuis quelque temps, un homme nommé Simon s’était établi dans la ville et y exerçait la magie. Il émerveillait le peuple de Samarie et prétendait être un grand personnage. 10 Toute la population, du plus petit jusqu’au plus grand, lui accordait donc une grande attention.

– Cet homme, disaient-ils, est la puissance même de Dieu, celle qu’on appelle la « Grande Puissance ».

11 S’ils s’attachaient ainsi à lui, c’était parce que, depuis assez longtemps, il les étonnait par ses actes de magie.

12 Mais quand ils crurent Philippe qui leur annonçait ce qui concerne le royaume de Dieu et Jésus-Christ, ils se firent baptiser, tant les hommes que les femmes. 13 Simon lui-même crut et fut baptisé. Dès lors, il ne quittait plus Philippe, émerveillé par les signes miraculeux et les prodiges extraordinaires qui s’accomplissaient sous ses yeux.

14 Quand les apôtres, restés à Jérusalem, apprirent que les Samaritains avaient accepté la Parole de Dieu, ils déléguèrent auprès d’eux Pierre et Jean. 15 Dès leur arrivée, ceux-ci prièrent pour les nouveaux disciples afin qu’ils reçoivent le Saint-Esprit. 16 En effet, il n’était encore descendu sur aucun d’eux : ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. 17 Pierre et Jean leur imposèrent donc les mains et ils reçurent l’Esprit Saint.

18 Simon vit que l’Esprit Saint était donné aux croyants quand les apôtres leur imposaient les mains. Alors il leur proposa de l’argent 19 et leur dit : Donnez-moi aussi ce pouvoir pour que ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent l’Esprit Saint.

20 Mais Pierre lui répondit : Que ton argent périsse, et toi avec lui, puisque tu t’es imaginé qu’on pouvait se procurer le don de Dieu avec de l’argent ! 21 Tu n’as ni part ni droit dans cette affaire, car ton cœur n’est pas droit devant Dieu. 22 Détourne-toi donc du mal qui est en toi, et demande au Seigneur de te pardonner, s’il est possible, d’avoir eu de telles intentions dans ton cœur. 23 Car, à ce que je vois, tu es rempli d’amertume et de méchanceté et tu es captif du mal.

24 Alors Simon demanda à Pierre et Jean : Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi : qu’il ne m’arrive rien de ce que vous avez dit.

25 Pierre et Jean continuèrent à rendre témoignage à Jésus-Christ en annonçant la Parole du Seigneur, puis ils retournèrent à Jérusalem, tout en annonçant l’Evangile dans un grand nombre de villages samaritains.

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Footnotes

  1. 8.5 Plusieurs manuscrits ont : une ville.

Saul avait approuvé le meurtre d'Étienne. Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l'Église de Jérusalem; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie.

Des hommes pieux ensevelirent Étienne, et le pleurèrent à grand bruit.

Saul, de son côté, ravageait l'Église; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison.

Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole.

Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, y prêcha le Christ.

Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu'elles apprirent et virent les miracles qu'il faisait.

Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques, en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris.

Et il y eut une grande joie dans cette ville.

Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l'étonnement du peuple de la Samarie.

10 Tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, l'écoutaient attentivement, et disaient: Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s'appelle la grande.

11 Ils l'écoutaient attentivement, parce qu'il les avait longtemps étonnés par ses actes de magie.

12 Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus Christ, hommes et femmes se firent baptiser.

13 Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s'opéraient.

14 Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean.

15 Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent le Saint Esprit.

16 Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus.

17 Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint Esprit.

18 Lorsque Simon vit que le Saint Esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l'argent,

19 en disant: Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive le Saint Esprit.

20 Mais Pierre lui dit: Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent!

21 Il n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n'est pas droit devant Dieu.

22 Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton coeur te soit pardonnée, s'il est possible;

23 car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l'iniquité.

24 Simon répondit: Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit.

25 Après avoir rendu témoignage à la parole du Seigneur, et après l'avoir prêchée, Pierre et Jean retournèrent à Jérusalem, en annonçant la bonne nouvelle dans plusieurs villages des Samaritains.

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