Rendez-vous manqué[a]

« Je m’étais endormie, ╵pourtant mon cœur veillait.
J’entends mon bien-aimé frapper :
“Ma sœur, mon amie, ouvre-moi,
toi, ma colombe, ╵toi, ma parfaite,
car j’ai la tête ╵couverte de rosée.
Mes boucles sont trempées ╵des gouttes de la nuit.”
J’ai ôté ma tunique, ╵comment la remettrais-je ?
Et j’ai lavé mes pieds : ╵comment les salirais-je ?
Mon bien-aimé avance ╵sa main par l’ouverture,
mon ventre en a frémi
et je me suis levée ╵pour ouvrir à mon bien-aimé.
De mes mains, goutte à goutte, ╵de la myrrhe a coulé,
de la myrrhe onctueuse ╵a goutté de mes doigts
jusque sur la poignée ╵du verrou de la porte.
J’ouvre à mon bien-aimé.
Hélas, mon bien-aimé ╵était déjà parti : ╵il s’en était allé,
et son départ[b] ╵me rendait éperdue.
Je l’ai cherché, ╵mais ne l’ai pas trouvé.
Et je l’ai appelé, ╵mais il ne m’a pas répondu.
Les gardes m’ont trouvée ╵ceux qui font le tour de la ville,
ils m’ont frappée ╵et ils m’ont maltraitée.
Ils m’ont arraché ma mantille, ╵les gardes des remparts.
O filles de Jérusalem, ╵oh, je vous en conjure :
si vous le rencontrez, ╵mon bien-aimé,
qu’allez-vous donc lui dire ?
Que je suis malade d’amour ! »

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Footnotes

  1. 5.2 De 5.2 à 6.3, le rythme de la traduction accentue de nouveau les syllabes paires.
  2. 5.6 Autre traduction : et ses paroles me rendaient éperdue.