L’Eternel est mon berger

23 Psaume de David.

L’Eternel est mon berger[a].
Je ne manquerai de rien.
Grâce à lui, je me repose |dans des prairies verdoyantes,
et c’est lui qui me conduit |au bord des eaux calmes.
Il me revigore,
et, pour l’honneur de son nom,
il me conduit sur le droit chemin.
Si je devais traverser |la vallée où règnent |d’épaisses ténèbres,
je ne craindrais aucun mal, |car tu es auprès de moi :
ta houlette me conduit |et ton bâton me protège.

Pour moi, tu dresses une table[b]
aux yeux de mes ennemis,
tu oins d’huile parfumée ma tête[c],
tu fais déborder ma coupe.
Oui, toute ma vie,
ta bonté et ton amour me poursuivront
et je pourrai retourner[d] |au sanctuaire de l’Eternel
tant que je vivrai[e].

Footnotes

  1. 23.1 Image familière à David. Le terme berger est un titre royal (78.71-72 ; Es 44.28 ; Jr 3.15). Dieu est le berger d’Israël : 28.9 ; 79.13 ; Ez 34.11-16. Voir Jn 10.11, 14 ; Hé 13.20 ; 1 P 5.4 ; Ap 7.17.
  2. 23.5 Le divin Roi-Berger reçoit David, son vassal, à sa table. Les traités d’alliance étaient généralement scellés par un repas exprimant la joie et l’amitié (41.10 ; Gn 31.54 ; Ab 7), le vassal étant l’hôte de son suzerain (Ex 24.8-12).
  3. 23.5 On répandait cette huile parfumée sur les cheveux. Geste coutumier pour honorer un invité lors d’un banquet (voir 2 S 12.20 ; Ec 9.8 ; Dn 10.3 ; Lc 7.46).
  4. 23.6 Texte hébreu traditionnel. Certaines versions anciennes ont : j’habiterai.
  5. 23.6 Autre traduction : à tout jamais.

Egarement général[a]

53 Au chef de chœur, méditation[b] de David, à chanter avec accompagnement de flûtes[c].

Les insensés pensent : |« Dieu n’existe pas. »
Ils sont corrompus, |ils commettent |des actes iniques |et abominables,
et aucun ne fait le bien[d].
Du haut du ciel, Dieu observe |tout le genre humain :
« Reste-t-il un homme sage
qui s’attend à Dieu ?
Ils se sont tous fourvoyés, |tous sont corrompus,
et aucun ne fait le bien,
même pas un seul.
Ceux qui font le mal |n’ont-ils rien compris ?
Car ils dévorent mon peuple, |tout comme on mange du pain[e] !
Jamais ils n’invoquent Dieu ! »
Ils sont saisis d’épouvante,
quand il n’y a rien à craindre,
car Dieu disperse les os |de ceux qui t’attaquent,
tu les couvriras de honte, |car Dieu les a rejetés.
Ah, que vienne du mont de Sion |le salut pour Israël !
Quand Dieu changera le sort |de son peuple,
Jacob criera d’allégresse, |Israël, de joie.

Footnotes

  1. 53: Voir Ps 14.
  2. 53.1 Signification incertaine.
  3. 53.1 Sens incertain.
  4. 53.2 Les v. 2-4 sont cités en Rm 3.10-12.
  5. 53.5 Autres traductions : pour leur propre profit, ou ils mangent son pain.

Ne laisse pas faire tes ennemis

83 Psaume d’Asaph[a], à chanter.

O Dieu, |sors donc de ton silence,
ne te tais pas ! |Ne reste pas dans l’inaction, ô Dieu !
Voici, tes ennemis s’agitent,
et ceux qui te haïssent |ont levé haut la tête.
Contre ton peuple, ils se concertent,
ils trament des complots |contre les tiens, que tu protèges.
Ils ont dit : « Exterminons-les, |et que leur nation disparaisse
afin que le nom d’Israël |soit oublié. »
Ils se sont consultés, |d’accord entre eux,
et ils ont conclu une alliance |pour s’opposer à toi :
enfants d’Edom[b], Ismaélites[c],
Moabites[d] et Agaréniens[e]
Guébal[f], Ammon[g] et Amalec[h],
les Philistins |avec les habitants de Tyr ;
et même l’Assyrie |s’est jointe à eux[i],
prêtant main-forte aux descendants de Loth[j].
            Pause
10 Traite-les donc comme Madian[k],
comme Sisera et Yabîn[l] |au torrent de Qishôn.
11 Ils furent détruits à Eyn-Dor[m],
laissés comme du fumier pour la terre.
12 Que tous leurs princes soient pareils |à Oreb et à Zéeb,
et que leurs chefs deviennent |comme Zébah et Tsalmounna[n],
13 eux qui disaient : « Emparons-nous
du domaine de Dieu ! »

14 Mon Dieu, fais-les tourbillonner
comme la paille emportée par le vent ;
15 comme un feu brûle la forêt,
comme les flammes embrasent les monts,
16 pourchasse-les par ta tempête !
Que, par ton ouragan, |ils soient épouvantés !
17 Qu’ils soient couverts d’opprobre
afin qu’ils se tournent vers toi, |ô Eternel !
18 Qu’ils soient couverts de honte, |et dans l’épouvante à jamais
et qu’ils périssent |saisis de confusion !
19 Qu’ils reconnaissent que toi seul, |toi dont le nom est l’Eternel,
tu es le Très-Haut régnant sur la terre entière !

Footnotes

  1. 83.1 Voir note 50.1.
  2. 83.7 Descendants d’Esaü établis au sud de la mer Morte (Gn 25.30 ; 47.9).
  3. 83.7 Descendants d’Ismaël, fils d’Abraham (Gn 25.12-18), nomades du désert.
  4. 83.7 Petit royaume ennemi d’Israël, à l’est de la mer Morte (Gn 19.37-38).
  5. 83.7 Tribus nomades établies à l’est du Jourdain (1 Ch 5.10, 19-20), descendants d’Agar (donc un autre nom des Ismaélites) ou confédération syriaque mentionnée dans des inscriptions assyriennes.
  6. 83.8 Ancien nom de Byblos, ville phénicienne importante (Ez 27.9). Ce nom pourrait aussi désigner ici un petit royaume au sud de la mer Morte.
  7. 83.8 Les Ammonites étaient installés à l’est du Jourdain (Gn 19.38).
  8. 83.8 Les Amalécites étaient des nomades du désert situé au sud du pays d’Israël (Gn 14.7).
  9. 83.9 L’Assyrie, mentionnée seulement comme alliée des Moabites et des Ammonites, ne devait pas encore être devenue une puissance constituant en elle-même une menace directe pour Israël, comme au temps de Menahem (1 R 15.19).
  10. 83.9 Les Moabites et les Ammonites (v. 7-8 ; Gn 19.30-38), ennemis héréditaires d’Israël.
  11. 83.10 Lors de la grande victoire remportée sur eux par Gédéon (Jg 7 et 8), restée pour tous les temps le type d’une victoire complète (Es 9.3).
  12. 83.10 Yabîn était le roi cananéen de Hatsor (Jg 4.2), Sisera, son général (4.7). Ils furent vaincus par Débora (Jg 4 et 5 ; 1 S 12.9).
  13. 83.11 Localité galiléenne entre le Thabor et le Petit-Hermon, près de la plaine de Jizréel (Jos 17.11) au nord-est du lieu où la bataille mentionnée v. 10 fut livrée. C’est sans doute là que la plupart des fuyards furent capturés et supprimés.
  14. 83.12 Chefs des Madianites vaincus par Gédéon (Jg 7.25 ; 8.5). Pour les v. 11-12, voir Jg 7 et 8.

Le Dieu incomparable

113 Louez l’Eternel[a] !
Louez l’Eternel |vous ses serviteurs !
Louez-le, lui, l’Eternel !
Que l’Eternel soit béni
dès maintenant et toujours !
De l’Orient |jusqu’à l’Occident,
que l’Eternel soit loué.
L’Eternel est élevé |au-dessus de tous les peuples.
Sa gloire est plus haute |que le ciel.

Qui est comparable |à l’Eternel notre Dieu ?
Dans les lieux très-hauts, il siège,
mais il s’abaisse pour voir
le ciel et la terre.
Il arrache à la poussière |l’homme pauvre,
du tas de fumier, |il élève l’indigent
pour le faire asseoir |parmi les notables,
les notables de son peuple[b].
Il installe en sa maison |la femme stérile,
et elle y connaît |la joie d’être mère |de nombreux enfants[c].
Louez l’Eternel !

Footnotes

  1. 113.1 Cet hymne célébrant la majesté et la bonté de l’Eternel introduit la série des Ps 113 à 118 appelée le Hallel. Ces psaumes étaient chantés lors des grandes fêtes israélites (Pâque, fête des Semaines, des Cabanes, de la Dédicace, nouvelle lune, voir Nb 10.10 ; Jn 10.22). Lors de la Pâque, on chantait les Ps 113 et 114 avant la seconde coupe (donc avant le repas même).
  2. 113.8 Voir 1 S 2.8 ; Lc 1.52-53.
  3. 113.9 Dans la société antique, la stérilité d’une femme était une grande disgrâce et une terrible tragédie (voir Gn 30.1 ; 1 S 1.6-7, 10).

Conduis-moi dans tes voies !

143 Psaume de David.

O Eternel, |écoute ma prière,
prête l’oreille |à mes supplications !
Tu es fidèle |et tu es juste, |réponds-moi donc !
N’entre pas en procès |avec ton serviteur !
Aucun vivant |n’est juste devant toi[a].

Un ennemi |me poursuit sans relâche,
et il veut écraser |ma vie à terre,
il me fait demeurer |dans les ténèbres
comme les morts, |ces gens des temps passés.
J’ai l’esprit abattu,
je suis désemparé.
Je me souviens |des temps anciens,
je me redis |tout ce que tu as fait,
et je médite |sur l’œuvre de tes mains.
Je tends les mains vers toi,
je me sens devant toi |comme une terre aride.
            Pause
O Eternel, |viens vite m’exaucer,
je me sens défaillir.
Ne te détourne pas de moi,
de peur que je sois comme ceux |qui descendent dans le tombeau.
Dès le matin, |annonce-moi |ta bienveillance,
car c’est en toi |que j’ai mis ma confiance !
Fais-moi connaître |la voie que je dois suivre,
car c’est vers toi |que je me tourne !
Délivre-moi, |ô Eternel, |de tous mes ennemis,
je cherche mon refuge |auprès de toi !
10 Enseigne-moi |à accomplir |ce qui te plaît,
car tu es mon Dieu !
Que ton Esprit qui est bon me conduise |sur un sol aplani :
11 Par égard pour ta renommée, |ô Eternel, |garde ma vie,
toi qui es juste ; |délivre-moi |de la détresse.

12 Dans ton amour, |tu détruiras mes ennemis,
et tu feras périr |tous mes persécuteurs,
car moi, je suis |ton serviteur.

Footnotes

  1. 143.2 Voir Rm 3.10, 20 ; Ga 2.16.

23 Si tu es à table avec un dirigeant,
considère bien qui tu as devant toi[a] !
Réfrène ton appétit si tu es un glouton,
ne te laisse pas tenter par ses bons plats,
car il se pourrait que ces mets soient décevants.
Ne t’épuise pas pour t’enrichir,
refuse même d’y penser[b] !
A peine as-tu fixé tes regards sur la fortune
que, déjà, elle s’est évanouie,
car elle se fait des ailes et s’envole comme l’aigle en plein ciel.

Ne te laisse pas inviter par quelqu’un qui te regarde d’un mauvais œil,
et ne convoite pas ses bons plats,
car, au fond de lui, il est calculateur.
« Mange et bois », te dira-t-il,
mais son cœur n’est pas avec toi.
Le morceau que tu as mangé, tu devras le rendre,
et c’est en pure perte que tu auras tenu des propos aimables.

Ne parle pas à un insensé,
il mépriserait le bon sens de tes paroles.
10 Ne déplace pas les anciennes bornes
et n’empiète pas sur les champs des orphelins[c],
11 car ils ont un puissant protecteur
qui défendrait leur cause contre toi.
12 Ouvre ton cœur à l’instruction,
et tes oreilles à l’enseignement porteur de connaissance.
13 N’hésite pas à corriger le jeune enfant ;
si tu lui donnes des coups de bâton, il n’en mourra pas.
14 Bien plutôt, par des coups de bâton,
tu le sauveras du séjour des morts.
15 Mon fils, si tu acquiers de la sagesse, mon cœur à moi aussi s’en réjouira.
16 Quand tu parleras avec droiture, du fond de mon être, j’exulterai.
17 N’envie pas le sort de ceux qui font le mal
mais en tout temps, crains l’Eternel.
18 Car il y aura un avenir pour toi
et ton espérance ne sera pas déçue.
19 Ecoute-moi bien, mon fils, et deviens sage,
sois maître de la direction que tu prends.
20 N’imite pas les ivrognes,
ni ceux qui se gavent de viande,
21 car l’ivrogne et le gourmand tombent dans la misère,
et ceux qui somnolent seront bientôt vêtus de haillons.
22 Ecoute ton père, qui t’a donné la vie,
et ne méprise pas ta mère devenue âgée.
23 Acquiers la vérité, la sagesse, l’instruction et le discernement,
et ne t’en dessaisis pas.
24 Le père d’un juste est au comble de la joie,
qui a donné la vie à un fils sage s’en réjouit.
25 Puissent ton père et ta mère se réjouir à ton sujet !
Donne cette joie à celle qui t’a mis au monde.

La femme immorale

26 Mon fils, fais-moi confiance
et apprécie la conduite que tu me vois tenir[d],
27 car la prostituée est une fosse profonde,
et la femme immorale un puits étroit[e].
28 Comme un brigand, elle se tient aux aguets
et elle amène bien des hommes à être infidèles.

L’ivrogne

29 Pour qui les : « Hélas, malheur à moi ! » ?
Pour qui les querelles ? Pour qui les plaintes ?
Pour qui les plaies inutiles ?
Pour qui les yeux rouges ?
30 Pour ceux qui s’attardent à boire du vin,
pour ceux qui sont en quête de vin parfumé[f].
31 Ne couve pas de tes regards le vin vermeil
quand il brille de son éclat dans la coupe :
il descend si aisément,
32 mais finit par mordre comme un serpent
et te piquer comme une vipère.
33 Tes yeux verront alors des choses étranges
et tu laisseras échapper des paroles incohérentes,
34 tu auras l’impression d’être couché en pleine mer,
ballotté comme un matelot en haut d’un mât.
35 « On me frappe, diras-tu, mais je n’ai pas mal,
on m’a roué de coups, je n’ai rien senti.
Quand me réveillerai-je ? Il faudra que je trouve encore quelque chose à boire. »

Footnotes

  1. 23.1 Autre traduction : ce que tu as devant toi.
  2. 23.4 Autre traduction : aie l’intelligence de t’arrêter.
  3. 23.10 Pour les v. 10-11, voir Dt 19.14 ; Pr 15.25 ; 22.28.
  4. 23.26 Selon le texte hébreu traditionnel. En suivant une ancienne tradition de scribes qui préconise l’inversion de deux lettres et les versions anciennes, on obtient le sens : et observe ma conduite.
  5. 23.27 Voir 5.5.
  6. 23.30 Voir 9.2 et note.