Crainte et confiance

13 Au chef de chœur. Psaume de David.

Jusques à quand, ô Eternel ? |M’oublieras-tu sans cesse ?
Jusques à quand |seras-tu loin de moi ?
Jusques à quand |aurai-je des soucis
et des chagrins au cœur |à longueur de journée ?
Jusques à quand mon ennemi |aura-t-il le dessus ?

Regarde, Eternel mon Dieu, réponds-moi,
viens réparer mes forces,
sinon je m’endors dans la mort.
Sinon mon ennemi dira |que de moi il a triomphé,
mes adversaires se réjouiront |lorsqu’ils verront ma chute.

Pour moi, j’ai confiance |en ta bonté.
La joie remplit mon cœur |à cause de ton grand salut.
Je veux chanter en ton honneur, |ô Eternel, tu m’as comblé de tes bienfaits.

Un monde corrompu[a]

14 Au chef de chœur : de David.

Les insensés pensent : |« Dieu n’existe pas. »
Ils sont corrompus, |leurs agissements sont abominables, |et aucun ne fait le bien[b].
Du ciel, l’Eternel observe |tout le genre humain :
« Reste-t-il un homme sage
qui s’attend à Dieu ?
Ils se sont tous égarés, |tous sont corrompus,
et aucun ne fait le bien,
même pas un seul.
Tous ces gens qui font le mal, |n’ont-ils rien compris ?
Car ils dévorent mon peuple, |tout comme on mange du pain[c] !
Jamais ils n’invoquent l’Eternel ! »
Ils sont saisis d’épouvante,
car Dieu est avec les justes.
Pensez-vous pouvoir ruiner |les projets des pauvres ?
L’Eternel est leur refuge.

Ah, que vienne du mont de Sion |le salut pour Israël !
Quand l’Eternel changera |le sort de son peuple[d],
Jacob criera d’allégresse, |Israël, de joie.

Qui peut vivre avec Dieu ?

15 Psaume de David.

Eternel, qui pourra séjourner |dans ton sanctuaire ?
Et qui donc peut demeurer |sur ta montagne sacrée[e] ?
L’homme à la conduite intègre : |il pratique la justice,
et il dit la vérité |qu’il pense au fond de son cœur[f],
il ne calomnie pas son prochain,
il ne lui fait aucun mal,
et il ne s’associe pas |à ce qui déprécierait ses proches.
Il méprise l’homme vil,
mais il honore celui |qui craint l’Eternel.
Il tient toujours ses serments |même s’il doit en pâtir.
Il ne prête pas |de l’argent à intérêt[g],
il refuse qu’on l’achète |pour condamner l’innocent.

Qui se conduit de la sorte |rien ne pourra l’ébranler.

Le chemin de la vie

16 Un cantique[h] de David.

O Dieu, protège-moi, |car je me réfugie en toi.
Je dis à l’Eternel : |« Toi, tu es mon Seigneur,
et mon bonheur est en toi seul. »
Je suis plein d’affection |pour tous ceux qui sont saints |dans le pays :
ce sont eux qui sont vraiment grands.
Mais tous ceux qui s’empressent |après un autre dieu
ne font qu’augmenter leurs tourments[i].
Je ne prendrai pas part |à leurs sanglantes libations[j].
Le nom de ces idoles |ne passera pas sur mes lèvres.

L’Eternel est ma part |et la coupe[k] où je bois.
Tu garantis la part que j’ai reçue.
Tu en as fixé les limites[l], |c’est un jardin plein de délices,
oui, c’est pour moi |un patrimoine merveilleux.

Oui, je veux bénir l’Eternel |qui me conseille,
et même dans la nuit, |je suis instruit |dans mon être intérieur.
Je garde constamment |les yeux fixés sur l’Eternel,
car il est à ma droite[m], |pour que je ne vacille pas[n].
Voilà pourquoi |mon cœur est dans la joie,
mon âme exulte d’allégresse.
Ainsi mon corps |repose dans la confiance :
10 tu ne m’abandonneras pas |dans le séjour des morts,
tu ne laisseras pas |un homme qui t’est attaché |descendre dans la tombe[o].
11 Tu me feras connaître |le chemin de la vie :
plénitude de joie |en ta présence,
délices éternelles |auprès de toi.

Footnotes

  1. 14: Voir Ps 53.
  2. 14.1 Les v. 1-3 sont cités en Rm 3.10-12.
  3. 14.4 Autre traduction : ils mangent son pain.
  4. 14.7 Autre traduction : fera revenir ceux de son peuple qui sont exilés.
  5. 15.1 La colline de Sion où sera bâti le temple de Jérusalem (voir 2.6).
  6. 15.2 Autre traduction : qui, dans son cœur, cultive la vérité.
  7. 15.5 La Loi interdisait à l’Israélite de prêter de l’argent contre intérêt à ses compatriotes (Ex 22.24 ; Dt 23.20).
  8. 16.1 Terme de sens incertain.
  9. 16.4 Texte hébreu incertain.
  10. 16.4 La libation consistait généralement en une offrande de vin. Dans certains sacrifices païens, on mêlait peut-être le vin au sang de la victime que l’on répandait sur l’autel ; ou encore, le psalmiste pourrait faire allusion au « sang versé », c’est-à-dire aux crimes associés aux cultes idolâtres ; mais, plus vraisemblablement, il se réfère simplement à des gens qui offrent leur culte aux idoles tout en « ayant du sang sur les mains ».
  11. 16.5 Allusion à la coupe offerte aux invités lors d’une réception.
  12. 16.6 Autre traduction : la part qui m’est donnée.
  13. 16.8 C’est là où se plaçait le défenseur d’un accusé (109.31).
  14. 16.8 Les v. 8-11 sont cités en Ac 2.25-28 selon l’ancienne version grecque.
  15. 16.10 Cité en Ac 13.35 d’après la version grecque.