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Le sort de l'homme sur la terre est celui d'un soldat, Et ses jours sont ceux d'un mercenaire.

Comme l'esclave soupire après l'ombre, Comme l'ouvrier attend son salaire,

Ainsi j'ai pour partage des mois de douleur, J'ai pour mon lot des nuits de souffrance.

Je me couche, et je dis: Quand me lèverai-je? quand finira la nuit? Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour.

Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se dissout.

Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand, Ils s'évanouissent: plus d'espérance!

Souviens-toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront pas le bonheur.

L'oeil qui me regarde ne me regardera plus; Ton oeil me cherchera, et je ne serai plus.

Comme la nuée se dissipe et s'en va, Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas;

10 Il ne reviendra plus dans sa maison, Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus.

11 C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l'angoisse de mon coeur, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme.

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