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Mort et résurrection de Jésus 18.1–21.25

Arrestation de Jésus

18 Après avoir dit ces paroles, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron où se trouvait un jardin; il y entra, lui et ses disciples. Judas, celui qui le trahissait, connaissait aussi l'endroit parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis. Judas prit donc la troupe de soldats romains ainsi que des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il s’y rendit avec des lanternes, des torches et des armes.

Jésus, qui savait tout ce qui devait lui arriver, s'avança alors et leur dit: «Qui cherchez-vous?» Ils lui répondirent: «Jésus de Nazareth.» Jésus leur dit: «C'est moi.» Judas, celui qui le trahissait, était avec eux. Lorsque Jésus leur dit: «C'est moi», ils reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau: «Qui cherchez-vous?» Ils dirent: «Jésus de Nazareth.» Jésus répondit: «Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez partir ceux-ci.» Il dit cela afin que s'accomplisse la parole qu'il avait prononcée: «Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés.»

10 Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. 11 Jésus dit à Pierre: «Remets ton épée dans son fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire?»

Jésus devant les autorités juives

12 La troupe, le commandant et les gardes des Juifs s’emparèrent alors de Jésus et l’attachèrent. 13 Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, car il était le beau-père de Caïphe qui était grand-prêtre cette année-là. 14 Or Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: «Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple.»

15 Simon Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Ce disciple était connu du grand-prêtre, et il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand-prêtre, 16 tandis que Pierre restait dehors près de la porte. Alors l'autre disciple, qui était connu du grand-prêtre, sortit, parla à la femme qui gardait la porte et fit entrer Pierre. 17 La servante qui gardait la porte dit à Pierre: «Ne fais-tu pas partie, toi aussi, des disciples de cet homme?» Il répliqua: «Je n'en fais pas partie.» 18 Les serviteurs et les gardes qui étaient là avaient allumé un feu de braises pour se réchauffer, car il faisait froid. Pierre se tenait avec eux et se chauffait aussi.

19 Le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. 20 Jésus lui répondit: «J'ai parlé ouvertement à tout le monde; j'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple, où les Juifs se réunissent constamment, et je n'ai rien dit en secret. 21 Pourquoi m'interroges-tu? Interroge ceux qui m'ont entendu sur ce que je leur ai dit; ils savent, eux, ce que j'ai dit.» 22 A ces mots, un des gardes qui se trouvait là donna une gifle à Jésus en disant: «C'est ainsi que tu réponds au grand-prêtre?» 23 Jésus lui dit: «Si j'ai mal parlé, explique-moi ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?» 24 Alors Anne l'envoya attaché à Caïphe, le grand-prêtre.

25 Simon Pierre était là et se chauffait. On lui dit: «Ne fais-tu pas partie, toi aussi, de ses disciples?» Il le nia et dit: «Je n'en fais pas partie.» 26 Un des serviteurs du grand-prêtre, un parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit: «Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin?» 27 Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt un coq chanta.

Jésus devant les autorités romaines

28 De chez Caïphe, ils conduisirent Jésus au prétoire; c'était le matin. Ils n'entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire afin de ne pas se souiller[a] et de pouvoir manger le repas de la Pâque. 29 Pilate sortit donc à leur rencontre et dit: «De quoi accusez-vous cet homme?» 30 Ils lui répondirent: «Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.» 31 Sur quoi Pilate leur dit: «Prenez-le vous-mêmes et jugez-le d’après votre loi.» Les Juifs lui dirent: «Nous n'avons pas le droit de mettre quelqu'un à mort.» 32 C'était afin que s'accomplisse la parole que Jésus avait dite pour indiquer de quelle mort il allait mourir.

33 Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit: «Es-tu le roi des Juifs?» 34 Jésus [lui] répondit: «Est-ce de toi-même que tu dis cela ou d'autres te l'ont-ils dit de moi?» 35 Pilate répondit: «Suis-je un Juif, moi? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi. Qu'as-tu fait?» 36 Jésus répondit: «Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne sois pas livré aux Juifs; mais en réalité, mon royaume n'est pas d'ici-bas.» 37 Pilate lui dit: «Tu es donc roi?» Jésus répondit: «Tu le dis, je suis roi. Si je suis né et si je suis venu dans le monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Toute personne qui est de la vérité écoute ma voix.» 38 Pilate lui répliqua: «Qu'est-ce que la vérité?»

Sur ces mots, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs et leur dit: «Pour ma part, je ne trouve en lui aucun motif de le condamner. 39 Mais, comme c'est une coutume parmi vous que je vous relâche quelqu'un lors de la Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs?» 40 Alors de nouveau ils crièrent [tous]: «Non, pas lui, mais Barabbas!» Or, Barabbas était un brigand.

19 Alors Pilate ordonna de prendre Jésus et de le fouetter. Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête et lui mirent un manteau de couleur pourpre. Puis, [s'approchant de lui] ils disaient: «Salut, roi des Juifs!» et ils lui donnaient des gifles.

Pilate sortit de nouveau et dit aux Juifs: «Voilà, je vous l'amène dehors afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de le condamner.» Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de couleur pourpre. Pilate leur dit: «Voici l'homme.» Lorsque les chefs des prêtres et les gardes le virent, ils s'écrièrent: «Crucifie-le! Crucifie-le!» Pilate leur dit: «Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le, car pour ma part, je ne trouve en lui aucun motif de le condamner.» Les Juifs lui répondirent: «Nous avons une loi et, d’après notre loi, il doit mourir parce qu'il s'est fait Fils de Dieu.»

Quand il entendit cette parole, Pilate eut très peur. Il rentra dans le prétoire et dit à Jésus: «D'où es-tu?» mais Jésus ne lui donna aucune réponse. 10 Pilate lui dit: «C'est à moi que tu refuses de parler? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher et que j'ai le pouvoir de te crucifier?» 11 Jésus répondit: «Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi s'il ne t'avait pas été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi est coupable d'un plus grand péché.»

12 Dès ce moment-là, Pilate chercha à le relâcher, mais les Juifs criaient: «Si tu le relâches, tu n'es pas l'ami de l'empereur. Tout homme qui se fait roi se déclare contre l'empereur.» 13 Après avoir entendu ces paroles, Pilate amena Jésus dehors et siégea au tribunal à l'endroit appelé «le Pavé», en hébreu Gabbatha. 14 C'était le jour de la préparation de la Pâque, il était environ midi. Pilate dit aux Juifs: «Voici votre roi.» 15 Ils s'écrièrent alors: «A mort! A mort! Crucifie-le!» Pilate leur dit: «Dois-je crucifier votre roi?» Les chefs des prêtres répondirent: «Nous n'avons pas d'autre roi que l'empereur.» 16 Alors il le leur livra pour qu'il soit crucifié. Ils prirent donc Jésus et l'emmenèrent.

Crucifixion et mort de Jésus

17 Jésus, portant sa croix, sortit de la ville pour aller vers l’endroit appelé «le Crâne», qui se dit en hébreu Golgotha. 18 C'est là qu'ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté et Jésus au milieu.

19 Pilate rédigea aussi un écriteau qu'il plaça sur la croix; il y était écrit: «Jésus de Nazareth, le roi des Juifs.» 20 Beaucoup de Juifs lurent cette inscription parce que l'endroit où Jésus fut crucifié était près de la ville. Elle était écrite en hébreu, en grec et en latin. 21 Les chefs des prêtres des Juifs dirent à Pilate: «N'écris pas: ‘Le roi des Juifs’, mais plutôt: ‘Cet homme a dit: Je suis le roi des Juifs.’» 22 Pilate répondit: «Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit.»

23 Après avoir crucifié Jésus, les soldats prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'une seule pièce depuis le haut jusqu'en bas. Ils se dirent entre eux: 24 «Ne la déchirons pas, mais tirons au sort pour savoir à qui elle sera.» C'est ainsi que s'accomplit cette parole de l'Ecriture: Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré au sort mon habit.[b] Voilà ce que firent les soldats.

25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas et Marie de Magdala. 26 Jésus vit sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il aimait. Il dit à sa mère: «Femme, voici ton fils.» 27 Puis il dit au disciple: «Voici ta mère.» Dès ce moment-là, le disciple la prit chez lui.

28 Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà accompli, dit, afin que l'Ecriture[c] se réalise pleinement: «J'ai soif.» 29 Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, la fixèrent à une branche d'hysope et l'approchèrent de sa bouche. 30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: «Tout est accompli.» Puis il baissa la tête et rendit l'esprit.

31 C'était la préparation de la Pâque[d] et ce sabbat allait être un jour solennel. Craignant que les corps ne restent en croix pendant le sabbat, les Juifs demandèrent à Pilate qu'on brise les jambes aux crucifiés et qu'on enlève les corps. 32 Les soldats vinrent donc briser les jambes du premier, puis du second des condamnés qui avaient été crucifiés avec Jésus. 33 Quand ils s'approchèrent de lui, ils virent qu'il était déjà mort. Ils ne lui brisèrent pas les jambes, 34 mais un des soldats lui transperça le côté avec une lance et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. 35 Celui qui a vu ces choses en rend témoignage et son témoignage est vrai. Il sait qu'il dit la vérité afin que vous croyiez aussi. 36 En effet, cela est arrivé afin que ce passage de l'Ecriture soit accompli: Aucun de ses os ne sera brisé.[e] 37 Ailleurs l'Ecriture dit encore: Ils verront celui qu'ils ont transpercé.[f]

Mise au tombeau du corps de Jésus

38 Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des chefs juifs, demanda à Pilate la permission d'enlever le corps de Jésus. Pilate le lui permit. Il vint donc et enleva le corps de Jésus. 39 Nicodème, l'homme qui auparavant était allé trouver Jésus de nuit, vint aussi. Il apportait un mélange d'environ 30 kilos de myrrhe et d'aloès. 40 Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de bandelettes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs. 41 Or, il y avait un jardin à l'endroit où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un tombeau neuf où personne encore n'avait été mis. 42 Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus parce que c’était la préparation de la Pâque des Juifs et que le tombeau était proche.

Footnotes

  1. Jean 18:28 Se souiller: d’après la tradition, le contact avec des non-Juifs était source d’impureté rituelle.
  2. Jean 19:24 Ils se sont… habit: citation du Psaume 22.19.
  3. Jean 19:28 L’Ecriture: probable allusion au Psaume 69.22; voir aussi Psaume 22.16.
  4. Jean 19:31 La préparation de la Pâque: le vendredi; le sabbat juif va du vendredi soir au samedi soir.
  5. Jean 19:36 Aucun… brisé: déclaration faite dans l’Ancien Testament à propos de l’agneau pascal (Exode 12.46; Nombres 9.12) et du juste (Psaume 34.21).
  6. Jean 19:37 Ils verront… transpercé: citation de Zacharie 12.10.

Du rejet au triomphe

L’arrestation de Jésus(A)

18 Après avoir ainsi parlé, Jésus s’en alla avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron. Il y avait là un jardin où il entra avec eux.

Or Judas, qui le trahissait, connaissait bien cet endroit, car Jésus s’y était souvent rendu avec ses disciples. Il prit donc la tête d’une troupe de soldats et de gardes fournis par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il arriva dans ce jardin. Ces hommes étaient munis de lanternes, de torches et d’armes.

Jésus, qui savait tout ce qui allait lui arriver, s’avança vers eux et leur demanda : Qui cherchez-vous ?

Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth.

– Je suis Jésus, leur dit-il.

Au milieu d’eux se tenait Judas, celui qui le trahissait. Au moment même où Jésus leur dit : « Je suis Jésus », ils eurent un mouvement de recul et tombèrent par terre.

Une seconde fois, il leur demanda : Qui cherchez-vous ?

– Jésus de Nazareth, répétèrent-ils.

– Je vous ai dit que je suis Jésus, reprit-il. Puisque c’est moi que vous venez chercher, laissez partir les autres.

Ainsi s’accomplit cette parole qu’il avait prononcée peu avant : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. »

10 Simon Pierre, qui avait une épée, la dégaina, en donna un coup au serviteur du grand-prêtre et lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus.

11 Jésus dit à Pierre : Remets ton épée au fourreau. Ne dois-je pas boire la coupe du jugement[a] que le Père m’a destinée ?

Jésus est conduit chez Hanne(B)

12 Alors la cohorte, son commandant et les gardes des Juifs s’emparèrent de Jésus 13 et le conduisirent enchaîné tout d’abord chez Hanne[b], le beau-père de Caïphe, qui était le grand-prêtre en exercice cette année-là. 14 Caïphe était celui qui avait suggéré aux Juifs qu’il valait mieux qu’un seul homme meure pour le peuple.

Le premier reniement de Pierre(C)

15 Simon Pierre et un autre disciple suivirent Jésus. Ce disciple connaissait personnellement le grand-prêtre, et il entra en même temps que Jésus dans la cour du palais du grand-prêtre. 16 Pierre, lui, resta dehors près du portail. L’autre disciple qui connaissait le grand-prêtre ressortit donc, dit un mot à la concierge, et fit entrer Pierre.

17 La servante qui gardait la porte demanda alors à Pierre : Ne fais-tu pas partie, toi aussi, des disciples de cet homme ?

– Non, lui répondit-il, je n’en suis pas.

18 Les serviteurs et les gardes avaient allumé un feu de braise car il faisait froid, et ils se tenaient tout autour pour se réchauffer. Pierre se joignit à eux et se réchauffa également.

Jésus devant le grand-prêtre(D)

19 De son côté, le grand-prêtre commença à interroger Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.

20 Jésus lui répondit : J’ai parlé ouvertement devant tout le monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans la cour du Temple, où tous les Juifs se réunissent. Je n’ai rien dit en secret. 21 Pourquoi donc m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont écouté ce que j’ai dit. Ils savent fort bien ce que j’ai dit.

22 A ces mots, un des gardes qui se tenait à côté de lui le gifla en disant : C’est comme cela que tu réponds au grand-prêtre ?

23 Jésus lui répondit : Si j’ai mal parlé, montre en quoi c’est mal. Mais si ce que j’ai dit est vrai, pourquoi me frappes-tu ?

24 Hanne l’envoya enchaîné à Caïphe, le grand-prêtre.

Les deuxième et troisième reniements de Pierre(E)

25 Pendant ce temps, Simon Pierre se tenait toujours au même endroit et se chauffait. Plusieurs lui dirent : N’es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme ?

Mais Pierre le nia en disant : Non, je n’en suis pas.

26 Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, l’interpella : Voyons, ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?

27 Mais Pierre le nia de nouveau, et aussitôt, un coq se mit à chanter.

Jésus condamné à mort par Pilate(F)

28 De chez Caïphe, on amena Jésus au palais du gouverneur. C’était l’aube. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas eux-mêmes dans le palais afin de conserver leur pureté rituelle[c] et de pouvoir manger ainsi le repas de la Pâque.

29 C’est pourquoi Pilate sortit du palais pour les voir et leur demanda : De quoi accusez-vous cet homme ?

30 Ils lui répondirent : S’il n’avait rien fait de mal, nous ne te l’aurions pas livré.

31 – Reprenez-le, répliqua Pilate, et jugez-le vous-mêmes d’après votre Loi.

Mais ils lui répondirent : Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort.

32 La parole par laquelle Jésus avait annoncé quelle mort il allait subir devait ainsi s’accomplir.

33 Pilate rentra donc dans le palais de justice et fit comparaître Jésus :

– Es-tu le roi des Juifs ? lui demanda-t-il.

34 – Dis-tu cela de toi-même ou d’autres t’ont-ils dit cela à mon sujet ? répondit Jésus.

35 – Est-ce que je suis juif, moi ? répliqua Pilate. Ce sont ceux de ton peuple et les chefs des prêtres qui t’ont livré à moi. Qu’as-tu fait ?

36 Jésus lui répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs se seraient battus pour que je ne tombe pas aux mains des Juifs. Non, réellement, mon royaume n’est pas d’ici.

37 – Es-tu donc roi ? reprit Pilate.

– Tu le dis toi-même : je suis roi ! Si je suis né et si je suis venu dans ce monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Celui qui appartient à la vérité écoute ce que je dis.

38 – Qu’est-ce que la vérité ? lui répondit Pilate.

Là-dessus, il alla de nouveau trouver les Juifs et leur dit : En ce qui me concerne, je ne trouve chez cet homme aucune raison de le condamner. 39 Il est d’usage que je vous relâche un prisonnier à l’occasion de la fête de la Pâque. Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ?

40 Ils lui répondirent en criant : Non ! Pas lui ! Barabbas !

Or, Barabbas était un bandit.

19 Alors Pilate donna l’ordre d’emmener Jésus et de le faire fouetter. Les soldats lui mirent sur la tête une couronne tressée de rameaux épineux et ils l’affublèrent d’un manteau de couleur pourpre[d] et, s’avançant au-devant de lui, ils s’écriaient : Salut, roi des Juifs !

Et ils lui donnaient des gifles. Pilate sortit de nouveau du palais et dit aux Juifs : Voilà ! je vous le fais amener ici dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune raison de le condamner.

Jésus parut donc dehors, portant la couronne d’épines et le manteau de couleur pourpre.

Pilate leur dit : Voici l’homme.

En le voyant, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : Crucifie-le ! Crucifie-le !

– Vous n’avez qu’à le prendre, leur lança Pilate, et le crucifier vous-mêmes. Moi, je ne trouve aucune raison de le condamner.

Les Juifs répliquèrent : Nous, nous avons une Loi, et d’après cette Loi, il doit mourir, car il a prétendu être le Fils de Dieu.

Ces propos effrayèrent vivement Pilate. Il rentra au palais de justice et demanda à Jésus : D’où viens-tu ?

Mais Jésus ne lui donna aucune réponse.

10 Alors Pilate lui dit : Comment ! C’est à moi que tu refuses de parler ? Tu ne sais donc pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et celui de te crucifier ?

11 Jésus lui répondit : Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne t’avait été donné d’en haut. Voilà pourquoi celui qui me livre entre tes mains est plus coupable que toi.

12 A partir de ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs redoublèrent leurs cris : Si tu relâches cet homme, tu n’es pas l’ami de César[e]. Si quelqu’un se fait roi, il s’oppose à César.

13 Quand il eut entendu ces mots, Pilate fit amener Jésus dehors et s’assit à son tribunal, au lieu appelé « la place Pavée » (en hébreu « Gabbatha »). 14 C’était le vendredi de la semaine de fête pascale, vers midi[f]. Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi !

15 Mais ils se mirent à crier : A mort ! A mort ! Crucifie-le !

– C’est votre roi : est-ce que je dois le crucifier ? répondit Pilate.

Les chefs des prêtres répliquèrent : Nous n’avons pas d’autre roi que César.

16 Alors Pilate le leur livra pour qu’il soit crucifié.

La mort de Jésus(G)

Ils s’emparèrent donc de Jésus. 17 Celui-ci, portant lui-même sa croix, sortit de la ville pour se rendre à l’endroit appelé « le lieu du crâne » (en hébreu : « Golgotha »). 18 C’est là qu’ils le crucifièrent, lui et deux autres. On plaça une croix de chaque côté de la sienne. Celle de Jésus était au milieu.

19 Pilate fit placer un écriteau que l’on fixa au-dessus de la croix. Il portait cette inscription : « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs ». 20 Comme l’endroit où Jésus avait été crucifié se trouvait près de la ville, beaucoup de Juifs lurent l’inscription écrite en hébreu, en latin et en grec.

21 Les chefs des prêtres protestèrent auprès de Pilate : Il ne fallait pas mettre « le roi des Juifs », mais « Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs ».

22 Pilate répliqua : Ce que j’ai écrit restera écrit.

23 Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun d’eux. Restait la tunique qui était sans couture, tissée tout d’une seule pièce de haut en bas.

24 Les soldats se dirent entre eux : Au lieu de la déchirer, tirons au sort pour savoir qui l’aura[g].

C’est ainsi que s’accomplit cette prophétie de l’Ecriture :

Ils se sont partagé mes habits
et ils ont tiré au sort ma tunique[h] .

C’est exactement ce que firent les soldats.

25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.

26 En voyant sa mère et, à côté d’elle, le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : Voici ton fils.

27 Puis il dit au disciple : Voici ta mère.

A partir de ce moment-là, le disciple la prit chez lui.

28 Après cela, Jésus, sachant que désormais tout était achevé, dit, pour que l’Ecriture soit accomplie : J’ai soif.

29 Près de là se trouvait un vase rempli de vinaigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope, et on l’approcha de la bouche de Jésus.

30 Quand il eut goûté le vinaigre, Jésus dit : Tout est accompli.

Il pencha la tête et rendit l’esprit.

31 Comme on était à la veille du sabbat, et de plus, d’un sabbat particulièrement solennel, les Juifs voulaient éviter que les cadavres restent en croix durant la fête. Ils allèrent trouver Pilate pour lui demander de faire briser les jambes[i] des suppliciés et de faire enlever les corps. 32 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes au premier des criminels crucifiés avec Jésus, puis à l’autre. 33 Quand ils arrivèrent à Jésus, ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes. 34 L’un des soldats lui enfonça sa lance dans le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau.

35 Celui qui rapporte ces faits, les a vus de ses propres yeux et son témoignage est vrai. Il sait parfaitement qu’il dit la vérité pour que, vous aussi, vous croyiez. 36 En effet, tout cela est arrivé pour que se réalise cette parole de l’Ecriture : Aucun de ses os ne sera brisé[j]. 37 De plus, un autre texte déclare : Ils tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont transpercé[k].

Jésus mis au tombeau(H)

38 Après ces événements, Joseph, de la ville d’Arimathée, alla demander à Pilate la permission d’enlever le corps de Jésus. Il était aussi disciple du Seigneur, mais il s’en cachait par peur des Juifs. Pilate y consentit. Joseph alla donc prendre le corps de Jésus. 39 Nicodème vint également. C’était lui qui, auparavant, était allé trouver Jésus de nuit. Il apporta environ trente kilogrammes d’un mélange de myrrhe et d’aloès[l]. 40 Tous deux prirent donc le corps de Jésus et l’enveloppèrent de linges funéraires en y mettant des aromates, selon les usages funéraires des Juifs. 41 Non loin de l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin dans lequel se trouvait un tombeau neuf où personne n’avait encore été enseveli. 42 Comme c’était, pour les Juifs, le soir de la préparation du sabbat, ils déposèrent Jésus dans cette tombe parce qu’elle était toute proche.

Footnotes

  1. 18.11 Voir Es 51.17, 22 ; Jr 25.15-29.
  2. 18.13 Hanne avait été grand-prêtre avant Caïphe. Il avait été déposé par les Romains en l’an 15, mais il continuait à exercer une grande influence sous le ministère de Caïphe, son gendre. Beaucoup de Juifs le considéraient encore comme le grand-prêtre.
  3. 18.28 On considérait qu’entrer chez des non-Juifs rendait rituellement impur. Or il fallait être en état de pureté rituelle pour participer au repas de la Pâque (Nb 9.6).
  4. 19.2 Voir note Mc 15.17.
  5. 19.12 « Ami de César » était un titre honorifique officiel décerné à certains fonctionnaires impériaux, particulièrement méritants, qui impliquait certains avantages.
  6. 19.14 Certains comprennent 6 h du matin. C’est-à-dire le moment où l’on commençait à immoler, au Temple, les agneaux pour le repas pascal.
  7. 19.24 D’après la loi romaine, les soldats chargés de l’exécution avaient le droit de se partager les vêtements du condamné.
  8. 19.24 Ps 22.19.
  9. 19.31 Afin d’accélérer la mort, puisque les condamnés prenaient appui sur les jambes pour pouvoir respirer.
  10. 19.36 Ex 12.46 ; Nb 9.12.
  11. 19.37 Za 12.10.
  12. 19.39 Parfums, tirés de plantes, que l’on répandait sur les bandes de lin entourant le corps afin de l’embaumer.