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Menace contre les Juifs 3.1–9.19

Edit d’Haman contre les Juifs

Après ces événements, le roi Assuérus accorda plus d’importance et de pouvoir à Haman, fils d'Hammedatha, l'Agaguite. Il lui donna une position supérieure à celle de tous les princes de son entourage. Tous les serviteurs du roi qui se tenaient à la porte du roi pliaient le genou et se prosternaient devant Haman, car cela correspondait aux ordres du roi à son sujet. Mardochée, cependant, ne pliait pas le genou et ne se prosternait pas. Les serviteurs du roi qui se tenaient à la porte du roi lui dirent: «Pourquoi enfreins-tu l’ordre du roi?» Comme ils le lui répétaient chaque jour et qu'il ne les écoutait pas, ils informèrent Haman de son attitude pour voir s’il persisterait dans sa décision. En effet, il leur avait dit qu'il était juif. Haman s’aperçut qu’effectivement Mardochée ne pliait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui, et il fut rempli de colère. Cependant, il ne jugea pas suffisant de porter la main contre Mardochée seul. En effet, on lui avait révélé à quel peuple celui-ci appartenait et il chercha à exterminer tous les Juifs installés dans tout le royaume d'Assuérus, à savoir le peuple de Mardochée.

La douzième année du règne d’Assuérus, le premier mois, c’est-à-dire le mois de Nisan, on jeta le «pour» – c'est-à-dire le sort – devant Haman pour chaque jour et chaque mois successivement, et le sort désigna le douzième mois, c’est-à-dire celui d'Adar.

Haman dit alors au roi Assuérus: «Il y a dans l’ensemble des provinces de ton royaume un peuple unique, bien que dispersé, qui reste bien à part parmi les peuples. Il a des lois différentes de celles de tous les autres peuples et n'applique pas celles du roi. Le roi n’a aucun intérêt à le laisser tranquille. Si donc tu le juges bon, qu'on donne par écrit l'ordre de les faire disparaître. Ce sont 300 tonnes d'argent que je remettrai aux fonctionnaires pour le trésor du roi.»

10 Le roi retira l’anneau[a] de sa main et le donna à Haman, fils d'Hammedatha, l'Agaguite qui était l’adversaire des Juifs, 11 et il lui dit: «L'argent et ce peuple sont à ta disposition. Fais-en ce que tu voudras.»

12 On convoqua les secrétaires du roi le treizième jour du premier mois et l'on écrivit un message en tout point conforme aux ordres d’Haman et adressé aux satrapes du roi, aux gouverneurs de chaque province et aux chefs de chaque peuple, à chaque province dans son écriture et à chaque peuple dans sa langue. Le message fut écrit au nom du roi Assuérus et l’on y apposa l’empreinte du roi. 13 Les lettres furent envoyées par l’intermédiaire de coursiers dans toutes les provinces du roi. Elles disaient qu’il fallait en un seul jour – le treizième du douzième mois, c’est-à-dire le mois d'Adar – exterminer, massacrer et supprimer tous les Juifs, jeunes et vieux, petits enfants et femmes, et procéder au pillage de leurs biens. 14 Une copie du document devait être donnée avec force de loi à chaque province et être communiquée à tous les peuples afin qu’ils soient prêts pour ce jour-là. 15 Les coursiers partirent sans tarder, sur ordre du roi. L'édit fut aussi proclamé à Suse, la capitale, et, tandis que le roi et Haman s’installaient pour boire, la ville de Suse était plongée dans la consternation.

Démarche de Mardochée auprès d'Esther

Informé de tout ce qui se passait, Mardochée déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac et de cendre, puis sillonna la ville en criant à pleine voix son amertume. Il alla ainsi jusqu'aux abords de la porte du roi, car son entrée était interdite à toute personne habillée d'un sac. Dans chaque province, partout où arrivait le message du roi, qui avait valeur de loi, les Juifs menaient grand deuil, avec jeûne, pleurs et lamentations; beaucoup avaient pour lit le sac et la cendre.

Lorsque ses servantes et ses eunuques vinrent lui rapporter ce qui se passait, la reine Esther en fut toute bouleversée. Elle fit parvenir des vêtements à Mardochée pour le pousser à s’habiller et à retirer son sac, mais il ne les accepta pas. Elle appela alors Hathac, l'un des eunuques que le roi avait attachés à son service, et le chargea d'aller demander à Mardochée ce qu’il avait et pourquoi il se comportait de cette manière. Hathac rejoignit Mardochée sur la place de la ville qui fait face à la porte du roi, et Mardochée lui raconta tout ce qui lui arrivait. Il lui précisa même la quantité d'argent qu'Haman avait promis de verser dans le trésor du roi pour pouvoir faire disparaître les Juifs. Il lui donna aussi une copie de l'édit proclamé dans Suse en vue de leur extermination afin qu'il le montre à Esther et lui fasse un rapport, en la chargeant de se rendre chez le roi pour lui demander grâce et plaider la cause de son peuple.

Hathac vint rapporter à Esther les paroles de Mardochée. 10 Celle-ci le chargea alors d'aller dire à Mardochée: 11 «Tous les serviteurs du roi et la population de ses provinces savent que toute personne, homme ou femme, qui pénètre chez le roi, dans la cour intérieure, sans avoir été convoquée n’a droit qu’à un seul verdict: la mort. La seule personne qui reste en vie est celle à qui le roi tend le sceptre en or. Or, en ce qui me concerne, cela fait 30 jours que je n'ai pas été appelée vers lui.»

12 On rapporta donc à Mardochée les paroles d'Esther, 13 et Mardochée lui fit répondre: «Ne t'imagine pas que ta position au palais te permettra d’être sauvée, au contraire de tous les Juifs. 14 En effet, si tu gardes le silence maintenant, le secours et la délivrance surgiront d'autre part pour les Juifs, tandis que ta famille et toi vous mourrez. Qui sait? Peut-être est-ce pour une circonstance telle que celle-ci que tu es parvenue à la royauté.»

15 Esther fit répondre à Mardochée: 16 «Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse et jeûnez pour moi! Ne mangez et ne buvez rien pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je respecterai un tel jeûne avec mes servantes, et c’est dans ces dispositions que je pénétrerai chez le roi: j’enfreindrai la loi et, si je dois mourir, je mourrai.»

17 Mardochée s'en alla faire tout ce qu'Esther lui avait ordonné.

Footnotes

  1. Esther 3:10 L’anneau: cet anneau portait le sceau, le cachet, dont l’empreinte permettait d’authentifier une décision comme étant la sienne.

Mardochée met Haman en colère

Quelque temps après ces événements, l’empereur Xerxès éleva en dignité Haman, fils de Hammedata du pays d’Agag : il le promut au rang de premier ministre et lui donna ainsi la prééminence sur tous les ministres de son gouvernement. Par ordre de l’empereur, tous les fonctionnaires impériaux en poste au palais devaient s’agenouiller et se prosterner sur son passage. Mais Mardochée ne s’agenouillait pas et ne se prosternait pas devant lui. Ses collègues lui demandèrent : Pourquoi désobéis-tu à l’ordre de l’empereur ?

Tous les jours, ils lui disaient cela, mais Mardochée ne les écoutait pas.

Finalement, ils signalèrent la chose à Haman pour voir si Mardochée s’en tiendrait à ses paroles, car il leur avait dit qu’il était Juif. Quand Haman eut constaté que Mardochée ne s’agenouillait pas et ne se prosternait pas devant lui, il devint furieux. On lui avait appris à quel peuple Mardochée appartenait, et il jugea trop insuffisant de porter la main sur Mardochée seulement. Il résolut donc d’exterminer tous les Juifs, compatriotes de Mardochée, qui se trouvaient dans tout l’empire de Xerxès. Le premier mois, c’est-à-dire le mois de Nisân de la douzième année du règne de Xerxès[a], Haman fit tirer au sort – ce qui se dit « Pour » – en passant en revue un jour après l’autre et un mois après l’autre. Le sort tomba sur le douzième mois qui est le mois d’Adar[b].

Haman veut exterminer les Juifs

Puis Haman alla dire à l’empereur Xerxès : Il y a, répandu parmi les peuples dans toutes les provinces de ton empire, un peuple qui est inassimilable. Leurs lois sont différentes de celles de tous les autres peuples, et ils n’obéissent pas aux lois impériales. L’empereur n’a aucun intérêt à les laisser en paix. Si l’empereur le veut bien, que l’on rédige un édit ordonnant leur extermination et je pèserai dix mille pièces d’argent que je remettrai aux fonctionnaires impériaux pour qu’ils les versent dans les caisses de l’empereur.

10 Alors l’empereur ôta son anneau du doigt et le remit à Haman, fils de Hammedata d’Agag, l’ennemi des Juifs[c]. 11 Puis l’empereur dit à Haman : Je te laisse l’argent et je te livre ce peuple. Fais-en ce que tu voudras.

12 Le treizième jour du premier mois[d], on convoqua les secrétaires impériaux et, sur l’ordre de Haman, ils écrivirent aux satrapes de l’empereur[e], aux gouverneurs de chaque district et aux ministres de chaque peuple. Les documents furent rédigés selon le système d’écriture des différentes provinces et dans la langue de chaque peuple. Les messages furent écrits au nom de l’empereur Xerxès et scellés du sceau impérial. 13 Les lettres furent portées par les coureurs dans toutes les provinces de l’empire, pour ordonner de massacrer, de tuer et d’exterminer les Juifs, jeunes et vieux, enfants et femmes, en un seul jour, à savoir le treizième jour du douzième mois, qui est le mois d’Adar, et de piller leurs biens. 14 Le texte de l’édit devait être promulgué comme loi dans chaque province et porté à la connaissance de tous les peuples pour que chacun se tienne prêt pour le jour fixé.

15 Les coureurs partirent en hâte, par ordre de l’empereur. Le décret fut aussi publié dans la citadelle de Suse. L’empereur et Haman s’installèrent pour boire tandis que dans la ville de Suse régnait la consternation.

Mardochée demande à Esther d’intervenir

Lorsque Mardochée apprit tout ce qui s’était passé, il déchira ses vêtements, se couvrit d’un habit de toile de sac et répandit de la cendre sur lui. C’est ainsi qu’il parcourut la ville en poussant de grands cris de douleur. Puis il alla jusque devant la porte du palais impérial, par laquelle personne n’avait le droit d’entrer revêtu d’un habit de toile de sac.

Dans chaque province, à mesure qu’y parvenaient l’ordonnance et le décret de l’empereur, c’était comme un deuil qui frappait les Juifs ; ils se mettaient à jeûner, à pleurer et à pousser des cris : beaucoup se couchaient sur des toiles de sac et de la cendre[f].

Les servantes d’Esther et ses eunuques vinrent la mettre au courant, et l’impératrice en fut toute bouleversée. Elle envoya des vêtements à Mardochée, pour qu’il s’habille correctement et enlève l’habit de toile de sac qu’il portait. Mais il les refusa. Alors Esther appela Hathac, l’un des eunuques que l’empereur avait mis à son service, et le chargea de s’enquérir auprès de Mardochée de ce qui se passait et qui le poussait à agir ainsi. Hathac alla trouver Mardochée qui se tenait toujours sur la place publique, devant la porte du palais impérial. Mardochée l’informa de tout ce qui lui était arrivé et il lui dit notamment quelle quantité d’argent Haman avait promis de verser dans les coffres de l’empereur pour que l’on fasse périr tous les Juifs. Il lui remit aussi une copie du texte de l’édit d’extermination qui avait été publié dans Suse pour qu’il la montre à Esther, l’informe de la situation et lui communique l’ordre de se rendre chez l’empereur afin d’implorer sa pitié et de le supplier en faveur de son peuple.

Hathac revint et rapporta à Esther les paroles de Mardochée. 10 Celle-ci ordonna à Hathac de rapporter sa réponse à Mardochée : 11 Tous les serviteurs de l’empereur ainsi que les habitants de toutes les provinces de l’empire savent bien qu’il y a une loi, qui est la même pour tous, en vertu de laquelle tout homme ou toute femme qui pénétrerait dans la cour intérieure du palais pour se rendre auprès de l’empereur sans avoir été convoqué par lui, sera mis à mort, sauf si l’empereur lui tend son sceptre d’or. Alors seulement sa vie lui sera épargnée. Quant à moi, voilà trente jours que je n’ai plus été invitée à me rendre chez l’empereur.

12 Lorsqu’on eut rapporté à Mardochée les paroles d’Esther, 13 il lui fit répondre : Ne t’imagine pas qu’étant dans le palais impérial, tu seras épargnée à la différence de tous les autres Juifs ! 14 Bien au contraire ! Car si tu persistes à garder le silence dans les circonstances présentes, le salut et la délivrance viendront d’ailleurs pour les Juifs[g], alors que toi et ta famille, vous périrez. D’ailleurs, qui sait si ce n’est pas en vue de telles circonstances que tu es devenue impératrice ?

15 Alors Esther fit porter cette réponse à Mardochée : 16 Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse. Jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours et trois nuits. J’observerai de mon côté le même jeûne avec mes servantes. Ensuite, je me rendrai chez l’empereur, malgré la loi. Si je dois mourir, je mourrai !

17 Mardochée partit et fit ce qu’Esther lui avait commandé.

Footnotes

  1. 3.7 C’est-à-dire, le mois de la Pâque, en avril ou mai 474 av. J.-C., cinq ans après l’élévation d’Esther au titre d’impératrice (voir 2.16-17).
  2. 3.7 Mars-avril.
  3. 3.10 L’anneau royal portait le sceau qui validait les décrets (voir v. 12 ; Gn 41.42).
  4. 3.12 La veille de la Pâque pour les Juifs.
  5. 3.12 L’Empire perse était divisé en 20 satrapies et 127 districts administratifs régies par des gouverneurs. Les satrapes sont aussi mentionnés en 8.9 ; 9.3.
  6. 4.3 Signe habituel de deuil ou d’une grande tristesse (voir Ez 27.30 ; Jon 3.6).
  7. 4.14 Allusion à Dieu.