Le quatrième chant du Serviteur

13 Voici, mon serviteur
agira en toute sagesse[a],
il sera haut placé,
très élevé, |grandement exalté.
14 Beaucoup ont été horrifiés
tellement son visage |était défiguré
et tant son apparence |n’avait plus rien d’humain.
15 Car il accomplira le rite |de l’aspersion |pour des peuples nombreux[b].
Les rois, à son sujet, |resteront bouche close,
car ils verront eux-mêmes |ce qui ne leur avait |pas été raconté,
ils comprendront |ce qui ne leur avait |pas été annoncé[c].

53 Qui a cru à notre message ?

A qui a été révélée |l’intervention de l’Eternel[d] ?
Il a grandi tout droit |comme une jeune pousse
ou comme une racine |sortant d’un sol aride.
Il n’avait ni prestance ni beauté
pour retenir notre attention
ni rien dans son aspect |qui pût nous attirer.
Il était méprisé, |abandonné des hommes,
un homme de douleur
habitué à la souffrance.
Oui, il était semblable |à ceux devant lesquels |on détourne les yeux.
Il était méprisé,
et nous n’avons fait de lui aucun cas.

Pourtant, en vérité, |c’est de nos maladies |qu’il s’est chargé,
et ce sont nos souffrances |qu’il a prises sur lui,
alors que nous pensions |que Dieu l’avait puni,
frappé et humilié[e].
Mais c’est pour nos péchés |qu’il a été percé,
c’est pour nos fautes |qu’il a été brisé.
Le châtiment |qui nous donne la paix |est retombé sur lui
et c’est par ses blessures |que nous sommes guéris[f].
Nous étions tous errants, |pareils à des brebis,
chacun de nous allait |par son propre chemin :
l’Eternel a fait retomber sur lui |les fautes de nous tous.

Il était maltraité, |et il s’est humilié,
il n’a pas dit un mot.
Semblable à un agneau |mené à l’abattoir,
tout comme la brebis muette |devant ceux qui la tondent,
il n’a pas dit un mot[g].
Il a été arraché à la vie[h] |avec violence, |suite à un jugement.
Et qui, parmi les gens |de sa génération, |s’est soucié de son sort,
lorsqu’on l’a retranché
du pays des vivants ?
Il a été frappé à mort[i]
à cause des péchés |que mon peuple[j] a commis.
On a mis son tombeau |avec celui des criminels
et son sépulcre |avec celui des riches,
alors qu’il n’avait pas commis |d’acte de violence
et que jamais ses lèvres |n’avaient produit la tromperie[k].

10 Mais il a plu à Dieu |de le briser par la souffrance.
Bien que toi, Dieu, |tu aies livré sa vie |en sacrifice de réparation,
il verra une descendance.
Il vivra de longs jours
et il accomplira avec succès |ce que désire l’Eternel.
11 Car après avoir tant souffert,
il verra la lumière[l], |et il sera comblé.
Beaucoup de gens le connaîtront, et pour cela,
mon serviteur, le Juste, |leur accordera le statut de justes
et se chargera de leurs fautes[m].
12 Voilà pourquoi |je lui donnerai une part |avec ces gens nombreux ;
il partagera le butin |avec la multitude,
car il s’est dépouillé lui-même[n] |jusqu’à la mort
et s’est laissé compter |parmi les malfaiteurs[o],
car il a pris sur lui |les fautes d’un grand nombre,
il a intercédé |en faveur des coupables.

Footnotes

  1. 52.13 Autre traduction : réussira.
  2. 52.15 Traduction incertaine. Les versions ont compris : de même, de nombreux peuples s’émerveilleront à son sujet.
  3. 52.15 Cité en Rm 15.21, d’après l’ancienne version grecque.
  4. 53.1 Cité en Jn 12.38 ; Rm 10.16.
  5. 53.4 Cité en Mt 8.17.
  6. 53.5 Les v. 5-6 sont cités en 1 P 2.24-25.
  7. 53.7 Les v. 7-8 sont cités en Ac 8.32-33, d’après l’ancienne version grecque.
  8. 53.8 Autre traduction : arrêté.
  9. 53.8 D’après l’ancienne version grecque. Le texte hébreu traditionnel a : il a été frappé.
  10. 53.8 Selon le texte hébreu traditionnel. Le principal texte hébreu de Qumrân a : son peuple.
  11. 53.9 Cité en 1 P 2.22.
  12. 53.11 D’après le texte hébreu de Qumrân et l’ancienne version grecque. Le texte hébreu traditionnel a : il verra.
  13. 53.11 Voir Rm 3.21-24.
  14. 53.12 Réminiscence en Ph 2.7.
  15. 53.12 Cité en Lc 22.37 et dans certains manuscrits de Mc 15.28 (voir note Mc 15.27).

Du rejet au triomphe

L’arrestation de Jésus(A)

18 Après avoir ainsi parlé, Jésus s’en alla avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron. Il y avait là un jardin où il entra avec eux.

Or Judas, qui le trahissait, connaissait bien cet endroit, car Jésus s’y était souvent rendu avec ses disciples. Il prit donc la tête d’une troupe de soldats et de gardes fournis par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il arriva dans ce jardin. Ces hommes étaient munis de lanternes, de torches et d’armes.

Jésus, qui savait tout ce qui allait lui arriver, s’avança vers eux et leur demanda : Qui cherchez-vous ?

Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth.

– Je suis Jésus, leur dit-il.

Au milieu d’eux se tenait Judas, celui qui le trahissait. Au moment même où Jésus leur dit : « Je suis Jésus », ils eurent un mouvement de recul et tombèrent par terre.

Une seconde fois, il leur demanda : Qui cherchez-vous ?

– Jésus de Nazareth, répétèrent-ils.

– Je vous ai dit que je suis Jésus, reprit-il. Puisque c’est moi que vous venez chercher, laissez partir les autres.

Ainsi s’accomplit cette parole qu’il avait prononcée peu avant : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. »

10 Simon Pierre, qui avait une épée, la dégaina, en donna un coup au serviteur du grand-prêtre et lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus.

11 Jésus dit à Pierre : Remets ton épée au fourreau. Ne dois-je pas boire la coupe du jugement[a] que le Père m’a destinée ?

Jésus est conduit chez Hanne(B)

12 Alors la cohorte, son commandant et les gardes des Juifs s’emparèrent de Jésus 13 et le conduisirent enchaîné tout d’abord chez Hanne[b], le beau-père de Caïphe, qui était le grand-prêtre en exercice cette année-là. 14 Caïphe était celui qui avait suggéré aux Juifs qu’il valait mieux qu’un seul homme meure pour le peuple.

Le premier reniement de Pierre(C)

15 Simon Pierre et un autre disciple suivirent Jésus. Ce disciple connaissait personnellement le grand-prêtre, et il entra en même temps que Jésus dans la cour du palais du grand-prêtre. 16 Pierre, lui, resta dehors près du portail. L’autre disciple qui connaissait le grand-prêtre ressortit donc, dit un mot à la concierge, et fit entrer Pierre.

17 La servante qui gardait la porte demanda alors à Pierre : Ne fais-tu pas partie, toi aussi, des disciples de cet homme ?

– Non, lui répondit-il, je n’en suis pas.

18 Les serviteurs et les gardes avaient allumé un feu de braise car il faisait froid, et ils se tenaient tout autour pour se réchauffer. Pierre se joignit à eux et se réchauffa également.

Jésus devant le grand-prêtre(D)

19 De son côté, le grand-prêtre commença à interroger Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.

20 Jésus lui répondit : J’ai parlé ouvertement devant tout le monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans la cour du Temple, où tous les Juifs se réunissent. Je n’ai rien dit en secret. 21 Pourquoi donc m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont écouté ce que j’ai dit. Ils savent fort bien ce que j’ai dit.

22 A ces mots, un des gardes qui se tenait à côté de lui le gifla en disant : C’est comme cela que tu réponds au grand-prêtre ?

23 Jésus lui répondit : Si j’ai mal parlé, montre en quoi c’est mal. Mais si ce que j’ai dit est vrai, pourquoi me frappes-tu ?

24 Hanne l’envoya enchaîné à Caïphe, le grand-prêtre.

Les deuxième et troisième reniements de Pierre(E)

25 Pendant ce temps, Simon Pierre se tenait toujours au même endroit et se chauffait. Plusieurs lui dirent : N’es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme ?

Mais Pierre le nia en disant : Non, je n’en suis pas.

26 Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, l’interpella : Voyons, ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?

27 Mais Pierre le nia de nouveau, et aussitôt, un coq se mit à chanter.

Jésus condamné à mort par Pilate(F)

28 De chez Caïphe, on amena Jésus au palais du gouverneur. C’était l’aube. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas eux-mêmes dans le palais afin de conserver leur pureté rituelle[c] et de pouvoir manger ainsi le repas de la Pâque.

29 C’est pourquoi Pilate sortit du palais pour les voir et leur demanda : De quoi accusez-vous cet homme ?

30 Ils lui répondirent : S’il n’avait rien fait de mal, nous ne te l’aurions pas livré.

31 – Reprenez-le, répliqua Pilate, et jugez-le vous-mêmes d’après votre Loi.

Mais ils lui répondirent : Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort.

32 La parole par laquelle Jésus avait annoncé quelle mort il allait subir devait ainsi s’accomplir.

33 Pilate rentra donc dans le palais de justice et fit comparaître Jésus :

– Es-tu le roi des Juifs ? lui demanda-t-il.

34 – Dis-tu cela de toi-même ou d’autres t’ont-ils dit cela à mon sujet ? répondit Jésus.

35 – Est-ce que je suis juif, moi ? répliqua Pilate. Ce sont ceux de ton peuple et les chefs des prêtres qui t’ont livré à moi. Qu’as-tu fait ?

36 Jésus lui répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs se seraient battus pour que je ne tombe pas aux mains des Juifs. Non, réellement, mon royaume n’est pas d’ici.

37 – Es-tu donc roi ? reprit Pilate.

– Tu le dis toi-même : je suis roi ! Si je suis né et si je suis venu dans ce monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Celui qui appartient à la vérité écoute ce que je dis.

38 – Qu’est-ce que la vérité ? lui répondit Pilate.

Là-dessus, il alla de nouveau trouver les Juifs et leur dit : En ce qui me concerne, je ne trouve chez cet homme aucune raison de le condamner. 39 Il est d’usage que je vous relâche un prisonnier à l’occasion de la fête de la Pâque. Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ?

40 Ils lui répondirent en criant : Non ! Pas lui ! Barabbas !

Or, Barabbas était un bandit.

19 Alors Pilate donna l’ordre d’emmener Jésus et de le faire fouetter. Les soldats lui mirent sur la tête une couronne tressée de rameaux épineux et ils l’affublèrent d’un manteau de couleur pourpre[d] et, s’avançant au-devant de lui, ils s’écriaient : Salut, roi des Juifs !

Et ils lui donnaient des gifles. Pilate sortit de nouveau du palais et dit aux Juifs : Voilà ! je vous le fais amener ici dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune raison de le condamner.

Jésus parut donc dehors, portant la couronne d’épines et le manteau de couleur pourpre.

Pilate leur dit : Voici l’homme.

En le voyant, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : Crucifie-le ! Crucifie-le !

– Vous n’avez qu’à le prendre, leur lança Pilate, et le crucifier vous-mêmes. Moi, je ne trouve aucune raison de le condamner.

Les Juifs répliquèrent : Nous, nous avons une Loi, et d’après cette Loi, il doit mourir, car il a prétendu être le Fils de Dieu.

Ces propos effrayèrent vivement Pilate. Il rentra au palais de justice et demanda à Jésus : D’où viens-tu ?

Mais Jésus ne lui donna aucune réponse.

10 Alors Pilate lui dit : Comment ! C’est à moi que tu refuses de parler ? Tu ne sais donc pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et celui de te crucifier ?

11 Jésus lui répondit : Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne t’avait été donné d’en haut. Voilà pourquoi celui qui me livre entre tes mains est plus coupable que toi.

12 A partir de ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs redoublèrent leurs cris : Si tu relâches cet homme, tu n’es pas l’ami de César[e]. Si quelqu’un se fait roi, il s’oppose à César.

13 Quand il eut entendu ces mots, Pilate fit amener Jésus dehors et s’assit à son tribunal, au lieu appelé « la place Pavée » (en hébreu « Gabbatha »). 14 C’était le vendredi de la semaine de fête pascale, vers midi[f]. Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi !

15 Mais ils se mirent à crier : A mort ! A mort ! Crucifie-le !

– C’est votre roi : est-ce que je dois le crucifier ? répondit Pilate.

Les chefs des prêtres répliquèrent : Nous n’avons pas d’autre roi que César.

16 Alors Pilate le leur livra pour qu’il soit crucifié.

La mort de Jésus(G)

Ils s’emparèrent donc de Jésus. 17 Celui-ci, portant lui-même sa croix, sortit de la ville pour se rendre à l’endroit appelé « le lieu du crâne » (en hébreu : « Golgotha »). 18 C’est là qu’ils le crucifièrent, lui et deux autres. On plaça une croix de chaque côté de la sienne. Celle de Jésus était au milieu.

19 Pilate fit placer un écriteau que l’on fixa au-dessus de la croix. Il portait cette inscription : « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs ». 20 Comme l’endroit où Jésus avait été crucifié se trouvait près de la ville, beaucoup de Juifs lurent l’inscription écrite en hébreu, en latin et en grec.

21 Les chefs des prêtres protestèrent auprès de Pilate : Il ne fallait pas mettre « le roi des Juifs », mais « Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs ».

22 Pilate répliqua : Ce que j’ai écrit restera écrit.

23 Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun d’eux. Restait la tunique qui était sans couture, tissée tout d’une seule pièce de haut en bas.

24 Les soldats se dirent entre eux : Au lieu de la déchirer, tirons au sort pour savoir qui l’aura[g].

C’est ainsi que s’accomplit cette prophétie de l’Ecriture :

Ils se sont partagé mes habits
et ils ont tiré au sort ma tunique[h] .

C’est exactement ce que firent les soldats.

25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.

26 En voyant sa mère et, à côté d’elle, le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : Voici ton fils.

27 Puis il dit au disciple : Voici ta mère.

A partir de ce moment-là, le disciple la prit chez lui.

28 Après cela, Jésus, sachant que désormais tout était achevé, dit, pour que l’Ecriture soit accomplie : J’ai soif.

29 Près de là se trouvait un vase rempli de vinaigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope, et on l’approcha de la bouche de Jésus.

30 Quand il eut goûté le vinaigre, Jésus dit : Tout est accompli.

Il pencha la tête et rendit l’esprit.

31 Comme on était à la veille du sabbat, et de plus, d’un sabbat particulièrement solennel, les Juifs voulaient éviter que les cadavres restent en croix durant la fête. Ils allèrent trouver Pilate pour lui demander de faire briser les jambes[i] des suppliciés et de faire enlever les corps. 32 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes au premier des criminels crucifiés avec Jésus, puis à l’autre. 33 Quand ils arrivèrent à Jésus, ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes. 34 L’un des soldats lui enfonça sa lance dans le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau.

35 Celui qui rapporte ces faits, les a vus de ses propres yeux et son témoignage est vrai. Il sait parfaitement qu’il dit la vérité pour que, vous aussi, vous croyiez. 36 En effet, tout cela est arrivé pour que se réalise cette parole de l’Ecriture : Aucun de ses os ne sera brisé[j]. 37 De plus, un autre texte déclare : Ils tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont transpercé[k].

Jésus mis au tombeau(H)

38 Après ces événements, Joseph, de la ville d’Arimathée, alla demander à Pilate la permission d’enlever le corps de Jésus. Il était aussi disciple du Seigneur, mais il s’en cachait par peur des Juifs. Pilate y consentit. Joseph alla donc prendre le corps de Jésus. 39 Nicodème vint également. C’était lui qui, auparavant, était allé trouver Jésus de nuit. Il apporta environ trente kilogrammes d’un mélange de myrrhe et d’aloès[l]. 40 Tous deux prirent donc le corps de Jésus et l’enveloppèrent de linges funéraires en y mettant des aromates, selon les usages funéraires des Juifs. 41 Non loin de l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin dans lequel se trouvait un tombeau neuf où personne n’avait encore été enseveli. 42 Comme c’était, pour les Juifs, le soir de la préparation du sabbat, ils déposèrent Jésus dans cette tombe parce qu’elle était toute proche.

Le tombeau vide(I)

20 Le dimanche matin, très tôt, Marie de Magdala se rendit au tombeau. Il faisait encore très sombre. Elle vit que la pierre fermant l’entrée du sépulcre avait été ôtée de devant l’ouverture. Alors elle courut prévenir Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait.

– On a enlevé le Seigneur de la tombe, leur dit-elle, et nous n’avons aucune idée de l’endroit où on l’a mis.

Pierre sortit donc, avec l’autre disciple, et ils se rendirent tous deux au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple, plus rapide que Pierre, le distança et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il vit les linges funéraires par terre, mais il n’entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arriva alors. Il entra dans le tombeau, vit les linges qui étaient par terre, et le linge qui avait enveloppé la tête de Jésus, non pas avec les linges funéraires, mais enroulé[m] à part, à sa place.

Alors l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau. Il vit, et il crut. En effet, jusque-là ils n’avaient pas encore compris que Jésus devait ressusciter, comme l’avait annoncé l’Ecriture.

10 Les deux disciples s’en retournèrent alors chez eux.

Jésus apparaît à Marie de Magdala[n]

11 Pendant ce temps, Marie se tenait dehors près du tombeau, et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha vers le tombeau : 12 elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit où le corps de Jésus avait été déposé, l’un à la tête et l’autre aux pieds. 13 Ils lui dirent : Pourquoi pleures-tu ?

– On a enlevé mon Seigneur, leur répondit-elle, et je ne sais pas où on l’a mis.

14 Tout en disant cela, elle se retourna et vit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était lui.

15 – Pourquoi pleures-tu ? lui demanda Jésus. Qui cherches-tu ?

Pensant que c’était le gardien du jardin, elle lui dit : Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, pour que j’aille le reprendre.

16 Jésus lui dit : Marie !

Elle se tourna vers lui et s’écria en hébreu : Rabbouni (ce qui veut dire : Maître) !

17 – Ne me retiens pas[o], lui dit Jésus, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Va plutôt trouver mes frères et dis-leur de ma part : Je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu.

18 Marie de Magdala alla donc annoncer aux disciples : J’ai vu le Seigneur !

Et elle leur rapporta ce qu’il lui avait dit.

Jésus apparaît à ses disciples(J)

19 Ce même dimanche, dans la soirée, les disciples étaient dans une maison dont ils avaient verrouillé les portes, parce qu’ils avaient peur des Juifs.

Jésus vint : il se trouva là, au milieu d’eux, et il leur dit : Que la paix soit avec vous !

20 Tout en disant cela, il leur montra ses mains et son côté[p]. Les disciples furent remplis de joie parce qu’ils voyaient le Seigneur.

21 – Que la paix soit avec vous, leur dit-il de nouveau. Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.

22 Après avoir dit cela, il souffla sur eux et continua : Recevez l’Esprit Saint. 23 Ceux à qui vous remettrez leurs péchés en seront tenus quittes ; et ceux à qui vous les retiendrez en resteront chargés.

Jésus apparaît à Thomas

24 L’un des Douze, Thomas, surnommé le Jumeau, n’était pas avec eux lors de la venue de Jésus.

25 Les autres disciples lui dirent : Nous avons vu le Seigneur !

Mais il leur répondit : Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, si je ne mets pas mon doigt à la place des clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas.

26 Huit jours plus tard, les disciples étaient de nouveau réunis dans la maison. Cette fois-ci, Thomas était avec eux. Jésus vint, alors que les portes étaient verrouillées. Il se tint au milieu d’eux et leur dit : Que la paix soit avec vous !

27 Puis il dit à Thomas : Place ton doigt ici, vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois donc pas incrédule, mais crois.

28 Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu !

29 – Parce que tu m’as vu, tu crois ! lui dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu.

30 Jésus a accompli, sous les yeux de ses disciples, encore beaucoup d’autres signes miraculeux qui n’ont pas été rapportés dans ce livre. 31 Mais ce qui s’y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous possédiez la vie en son nom.

Footnotes

  1. 18.11 Voir Es 51.17, 22 ; Jr 25.15-29.
  2. 18.13 Hanne avait été grand-prêtre avant Caïphe. Il avait été déposé par les Romains en l’an 15, mais il continuait à exercer une grande influence sous le ministère de Caïphe, son gendre. Beaucoup de Juifs le considéraient encore comme le grand-prêtre.
  3. 18.28 On considérait qu’entrer chez des non-Juifs rendait rituellement impur. Or il fallait être en état de pureté rituelle pour participer au repas de la Pâque (Nb 9.6).
  4. 19.2 Voir note Mc 15.17.
  5. 19.12 « Ami de César » était un titre honorifique officiel décerné à certains fonctionnaires impériaux, particulièrement méritants, qui impliquait certains avantages.
  6. 19.14 Certains comprennent 6 h du matin. C’est-à-dire le moment où l’on commençait à immoler, au Temple, les agneaux pour le repas pascal.
  7. 19.24 D’après la loi romaine, les soldats chargés de l’exécution avaient le droit de se partager les vêtements du condamné.
  8. 19.24 Ps 22.19.
  9. 19.31 Afin d’accélérer la mort, puisque les condamnés prenaient appui sur les jambes pour pouvoir respirer.
  10. 19.36 Ex 12.46 ; Nb 9.12.
  11. 19.37 Za 12.10.
  12. 19.39 Parfums, tirés de plantes, que l’on répandait sur les bandes de lin entourant le corps afin de l’embaumer.
  13. 20.7 Ce qui peut vouloir dire que le linge avait gardé la forme de la tête de Jésus. Le corps du Ressuscité avait dû passer à travers les bandelettes mêmes : il passera à travers des portes fermées. C’est cette vue qui a convaincu les deux disciples de la réalité de la résurrection.
  14. 20.11 Mc 16.9-11.
  15. 20.17 Autre traduction : ne me touche pas.
  16. 20.20 Où l’on pouvait encore voir les cicatrices des plaies reçues à la croix.