14 Il y a une autre chose déplorable qui se passe sur la terre : certains justes subissent le sort que méritent les agissements des méchants, et certains méchants ont le sort que méritent les œuvres des justes. Je me suis dit que c’est encore là bien déplorable !

Eloge de la joie

15 Alors j’ai fait l’éloge de la joie. En effet, il n’y a rien de bon pour l’homme sous le soleil, sinon manger, boire et se réjouir. C’est là ce qui l’accompagne au milieu de son dur labeur auquel il se livre pendant les jours que Dieu lui accorde de vivre sous le soleil[a].

L’œuvre de Dieu est incompréhensible

16 Lorsque je me suis appliqué à connaître la sagesse et à considérer les occupations auxquelles l’homme se livre sur la terre en se refusant le sommeil nuit et jour, 17 j’ai vu toute l’œuvre de Dieu. Or l’homme ne peut comprendre l’œuvre qui se fait sous le soleil. Il a beau se donner de la peine pour comprendre, il n’y parviendra pas. Et même si le sage prétend savoir, en réalité il ne peut pas comprendre.

L’assurance du juste

Oui, j’ai beaucoup réfléchi à tout cela, et tout ce que j’ai compris, c’est que les justes, les sages et tous leurs travaux sont dans la main de Dieu.

A quoi conduit la perspective de la mort

Un même sort pour tous

L’homme ne sait pas s’il rencontrera l’amour ou la haine : il peut tout envisager. Tout est pareil pour tous : un même sort atteint le juste et le méchant, celui qui est [bon et][b] pur, et celui qui est impur, celui qui offre des sacrifices et celui qui n’en offre pas, le bon comme le pécheur, et celui qui prête serment comme celui qui n’ose pas le faire. Parmi tout ce qui se passe sous le soleil, voilà bien un mal : c’est que tous les hommes connaissent un sort identique. Car à cause de cela, le cœur des humains est rempli de méchanceté et la déraison habite leur cœur tout au long de leur vie. C’est qu’après cela, on va rejoindre les morts !

Alors que doit-on choisir ? Pour tous les vivants, il y a de l’espoir. Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. En effet, les vivants savent qu’ils mourront, mais les morts ne savent rien du tout ; ils n’ont plus rien à gagner, ils sombrent dans l’oubli. Leurs amours, leurs haines, leurs désirs, se sont déjà évanouis. Ils n’auront plus jamais part à tout ce qui se fait sous le soleil.

Appel à bien profiter de sa vie

Va, mange ton pain dans la joie et bois ton vin d’un cœur content, car Dieu a déjà agréé tes œuvres ! Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs et que le parfum ne manque pas sur ta tête[c]. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de cette vie dérisoire que Dieu t’accorde sous le soleil, oui, pendant tous les jours de ton existence dérisoire, car c’est la part qui te revient dans la vie au milieu de tout le labeur pour lequel tu te donnes de la peine sous le soleil[d].

10 Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec l’énergie que tu as, car il n’y a plus ni activité, ni réflexion, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts vers lequel tu es en route.

Footnotes

  1. 8.15 Pour les v. 15-16, voir 2.24.
  2. 9.2 Selon le texte hébreu traditionnel. L’ancienne version grecque, la version syriaque et la Vulgate ont : le bon et le méchant, celui qui est pur … Puisque le mot bon reparaît à la phrase suivante, il est probable qu’il a d’abord été ajouté par erreur ici dans le texte hébreu, et que les versions ont ensuite ajouté et le méchant pour compléter la paire.
  3. 9.8 Marque des jours de fête chez les Hébreux.
  4. 9.9 Voir Pr 5.18.