Cantique des Cantiques 5-8
La Bible du Semeur
5 « Je viens dans mon jardin, ╵ma sœur, ma mariée,
je récolte ma myrrhe, ╵avec mes aromates,
je mange mon rayon de miel ╵avec mon miel,
je bois mon vin ╵avec mon lait.
Mangez, amis, buvez !
Jusqu’à l’ivresse, ╵les amoureux ! »
Rendez-vous manqué[a]
2 « Je m’étais endormie, ╵pourtant mon cœur veillait.
J’entends mon bien-aimé frapper :
“Ma sœur, mon amie, ouvre-moi,
toi, ma colombe, ╵toi, ma parfaite,
car j’ai la tête ╵couverte de rosée.
Mes boucles sont trempées ╵des gouttes de la nuit.”
3 J’ai ôté ma tunique, ╵comment la remettrais-je ?
Et j’ai lavé mes pieds : ╵comment les salirais-je ?
4 Mon bien-aimé avance ╵sa main par l’ouverture,
mon ventre en a frémi
5 et je me suis levée ╵pour ouvrir à mon bien-aimé.
De mes mains, goutte à goutte, ╵de la myrrhe a coulé,
de la myrrhe onctueuse ╵a goutté de mes doigts
jusque sur la poignée ╵du verrou de la porte.
6 J’ouvre à mon bien-aimé.
Hélas, mon bien-aimé ╵était déjà parti : ╵il s’en était allé,
et son départ[b] ╵me rendait éperdue.
Je l’ai cherché, ╵mais ne l’ai pas trouvé.
Et je l’ai appelé, ╵mais il ne m’a pas répondu.
7 Les gardes m’ont trouvée ╵ceux qui font le tour de la ville,
ils m’ont frappée ╵et ils m’ont maltraitée.
Ils m’ont arraché ma mantille, ╵les gardes des remparts.
8 O filles de Jérusalem, ╵oh, je vous en conjure :
si vous le rencontrez, ╵mon bien-aimé,
qu’allez-vous donc lui dire ?
Que je suis malade d’amour ! »
Le chœur
9 « Qu’a donc ton bien-aimé ╵de plus qu’un autre ?
Dis-le-nous donc, ╵toi la plus belle ╵parmi les femmes,
oui, qu’a-t-il donc ton bien-aimé ╵de plus qu’un autre
pour que tu nous conjures, ╵de façon si pressante ? »
Que tu es beau, mon bien-aimé
10 « Mon bien-aimé ╵a le teint clair et rose,
on le distinguerait ╵au milieu de dix mille.
11 Sa tête est comme de l’or pur.
Ses boucles sont flottantes
et d’un noir de corbeau.
12 Ses yeux sont des colombes
sur le bord des cours d’eau,
ils baignent dans du lait
reposant sur des coupes pleines ╵dans un chaton de bague.
13 Ses joues ressemblent ╵à un parterre d’aromates
exhalant[c] leurs parfums.
Ses lèvres sont des lis
distillant de la myrrhe, ╵de la myrrhe onctueuse,
14 et ses mains, des bracelets d’or
incrustés de topazes[d].
Son corps est d’ivoire poli
émaillé de saphirs.
15 Ses jambes sont semblables ╵à des piliers de marbre
sur des socles d’or pur.
Son aspect est pareil ╵à celui du Liban[e]
et d’une beauté sans égale, ╵comme les cèdres.
16 Son palais est plein de douceurs
et toute sa personne ╵est empreinte de charme.
Tel est mon bien-aimé, ╵oui, tel est mon ami,
ô filles de Jérusalem. »
Le chœur
6 « Où est allé ton bien-aimé,
ô toi la plus belle des femmes ?
De quel côté s’est-il tourné, ╵ton bien-aimé ?
Nous t’aiderons à le chercher. »
Le lien de l’amour
2 « Mon bien-aimé ╵est descendu dans son jardin,
vers ses parterres d’aromates,
afin de paître ╵dans les jardins
et d’y cueillir des lis.
3 Moi, je suis à mon bien-aimé ╵et mon bien-aimé est à moi,
il paît parmi les lis[f]. »
La plus belle de toutes[g]
4 « Que tu es belle, ╵ô mon amie, ╵comme Tirtsa[h].
Tu es superbe ╵comme Jérusalem,
et redoutable comme des soldats
rangés sous leur bannière.
5 Détourne de moi tes yeux, ╵car ils me troublent,
ta chevelure ╵est comme un troupeau de chèvres
dévalant le mont Galaad.
6 Tes dents ressemblent ╵à un troupeau de brebis
qui reviendrait du lavoir.
Chacune d’elles ╵a sa jumelle,
aucune n’est solitaire.
7 Et tes tempes ressemblent ╵à des moitiés de grenades
dessous ton voile.
8 Les reines sont soixante
et quatre-vingts ╵les épouses de second rang,
les jeunes filles sont sans nombre.
9 Mais elle, ma colombe, ╵ma parfaite est unique.
Elle est unique pour sa mère, la préférée ╵de celle qui l’a enfantée.
Les jeunes filles, ╵en la voyant, ╵la disent bienheureuse.
Toutes les reines, ╵et les épouses ╵de second rang ╵font son éloge. »
Le chœur
10 « Qui donc est celle ╵qui apparaît ╵comme l’aurore
et qui est belle ╵comme la lune, ╵brillante comme le soleil
et redoutable comme des soldats
rangés sous leur bannière[i] ? »
Poussée par le désir
11 « Je venais de descendre ╵au jardin des noyers
pour regarder les pousses ╵dans le vallon
et pour voir si la vigne ╵avait déjà fleuri,
et si les grenadiers ╵étaient déjà en fleurs.
12 Je ne sais pas comment ╵je me suis retrouvée, ╵poussée par mon désir,
au beau milieu des chars ╵des hommes de mon prince[j]. »
Le chœur
7 « Reviens, reviens, ╵ô Sulamite[k] !
Reviens, reviens, ╵que nous puissions te contempler. »
Une danse enivrante
« Pourquoi regardez-vous ╵la Sulamite
comme on regarde ╵la danse des deux camps ? »
2 « Que tes pas sont gracieux ╵dans tes sandales, ╵fille de prince !
Le contour de tes hanches ╵ressemble à un collier,
œuvre de mains d’artiste.
3 Ton nombril est comme une coupe ╵bien arrondie
où le vin parfumé ╵ne manque pas.
Ton ventre ╵est comme une meule de blé
bordée de lis.
4 Comme deux faons, ╵jumeaux d’une gazelle[l],
paissant parmi les lis, ╵sont tes deux seins.
5 Ton cou est une tour d’ivoire
et tes yeux sont les étangs de Heshbôn[m]
près de la porte Populeuse[n],
et ton nez est semblable ╵à la tour du Liban
postée en sentinelle ╵en face de Damas[o].
6 Ta tête, sur ton corps, ╵est comme le Carmel
et tes cheveux ╵ont des reflets de pourpre.
Un roi est enchaîné ╵dans leurs ondulations. »
7 « Que tu es belle ╵et que tu es gracieuse,
toi, mon amour ╵et mes délices.
8 Par ta taille élancée ╵tu es comme un palmier.
Tes seins en sont les grappes.
9 Alors j’ai dit : ╵“Ah, je vais monter au palmier,
j’en saisirai les fruits.”
Que tes seins soient pour moi ╵des grappes de raisin !
Le parfum de ton souffle ╵comme celui des pommes,
10 et ton palais distille ╵le vin le plus exquis… »
« Oui, un bon vin ╵qui va droit à mon bien-aimé,
et glisse[p] sur les lèvres ╵de ceux qui s’assoupissent[q]. »
Viens donc, mon bien-aimé !
11 « Moi, je suis à mon bien-aimé
et c’est moi qu’il désire[r].
12 Viens donc, mon bien-aimé, ╵sortons dans la campagne.
Nous passerons la nuit ╵au milieu des hameaux,
13 et nous nous lèverons ╵au matin, de bonne heure,
pour aller dans les vignes,
pour voir si elles sont en fleur ╵et si leurs bourgeons sont ouverts,
si déjà sont sorties ╵les fleurs des grenadiers.
Là-bas, je te ferai ╵le don de mon amour.
14 Les mandragores[s] ╵exhalent leur parfum.
Nous avons, à nos portes, ╵des fruits exquis de toutes sortes,
des nouveaux comme des anciens.
Pour toi, mon bien-aimé, ╵je les ai réservés.
8 Ah, que n’es-tu mon frère
allaité par ma mère !
Te rencontrant dehors, ╵je pourrais t’embrasser
sans que l’on me méprise,
2 je pourrais t’emmener, ╵je te ferais entrer ╵au foyer de ma mère,
de celle qui m’a enseignée[t]
et je te ferais boire ╵du bon vin parfumé
de mon jus de grenades.
3 Son bras gauche soutient ma tête,
et son bras droit m’enlace.
4 O filles de Jérusalem, ╵oh, je vous en conjure,
n’éveillez pas, ╵non, ne réveillez pas l’amour
avant qu’il ne le veuille[u]. »
Le chœur
5 « Qui donc est celle-ci ╵qui monte du désert
s’appuyant sur son bien-aimé ? »
L’amour : fort comme la mort
« C’est dessous le pommier ╵que je t’ai réveillé,
à l’endroit où ta mère ╵t’avait conçu,
oui, au lieu même où te conçut ╵celle qui devait t’enfanter.
6 Mets-moi comme un sceau[v] sur ton cœur,
comme un sceau sur ton bras.
L’amour est fort ╵comme la mort,
et la passion ╵est inflexible ╵comme le séjour des défunts.
Les flammes de l’amour ╵sont des flammes ardentes,
une flamme venant de l’Eternel[w].
7 Même de grosses eaux ╵ne peuvent éteindre l’amour,
et des fleuves puissants ╵ne l’emporteront pas.
L’homme qui offrirait ╵tous les biens qu’il possède ╵pour acheter l’amour
n’obtiendrait que mépris. »
La petite sœur
8 « Nous avons une sœur,
elle est petite encore, ╵sa poitrine n’est pas formée,
que ferons-nous pour notre sœur
lorsqu’il sera question ╵de la marier ? »
9 « Si elle est un rempart,
nous bâtirons sur elle ╵des créneaux en argent.
Si elle est une porte,
nous, nous la bloquerons ╵d’un madrier de cèdre.
10 Moi, je suis un rempart,
mes seins en sont les tours.
Aussi ai-je trouvé la paix, ╵auprès de lui. »
La vigne de Salomon
11 « Salomon avait une vigne ╵à Baal-Hamôn[x],
il la remit à des gardiens.
Pour en payer le fruit, ╵chacun d’eux lui donnait ╵un millier de pièces d’argent.
12 Ma vigne à moi est devant moi.
Toi, Salomon, tu peux avoir ╵ton millier de pièces d’argent,
puis, deux cents pièces ╵seront données à ceux ╵qui ont gardé ses fruits. »
Fais-moi entendre ta voix
13 « Toi qui habites les jardins,
des compagnons prêtent l’oreille,
oh ! fais-moi entendre ta voix ! »
14 « Enfuis-toi vite, toi mon bien-aimé,
et sois pareil à la gazelle ╵ou à un jeune faon,
sur les monts embaumés. »
Footnotes
- 5.2 De 5.2 à 6.3, le rythme de la traduction accentue de nouveau les syllabes paires.
- 5.6 Autre traduction : et ses paroles me rendaient éperdue.
- 5.13 Texte hébreu traditionnel : des tours (de parfum) ; la traduction retenue suppose une modification de la vocalisation du mot hébreu, avec l’appui de l’ancienne version grecque.
- 5.14 Autre traduction : chrysolithe.
- 5.15 Aussi majestueux que cette chaîne de montagnes qui se dresse au nord d’Israël.
- 6.3 Voir 2.16 ; 7.11.
- 6.4 Dans 6.4-10, le rythme de la traduction accentue les 1re, 4e et 7e syllabes.
- 6.4 Tirtsa: ancienne ville cananéenne du centre du pays (Jos 12.24), choisie par Jéroboam Ier (930 à 909 av. J.-C.) comme la première capitale du royaume du Nord (1 R 14.17). Son nom signifie « plaisir, beauté ».
- 6.10 D’autres comprennent : comme ces astres admirables.
- 6.12 La traduction de ce verset est difficile. En adoptant un autre découpage et une autre vocalisation de certains mots hébreux que ceux du texte hébreu traditionnel, on obtient : mais je ne me reconnais plus ! Il m’intimide bien que je sois la fille de nobles gens (voir 7.2 où se retrouve la même expression, traduite : fille de prince).
- 7.1 Sulamite: la bien-aimée. Selon certains, ce mot serait une variante du nom Sunamite, c’est-à-dire « femme originaire de Sunem » (Jos 19.18). Abishag la Sunamite était réputée pour sa beauté (1 R 1.3-4). Selon d’autres, ce mot serait une forme féminine du nom de Salomon.
- 7.4 Voir 4.5.
- 7.5 Heshbôn: ancienne capitale du royaume amoréen situé à l’est du Jourdain où Sihôn avait été vaincu par Moïse (Nb 21.26).
- 7.5 Littéralement : près de la porte de Bath-Rabbim (= fille d’une multitude), probablement un nom poétique de Heshbôn.
- 7.5 Soit une tour de garde sur la frontière nord du royaume de Salomon, vers la Syrie, soit les monts du Liban.
- 7.10 glisse: sens incertain.
- 7.10 En modifiant légèrement le texte hébreu, on peut lire, avec l’ancienne version grecque : et les dents.
- 7.11 Voir 2.16 ; 6.3.
- 7.14 Fruits auxquels certains attribuent encore aujourd’hui le pouvoir de favoriser la fécondité (voir Gn 30.14-16).
- 8.2 Autre traduction : là, tu m’enseignerais.
- 8.4 Voir 2.7 et note ; 3.5.
- 8.6 Le sceau imprimait le signe d’authenticité sur les actes officiels (il remplaçait notre signature). On le portait toujours avec soi, attaché à un cordon autour du cou (sur ton cœur) ou porté au doigt (sur ton bras).
- 8.6 Autre traduction : une flamme intense à l’extrême.
- 8.11 Baal-Hamôn: lieu non identifié ; il s’agit peut-être d’un nom symbolique, signifiant : maître d’une multitude, et faisant allusion au harem de Salomon.
Cantique des Cantiques 5-8
La Bible du Semeur
5 « Je viens dans mon jardin, ╵ma sœur, ma mariée,
je récolte ma myrrhe, ╵avec mes aromates,
je mange mon rayon de miel ╵avec mon miel,
je bois mon vin ╵avec mon lait.
Mangez, amis, buvez !
Jusqu’à l’ivresse, ╵les amoureux ! »
Rendez-vous manqué[a]
2 « Je m’étais endormie, ╵pourtant mon cœur veillait.
J’entends mon bien-aimé frapper :
“Ma sœur, mon amie, ouvre-moi,
toi, ma colombe, ╵toi, ma parfaite,
car j’ai la tête ╵couverte de rosée.
Mes boucles sont trempées ╵des gouttes de la nuit.”
3 J’ai ôté ma tunique, ╵comment la remettrais-je ?
Et j’ai lavé mes pieds : ╵comment les salirais-je ?
4 Mon bien-aimé avance ╵sa main par l’ouverture,
mon ventre en a frémi
5 et je me suis levée ╵pour ouvrir à mon bien-aimé.
De mes mains, goutte à goutte, ╵de la myrrhe a coulé,
de la myrrhe onctueuse ╵a goutté de mes doigts
jusque sur la poignée ╵du verrou de la porte.
6 J’ouvre à mon bien-aimé.
Hélas, mon bien-aimé ╵était déjà parti : ╵il s’en était allé,
et son départ[b] ╵me rendait éperdue.
Je l’ai cherché, ╵mais ne l’ai pas trouvé.
Et je l’ai appelé, ╵mais il ne m’a pas répondu.
7 Les gardes m’ont trouvée ╵ceux qui font le tour de la ville,
ils m’ont frappée ╵et ils m’ont maltraitée.
Ils m’ont arraché ma mantille, ╵les gardes des remparts.
8 O filles de Jérusalem, ╵oh, je vous en conjure :
si vous le rencontrez, ╵mon bien-aimé,
qu’allez-vous donc lui dire ?
Que je suis malade d’amour ! »
Le chœur
9 « Qu’a donc ton bien-aimé ╵de plus qu’un autre ?
Dis-le-nous donc, ╵toi la plus belle ╵parmi les femmes,
oui, qu’a-t-il donc ton bien-aimé ╵de plus qu’un autre
pour que tu nous conjures, ╵de façon si pressante ? »
Que tu es beau, mon bien-aimé
10 « Mon bien-aimé ╵a le teint clair et rose,
on le distinguerait ╵au milieu de dix mille.
11 Sa tête est comme de l’or pur.
Ses boucles sont flottantes
et d’un noir de corbeau.
12 Ses yeux sont des colombes
sur le bord des cours d’eau,
ils baignent dans du lait
reposant sur des coupes pleines ╵dans un chaton de bague.
13 Ses joues ressemblent ╵à un parterre d’aromates
exhalant[c] leurs parfums.
Ses lèvres sont des lis
distillant de la myrrhe, ╵de la myrrhe onctueuse,
14 et ses mains, des bracelets d’or
incrustés de topazes[d].
Son corps est d’ivoire poli
émaillé de saphirs.
15 Ses jambes sont semblables ╵à des piliers de marbre
sur des socles d’or pur.
Son aspect est pareil ╵à celui du Liban[e]
et d’une beauté sans égale, ╵comme les cèdres.
16 Son palais est plein de douceurs
et toute sa personne ╵est empreinte de charme.
Tel est mon bien-aimé, ╵oui, tel est mon ami,
ô filles de Jérusalem. »
Le chœur
6 « Où est allé ton bien-aimé,
ô toi la plus belle des femmes ?
De quel côté s’est-il tourné, ╵ton bien-aimé ?
Nous t’aiderons à le chercher. »
Le lien de l’amour
2 « Mon bien-aimé ╵est descendu dans son jardin,
vers ses parterres d’aromates,
afin de paître ╵dans les jardins
et d’y cueillir des lis.
3 Moi, je suis à mon bien-aimé ╵et mon bien-aimé est à moi,
il paît parmi les lis[f]. »
La plus belle de toutes[g]
4 « Que tu es belle, ╵ô mon amie, ╵comme Tirtsa[h].
Tu es superbe ╵comme Jérusalem,
et redoutable comme des soldats
rangés sous leur bannière.
5 Détourne de moi tes yeux, ╵car ils me troublent,
ta chevelure ╵est comme un troupeau de chèvres
dévalant le mont Galaad.
6 Tes dents ressemblent ╵à un troupeau de brebis
qui reviendrait du lavoir.
Chacune d’elles ╵a sa jumelle,
aucune n’est solitaire.
7 Et tes tempes ressemblent ╵à des moitiés de grenades
dessous ton voile.
8 Les reines sont soixante
et quatre-vingts ╵les épouses de second rang,
les jeunes filles sont sans nombre.
9 Mais elle, ma colombe, ╵ma parfaite est unique.
Elle est unique pour sa mère, la préférée ╵de celle qui l’a enfantée.
Les jeunes filles, ╵en la voyant, ╵la disent bienheureuse.
Toutes les reines, ╵et les épouses ╵de second rang ╵font son éloge. »
Le chœur
10 « Qui donc est celle ╵qui apparaît ╵comme l’aurore
et qui est belle ╵comme la lune, ╵brillante comme le soleil
et redoutable comme des soldats
rangés sous leur bannière[i] ? »
Poussée par le désir
11 « Je venais de descendre ╵au jardin des noyers
pour regarder les pousses ╵dans le vallon
et pour voir si la vigne ╵avait déjà fleuri,
et si les grenadiers ╵étaient déjà en fleurs.
12 Je ne sais pas comment ╵je me suis retrouvée, ╵poussée par mon désir,
au beau milieu des chars ╵des hommes de mon prince[j]. »
Le chœur
7 « Reviens, reviens, ╵ô Sulamite[k] !
Reviens, reviens, ╵que nous puissions te contempler. »
Une danse enivrante
« Pourquoi regardez-vous ╵la Sulamite
comme on regarde ╵la danse des deux camps ? »
2 « Que tes pas sont gracieux ╵dans tes sandales, ╵fille de prince !
Le contour de tes hanches ╵ressemble à un collier,
œuvre de mains d’artiste.
3 Ton nombril est comme une coupe ╵bien arrondie
où le vin parfumé ╵ne manque pas.
Ton ventre ╵est comme une meule de blé
bordée de lis.
4 Comme deux faons, ╵jumeaux d’une gazelle[l],
paissant parmi les lis, ╵sont tes deux seins.
5 Ton cou est une tour d’ivoire
et tes yeux sont les étangs de Heshbôn[m]
près de la porte Populeuse[n],
et ton nez est semblable ╵à la tour du Liban
postée en sentinelle ╵en face de Damas[o].
6 Ta tête, sur ton corps, ╵est comme le Carmel
et tes cheveux ╵ont des reflets de pourpre.
Un roi est enchaîné ╵dans leurs ondulations. »
7 « Que tu es belle ╵et que tu es gracieuse,
toi, mon amour ╵et mes délices.
8 Par ta taille élancée ╵tu es comme un palmier.
Tes seins en sont les grappes.
9 Alors j’ai dit : ╵“Ah, je vais monter au palmier,
j’en saisirai les fruits.”
Que tes seins soient pour moi ╵des grappes de raisin !
Le parfum de ton souffle ╵comme celui des pommes,
10 et ton palais distille ╵le vin le plus exquis… »
« Oui, un bon vin ╵qui va droit à mon bien-aimé,
et glisse[p] sur les lèvres ╵de ceux qui s’assoupissent[q]. »
Viens donc, mon bien-aimé !
11 « Moi, je suis à mon bien-aimé
et c’est moi qu’il désire[r].
12 Viens donc, mon bien-aimé, ╵sortons dans la campagne.
Nous passerons la nuit ╵au milieu des hameaux,
13 et nous nous lèverons ╵au matin, de bonne heure,
pour aller dans les vignes,
pour voir si elles sont en fleur ╵et si leurs bourgeons sont ouverts,
si déjà sont sorties ╵les fleurs des grenadiers.
Là-bas, je te ferai ╵le don de mon amour.
14 Les mandragores[s] ╵exhalent leur parfum.
Nous avons, à nos portes, ╵des fruits exquis de toutes sortes,
des nouveaux comme des anciens.
Pour toi, mon bien-aimé, ╵je les ai réservés.
8 Ah, que n’es-tu mon frère
allaité par ma mère !
Te rencontrant dehors, ╵je pourrais t’embrasser
sans que l’on me méprise,
2 je pourrais t’emmener, ╵je te ferais entrer ╵au foyer de ma mère,
de celle qui m’a enseignée[t]
et je te ferais boire ╵du bon vin parfumé
de mon jus de grenades.
3 Son bras gauche soutient ma tête,
et son bras droit m’enlace.
4 O filles de Jérusalem, ╵oh, je vous en conjure,
n’éveillez pas, ╵non, ne réveillez pas l’amour
avant qu’il ne le veuille[u]. »
Le chœur
5 « Qui donc est celle-ci ╵qui monte du désert
s’appuyant sur son bien-aimé ? »
L’amour : fort comme la mort
« C’est dessous le pommier ╵que je t’ai réveillé,
à l’endroit où ta mère ╵t’avait conçu,
oui, au lieu même où te conçut ╵celle qui devait t’enfanter.
6 Mets-moi comme un sceau[v] sur ton cœur,
comme un sceau sur ton bras.
L’amour est fort ╵comme la mort,
et la passion ╵est inflexible ╵comme le séjour des défunts.
Les flammes de l’amour ╵sont des flammes ardentes,
une flamme venant de l’Eternel[w].
7 Même de grosses eaux ╵ne peuvent éteindre l’amour,
et des fleuves puissants ╵ne l’emporteront pas.
L’homme qui offrirait ╵tous les biens qu’il possède ╵pour acheter l’amour
n’obtiendrait que mépris. »
La petite sœur
8 « Nous avons une sœur,
elle est petite encore, ╵sa poitrine n’est pas formée,
que ferons-nous pour notre sœur
lorsqu’il sera question ╵de la marier ? »
9 « Si elle est un rempart,
nous bâtirons sur elle ╵des créneaux en argent.
Si elle est une porte,
nous, nous la bloquerons ╵d’un madrier de cèdre.
10 Moi, je suis un rempart,
mes seins en sont les tours.
Aussi ai-je trouvé la paix, ╵auprès de lui. »
La vigne de Salomon
11 « Salomon avait une vigne ╵à Baal-Hamôn[x],
il la remit à des gardiens.
Pour en payer le fruit, ╵chacun d’eux lui donnait ╵un millier de pièces d’argent.
12 Ma vigne à moi est devant moi.
Toi, Salomon, tu peux avoir ╵ton millier de pièces d’argent,
puis, deux cents pièces ╵seront données à ceux ╵qui ont gardé ses fruits. »
Fais-moi entendre ta voix
13 « Toi qui habites les jardins,
des compagnons prêtent l’oreille,
oh ! fais-moi entendre ta voix ! »
14 « Enfuis-toi vite, toi mon bien-aimé,
et sois pareil à la gazelle ╵ou à un jeune faon,
sur les monts embaumés. »
Footnotes
- 5.2 De 5.2 à 6.3, le rythme de la traduction accentue de nouveau les syllabes paires.
- 5.6 Autre traduction : et ses paroles me rendaient éperdue.
- 5.13 Texte hébreu traditionnel : des tours (de parfum) ; la traduction retenue suppose une modification de la vocalisation du mot hébreu, avec l’appui de l’ancienne version grecque.
- 5.14 Autre traduction : chrysolithe.
- 5.15 Aussi majestueux que cette chaîne de montagnes qui se dresse au nord d’Israël.
- 6.3 Voir 2.16 ; 7.11.
- 6.4 Dans 6.4-10, le rythme de la traduction accentue les 1re, 4e et 7e syllabes.
- 6.4 Tirtsa: ancienne ville cananéenne du centre du pays (Jos 12.24), choisie par Jéroboam Ier (930 à 909 av. J.-C.) comme la première capitale du royaume du Nord (1 R 14.17). Son nom signifie « plaisir, beauté ».
- 6.10 D’autres comprennent : comme ces astres admirables.
- 6.12 La traduction de ce verset est difficile. En adoptant un autre découpage et une autre vocalisation de certains mots hébreux que ceux du texte hébreu traditionnel, on obtient : mais je ne me reconnais plus ! Il m’intimide bien que je sois la fille de nobles gens (voir 7.2 où se retrouve la même expression, traduite : fille de prince).
- 7.1 Sulamite: la bien-aimée. Selon certains, ce mot serait une variante du nom Sunamite, c’est-à-dire « femme originaire de Sunem » (Jos 19.18). Abishag la Sunamite était réputée pour sa beauté (1 R 1.3-4). Selon d’autres, ce mot serait une forme féminine du nom de Salomon.
- 7.4 Voir 4.5.
- 7.5 Heshbôn: ancienne capitale du royaume amoréen situé à l’est du Jourdain où Sihôn avait été vaincu par Moïse (Nb 21.26).
- 7.5 Littéralement : près de la porte de Bath-Rabbim (= fille d’une multitude), probablement un nom poétique de Heshbôn.
- 7.5 Soit une tour de garde sur la frontière nord du royaume de Salomon, vers la Syrie, soit les monts du Liban.
- 7.10 glisse: sens incertain.
- 7.10 En modifiant légèrement le texte hébreu, on peut lire, avec l’ancienne version grecque : et les dents.
- 7.11 Voir 2.16 ; 6.3.
- 7.14 Fruits auxquels certains attribuent encore aujourd’hui le pouvoir de favoriser la fécondité (voir Gn 30.14-16).
- 8.2 Autre traduction : là, tu m’enseignerais.
- 8.4 Voir 2.7 et note ; 3.5.
- 8.6 Le sceau imprimait le signe d’authenticité sur les actes officiels (il remplaçait notre signature). On le portait toujours avec soi, attaché à un cordon autour du cou (sur ton cœur) ou porté au doigt (sur ton bras).
- 8.6 Autre traduction : une flamme intense à l’extrême.
- 8.11 Baal-Hamôn: lieu non identifié ; il s’agit peut-être d’un nom symbolique, signifiant : maître d’une multitude, et faisant allusion au harem de Salomon.
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