Ouverture du premier sceau : le conquérant

Puis je vis l’Agneau ouvrir le premier des sept sceaux et j’entendis l’un des quatre êtres vivants dire d’une voix de tonnerre : Viens !

Et je vis venir un cheval blanc. Son cavalier[a] était armé d’un arc. Une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre.

Ouverture du deuxième sceau : la guerre

Quand l’Agneau ouvrit le deuxième sceau, j’entendis le deuxième être vivant dire : Viens ! Un autre cheval sortit : il était rouge feu. Son cavalier reçut le pouvoir de bannir la paix de la terre pour que les hommes s’entretuent, et une grande épée lui fut donnée.

Ouverture du troisième sceau : la famine

Quand l’Agneau ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième être vivant dire : Viens !

Et je vis venir un cheval noir. Son cavalier tenait une balance dans la main. Et j’entendis comme une voix venant du milieu des quatre êtres vivants ; elle disait : Un litre de blé au prix d’une journée de travail[b] et trois litres d’orge pour le même prix. Quant à l’huile et au vin, épargne-les !

Ouverture du quatrième sceau : la mort

Quand l’Agneau ouvrit le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième être vivant dire : Viens !

Et je vis venir un cheval blême. Son cavalier s’appelle « La Mort » et il était suivi du séjour des morts. Il leur fut donné le pouvoir sur le quart de la terre de faire périr les hommes par l’épée, la famine, les épidémies et les bêtes féroces.

Ouverture du cinquième sceau : vision des martyrs

Quand l’Agneau ouvrit le cinquième sceau, je vis, sous l’autel, les âmes de ceux qui avaient été égorgés à cause de leur fidélité à la Parole de Dieu et du témoignage qu’ils avaient rendu. 10 Ils s’écrièrent d’une voix forte : Maître saint et véritable, jusques à quand tarderas-tu à juger les habitants de la terre et à leur demander compte de notre mort[c] ?

11 Alors chacun d’eux reçut une tunique blanche, et il leur fut dit de patienter encore un peu de temps jusqu’à ce que soit au complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui allaient être mis à mort comme eux.

Ouverture du sixième sceau : le jour de la colère

12 Puis je vis l’Agneau ouvrir le sixième sceau et il y eut un violent tremblement de terre. Le soleil devint noir comme une toile de sac, la lune tout entière devint rouge comme du sang. 13 Les étoiles du ciel s’abattirent sur la terre, comme font les fruits verts d’un figuier secoué par un gros coup de vent. 14 Le ciel se retira comme un parchemin qu’on enroule, et toutes les montagnes et toutes les îles furent enlevées de leur place. 15 Les rois de la terre et les hauts dignitaires, les chefs militaires, les riches et les puissants, tous les esclaves et tous les hommes libres, allèrent se cacher au fond des cavernes et parmi les rochers des montagnes. 16 Ils criaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous loin du regard de celui qui siège sur le trône, loin de la colère de l’Agneau. 17 Car le grand jour de leur colère est arrivé, et qui peut subsister ?

Les cent quarante-quatre mille marqués du sceau de Dieu[d]

Après cela, je vis quatre anges ; ils se tenaient debout aux quatre coins de la terre. Ils retenaient les quatre vents de la terre pour qu’aucun vent ne souffle ni sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre.

Et je vis un autre ange monter du côté de l’orient. Il tenait le sceau du Dieu vivant. Il cria d’une voix forte aux quatre anges auxquels Dieu avait donné le pouvoir de ravager la terre et la mer. Il leur dit : Ne faites pas de mal à la terre, à la mer, ni aux arbres, tant que nous n’avons pas marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu[e].

J’entendis le nombre de ceux qui furent ainsi marqués : ils étaient cent quarante-quatre mille de toutes les tribus du peuple d’Israël à porter cette marque : douze mille de la tribu de Juda marqués du sceau, douze mille de la tribu de Ruben, douze mille de la tribu de Gad, douze mille de la tribu d’Aser, douze mille de la tribu de Nephtali, douze mille de la tribu de Manassé, douze mille de la tribu de Siméon, douze mille de la tribu de Lévi, douze mille de la tribu d’Issacar, douze mille de la tribu de Zabulon, douze mille de la tribu de Joseph, douze mille de la tribu de Benjamin, marqués du sceau.

L’Eglise triomphante

Après cela, je vis une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer. C’étaient des gens de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, de toute langue. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de tuniques blanches et ils avaient à la main des branches de palmiers[f]. 10 Ils proclamaient d’une voix forte : Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le trône, et à l’Agneau.

11 Et tous les anges se tenaient debout tout autour du trône, des représentants du peuple de Dieu et des quatre êtres vivants. Ils se prosternèrent face contre terre devant le trône et ils adorèrent Dieu en disant :

12 Amen !
A notre Dieu soient la louange,
la gloire et la sagesse,
la reconnaissance et l’honneur,
la puissance et la force
pour toute éternité !
Amen !

13 Alors l’un des représentants du peuple de Dieu prit la parole et me demanda : Ces gens vêtus d’une tunique blanche, qui sont-ils et d’où sont-ils venus ?

14 Je lui répondis : Mon seigneur, c’est toi qui le sais.

Il reprit : Ce sont ceux qui viennent de la grande détresse. Ils ont lavé et blanchi leurs tuniques dans le sang de l’Agneau. 15 C’est pourquoi ils se tiennent devant le trône de Dieu et lui rendent un culte nuit et jour dans son temple. Et celui qui siège sur le trône les abritera sous sa tente[g].

16 Ils ne connaîtront plus ni la faim, ni la soif ; ils ne souffriront plus des ardeurs du soleil, ni d’aucune chaleur brûlante[h]. 17 Car l’Agneau qui est au milieu du trône prendra soin d’eux comme un berger, il les conduira vers les sources d’eaux vives, et Dieu lui-même essuiera toute larme de leurs yeux[i].

Ouverture du septième sceau : un grand silence

Quand l’Agneau ouvrit le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d’environ une demi-heure.

Les sept trompettes

Alors je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu. Sept trompettes leur furent données.

Un autre ange vint et se plaça sur l’autel. Il portait un encensoir d’or. On lui remit de nombreux parfums pour les offrir sur l’autel d’or devant le trône avec les prières des membres du peuple saint. Et, de la main de l’ange, la fumée des parfums s’éleva devant Dieu, avec les prières des membres du peuple saint.

L’ange prit l’encensoir, le remplit de braises ardentes prises sur l’autel et le lança sur la terre. Il y eut alors des coups de tonnerre, des voix, des éclairs et un tremblement de terre.

Alors les sept anges qui tenaient les sept trompettes s’apprêtèrent à en sonner.

Les quatre premières trompettes

Le premier ange sonna de la trompette : aussitôt de la grêle[j] mêlée de feu et de sang s’abattit sur la terre. Le tiers de la terre fut brûlé, le tiers des arbres fut brûlé et toute plante verte fut brûlée.

Le deuxième ange sonna de la trompette : une énorme masse incandescente ressemblant à une montagne embrasée fut précipitée dans la mer. Le tiers de la mer devint comme du sang. Le tiers des créatures vivantes dans la mer périrent et le tiers des bateaux furent détruits.

10 Le troisième ange sonna de la trompette : un grand astre enflammé, une sorte de globe de feu, tomba du ciel sur le tiers des fleuves et sur les sources d’eau. 11 Cet astre se nomme « Absinthe ». Le tiers des eaux se transforma en un liquide amer comme l’absinthe et beaucoup d’hommes moururent pour avoir bu ces eaux parce qu’elles étaient devenues amères.

12 Le quatrième ange sonna de la trompette : le tiers du soleil, le tiers de la lune et le tiers des étoiles furent frappés, de sorte que le tiers de leur lumière s’éteignit, et la clarté du jour, comme celle de la nuit, diminua d’un tiers.

L’annonce de trois malheurs

13 Alors je vis un aigle qui planait au zénith et je l’entendis crier d’une voix forte : Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, quand retentiront les trois trompettes que les trois derniers anges vont faire sonner !

La cinquième trompette – le premier malheur : déchaînement des forces de l’abîme

Puis le cinquième ange sonna de la trompette ; et je vis un astre qui était tombé du ciel sur la terre. La clé du puits de l’abîme lui fut donnée. Il ouvrit le puits de l’abîme, et une fumée épaisse s’en éleva, comme celle d’une grande fournaise. Le soleil et l’air furent obscurcis par la fumée qui s’échappait du puits. De cette fumée sortirent des sauterelles qui se répandirent sur la terre. Il leur fut donné un pouvoir semblable à celui des scorpions. Elles reçurent l’ordre de ne pas faire de mal à l’herbe de la terre, ni à aucune plante verte, ni à aucun arbre, mais de s’attaquer seulement aux hommes qui ne portent pas le sceau de Dieu sur le front. Il leur fut donné, non pas de les tuer, mais de les torturer pendant cinq mois. La douleur qu’elles causaient ressemblait à celle qu’une piqûre de scorpion inflige à un homme. En ces jours-là, les hommes chercheront la mort mais ils ne la trouveront pas. Ils l’appelleront de leurs vœux, mais la mort les fuira.

Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux harnachés pour la bataille. Elles avaient sur la tête comme des couronnes d’or, et leur face ressemblait à un visage humain. Leur chevelure était pareille à celle des femmes, et leurs dents à celles des lions. Leur thorax paraissait cuirassé de fer, et le bruit de leurs ailes évoquait le fracas d’une charge de chars tirés pour le combat par de nombreux chevaux. 10 Elles avaient des queues armées de dards comme celles des scorpions. C’est avec leur queue qu’elles pouvaient torturer les hommes pendant cinq mois.

11 Elles avaient pour roi l’ange de l’abîme qui s’appelle en hébreu Abaddon et en grec Apollyon.

12 Le premier malheur est passé. Voici : deux malheurs encore viennent après lui.

La sixième trompette – le deuxième malheur : invasion d’une formidable armée

13 Le sixième ange sonna de la trompette. J’entendis alors une voix sortant des quatre cornes de l’autel d’or qui se trouve devant Dieu. 14 Elle disait au sixième ange qui tenait la trompette : Libère les quatre anges qui sont enchaînés au bord du grand fleuve, l’Euphrate[k].

15 On délia donc les quatre anges tenus prêts pour cette heure, ce jour, ce mois et cette année, afin qu’ils exterminent le tiers de l’humanité. 16 Ils étaient deux cents millions de cavaliers combattants. C’était leur nombre, tel que je l’entendis.

17 Voici comment, dans ma vision, je vis les chevaux et leurs cavaliers : ils portaient des cuirasses rouge feu, bleu turquoise et jaune soufre ; les têtes des chevaux rappelaient celles des lions et leur gueule crachait du feu, de la fumée et du soufre. 18 Par ces trois fléaux qui sortaient de leur gueule : le feu, la fumée et le soufre, le tiers de l’humanité fut exterminé. 19 Car le pouvoir des chevaux se trouvait dans leur gueule et dans leur queue. En effet, leurs queues ressemblaient à des serpents, elles étaient pourvues de têtes qui leur servaient à nuire.

20 Mais le reste des hommes qui avaient survécu à ces fléaux, ne renoncèrent pas aux œuvres de leurs mains ; ils ne cessèrent pas d’adorer les démons ainsi que les idoles d’or, d’argent, de bronze, de pierre et de bois, bien qu’elles soient incapables de voir, d’entendre et de bouger. 21 Ils ne renoncèrent pas à leurs meurtres, à leurs pratiques magiques, à leur immoralité et à leur malhonnêteté.

Le petit livre

10 Ensuite je vis un autre ange puissant descendre du ciel, enveloppé d’une nuée. Un arc-en-ciel auréolait sa tête. Son visage rayonnait comme le soleil, et ses jambes ressemblaient à des colonnes de feu. Dans sa main, il tenait un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer et le gauche sur la terre. Il se mit à crier d’une voix forte comme rugit un lion. Quand il eut crié, les sept tonnerres firent retentir leur voix.

Quand ils eurent fini de parler, je me disposais à transcrire leur message, lorsqu’une voix venant du ciel me dit : Garde sous le sceau du secret les déclarations des sept tonnerres, ne les note pas.

Alors, l’ange que j’avais vu debout sur la mer et sur la terre leva la main droite vers le ciel et jura solennellement[l] par celui qui vit éternellement, qui a créé le ciel et tout ce qui s’y trouve, la terre et tout ce qui s’y trouve, la mer et tout ce qui s’y trouve : Désormais, il n’y aura plus de délai ! Au jour où retentira la trompette du septième ange, tout le plan secret de Dieu s’accomplira, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, ses prophètes.

De nouveau, la voix que j’avais entendue venant du ciel m’adressa la parole : Va, me dit-elle, prends le livre ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre.

Je m’approchai donc de l’ange, en le priant de me remettre le petit livre.

– Tiens, me dit-il, mange-le. Il te remplira l’estomac d’amertume, mais dans ta bouche, il sera doux comme du miel[m] ! 10 Je pris donc le petit livre de la main de l’ange et je le mangeai. Dans ma bouche, il fut doux comme du miel, mais, après l’avoir mangé, mon estomac fut rempli d’amertume. 11 Alors on me dit : Tu dois encore prophétiser concernant beaucoup de peuples, de nations, de langues et de rois.

Les deux témoins[n]

11 Je reçus un roseau, une sorte de baguette d’arpenteur, avec cet ordre :

Debout, prends les mesures du temple de Dieu, de l’autel et de ceux qui se prosternent là dans l’adoration[o]. Mais laisse de côté le parvis extérieur du Temple, ne le mesure donc pas, car il a été abandonné aux peuples étrangers. Ils fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. Je confierai à mes deux témoins la mission de prophétiser, habillés de vêtements de deuil, pendant mille deux cent soixante jours. Ces deux témoins sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la Terre. Si quelqu’un veut leur faire du mal, un feu jaillit de leur bouche et consume leurs ennemis. Oui, si quelqu’un veut leur faire du mal, c’est ainsi qu’il lui faudra mourir[p].

Ces deux témoins ont le pouvoir de fermer le ciel pour empêcher la pluie de tomber durant tout le temps où ils prophétiseront. Ils ont aussi le pouvoir de changer les eaux en sang et de frapper la terre de toutes sortes de plaies, aussi souvent qu’ils le voudront[q].

Mais lorsqu’ils auront achevé de rendre leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme combattra contre eux, elle les vaincra et les tuera. Leurs cadavres resteront exposés sur la place de la grande ville qui s’appelle symboliquement Sodome et Egypte[r], c’est la ville où leur Seigneur a été crucifié. Des gens de tout peuple, de toute tribu, de toute langue et de toute nation regarderont leurs cadavres pendant trois jours et demi et s’opposeront à leur ensevelissement. 10 Tous les habitants de la terre seront dans la joie à cause de leur mort, ils s’en réjouiront et échangeront des cadeaux, car ces deux prophètes leur auront causé bien des tourments.

11 Mais au bout de ces trois jours et demi, un esprit de vie venu de Dieu entra en eux, et ils se dressèrent sur leurs pieds. La terreur s’empara de tous les assistants. 12 Une voix puissante venant du ciel cria aux deux témoins : « Montez ici ! » ; ils montèrent au ciel dans la nuée sous les regards de leurs ennemis. 13 Au même instant se produisit un grand tremblement de terre qui fit s’effondrer la dixième partie de la ville et, dans ce tremblement de terre, sept mille personnes périrent. Les survivants furent saisis d’effroi, et rendirent hommage au Dieu du ciel.

14 Le deuxième malheur est passé ; voici, le troisième malheur vient rapidement.

La septième trompette : la venue du royaume de Christ

15 Le septième ange sonna de la trompette, et des voix retentirent dans le ciel : Le royaume du monde a passé maintenant aux mains de notre Seigneur et de son Messie. Il régnera éternellement.

16 Et les vingt-quatre représentants du peuple de Dieu qui siègent devant Dieu sur leurs trônes se prosternèrent la face contre terre, et adorèrent Dieu 17 en disant :

Seigneur Dieu tout-puissant
qui es et qui étais,
nous te disons
notre reconnaissance
car tu as mis en œuvre
ton immense puissance
pour établir ton règne.
18 Les autres peuples s’étaient soulevés
dans leur fureur,
mais ta colère est arrivée.
L’heure est venue
où tous les morts seront jugés,
et où tes serviteurs les prophètes,
et les membres du peuple saint,
eux qui te craignent,
petits et grands,
seront récompensés.
C’est aussi le moment
où ceux qui détruisent la terre
seront détruits.

Les sept signes ou visions

19 Alors s’ouvrit le temple de Dieu qui est dans le ciel, et le coffre de son alliance y apparut. Il y eut des éclairs, des voix, des coups de tonnerre, un tremblement de terre et une forte grêle.

Le signe de la femme enceinte

12 Alors un signe grandiose apparut dans le ciel : c’était une femme. Elle avait pour vêtement le soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, sur le point d’accoucher, et ses douleurs lui arrachaient des cris.

Là-dessus, un autre signe parut dans le ciel, et voici : c’était un grand dragon[s], couleur de feu. Il avait sept têtes et dix cornes. Chacune de ses sept têtes portait un diadème. Sa queue balaya le tiers des étoiles du ciel et les jeta sur la terre. Le dragon se posta devant la femme qui allait accoucher, pour dévorer son enfant dès qu’elle l’aurait mis au monde. Or, elle enfanta un fils, un garçon qui est destiné à diriger tous les peuples avec un sceptre de fer[t]. Et son enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son trône. La femme s’enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé un refuge pour qu’elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours.

Alors une bataille s’engagea dans le ciel : Michel[u] et ses anges combattirent contre le dragon, et celui-ci les combattit avec ses anges ; mais le dragon ne remporta pas la victoire et lui et ses anges ne purent maintenir leur position au ciel. Il fut précipité, le grand dragon, le Serpent ancien[v], qu’on appelle le diable et Satan, celui qui égare le monde entier. Il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

10 Puis j’entendis dans le ciel une voix puissante qui disait :

Maintenant, le temps du salut
est arrivé.
Maintenant, notre Dieu
a manifesté sa puissance,
il a instauré son royaume.
Maintenant, son Messie
a pris l’autorité en main.
Car l’Accusateur[w] de nos frères,
celui qui, jour et nuit,
les a accusés devant Dieu,
a été jeté hors du ciel.
11 Mais eux, ils l’ont vaincu
grâce au sacrifice de l’Agneau
et grâce au témoignage
qu’ils ont rendu pour lui,
car ils n’ont pas aimé leur vie
jusqu’à redouter de mourir.
12 Réjouis-toi donc, ô ciel,
et vous qui habitez au ciel,
réjouissez-vous !
Mais malheur à la terre
et à la mer :
le diable est descendu vers vous
rempli de rage
car il sait qu’il lui reste
très peu de temps.

13 Quand le dragon se vit précipité sur la terre, il se lança à la poursuite de la femme qui avait mis au monde le garçon. 14 Mais les deux ailes d’un grand aigle furent données à la femme pour qu’elle s’envole vers le désert jusqu’au lieu qui lui est réservé. Là elle doit être nourrie pendant un temps, deux temps, et la moitié d’un temps, loin du Serpent. 15 Le Serpent vomit de sa gueule, derrière la femme, de l’eau abondante comme un fleuve, pour qu’elle soit emportée dans ses flots. 16 Mais la terre vint au secours de la femme : elle ouvrit sa bouche et absorba le fleuve que le dragon avait vomi de sa gueule. 17 Alors, furieux contre la femme, le dragon s’en alla faire la guerre au reste de ses enfants, c’est-à-dire à ceux qui obéissent aux commandements de Dieu et qui s’attachent au témoignage rendu par Jésus. 18 Il se posta[x] sur le rivage sablonneux de la mer.

La bête qui monte de la mer[y]

13 Alors je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes. Elle portait sur ses cornes dix diadèmes et sur ses têtes étaient inscrits des titres insultants pour Dieu. La bête que je vis avait l’allure d’un léopard, ses pattes ressemblaient à celles d’un ours et sa gueule à celle d’un lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et une grande autorité. L’une de ses têtes semblait avoir reçu un coup mortel, comme si elle avait été égorgée. Mais la blessure dont elle aurait dû mourir fut guérie. Là-dessus, le monde entier, rempli d’admiration, se rangea derrière la bête.

Les peuples adorèrent le dragon, parce qu’il avait donné son pouvoir à la bête. Ils adorèrent aussi la bête, en disant : « Qui est semblable à la bête ? Qui peut combattre contre elle ? » Il lui fut donné une gueule pour proférer des discours arrogants et insultants contre Dieu. Elle reçut le droit d’exercer son autorité pendant quarante-deux mois.

Elle ouvrit sa gueule pour proférer des blasphèmes et insulter Dieu, la Tente où il demeure et ceux dont la demeure est au ciel. Il lui fut même permis de faire la guerre aux membres du peuple saint et de les vaincre[z]. Elle reçut autorité sur tout peuple, toute tribu, toute langue et toute nation. Tous les habitants de la terre l’adoreront, tous ceux dont le nom n’est pas inscrit, depuis l’origine du monde, dans le livre de vie de l’Agneau égorgé.

Que celui qui a des oreilles écoute !

10 Si quelqu’un doit aller en captivité, il ira certainement en captivité. Si quelqu’un doit périr par l’épée, il périra certainement par l’épée[aa]. C’est là que les membres du peuple saint doivent faire preuve d’endurance et de foi.

La bête qui monte de la terre

11 Ensuite je vis une autre bête monter de la terre. Elle portait deux cornes semblables à celles d’un agneau, mais elle parlait comme un dragon. 12 Cette nouvelle bête exerçait tout le pouvoir de la première bête en sa présence. Elle amenait la terre et ses habitants à adorer la première bête, celle qui avait été guérie de sa blessure mortelle. 13 Elle accomplissait des signes impressionnants, faisant tomber le feu du ciel sur la terre à la vue de tout le monde. 14 Par ces signes qu’il lui fut donné d’accomplir au service de la première bête, elle égarait tous les habitants de la terre. Elle leur demandait de faire une image de la bête qui avait été frappée de l’épée et qui était de nouveau vivante. 15 Il lui fut même donné d’animer l’image de la bête, et l’image se mit à parler et elle faisait mourir ceux qui refusaient de l’adorer.

16 Elle amena tous les hommes, gens du peuple et grands personnages, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, à se faire marquer d’un signe sur la main droite ou sur le front. 17 Et personne ne pouvait acheter ou vendre sans porter ce signe : soit le nom de la bête, soit le nombre correspondant à son nom. 18 C’est ici qu’il faut de la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence attribue un nombre à la bête, car c’est un nombre d’homme[ab]. Et son nombre est : six cent soixante-six[ac].

L’Agneau et les cent quarante-quatre mille rachetés

14 Alors je vis l’Agneau qui se tenait debout sur le mont Sion, et avec lui, les cent quarante-quatre mille qui portent son nom et le nom de son Père inscrits sur leur front. J’entendis une voix qui venait du ciel et qui résonnait comme de grandes eaux, comme le grondement d’un coup de tonnerre violent. C’était comme le son d’un orchestre de harpistes jouant de leurs instruments. Tous ces gens chantaient un cantique nouveau devant le trône, devant les quatre êtres vivants, et devant les représentants du peuple de Dieu. Et ce cantique, personne ne pouvait l’apprendre excepté les cent quarante-quatre mille, les rachetés de la terre.

Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, ils sont restés vierges. Ils suivent l’Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes pour être offerts comme des premiers fruits à Dieu et à l’Agneau. Il ne s’est pas trouvé de mensonge dans leur bouche. Ils sont irréprochables.

L’annonce du jugement et de la chute de Babylone

Ensuite je vis un autre ange volant au zénith. Il avait un Evangile éternel à annoncer à tous les habitants de la terre, à toute nation, toute tribu, toute langue et tout peuple. Il criait d’une voix forte :

Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure a sonné où il va rendre son jugement. Adorez donc celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources.

Un second ange le suivit, disant :

Elle est tombée, la grande Babylone[ad] est tombée, celle qui a fait boire à tous les peuples le vin de sa furieuse prostitution.

Un troisième ange les suivit, proclamant d’une voix forte :

Celui qui adore la bête et son image et qui accepte de recevoir sa marque sur le front et sur la main, 10 devra aussi boire du vin de la fureur de Dieu. Ce vin lui sera versé pur dans la coupe[ae] de la colère divine, et il souffrira des tourments dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l’Agneau. 11 La fumée de leur tourment s’élèvera à perpétuité. Quiconque adore la bête et son image, quiconque accepte la marque de son nom ne connaîtra aucun repos, ni de jour, ni de nuit.

12 C’est là que les membres du peuple saint, ceux qui obéissent aux commandements de Dieu et vivent selon la foi[af] en Jésus, doivent faire preuve d’endurance.

13 Puis j’entendis une voix venant du ciel me dire :

Ecris : Heureux, dès à présent, ceux qui meurent unis au Seigneur. Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de toute la peine qu’ils ont prise, et ils seront récompensés pour leurs œuvres.

La moisson et la vendange

14 Alors je vis une nuée blanche sur laquelle siégeait quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme. Il avait sur la tête une couronne d’or et tenait à la main une faucille bien tranchante.

15 Puis un autre ange sortit du Temple, criant d’une voix forte à celui qui siégeait sur la nuée :

Lance ta faucille et moissonne ! Car l’heure est venue de moissonner et la moisson de la terre est mûre.

16 Celui qui siégeait sur la nuée lança sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée.

17 Un autre ange sortit du sanctuaire céleste, tenant lui aussi une faucille bien tranchante. 18 Puis un autre ange encore, l’ange préposé au feu, quitta l’autel et cria d’une voix forte à celui qui tenait la faucille tranchante : Lance ta faucille tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins sont mûrs.

19 L’ange lança sa faucille sur la terre et vendangea la vigne de la terre. Il versa sa récolte dans le grand pressoir de la colère de Dieu. 20 On écrasa les raisins dans le pressoir, hors de la ville. Le sang en sortit si abondamment qu’il atteignit la hauteur du mors des chevaux sur une étendue de mille six cents stades[ag].

Le signe des sept derniers fléaux

15 Puis je vis dans le ciel un autre signe grandiose qui me remplit d’étonnement : sept anges portant sept fléaux, les sept derniers par lesquels se manifeste la colère de Dieu. Je vis aussi comme une mer cristalline mêlée de feu. Ceux qui avaient vaincu la bête, son image et le nombre de son nom se tenaient sur la mer de cristal. S’accompagnant de harpes divines, ils chantaient le cantique de Moïse[ah], le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau. Ils chantaient :

Seigneur, Dieu, Tout-Puissant,
tes œuvres sont grandes et admirables.
Roi de tous les peuples,
ce que tu fais est juste
et conforme à la vérité !
Qui oserait, Seigneur,
refuser de te craindre
et de te rendre gloire ?
Car toi seul tu es saint ;
tous les peuples viendront
pour se prosterner devant toi,
car il deviendra manifeste
que tes actions sont justes.

Les sept coupes de la colère de Dieu[ai]

Après cela je vis s’ouvrir dans le ciel le Temple qui abritait le tabernacle du témoignage.

Les sept anges porteurs des sept fléaux sortirent du Temple. Ils étaient vêtus de tuniques d’un lin pur, éclatant, et leur taille était serrée par une ceinture d’or.

L’un des quatre êtres vivants remit aux sept anges sept coupes d’or remplies de la colère du Dieu qui vit éternellement. Alors la gloire et la puissance de Dieu remplirent le Temple de fumée[aj], en sorte que personne ne put y pénétrer tant que les sept fléaux, déclenchés par les sept anges, ne s’étaient pas accomplis.

16 J’entendis une voix forte venant du Temple dire aux sept anges : Allez et versez sur la terre les sept coupes de la colère divine !

Le premier s’en alla et versa sa coupe sur la terre. Un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui portaient la marque de la bête et qui adoraient son image.

Le deuxième ange versa sa coupe dans la mer ; celle-ci devint comme le sang d’un mort, et tous les êtres vivants de la mer périrent !

Le troisième ange versa sa coupe sur les fleuves et les sources : les eaux se changèrent en sang. Alors j’entendis l’ange qui a autorité sur les eaux dire :

Tu es juste, toi qui es et qui étais, toi le Saint, d’avoir ainsi fait justice. Parce qu’ils ont versé le sang des membres du peuple saint et des prophètes, tu leur as aussi donné à boire du sang. Ils reçoivent ce qu’ils méritent.

Et j’entendis l’autel qui disait :

Oui, Seigneur, Dieu tout-puissant, tes arrêts sont conformes à la vérité et à la justice !

Le quatrième ange versa sa coupe sur le soleil. Il lui fut donné de brûler les hommes par son feu. Les hommes furent atteints de terribles brûlures, et ils insultèrent Dieu qui a autorité sur ces fléaux, mais ils refusèrent de changer et de lui rendre hommage.

10 Le cinquième ange versa sa coupe sur le trône de la bête. Alors de profondes ténèbres couvrirent tout son royaume, et les hommes se mordaient la langue de douleur. 11 Sous le coup de leurs souffrances et de leurs ulcères, ils insultèrent le Dieu du ciel, et ils ne renoncèrent pas à leurs mauvaises actions.

12 Alors le sixième ange versa sa coupe dans le grand fleuve, l’Euphrate. Ses eaux tarirent, pour que soit préparée la voie aux rois venant de l’orient.

13 Je vis alors sortir de la gueule du dragon, de celle de la bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs ressemblant à des grenouilles.

14 Ce sont des esprits démoniaques qui accomplissent des signes prodigieux ; ils s’en vont trouver les rois du monde entier pour les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant.

15 Voici : je viens comme un voleur ! Heureux celui qui se tient éveillé et qui garde ses vêtements, afin de ne pas aller nu, en laissant apparaître sa honte aux yeux de tous !

16 Les esprits démoniaques rassemblèrent les rois dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon[ak].

17 Le septième ange enfin versa sa coupe dans les airs. Une voix forte, venant du trône, sortit du Temple.

– C’en est fait, dit-elle.

18 Alors, il y eut des éclairs, des voix et des coups de tonnerre, et un violent tremblement de terre ; on n’en avait jamais vu d’aussi terrible depuis que l’homme est sur la terre. 19 La grande ville se disloqua en trois parties et les villes de tous les pays s’écroulèrent. Alors Dieu se souvint de la grande Babylone pour lui donner à boire la coupe pleine du vin de son ardente colère. 20 Toutes les îles s’enfuirent et les montagnes disparurent. 21 Des grêlons énormes, pesant près d’un demi-quintal, s’abattirent du ciel sur les hommes ; et ceux-ci insultèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, car il était absolument terrible.

Les sept paroles sur Babylone

Introduction : présentation de la prostituée

17 L’un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint me parler : Viens ici, me dit-il, je te montrerai le jugement de la grande prostituée[al] qui est assise sur les grandes eaux. Les rois de la terre se sont livrés à la débauche avec elle, et les habitants de la terre se sont enivrés du vin de sa prostitution.

Il me transporta alors en esprit dans un désert. Je vis une femme assise sur une bête au pelage écarlate. Cette bête était couverte de titres insultants pour Dieu, elle avait sept têtes et dix cornes. La femme était vêtue d’habits de pourpre et d’écarlate, et parée de bijoux d’or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait à la main une coupe d’or pleine de choses abominables et d’obscénités dues à sa prostitution. Sur son front, elle portait gravé un nom mystérieux signifiant : « La grande Babylone, la mère des prostituées et des abominations de la terre. » Je vis qu’elle était ivre du sang des membres du peuple saint et des témoins de Jésus. A sa vue, je fus profondément bouleversé.

Première parole : le mystère de la prostituée

L’ange me demanda : Pourquoi t’étonnes-tu ainsi ? Je vais te dévoiler le mystère de la femme et de la bête qui la porte, cette bête aux sept têtes et aux dix cornes. La bête que tu as vue était. Elle n’est plus, elle va monter de l’abîme pour aller à la perdition. Les habitants de la terre dont le nom n’est pas écrit dans le livre de vie depuis la fondation du monde, s’émerveilleront en voyant la bête, car elle était, elle n’est plus et elle viendra.

C’est ici qu’il faut une intelligence éclairée par la sagesse.

Les sept têtes sont sept montagnes[am], sur lesquelles siège la femme. 10 Mais elles représentent aussi sept rois : cinq d’entre eux ont été renversés, un autre règne en ce moment, et un autre n’est pas encore venu. Une fois qu’il sera là, il ne doit rester que peu de temps. 11 Quant à la bête qui était et qui n’est plus, elle est elle-même un huitième roi. Elle est aussi l’un des sept[an] et elle va à la perdition.

12 Les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui ne sont pas encore parvenus au pouvoir. Mais ils recevront pendant une heure l’autorité royale et ils l’exerceront en commun avec la bête. 13 Ils poursuivent un même but et mettent leur puissance et leur autorité au service de la bête. 14 Ils feront la guerre à l’Agneau, mais celui-ci les vaincra, car il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois. Les siens, ceux qu’il a appelés et élus, ceux qui lui sont fidèles, vaincront avec lui.

15 L’ange me dit ensuite : Les eaux que tu as vues, là où est assise la prostituée, représentent des peuples, des foules, des nations et des langues. 16 Mais les dix cornes que tu as vues, ainsi que la bête, prendront la prostituée en haine, elles la dépouilleront de tout ce qu’elle a et la laisseront nue ; elles dévoreront ses chairs et la consumeront par le feu. 17 Car Dieu leur a inspiré la résolution d’exécuter son propre plan, en faisant cause commune et en mettant leur pouvoir royal au service de la bête jusqu’à ce que toutes les décisions de Dieu soient accomplies.

18 Cette femme que tu as vue représente la grande ville qui exerce son pouvoir sur tous les souverains du monde.

Deuxième parole : la chute de Babylone[ao]

18 Après cela, je vis un autre ange descendre du ciel. Il détenait un grand pouvoir, et toute la terre fut illuminée du rayonnement de sa gloire. Il cria d’une voix forte :

Elle est tombée, elle est tombée,
la grande Babylone[ap] .
Et elle est devenue
un antre de démons,
repaire de tous les esprits impurs,
repaire de tous les oiseaux impurs[aq],
et détestables.
Car tous les peuples
ont bu le vin
de sa prostitution furieuse.
Les rois de la terre, avec elle,
se sont livrés à la débauche,
et les commerçants de la terre
ont fait fortune
grâce à son luxe
démesuré.

Troisième parole : le châtiment de Babylone

Puis j’entendis encore une autre voix venant du ciel qui disait :

Sortez du milieu d’elle, membres de mon peuple[ar], afin de ne pas participer à ses péchés et de ne pas être frappés avec elle des fléaux qui vont l’atteindre. Car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de toutes ses actions injustes. Traitez-la comme elle a traité les autres, payez-la au double de ses méfaits. Et, dans la coupe où elle donnait à boire aux autres, versez-lui une mixture deux fois plus forte. Autant elle a vécu dans la splendeur et le luxe, autant donnez-lui de tourments et de malheurs. « Je trône ici en reine, se disait-elle, je ne suis pas veuve, non jamais je ne connaîtrai le deuil ! »

Voilà pourquoi, en un seul jour, elle verra tous les fléaux fondre sur elle : épidémie, deuil et famine. Elle-même sera consumée par le feu, car le Dieu qui a prononcé la sentence sur elle est un puissant Seigneur.

Quatrième, cinquième et sixième paroles : lamentations sur la ruine de Babylone

Alors les rois de la terre qui ont partagé sa vie de débauche et de luxe pleureront et se lamenteront sur elle, en voyant monter la fumée de la ville embrasée. 10 Ils se tiendront à bonne distance, de peur d’être atteints par ses tourments : « Malheur ! Malheur ! gémiront-ils, la grande ville, ô Babylone, ville puissante ! Une heure a suffi pour l’exécution de ton jugement ! »

11 Les marchands de la terre, eux aussi, pleurent et mènent deuil sur elle, car il n’y a plus personne pour acheter leurs marchandises : 12 leurs cargaisons d’or, d’argent, de pierres précieuses et de perles, leurs étoffes de fin lin, de pourpre, de soie et d’écarlate, leurs bois aromatiques et leurs bibelots d’ivoire, tous les objets en bois précieux, en bronze, en fer et en marbre, 13 la cannelle et autres épices, les parfums, la myrrhe et l’encens, le vin et l’huile, la farine et le froment, les ovins et bovins, les chevaux et les chariots, les corps et les âmes d’hommes.

14 – Les objets de tes passions ont fui bien loin de toi. Raffinements et splendeurs sont perdus pour toi ! Plus jamais on ne les retrouvera !

15 Les marchands qui s’étaient enrichis par leur commerce avec elle se tiendront à bonne distance, de peur d’être atteints par ses tourments. Ils pleureront et mèneront deuil. 16 Ils diront :

Quel malheur ! Quel malheur ! La grande ville qui se drapait de fin lin, de pourpre et d’écarlate, parée de bijoux d’or, de pierres précieuses et de perles ! 17 En une heure, tant de richesses ont été réduites à néant !

Tous les capitaines des bateaux et leur personnel, les marins et tous ceux qui vivent du trafic sur mer, se tenaient aussi à bonne distance 18 et se répandaient en cris à la vue de la fumée qui montait de la ville embrasée, disant : Quelle ville pouvait rivaliser avec la grande cité ?

19 Ils se jetaient de la poussière sur la tête[as], ils criaient, pleuraient et se lamentaient :

Malheur ! Malheur ! La grande ville, dont la prospérité avait enrichi tous les armateurs des mers ! En une heure, elle a été réduite à néant !

20 Réjouis-toi de sa ruine, ciel ! Et vous, membres du peuple saint, apôtres et prophètes, réjouissez-vous ! Car en la jugeant, Dieu vous a fait justice.

Septième parole : plus de trace de la grande cité mondaine

21 Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grosse meule et la jeta dans la mer en disant :

Ainsi, avec la même violence, sera précipitée Babylone, la grande ville, et on ne la retrouvera plus[at] !

22 Ah ! Babylone ! On n’entendra plus chez toi la musique des harpistes et des chanteurs ! Ni flûte, ni trompette ne résonnera plus dans tes murs ! On n’y verra plus d’artisan d’aucun métier ! Le bruit de la meule s’y taira pour toujours. 23 La lumière de la lampe n’y brillera plus. Le jeune époux et sa femme ne s’y feront plus entendre. Tout cela arrivera parce que tes marchands étaient les puissants de la terre, parce qu’avec tes sortilèges, tu as trompé tous les peuples, 24 et que chez toi on a vu couler le sang des prophètes et des membres du peuple saint, ainsi que de tous ceux qu’on a égorgés sur la terre.

Footnotes

  1. 6.2 La vision des v. 2-9 est inspirée de Za 1.8 ; 6.1-8.
  2. 6.6 On a estimé que cela représentait environ dix fois le prix normal.
  3. 6.10 Réminiscence de Za 1.12.
  4. 7 titre Voir Ez 9.
  5. 7.3 Scène inspirée d’Ez 9.4.
  6. 7.9 Lors de la fête des Cabanes, les Israélites entraient en cortège dans le Temple en chantant le Ps 118 et en agitant des branches de palmiers en signe de joie et de victoire.
  7. 7.15 Es 4.6.
  8. 7.16 Es 49.10.
  9. 7.17 Es 25.8.
  10. 8.7 Ces fléaux rappellent les plaies d’Egypte (comparer Ex 9.13-25).
  11. 9.14 Fleuve de la Mésopotamie (dans l’Irak actuel) qui constituait la frontière orientale de l’Empire romain.
  12. 10.6 Voir Dn 12.7.
  13. 10.9 Voir Ez 3.3.
  14. 11 titre Scène inspirée d’Ez 40.1-5 et Za 2.5-7 ; 4.
  15. 11.1 Cette formule suggère que ce sont les adorateurs qui constituent le temple à mesurer.
  16. 11.5 Voir 2 R 1.
  17. 11.6 Allusion à Elie (1 R 17.1) et à Moïse (Ex 7.17-21).
  18. 11.8 Sodome, ville connue pour son immoralité ; Egypte, pays de l’esclavage dont Dieu a libéré son peuple sous la conduite de Moïse.
  19. 12.3 Animal légendaire symbolisant le diable. Voir Es 27.1 et note.
  20. 12.5 Ps 2.9.
  21. 12.7 Voir Dn 10.13, 21 ; 12.1.
  22. 12.9 Voir Gn 3.1ss
  23. 12.10 Sens du nom de Satan (voir Jb 1.7-12 ; 2.2-5 ; Za 3.1-5).
  24. 12.18 Certains manuscrits relient ce verset à celui qui suit et ont : et je me tins.
  25. 13 titre Les visions de ce chapitre rappellent celles de Dn 7.
  26. 13.7 Dn 7.21.
  27. 13.10 Les manuscrits contiennent plusieurs variantes pour ce verset.
  28. 13.18 Autres traductions : car c’est un chiffre humain ou un chiffre à votre portée.
  29. 13.18 Quelques manuscrits ont : six cent seize
  30. 14.8 L’ancienne Babylone en Mésopotamie avait été la capitale politique, économique et religieuse d’un empire mondial ; c’est à Babylone que le peuple de Dieu de l’ancienne alliance a été mené en exil.
  31. 14.10 L’Ancien Testament représente souvent le jugement sous l’image d’une coupe donnée à boire (Ps 75.9 ; Es 51.17 ; Jr 25.15).
  32. 14.12 Autre traduction : maintiennent leur foi.
  33. 14.20 Voir 21.16 et note.
  34. 15.3 Voir Ex 15.
  35. 15.5 Voir Es 6.4.
  36. 15.8 Comparer Ap 8 et 9. Les fléaux rappellent les plaies d’Egypte.
  37. 16.16 C’est-à-dire montagne de Meguiddo, ville située dans une plaine au pied du mont Carmel, où de sanglantes batailles eurent lieu autrefois (Jg 5.19 ; 2 R 23.29 ; et voir Za 12.11).
  38. 17.1 La prostitution, dans l’Ancien Testament, est souvent une image pour l’idolâtrie.
  39. 17.9 Beaucoup d’écrivains romains (Virgile, Martial, Cicéron … ) désignaient Rome comme la ville aux sept collines.
  40. 17.11 Autre traduction : Elle est aussi des sept.
  41. 18 titre Voir les prophéties de l’Ancien Testament sur la chute de Babylone (Es 3 ; 21 ; 47 ; Jr 50) et de Tyr (Ez 26 ; 27).
  42. 18.2 Es 21.9.
  43. 18.2 Voir Es 13.21. Certains manuscrits insèrent : repaire de toutes les bêtes impures.
  44. 18.4 Jr 51.45.
  45. 18.19 Geste symbolique du deuil et de la consternation dans l’Ancien Testament (voir Ez 27.30).
  46. 18.21 Voir Jr 51.64.