Salutation

Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, saluent l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe[a] ainsi que tous les membres du peuple saint dans l’ensemble de l’Achaïe[b].

Que la grâce et la paix vous soient accordées par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ.

Prière de reconnaissance

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui est plein de bonté, le Dieu qui réconforte dans toutes les situations. Il nous réconforte dans toutes nos détresses, afin qu’à notre tour nous soyons capables de réconforter ceux qui passent par toutes sortes de détresses, en leur apportant le réconfort que Dieu nous a apporté.

De même, en effet, que les souffrances de Christ surabondent dans notre vie, le réconfort qu’il nous donne surabonde. Si donc nous passons par la détresse, c’est pour votre réconfort et votre salut. Et si nous sommes réconfortés, c’est pour que vous receviez, vous aussi, du réconfort afin de pouvoir supporter les mêmes souffrances que celles que nous endurons.

Et nous possédons à votre sujet une ferme espérance. Car nous savons que si vous avez part aux souffrances, vous avez aussi part au réconfort. Il faut, en effet, que vous sachiez, frères et sœurs, quelle détresse nous avons connue dans la province d’Asie[c]. Nous étions écrasés, à bout de forces, au point même que nous désespérions de conserver la vie.

Nous avions accepté en nous-mêmes notre condamnation à mort. Cela nous a appris à ne pas mettre notre confiance en nous-mêmes, mais uniquement en Dieu qui ressuscite les morts. 10 C’est lui qui nous a délivrés d’une telle mort et qui nous en délivrera encore. Oui, nous avons cette espérance en lui qu’il nous délivrera encore, 11 et vous y contribuez en priant pour nous. Ainsi, le don de la grâce qu’il nous accorde en réponse aux prières de beaucoup, sera aussi pour beaucoup une occasion de remercier Dieu à notre sujet.

Les problèmes de relations entre Paul et les Corinthiens

L’ajournement de la visite de Paul

12 S’il est une chose dont nous pouvons être fiers, c’est le témoignage de notre conscience ; il nous atteste que nous nous sommes conduits dans le monde, et tout spécialement envers vous, avec la sincérité[d] et la pureté qui viennent de Dieu, en nous fondant, non sur une sagesse purement humaine, mais sur la grâce de Dieu. 13 Car ce que nous vous écrivons dans nos lettres ne veut pas dire autre chose que ce que vous pouvez y lire et y comprendre. Et j’espère que vous le comprendrez pleinement 14 – comme vous l’avez déjà compris en partie : vous pouvez être fiers de nous, comme nous le serons de vous au jour de notre Seigneur Jésus.

15 Persuadé que telle était votre pensée, je m’étais proposé de me rendre chez vous en premier lieu, afin de vous procurer une double joie[e] : 16 je comptais passer par chez vous en allant en Macédoine, puis revenir de Macédoine[f] chez vous. Vous auriez alors pu m’aider à poursuivre mon voyage vers la Judée[g].

17 En formant ce projet, ai-je fait preuve de légèreté ? Ou bien mes plans seraient-ils inspirés par des motifs purement humains, en sorte que lorsque je dis « oui », cela pourrait être « non »[h] ?

18 Aussi vrai que Dieu est digne de confiance, je vous le garantis : la parole que nous vous avons adressée n’est pas à la fois « oui » et « non ». 19 Car Jésus-Christ, le Fils de Dieu, que moi-même comme Silvain[i] et Timothée nous avons proclamé parmi vous, n’a pas été à la fois oui et non. En lui était le oui : 20 car c’est en lui que Dieu a dit « oui » à tout ce qu’il avait promis. Aussi est-ce par lui que nous disons « oui », « amen », pour que la gloire revienne à Dieu. 21 C’est Dieu, en effet, qui nous a fermement unis avec vous à Christ et qui nous a consacrés à lui par son onction. 22 Et c’est encore Dieu qui nous a marqués de son sceau, comme sa propriété, et qui a mis dans notre cœur son Esprit comme acompte des biens à venir.

23 Pourquoi donc ne suis-je pas encore revenu à Corinthe ? J’en prends Dieu à témoin sur ma vie : c’est parce que je voulais vous ménager ; 24 notre rôle n’est pas de dominer sur votre foi, mais de collaborer ensemble à votre joie, car vous tenez ferme dans la foi.

C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas retourner chez vous pour ne pas vous attrister[j]. Car si je vous plonge dans la tristesse, qui pourra encore réjouir mon cœur si ce n’est ceux que j’aurais moi-même attristés[k] ?

Si je vous ai écrit comme je l’ai fait dans ma précédente lettre[l], c’était précisément pour qu’en venant chez vous je ne sois pas attristé par ceux-là mêmes qui devaient faire ma joie. J’ai, en effet, la conviction en ce qui vous concerne que ce qui fait ma joie fait aussi la vôtre à vous tous.

Aussi est-ce dans une profonde détresse, le cœur serré et avec bien des larmes que je vous ai écrit cette lettre, non pour vous attrister, mais pour que vous sachiez combien je vous aime.

Le pardon du coupable

Si l’un de vous a été une cause de tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, mais vous tous, ou du moins une partie d’entre vous, pour ne rien exagérer. Le blâme que lui a infligé la majorité d’entre vous est suffisant pour cet homme. Aussi devriez-vous à présent lui accorder votre pardon et le réconforter, afin qu’il ne soit pas accablé par une tristesse excessive.

Je vous engage donc à lui témoigner de l’amour. Car je vous ai aussi écrit pour vous mettre à l’épreuve et voir si vous obéissez en toutes choses. 10 Celui à qui vous accordez le pardon, je lui pardonne moi aussi. Et si j’ai pardonné – pour autant que j’aie eu quelque chose à pardonner – je l’ai fait à cause de vous, devant Christ, 11 pour ne pas laisser Satan prendre l’avantage sur nous : nous ne connaissons en effet que trop bien ses intentions.

L’inquiétude de Paul

12 Je suis allé à Troas pour y annoncer l’Evangile de Christ. J’y ai trouvé, grâce au Seigneur, des portes largement ouvertes à mon activité. 13 Cependant, je n’ai pas eu l’esprit tranquille parce que je n’y avais pas retrouvé mon frère Tite. C’est pourquoi j’ai pris congé des croyants et je suis parti pour la Macédoine.

Défense du ministère apostolique

Le triomphe de Christ

14 Je ne puis que remercier Dieu : il nous traîne toujours dans son cortège triomphal, par notre union avec Christ[m], et il se sert de nous pour répandre en tout lieu, comme un parfum, la connaissance de Christ. 15 Oui, nous sommes, pour Dieu, comme le parfum de Christ parmi ceux qui sont sur la voie du salut et parmi ceux qui sont sur la voie de la perdition. 16 Pour les uns, c’est une odeur de mort qui les mène à la mort, pour les autres, c’est une odeur de vie qui les conduit à la vie.

Et qui donc est à la hauteur d’une telle tâche ? 17 En tout cas nous, nous ne sommes pas comme tant d’autres qui accommodent la Parole de Dieu pour en tirer profit. C’est avec des intentions pures, de la part de Dieu, dans l’union avec Christ que nous annonçons la Parole.

Les serviteurs de la nouvelle alliance

En parlant ainsi, commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes, ou avons-nous besoin, comme certains, de vous présenter des lettres de recommandation ou de vous en demander[n] ? Notre lettre c’est vous-mêmes, une lettre écrite dans notre cœur, que tout le monde peut connaître et lire. Il est évident que vous êtes une lettre que Christ a confiée à notre ministère et qu’il nous a fait écrire, non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tablettes de pierre[o], mais sur des tablettes de chair : sur votre cœur[p].

Telle est l’assurance que nous avons par Christ, devant Dieu. Cela ne veut pas dire que nous puissions nous considérer par nous-mêmes à la hauteur d’une telle tâche[q] ; au contraire, notre capacité vient de Dieu. C’est lui qui nous a rendus capables d’être les serviteurs d’une nouvelle alliance qui ne dépend pas de la Loi, avec ses commandements écrits, mais de l’Esprit. Car la Loi, avec ses commandements écrits, inflige la mort. L’Esprit, lui, communique la vie.

Le ministère de Moïse, au service de la Loi, dont les lettres ont été gravées sur des pierres, a conduit à la mort. Cependant, ce ministère a été glorieux, au point que les Israélites n’ont pas pu regarder Moïse en face, à cause de la gloire, pourtant passagère, dont rayonnait son visage. Mais alors, le ministère au service de l’Esprit ne sera-t-il pas bien plus glorieux encore ?

En effet, si le ministère qui a entraîné la condamnation des hommes a été glorieux, combien plus glorieux est celui qui conduit les hommes à être déclarés justes par Dieu ! 10 On peut même dire que cette gloire du passé perd tout son éclat quand on la compare à la gloire présente qui lui est bien supérieure. 11 Car si ce qui est passager a été touché par la gloire, combien plus grande sera la gloire de ce qui demeure éternellement !

12 Cette espérance nous remplit d’assurance. 13 Nous ne faisons pas comme Moïse qui « couvrait son visage d’un voile » pour empêcher les Israélites de voir la réalité vers laquelle tendait ce qui était passager[r].

14 Mais leur esprit est devenu incapable de comprendre : aujourd’hui encore, lorsqu’ils lisent le Livre de l’Ancienne Alliance[s], ce même voile demeure ; il ne leur est pas ôté, car c’est dans l’union avec Christ qu’il est levé.

15 Aussi, jusqu’à ce jour, toutes les fois que les Israélites lisent les écrits de Moïse, un voile leur couvre l’esprit. 16 Mais, comme le dit l’Ecriture : Lorsque Moïse se tournait vers le Seigneur, il ôtait le voile[t]. 17 Le Seigneur dont parle le texte, c’est l’Esprit[u], et là où est l’Esprit du Seigneur, là règne la liberté.

18 Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons[v], comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir. C’est là l’œuvre du Seigneur, c’est-à-dire de l’Esprit.

Un trésor dans des vases d’argile

Ainsi, puisque tel est le ministère que Dieu nous a confié dans sa bonté, nous ne perdons pas courage. Nous rejetons les intrigues et les procédés indignes. Nous ne recourons pas à la ruse et nous ne falsifions pas la Parole de Dieu. Au contraire, en faisant connaître la vérité, nous nous en remettons devant Dieu au jugement de tout homme.

Et si notre Evangile demeure « voilé », il ne l’est que pour ceux qui vont à la perdition, pour les incrédules. Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit et les empêche ainsi de voir briller la lumière de l’Evangile qui fait resplendir la gloire de Christ, lui qui est l’image de Dieu.

Ce n’est pas nous-mêmes que nous mettons en avant dans notre prédication, c’est le Seigneur Jésus-Christ. Nous-mêmes, nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus. En effet, le même Dieu qui, un jour, a dit : Que la lumière brille du sein des ténèbres[w], a lui-même brillé dans notre cœur pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ.

Mais ce trésor, nous le portons dans des vases faits d’argile, pour que ce soit la puissance extraordinaire de Dieu qui se manifeste, et non notre propre capacité.

Ainsi, nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés, persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis.

10 Oui, nous portons toujours et en tout lieu, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, rendue manifeste par notre corps. 11 Car sans cesse, nous qui vivons, nous sommes exposés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi rendue manifeste dans notre corps mortel.

12 Ainsi, la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. 13 Nous sommes animés de ce même esprit de foi dont il est question dans cette parole de l’Ecriture : J’ai cru, voilà pourquoi j’ai parlé[x]. Nous aussi nous croyons, et c’est pour cela que nous parlons. 14 Nous savons en effet que Dieu, qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître, avec vous, en sa présence.

15 Ainsi, tout ce que nous endurons, c’est à cause de vous, pour que la grâce abonde en atteignant des hommes toujours plus nombreux, et qu’ainsi augmente le nombre des prières de reconnaissance à la gloire de Dieu.

16 Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détériore peu à peu, intérieurement, nous sommes renouvelés de jour en jour.

17 En effet, nos détresses présentes sont passagères et légères par rapport au poids insurpassable de gloire éternelle qu’elles nous préparent. 18 Et nous ne portons pas notre attention sur les choses visibles, mais sur les réalités encore invisibles. Car les réalités visibles ne durent qu’un temps, mais les invisibles demeureront éternellement.

Nous le savons, en effet : si notre demeure, cette tente que nous habitons sur la terre, vient à être détruite, nous avons au ciel une maison que Dieu nous a préparée, une habitation éternelle qui n’est pas l’œuvre de l’homme. Car, dans cette tente, nous gémissons parce que nous attendons, avec un ardent désir, de revêtir, par-dessus l’autre[y], notre domicile qui est de nature céleste[z] – si, bien sûr, cela se produit tant que nous sommes encore vêtus de notre corps, et non quand la mort nous en aura dépouillés.

En effet, nous qui vivons dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dévêtir, mais revêtir un vêtement par-dessus l’autre. Ainsi ce qui est mortel sera absorbé par la vie.

C’est Dieu lui-même qui nous a destinés à un tel avenir, et qui nous a accordé son Esprit comme acompte des biens à venir. Nous sommes donc, en tout temps, pleins de courage, et nous savons que, tant que nous séjournons dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur – car nous vivons guidés par la foi, non par la vue. Nous sommes pleins de courage, mais nous préférerions quitter ce corps pour aller demeurer auprès du Seigneur.

Aussi, que nous restions dans ce corps ou que nous le quittions, notre ambition est de plaire au Seigneur. 10 Car nous aurons tous à comparaître devant le tribunal de Christ, et chacun recevra ce qui lui revient selon les actes, bons ou mauvais, qu’il aura accomplis par son corps.

Le service de la réconciliation

11 C’est pourquoi, sachant ce qu’est la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes, et Dieu sait parfaitement ce que nous sommes. J’espère d’ailleurs que, dans votre conscience, vous le savez, vous aussi.

12 Nous ne nous recommandons pas à nouveau auprès de vous. Nous voulons seulement vous donner de bonnes raisons d’être fiers de nous. Ainsi vous saurez répondre à ceux qui trouvent des raisons de se vanter dans les apparences et non dans leur cœur. 13 Quant à nous, s’il nous est arrivé de dépasser la mesure, c’est pour Dieu. Si nous montrons de la modération, c’est pour vous.

14 En effet, l’amour de Christ nous étreint, car nous avons acquis la certitude qu’un seul homme est mort pour tous : donc tous sont morts en lui. 15 Et il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort à leur place et ressuscité pour eux.

16 Ainsi, désormais, nous ne considérons plus personne d’une manière purement humaine. Certes, autrefois, nous avons considéré Christ de cette manière, mais ce n’est plus ainsi que nous le considérons maintenant.

17 Ainsi, si quelqu’un est uni à Christ, il appartient à une nouvelle création[aa] : les choses anciennes sont passées : voici, les choses nouvelles sont venues[ab]. 18 Tout cela est l’œuvre de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ et qui nous a confié le ministère de la réconciliation. 19 En effet, Dieu était en Christ, réconciliant les hommes avec lui-même, sans tenir compte de leurs fautes, et il a fait de nous les dépositaires du message de la réconciliation. 20 Nous faisons donc fonction d’ambassadeurs au nom de Christ, comme si Dieu adressait par nous cette invitation aux hommes : « Au nom de Christ, nous vous en supplions : soyez réconciliés avec Dieu. 21 Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l’a condamné comme un pécheur à notre place[ac] pour que, dans l’union avec Christ, nous recevions la justice que Dieu accorde[ad]. »

Aussi, nous qui travaillons ensemble à cette tâche, nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce que vous avez reçue de Dieu. En effet, Dieu déclare dans l’Ecriture :

Au moment favorable,
j’ai répondu à ton appel,
et au jour du salut,
je suis venu à ton secours[ae] .

Or, c’est maintenant, le moment tout à fait favorable ; c’est aujourd’hui, le jour du salut.

Pour que notre ministère soit sans reproche, nous évitons, en toute chose, de causer la chute de qui que ce soit. Et voici comment nous nous recommandons nous-mêmes en toutes choses comme serviteurs de Dieu : c’est en vivant avec une persévérance sans faille

dans les détresses, les privations, les angoisses,

dans les coups, les prisons, les émeutes,

dans les fatigues, les veilles, les jeûnes,

c’est par la pureté, par la connaissance,

par la patience, par la bonté,

par l’Esprit Saint, par l’amour sans feinte,

par la Parole de vérité, par la puissance de Dieu,

c’est par les armes de la justice, offensives ou défensives,

qu’on nous honore ou qu’on nous méprise,

que l’on dise de nous du mal ou du bien.

Et encore :

on nous prend pour des imposteurs, mais nous disons la vérité,

on nous prend pour des inconnus, et pourtant on nous connaît bien,

on nous prend pour des mourants, et voici nous sommes toujours en vie,

on nous prend pour des condamnés, mais nous ne sommes pas exécutés,

10 on nous croit affligés, et nous sommes toujours joyeux,

pauvres, et nous faisons beaucoup de riches,

dépourvus de tout, alors que tout nous appartient.

11 Chers Corinthiens, nous venons de vous parler en toute franchise, nous vous avons largement ouvert notre cœur : 12 vous n’y êtes pas à l’étroit, mais c’est vous qui faites preuve d’étroitesse dans vos sentiments. 13 Laissez-moi vous parler comme à mes enfants bien-aimés : rendez-nous la pareille ! Ouvrez-nous, vous aussi, votre cœur !

La séparation d’avec le mal

14 Ne vous mettez pas avec des incroyants sous un joug qui n’est pas celui du Seigneur. En effet, ce qui est juste peut-il s’unir à ce qui s’oppose à sa loi ? La lumière peut-elle être solidaire des ténèbres ? 15 Christ peut-il s’accorder avec le diable ? Que peut avoir en commun le croyant avec l’incroyant ? 16 Quel accord peut-il exister entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant. Dieu lui-même l’a dit :

J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux.
Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple[af] .
17 C’est pourquoi :Sortez du milieu d’eux,
Séparez-vous d’eux, dit le Seigneur.
N’ayez pas de contact avec ce qui est impur[ag] ,
alors je vous accueillerai[ah] .
18 Je serai pour vous un Père,
et vous serez pour moi des fils et des filles,
dit le Seigneur, le Tout-Puissant[ai] .

Mes amis, puisque nous possédons ce qui nous a été promis en ces termes, purifions-nous de tout ce qui corrompt le corps et l’esprit, pour mener ainsi une vie pleinement sainte, dans la crainte de Dieu.

Paul et les Corinthiens réconciliés

Faites-nous une place dans votre cœur ! Nous n’avons causé de tort à personne, nous n’avons ruiné personne, nous n’avons exploité personne. En parlant ainsi, je n’entends nullement vous condamner. Je vous l’ai déjà dit : nous vous portons dans notre cœur à la vie et à la mort. Grande est mon assurance quand je parle de vous, grande est ma fierté à votre sujet. J’ai été pleinement réconforté, je déborde de joie dans toutes nos détresses.

En effet, à notre arrivée en Macédoine, nous n’avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses : conflits au-dehors, craintes au-dedans. Mais Dieu, qui réconforte ceux qui sont abattus, nous a réconfortés par l’arrivée de Tite. Ce n’est pas seulement sa venue qui nous a réconfortés, mais aussi le réconfort qu’il avait reçu de vous. Il nous a fait part de votre ardent désir de me revoir, de votre profonde tristesse, de votre dévouement à mon égard. Et tout cela n’a fait qu’augmenter ma joie.

C’est pourquoi, si je vous ai causé de la peine par ma précédente lettre[aj], je ne le regrette pas. Certes, je l’ai d’abord regretté en voyant combien elle vous a attristés sur le moment. Mais maintenant je me réjouis, non pas de votre tristesse, mais de ce que cette tristesse vous ait amenés à changer d’attitude[ak]. Car la tristesse que vous avez éprouvée était bonne aux yeux de Dieu, si bien qu’en fait nous ne vous avons causé aucun tort.

10 En effet, la tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu produit un changement d’attitude qui conduit au salut et qu’on ne regrette pas. La tristesse du monde, elle, produit la mort.

11 Cette tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu, voyez quel empressement elle a produit en vous : quelles excuses vous avez présentées, quelle indignation vous avez manifestée, et quelle crainte, quel ardent désir de me revoir, quel zèle, quelle détermination à punir le mal ! Par toute votre attitude, vous avez prouvé que vous étiez innocents en cette affaire.

12 Bref, si je vous ai écrit, ce n’était pas à cause de celui qui a commis l’offense ni à cause de celui qui l’a subie, mais c’était pour que votre empressement pour nous soit manifesté devant Dieu parmi vous.

13 C’est pourquoi votre réaction nous a réconfortés. A ce réconfort s’est ajoutée une joie bien plus vive encore en voyant combien Tite était heureux à cause de la manière dont vous avez apaisé ses craintes. 14 Ainsi, si je lui ai parlé de vous avec quelque fierté, je n’ai pas eu à en rougir, car l’éloge que je lui ai fait de vous s’est révélé conforme à la vérité, exactement comme tout ce que nous avons pu vous dire. 15 Aussi redouble-t-il d’affection pour vous quand il se rappelle votre obéissance à vous tous, et avec quels égards et quel respect vous l’avez accueilli.

16 Je suis heureux de pouvoir compter sur vous en toutes choses.

Footnotes

  1. 1.1 Cette lettre a été envoyée de Macédoine (voir note 1.16) environ deux années après 1 Corinthiens.
  2. 1.1 Province romaine occupant la moitié sud de la Grèce.
  3. 1.8 Province romaine à l’ouest de l’Asie Mineure ; capitale : Ephèse. Nous ne savons pas à quelle épreuve l’apôtre fait allusion. C’était certainement un danger plus grave que l’épisode mentionné en Ac 19.23-40.
  4. 1.12 Certains manuscrits ont : sainteté.
  5. 1.15 Certains manuscrits ont : un bienfait.
  6. 1.16 Province romaine occupant la moitié nord de la Grèce ; capitale : Thessalonique où il y avait une Eglise ainsi qu’à Philippes et à Bérée.
  7. 1.16 Sur ce projet, voir 1 Co 16.5-9.
  8. 1.17 On avait reproché à Paul de modifier ses plans de voyage au gré de sa fantaisie.
  9. 1.19 Appelé aussi Silas. Un collaborateur de Paul ayant fait partie, comme Timothée, de l’équipe qui avait évangélisé Corinthe (voir Ac 15.22-40 ; 16.19-29 ; 18.1-5 ; 1 P 5.12).
  10. 2.1 Allusion à une visite rapide de l’apôtre après l’envoi de 1 Corinthiens et à l’échec de la mission de Timothée (voir note 13.1). Paul fut reçu froidement et humilié par un membre de l’Eglise sans que celle-ci intervienne (v. 5-11).
  11. 2.2 Autre traduction : si ce n’est celui que j’aurais moi-même attristé, c’est-à-dire celui qui a offensé Paul, selon les v. 5-11.
  12. 2.3 Allusion à une lettre qui ne nous est pas parvenue (sa troisième lettre aux Corinthiens, 2 Corinthiens étant la quatrième). Certains cependant pensent que la lettre à laquelle Paul fait ici allusion pourrait être 1 Corinthiens, auquel cas 2 Corinthiens serait la troisième qu’il a écrite à cette Eglise.
  13. 2.14 L’image est celle du cortège triomphal du général romain (Dieu) qui entrait à Rome, traînant avec lui ses prisonniers (les apôtres) (cf. 4.7-10 ; 6.3-10).
  14. 3.1 Les adversaires de Paul étaient venus à Corinthe munis de lettres de recommandation émanant probablement de Jérusalem. Avant de repartir, ils avaient demandé de telles lettres aux Corinthiens pour continuer leur mission dans d’autres Eglises.
  15. 3.3 Allusion aux tables de la Loi (Ex 24.12 ; 31.18 ; 34.28-29).
  16. 3.3 Voir Jr 31.33.
  17. 3.5 Autre traduction : cela ne veut pas dire que nous soyons capables de concevoir quelque chose par nous-mêmes.
  18. 3.13 Ex 34.35. D’autres comprennent : de voir le terme auquel tendait ce qui était passager.
  19. 3.14 C’est-à-dire l’Ancien Testament.
  20. 3.16 Ex 34.34. D’autres comprennent : lorsque quelqu’un se tourne vers le Seigneur, le voile est ôté.
  21. 3.17 D’autres comprennent : le Seigneur, c’est l’Esprit.
  22. 3.18 Autre traduction : reflétons.
  23. 4.6 Voir Gn 1.3 ; Es 9.1.
  24. 4.13 Ps 116.10 cité selon l’ancienne version grecque.
  25. 5.2 Autre traduction : de revêtir pleinement.
  26. 5.2 Dans tout ce passage, Paul passe constamment de l’image d’un habit à celle d’une habitation.
  27. 5.17 Autre traduction : il est une nouvelle créature.
  28. 5.17 Voir Es 48.6.
  29. 5.21 D’autres comprennent : Dieu l’a fait sacrifice pour le péché pour nous.
  30. 5.21 D’autres comprennent : afin que, par Christ, la justice de Dieu se réalise en nous.
  31. 6.2 Es 49.8.
  32. 6.16 Lv 26.11-12 ; Ez 37.27.
  33. 6.17 Es 52.11.
  34. 6.17 Ez 20.34, 41.
  35. 6.18 2 S 7.8, 14.
  36. 7.8 Voir note 2.3.
  37. 7.9 Autres traductions : à la repentance ou à changer de comportement.