Le secours destiné aux chrétiens de Jérusalem

Quant au secours même destiné à ceux qui, en Judée, font partie du peuple saint, il est superflu de vous en écrire davantage[a]. Je connais vos bonnes dispositions à ce sujet. J’ai même exprimé ma fierté à votre égard aux Macédoniens[b], en leur disant : « En Achaïe[c], ils sont prêts à donner depuis l’an dernier. » Votre zèle a motivé la plupart d’entre eux.

Toutefois, j’envoie nos frères pour que mes éloges à votre sujet ne soient pas démentis sur ce point, et que réellement vous soyez prêts, comme je l’ai annoncé. Autrement, si les Macédoniens m’accompagnaient et ne vous trouvaient pas prêts, ma belle assurance tournerait à ma confusion – pour ne pas dire à la vôtre.

J’ai donc jugé nécessaire d’inviter ces frères à me devancer chez vous pour organiser par avance cette collecte que vous avez promise. Ainsi, elle sera prête à mon arrivée et sera l’expression d’un don libre et généreux, et non pénible et forcé.

Les fruits de la générosité

Rappelez-vous : Semence parcimonieuse, maigre récolte. Semence généreuse, moisson abondante. Que chacun donne ce qu’il aura décidé en son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. Il a aussi le pouvoir de vous combler de toutes sortes de bienfaits : ainsi vous aurez, en tout temps et en toutes choses, tout ce dont vous avez besoin, et il vous en restera encore du superflu pour toutes sortes d’œuvres bonnes, ainsi qu’il est écrit :

Il donne aux pauvres |avec largesse,
et sa conduite juste |sera pour toujours prise en compte[d].

10 Celui qui fournit la semence au semeur et lui donne le pain dont il se nourrit[e] vous donnera aussi, avec largesse, toute la semence nécessaire et fera croître les fruits de votre générosité.

11 Ainsi vous deviendrez riches de tous les biens et vous pourrez donner largement, ce qui suscitera, chez ceux auxquels nous distribuerons vos dons, de nombreuses prières de reconnaissance envers Dieu.

12 En effet, le service de cette collecte a pour objet non seulement de pourvoir aux besoins de ceux qui font partie du peuple saint, mais encore de faire abonder des prières de reconnaissance envers Dieu. 13 Par ce service, vous allez démontrer la réalité de votre engagement. Aussi ces membres du peuple saint loueront-ils Dieu pour l’obéissance par laquelle s’exprime votre foi en l’Evangile de Christ. Ils le loueront aussi pour la largesse avec laquelle vous partagez vos biens avec eux et avec tous.

14 Ils prieront pour vous, traduisant ainsi l’affection qu’ils vous portent, à cause de la grâce surabondante que Dieu vous a accordée.

15 Béni soit Dieu pour son don incomparable !

Footnotes

  1. 9.1 Sur cette collecte pour les chrétiens de Jérusalem, voir 1 Co 16.1-4 ; Rm 15.25.
  2. 9.2 Voir note 1.16.
  3. 9.2 Voir note 1.1.
  4. 9.9 Ps 112.9.
  5. 9.10 Es 55.10.

Aussi, nous qui travaillons ensemble à cette tâche, nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce que vous avez reçue de Dieu. En effet, Dieu déclare dans l’Ecriture :

Au moment favorable,
j’ai répondu à ton appel,
et au jour du salut,
je suis venu à ton secours[a] .

Or, c’est maintenant, le moment tout à fait favorable ; c’est aujourd’hui, le jour du salut.

Pour que notre ministère soit sans reproche, nous évitons, en toute chose, de causer la chute de qui que ce soit. Et voici comment nous nous recommandons nous-mêmes en toutes choses comme serviteurs de Dieu : c’est en vivant avec une persévérance sans faille

dans les détresses, les privations, les angoisses,

dans les coups, les prisons, les émeutes,

dans les fatigues, les veilles, les jeûnes,

c’est par la pureté, par la connaissance,

par la patience, par la bonté,

par l’Esprit Saint, par l’amour sans feinte,

par la Parole de vérité, par la puissance de Dieu,

c’est par les armes de la justice, offensives ou défensives,

qu’on nous honore ou qu’on nous méprise,

que l’on dise de nous du mal ou du bien.

Et encore :

on nous prend pour des imposteurs, mais nous disons la vérité,

on nous prend pour des inconnus, et pourtant on nous connaît bien,

on nous prend pour des mourants, et voici nous sommes toujours en vie,

on nous prend pour des condamnés, mais nous ne sommes pas exécutés,

10 on nous croit affligés, et nous sommes toujours joyeux,

pauvres, et nous faisons beaucoup de riches,

dépourvus de tout, alors que tout nous appartient.

11 Chers Corinthiens, nous venons de vous parler en toute franchise, nous vous avons largement ouvert notre cœur : 12 vous n’y êtes pas à l’étroit, mais c’est vous qui faites preuve d’étroitesse dans vos sentiments. 13 Laissez-moi vous parler comme à mes enfants bien-aimés : rendez-nous la pareille ! Ouvrez-nous, vous aussi, votre cœur !

La séparation d’avec le mal

14 Ne vous mettez pas avec des incroyants sous un joug qui n’est pas celui du Seigneur. En effet, ce qui est juste peut-il s’unir à ce qui s’oppose à sa loi ? La lumière peut-elle être solidaire des ténèbres ? 15 Christ peut-il s’accorder avec le diable ? Que peut avoir en commun le croyant avec l’incroyant ? 16 Quel accord peut-il exister entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant. Dieu lui-même l’a dit :

J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux.
Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple[b] .
17 C’est pourquoi : |Sortez du milieu d’eux,
Séparez-vous d’eux, dit le Seigneur.
N’ayez pas de contact avec ce qui est impur[c] ,
alors je vous accueillerai[d] .
18 Je serai pour vous un Père,
et vous serez pour moi des fils et des filles,
dit le Seigneur, le Tout-Puissant[e] .

Mes amis, puisque nous possédons ce qui nous a été promis en ces termes, purifions-nous de tout ce qui corrompt le corps et l’esprit, pour mener ainsi une vie pleinement sainte, dans la crainte de Dieu.

Paul et les Corinthiens réconciliés

Faites-nous une place dans votre cœur ! Nous n’avons causé de tort à personne, nous n’avons ruiné personne, nous n’avons exploité personne. En parlant ainsi, je n’entends nullement vous condamner. Je vous l’ai déjà dit : nous vous portons dans notre cœur à la vie et à la mort. Grande est mon assurance quand je parle de vous, grande est ma fierté à votre sujet. J’ai été pleinement réconforté, je déborde de joie dans toutes nos détresses.

En effet, à notre arrivée en Macédoine, nous n’avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses : conflits au-dehors, craintes au-dedans. Mais Dieu, qui réconforte ceux qui sont abattus, nous a réconfortés par l’arrivée de Tite. Ce n’est pas seulement sa venue qui nous a réconfortés, mais aussi le réconfort qu’il avait reçu de vous. Il nous a fait part de votre ardent désir de me revoir, de votre profonde tristesse, de votre dévouement à mon égard. Et tout cela n’a fait qu’augmenter ma joie.

C’est pourquoi, si je vous ai causé de la peine par ma précédente lettre[f], je ne le regrette pas. Certes, je l’ai d’abord regretté en voyant combien elle vous a attristés sur le moment. Mais maintenant je me réjouis, non pas de votre tristesse, mais de ce que cette tristesse vous ait amenés à changer d’attitude[g]. Car la tristesse que vous avez éprouvée était bonne aux yeux de Dieu, si bien qu’en fait nous ne vous avons causé aucun tort.

10 En effet, la tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu produit un changement d’attitude qui conduit au salut et qu’on ne regrette pas. La tristesse du monde, elle, produit la mort.

11 Cette tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu, voyez quel empressement elle a produit en vous : quelles excuses vous avez présentées, quelle indignation vous avez manifestée, et quelle crainte, quel ardent désir de me revoir, quel zèle, quelle détermination à punir le mal ! Par toute votre attitude, vous avez prouvé que vous étiez innocents en cette affaire.

12 Bref, si je vous ai écrit, ce n’était pas à cause de celui qui a commis l’offense ni à cause de celui qui l’a subie, mais c’était pour que votre empressement pour nous soit manifesté devant Dieu parmi vous.

13 C’est pourquoi votre réaction nous a réconfortés. A ce réconfort s’est ajoutée une joie bien plus vive encore en voyant combien Tite était heureux à cause de la manière dont vous avez apaisé ses craintes. 14 Ainsi, si je lui ai parlé de vous avec quelque fierté, je n’ai pas eu à en rougir, car l’éloge que je lui ai fait de vous s’est révélé conforme à la vérité, exactement comme tout ce que nous avons pu vous dire. 15 Aussi redouble-t-il d’affection pour vous quand il se rappelle votre obéissance à vous tous, et avec quels égards et quel respect vous l’avez accueilli.

16 Je suis heureux de pouvoir compter sur vous en toutes choses.

La collecte en faveur des chrétiens de Jérusalem

L’exemple des Eglises de Macédoine

Nous voulons vous faire connaître, frères et sœurs, la grâce que Dieu a accordée aux Eglises de Macédoine. Elles ont été mises à l’épreuve par de multiples détresses, mais les croyants, animés d’une joie débordante et malgré leur extrême pauvreté, ont fait preuve d’une très grande générosité. Ils sont allés jusqu’à la limite de leurs moyens, et même au-delà, j’en suis témoin ; spontanément et avec une vive insistance, ils nous ont demandé la faveur de prendre part à l’assistance destinée à ceux qui, à Jérusalem, font partie du peuple saint. Dépassant toutes nos espérances, ils se sont tout d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur et ensuite, conformément à la volonté de Dieu, ils se sont mis à notre disposition.

Aussi avons-nous encouragé Tite à mener à bonne fin chez vous cette œuvre de générosité qu’il avait si bien mise en train. Vous êtes riches dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la foi, de la parole ou de la connaissance, du zèle en toutes choses ou de l’amour qui, de notre cœur, a gagné le vôtre ; cherchez donc aussi à exceller dans cette œuvre de générosité.

Ce n’est pas un ordre que je vous donne, mais en mentionnant le zèle que d’autres ont déployé, je cherche à éprouver l’authenticité de votre amour.

Car vous savez comment notre Seigneur Jésus-Christ a manifesté sa grâce envers nous : lui qui était riche, il s’est fait pauvre pour vous afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.

10 C’est donc un simple avis que je vous donne et c’est ce qui vous convient : en effet, n’avez-vous pas été les premiers, dès l’an dernier, non seulement à agir, mais à prendre l’initiative de ce projet ? 11 Achevez donc à présent de le réaliser ; menez-le à terme, selon vos moyens, avec le même empressement que vous avez mis à le décider. 12 Lorsqu’on donne de bon cœur, Dieu accepte ce don, en tenant compte de ce que l’on a, et non de ce que l’on n’a pas.

13 Il n’est pas question de vous réduire vous-mêmes à l’extrémité pour que d’autres soient soulagés, il s’agit simplement de suivre le principe de l’égalité. 14 Dans la circonstance présente, par votre superflu, vous pouvez venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Aussi, par leur superflu, ils pourront un jour subvenir à vos besoins. Ainsi s’établit l’égalité, 15 suivant cette parole de l’Ecriture :

Celui qui en avait ramassé beaucoup n’en avait pas de trop, et celui qui en avait ramassé peu n’en manquait pas[h] .

Les personnes chargées de la collecte

16 Je remercie Dieu d’avoir inspiré à Tite autant d’empressement pour vous que j’en ai moi-même. 17 Non seulement il a accepté ma proposition de se rendre chez vous, mais il avait déjà décidé, avec un très grand empressement, de se rendre lui-même chez vous.

18 Nous envoyons avec lui le frère qui est apprécié dans toutes les Eglises pour son travail au service de l’Evangile. 19 Il a, de plus, été désigné par les Eglises[i] pour être notre compagnon dans le voyage que nous entreprenons pour accomplir cette œuvre de générosité. C’est pour la gloire du Seigneur lui-même et pour manifester notre souci pour les autres que nous accomplissons ce service. 20 Nous tenons à éviter toute critique quant à notre manière de nous occuper de ces sommes importantes. 21 En effet, nous avons à cœur d’avoir une conduite irréprochable, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes.

22 Avec eux, nous envoyons encore ce troisième frère, dont nous avons eu bien des fois l’occasion d’apprécier le dévouement. Dans le cas présent, son empressement est d’autant plus vif qu’il a une pleine confiance en vous.

23 Ainsi, je vous recommande Tite comme mon compagnon et mon collaborateur auprès de vous, nos frères comme les délégués des Eglises, des hommes qui font honneur à Christ. 24 Donnez-leur donc la preuve, et par eux, à toutes les Eglises, que votre amour n’est pas un vain mot et que c’est à juste titre que nous nous sommes montrés fiers de vous devant eux.

Le secours destiné aux chrétiens de Jérusalem

Quant au secours même destiné à ceux qui, en Judée, font partie du peuple saint, il est superflu de vous en écrire davantage[j]. Je connais vos bonnes dispositions à ce sujet. J’ai même exprimé ma fierté à votre égard aux Macédoniens[k], en leur disant : « En Achaïe[l], ils sont prêts à donner depuis l’an dernier. » Votre zèle a motivé la plupart d’entre eux.

Toutefois, j’envoie nos frères pour que mes éloges à votre sujet ne soient pas démentis sur ce point, et que réellement vous soyez prêts, comme je l’ai annoncé. Autrement, si les Macédoniens m’accompagnaient et ne vous trouvaient pas prêts, ma belle assurance tournerait à ma confusion – pour ne pas dire à la vôtre.

J’ai donc jugé nécessaire d’inviter ces frères à me devancer chez vous pour organiser par avance cette collecte que vous avez promise. Ainsi, elle sera prête à mon arrivée et sera l’expression d’un don libre et généreux, et non pénible et forcé.

Les fruits de la générosité

Rappelez-vous : Semence parcimonieuse, maigre récolte. Semence généreuse, moisson abondante. Que chacun donne ce qu’il aura décidé en son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. Il a aussi le pouvoir de vous combler de toutes sortes de bienfaits : ainsi vous aurez, en tout temps et en toutes choses, tout ce dont vous avez besoin, et il vous en restera encore du superflu pour toutes sortes d’œuvres bonnes, ainsi qu’il est écrit :

Il donne aux pauvres |avec largesse,
et sa conduite juste |sera pour toujours prise en compte[m].

10 Celui qui fournit la semence au semeur et lui donne le pain dont il se nourrit[n] vous donnera aussi, avec largesse, toute la semence nécessaire et fera croître les fruits de votre générosité.

11 Ainsi vous deviendrez riches de tous les biens et vous pourrez donner largement, ce qui suscitera, chez ceux auxquels nous distribuerons vos dons, de nombreuses prières de reconnaissance envers Dieu.

12 En effet, le service de cette collecte a pour objet non seulement de pourvoir aux besoins de ceux qui font partie du peuple saint, mais encore de faire abonder des prières de reconnaissance envers Dieu. 13 Par ce service, vous allez démontrer la réalité de votre engagement. Aussi ces membres du peuple saint loueront-ils Dieu pour l’obéissance par laquelle s’exprime votre foi en l’Evangile de Christ. Ils le loueront aussi pour la largesse avec laquelle vous partagez vos biens avec eux et avec tous.

14 Ils prieront pour vous, traduisant ainsi l’affection qu’ils vous portent, à cause de la grâce surabondante que Dieu vous a accordée.

15 Béni soit Dieu pour son don incomparable !

Paul défend son apostolat

L’autorité de l’apôtre

10 Moi, Paul, je suis, paraît-il, « timide » quand je suis présent parmi vous et « hardi » quand je suis absent, loin de vous. Mais c’est au nom de la douceur et de la bonté de Christ que je vous adresse cet appel : je vous en prie, ne m’obligez pas, lorsque je serai chez vous, à me montrer « hardi ». Car je compte faire preuve de mon assurance et agir avec « audace » envers certains qui jugent notre conduite « trop humaine ».

Sans doute, nous sommes des hommes et nous vivons comme tels, mais nous ne menons pas notre combat d’une manière purement humaine. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas simplement humaines ; elles tiennent leur puissance de Dieu qui les rend capables de renverser des forteresses. Oui, nous renversons les faux raisonnements ainsi que tout ce qui se dresse présomptueusement contre la connaissance de Dieu, et nous faisons prisonnière toute pensée pour l’amener à obéir à Christ. Aussi sommes-nous prêts à punir toute désobéissance dès que votre obéissance sera entière.

Regardez donc la réalité en face. Si quelqu’un se persuade d’appartenir à Christ, qu’il soit vraiment convaincu de ceci : nous appartenons à Christ, nous aussi, tout autant que lui !

Et même si je me montre un peu trop fier de l’autorité que le Seigneur nous a donnée pour construire et non pour renverser[o], je n’en rougirai pas. Car je ne veux pas passer pour quelqu’un qui ne serait capable d’intimider que par des lettres, comme on le prétend : 10 « Ses lettres, dit-on, sont sévères et énergiques, mais lorsqu’il est là, c’est un faible et sa parole ne mérite pas l’attention. » 11 Que celui qui tient ces propos en soit bien convaincu : nos actes, quand nous serons chez vous, seront conformes à ce que nous vous écrivons dans nos lettres quand nous sommes loin de vous.

12 Certes, nous n’aurions pas l’audace de nous prétendre égaux ou même comparables à certains qui se recommandent eux-mêmes ! La mesure avec laquelle ils se mesurent, c’est eux-mêmes, et ils ne se comparent à rien d’autre qu’à eux-mêmes. N’est-ce pas là une preuve de leur folie ?

13 Quant à nous, nous ne nous laisserons pas aller à une fierté démesurée, mais nous prendrons comme mesure les limites du champ d’action que Dieu nous a confié. C’est ainsi que nous nous sommes rendus jusque chez vous. 14 Aussi ne dépassons-nous pas les limites de notre domaine comme si nous n’étions pas arrivés jusqu’à vous. Car nous sommes bien venus chez vous les premiers pour vous annoncer l’Evangile de Christ.

15 Nous n’avons donc pas une fierté démesurée comme si nous nous vantions d’un travail accompli par d’autres. Au contraire, nous gardons l’espoir qu’avec les progrès de votre foi, notre œuvre grandira de plus en plus parmi vous, dans les limites de notre champ d’action.

16 Nous pourrons ainsi annoncer l’Evangile dans les régions situées au-delà de chez vous, sans nous vanter du travail accompli par d’autres dans leur propre champ d’action.

17 Si quelqu’un veut éprouver de la fierté, qu’il place sa fierté dans le Seigneur, déclare l’Ecriture[p]. 18 Ainsi, celui qui est approuvé, ce n’est pas l’homme qui se recommande lui-même, mais celui que le Seigneur recommande.

Mise en garde contre les faux apôtres

11 Ah ! J’aimerais que vous supportiez aussi de ma part un peu de folie. Oui, supportez-moi ! Car je brûle pour vous d’un amour qui vient de Dieu lui-même. Je vous ai, en effet, fiancés à un seul époux pour vous présenter à Christ comme une jeune fille pure.

Or, j’ai bien peur que vous laissiez votre esprit se corrompre et se détourner de votre attachement sincère et pur[q] à Christ, comme Eve s’est laissé séduire par le mensonge « tortueux » du serpent. Si quelqu’un vient vous annoncer un autre Jésus que celui que nous avons prêché, vous le supportez fort bien ! Vous supportez bien, aussi, de recevoir un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Evangile que celui que vous avez accepté.

J’estime cependant n’être en rien inférieur à ces « super-apôtres » ! Je ne suis peut-être pas un « brillant orateur », mais je sais au moins de quoi je parle – nous vous en avons donné la preuve à tous égards et en toutes circonstances.

Ai-je commis une faute en m’abaissant moi-même pour vous élever en vous annonçant gratuitement l’Evangile de Dieu ? J’ai dépouillé d’autres Eglises qui m’ont régulièrement envoyé de l’argent pour que j’exerce mon ministère parmi vous. Pendant tout mon séjour chez vous, je n’ai été à la charge de personne, quoique je me sois trouvé dans le besoin. Ce sont des frères venus de Macédoine qui ont pourvu à ce qui me manquait. En tout, je me suis gardé d’être à votre charge, et je m’en garderai à l’avenir. 10 Par la vérité qui vient de Christ et que j’ai fait mienne, je le déclare : je ne me laisserai pas ravir ce titre de gloire dans les provinces d’Achaïe.

11 Pourquoi agir de la sorte ? Parce que je ne vous aime pas ? Dieu sait ce qu’il en est ! 12 Mais j’agis ainsi, et je continuerai à le faire, pour ôter toute possibilité – à ceux qui en cherchent une – de se présenter comme nos égaux en s’appuyant sur leurs prétendus titres de gloire.

13 Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers malhonnêtes déguisés en apôtres de Christ. 14 Cela n’a rien d’étonnant : Satan lui-même ne se déguise-t-il pas en ange de lumière ? 15 Il n’est donc pas surprenant que ses agents aussi se déguisent en serviteurs de ce qui est juste. Mais ils auront la fin que méritent leurs œuvres.

Paul et les faux apôtres

16 Je le répète : qu’on ne me prenne pas pour un insensé. Ou alors, acceptez-moi comme tel, que je puisse à mon tour un peu me vanter !

17 En parlant comme je vais le faire, je ne m’exprime pas comme le Seigneur veut qu’on parle, je le ferai comme dans un accès de folie – avec l’assurance d’avoir de quoi me vanter[r]. 18 Puisque plusieurs se vantent pour des raisons tout humaines, eh bien, moi aussi je vais me vanter.

19 Vous qui êtes si raisonnables, vous supportez volontiers les insensés ! 20 Vous supportez qu’on vous traite en esclaves, qu’on vous exploite, qu’on vous dépouille, qu’on vous traite avec arrogance, qu’on vous gifle !

21 Je l’avoue avec honte : nous nous sommes montrés bien faibles. Pourtant, ce que l’on ose dire – je parle en insensé – je l’oserai également. 22 Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Israélites ? Moi aussi. De la descendance d’Abraham ? Moi aussi. 23 Ils sont serviteurs de Christ ? C’est une folie que je vais dire : je le suis plus qu’eux. Car j’ai travaillé davantage, j’ai été plus souvent en prison, j’ai essuyé infiniment plus de coups ; plus souvent, j’ai vu la mort de près. 24 Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les « quarante coups moins un[s] ». 25 Trois fois, j’ai été fouetté, une fois lapidé, j’ai vécu trois naufrages, j’ai passé un jour et une nuit dans la mer. 26 Souvent en voyage, j’ai été en danger au passage des fleuves, en danger dans des régions infestées de brigands, en danger à cause des Juifs, mes compatriotes, en danger à cause des païens, en danger dans les villes, en danger dans les contrées désertes, en danger sur la mer, en danger à cause des faux frères.

27 J’ai connu bien des travaux et des peines, de nombreuses nuits blanches, la faim et la soif, de nombreux jeûnes, le froid et le manque d’habits. 28 Et sans parler du reste, je porte un fardeau quotidien, le souci de toutes les Eglises. 29 En effet, qui est faible sans que je sois faible ? Qui tombe sans que cela me brûle ? 30 Oui, s’il faut se vanter, c’est de ma faiblesse que je me vanterai. 31 Le Dieu et Père du Seigneur Jésus, qui est éternellement béni, sait que je ne mens pas.

32 A Damas, le gouverneur du roi Arétas[t] faisait surveiller toutes les issues de la ville pour m’arrêter. 33 Par une fenêtre du mur d’enceinte, on me fit descendre dans une corbeille le long du rempart, et ainsi seulement j’ai pu lui échapper.

Footnotes

  1. 6.2 Es 49.8.
  2. 6.16 Lv 26.11-12 ; Ez 37.27.
  3. 6.17 Es 52.11.
  4. 6.17 Ez 20.34, 41.
  5. 6.18 2 S 7.8, 14.
  6. 7.8 Voir note 2.3.
  7. 7.9 Autres traductions : à la repentance ou à changer de comportement.
  8. 8.15 Ex 16.18, où il s’agissait de la manne.
  9. 8.19 L’apôtre utilise ici, comme dans Ac 14.23, le terme technique pour les élections à main levée en usage dans la démocratie athénienne.
  10. 9.1 Sur cette collecte pour les chrétiens de Jérusalem, voir 1 Co 16.1-4 ; Rm 15.25.
  11. 9.2 Voir note 1.16.
  12. 9.2 Voir note 1.1.
  13. 9.9 Ps 112.9.
  14. 9.10 Es 55.10.
  15. 10.8 Voir 13.10 et Jr 1.10.
  16. 10.17 Jr 9.23 ; 1 Co 1.31.
  17. 11.3 Le terme pur est absent de certains manuscrits.
  18. 11.17 Autres traductions : avec l’assurance que donne la vantardise ou avec une assurance pleine de fierté.
  19. 11.24 La Loi interdisait de donner à quelqu’un plus de 40 coups de bâton. Pour être sûr de ne pas dépasser cette limite, les Juifs s’arrêtaient à 39 (« quarante coups moins un »).
  20. 11.32 Arétas IV a régné sur le royaume des Nabatéens, une région située au sud et à l’est du territoire israélite, de 9 av. J.-C. à 39 apr. J.-C. C’est là que Paul a passé trois années avant de commencer son ministère.