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Joram, fils d'Achab, régna sur Israël à Samarie, la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans.

Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, non pas toutefois comme son père et sa mère. Il renversa les statues de Baal que son père avait faites;

mais il se livra aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël, et il ne s'en détourna point.

Méscha, roi de Moab, possédait des troupeaux, et il payait au roi d'Israël un tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec leur laine.

A la mort d'Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d'Israël.

Le roi Joram sortit alors de Samarie, et passa en revue tout Israël.

Il se mit en marche, et il fit dire à Josaphat, roi de Juda: Le roi de Moab s'est révolté contre moi; veux-tu venir avec moi attaquer Moab? Josaphat répondit: J'irai, moi comme toi, mon peuple comme ton peuple, mes chevaux comme tes chevaux.

Et il dit: Par quel chemin monterons-nous? Joram dit: Par le chemin du désert d'Édom.

Le roi d'Israël, le roi de Juda et le roi d'Édom, partirent; et après une marche de sept jours, ils manquèrent d'eau pour l'armée et pour les bêtes qui la suivaient.

10 Alors le roi d'Israël dit: Hélas! l'Éternel a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab.

11 Mais Josaphat dit: N'y a-t-il ici aucun prophète de l'Éternel, par qui nous puissions consulter l'Éternel? L'un des serviteurs du roi d'Israël répondit: Il y a ici Élisée, fils de Schaphath, qui versait l'eau sur les mains d'Élie.

12 Et Josaphat dit: La parole de l'Éternel est avec lui. Le roi d'Israël, Josaphat et le roi d'Édom, descendirent auprès de lui.

13 Élisée dit au roi d'Israël: Qu'y a-t-il entre moi et toi? Va vers les prophètes de ton père et vers les prophètes de ta mère. Et le roi d'Israël lui dit: Non! car l'Éternel a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab.

14 Élisée dit: L'Éternel des armées, dont je suis le serviteur, est vivant! si je n'avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te regarderais pas.

15 Maintenant, amenez-moi un joueur de harpe. Et comme le joueur de harpe jouait, la main de l'Éternel fut sur Élisée.

16 Et il dit: Ainsi parle l'Éternel: Faites dans cette vallée des fosses, des fosses!

17 Car ainsi parle l'Éternel: Vous n'apercevrez point de vent et vous ne verrez point de pluie, et cette vallée se remplira d'eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et votre bétail.

18 Mais cela est peu de chose aux yeux de l'Éternel. Il livrera Moab entre vos mains;

19 vous frapperez toutes les villes fortes et toutes les villes d'élite, vous abattrez tous les bons arbres, vous boucherez toutes les sources d'eau, et vous ruinerez avec des pierres tous les meilleurs champs.

20 Or le matin, au moment de la présentation de l'offrande, voici, l'eau arriva du chemin d'Édom, et le pays fut rempli d'eau.

21 Cependant, tous les Moabites ayant appris que les rois montaient pour les attaquer, on convoqua tous ceux en âge de porter les armes et même au-dessus, et ils se tinrent sur la frontière.

22 Ils se levèrent de bon matin, et quand le soleil brilla sur les eaux, les Moabites virent en face d'eux les eaux rouges comme du sang.

23 Ils dirent: C'est du sang! les rois ont tiré l'épée entre eux, ils se sont frappés les uns les autres; maintenant, Moabites, au pillage!

24 Et ils marchèrent contre le camp d'Israël. Mais Israël se leva, et frappa Moab, qui prit la fuite devant eux. Ils pénétrèrent dans le pays, et frappèrent Moab.

25 Ils renversèrent les villes, ils jetèrent chacun des pierres dans tous les meilleurs champs et les en remplirent, ils bouchèrent toutes les sources d'eau, et ils abattirent tous les bons arbres; et les frondeurs enveloppèrent et battirent Kir Haréseth, dont on ne laissa que les pierres.

26 Le roi de Moab, voyant qu'il avait le dessous dans le combat, prit avec lui sept cents hommes tirant l'épée pour se frayer un passage jusqu'au roi d'Édom; mais ils ne purent pas.

27 Il prit alors son fils premier-né, qui devait régner à sa place, et il l'offrit en holocauste sur la muraille. Et une grande indignation s'empara d'Israël, qui s'éloigna du roi de Moab et retourna dans son pays.

Une femme d'entre les femmes des fils des prophètes cria à Élisée, en disant: Ton serviteur mon mari est mort, et tu sais que ton serviteur craignait l'Éternel; or le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et en faire ses esclaves.

Élisée lui dit: Que puis-je faire pour toi? Dis-moi, qu'as-tu à la maison? Elle répondit: Ta servante n'a rien du tout à la maison qu'un vase d'huile.

Et il dit: Va demander au dehors des vases chez tous tes voisins, des vases vides, et n'en demande pas un petit nombre.

Quand tu seras rentrée, tu fermeras la porte sur toi et sur tes enfants; tu verseras dans tous ces vases, et tu mettras de côté ceux qui seront pleins.

Alors elle le quitta. Elle ferma la porte sur elle et sur ses enfants; ils lui présentaient les vases, et elle versait.

Lorsque les vases furent pleins, elle dit à son fils: Présente-moi encore un vase. Mais il lui répondit: Il n'y a plus de vase. Et l'huile s'arrêta.

Elle alla le rapporter à l'homme de Dieu, et il dit: Va vendre l'huile, et paie ta dette; et tu vivras, toi et tes fils, de ce qui restera.

Un jour Élisée passait par Sunem. Il y avait là une femme de distinction, qui le pressa d'accepter à manger. Et toutes les fois qu'il passait, il se rendait chez elle pour manger.

Elle dit à son mari: Voici, je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu.

10 Faisons une petite chambre haute avec des murs, et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu'il s'y retire quand il viendra chez nous.

11 Élisée, étant revenu à Sunem, se retira dans la chambre haute et y coucha.

12 Il dit à Guéhazi, son serviteur: Appelle cette Sunamite. Guéhazi l'appela, et elle se présenta devant lui.

13 Et Élisée dit à Guéhazi: Dis-lui: Voici, tu nous as montré tout cet empressement; que peut-on faire pour toi? Faut-il parler pour toi au roi ou au chef de l'armée? Elle répondit: J'habite au milieu de mon peuple.

14 Et il dit: Que faire pour elle? Guéhazi répondit: Mais, elle n'a point de fils, et son mari est vieux.

15 Et il dit: Appelle-la. Guéhazi l'appela, et elle se présenta à la porte.

16 Élisée lui dit: A cette même époque, l'année prochaine, tu embrasseras un fils. Et elle dit: Non! mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante!

17 Cette femme devint enceinte, et elle enfanta un fils à la même époque, l'année suivante, comme Élisée lui avait dit.

18 L'enfant grandit. Et un jour qu'il était allé trouver son père vers les moissonneurs,

19 il dit à son père: Ma tête! ma tête! Le père dit à son serviteur: Porte-le à sa mère.

20 Le serviteur l'emporta et l'amena à sa mère. Et l'enfant resta sur les genoux de sa mère jusqu'à midi, puis il mourut.

21 Elle monta, le coucha sur le lit de l'homme de Dieu, ferma la porte sur lui, et sortit.

22 Elle appela son mari, et dit: Envoie-moi, je te prie, un des serviteurs et une des ânesses; je veux aller en hâte vers l'homme de Dieu, et je reviendrai.

23 Et il dit: Pourquoi veux-tu aller aujourd'hui vers lui? Ce n'est ni nouvelle lune ni sabbat. Elle répondit: Tout va bien.

24 Puis elle fit seller l'ânesse, et dit à son serviteur: Mène et pars; ne m'arrête pas en route sans que je te le dise.

25 Elle partit donc et se rendit vers l'homme de Dieu sur la montagne du Carmel. L'homme de Dieu, l'ayant aperçue de loin, dit à Guéhazi, son serviteur: Voici cette Sunamite!

26 Maintenant, cours donc à sa rencontre, et dis-lui: Te portes-tu bien? Ton mari et ton enfant se portent-ils bien? Elle répondit: Bien.

27 Et dès qu'elle fut arrivée auprès de l'homme de Dieu sur la montagne, elle embrassa ses pieds. Guéhazi s'approcha pour la repousser. Mais l'homme de Dieu dit: Laisse-la, car son âme est dans l'amertume, et l'Éternel me l'a caché et ne me l'a point fait connaître.

28 Alors elle dit: Ai-je demandé un fils à mon seigneur? N'ai-je pas dit: Ne me trompe pas?

29 Et Élisée dit à Guéhazi: Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main, et pars. Si tu rencontres quelqu'un, ne le salue pas; et si quelqu'un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage de l'enfant.

30 La mère de l'enfant dit: L'Éternel est vivant et ton âme est vivante! je ne te quitterai point. Et il se leva et la suivit.

31 Guéhazi les avait devancés, et il avait mis le bâton sur le visage de l'enfant; mais il n'y eut ni voix ni signe d'attention. Il s'en retourna à la rencontre d'Élisée, et lui rapporta la chose, en disant: L'enfant ne s'est pas réveillé.

32 Lorsque Élisée arriva dans la maison, voici, l'enfant était mort, couché sur son lit.

33 Élisée entra et ferma la porte sur eux deux, et il pria l'Éternel.

34 Il monta, et se coucha sur l'enfant; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains, et il s'étendit sur lui. Et la chair de l'enfant se réchauffa.

35 Élisée s'éloigna, alla çà et là par la maison, puis remonta et s'étendit sur l'enfant. Et l'enfant éternua sept fois, et il ouvrit les yeux.

36 Élisée appela Guéhazi, et dit: Appelle cette Sunamite. Guéhazi l'appela, et elle vint vers Élisée, qui dit: Prends ton fils!

37 Elle alla se jeter à ses pieds, et se prosterna contre terre. Et elle prit son fils, et sortit.

38 Élisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays. Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur: Mets le grand pot, et fais cuire un potage pour les fils des prophètes.

39 L'un d'eux sortit dans les champs pour cueillir des herbes; il trouva de la vigne sauvage et il y cueillit des coloquintes sauvages, plein son vêtement. Quand il rentra, il les coupa en morceaux dans le pot où était le potage, car on ne les connaissait pas.

40 On servit à manger à ces hommes; mais dès qu'ils eurent mangé du potage, ils s'écrièrent: La mort est dans le pot, homme de Dieu! Et ils ne purent manger.

41 Élisée dit: Prenez de la farine. Il en jeta dans le pot, et dit: Sers à ces gens, et qu'ils mangent. Et il n'y avait plus rien de mauvais dans le pot.

42 Un homme arriva de Baal Schalischa. Il apporta du pain des prémices à l'homme de Dieu, vingt pains d'orge, et des épis nouveaux dans son sac. Élisée dit: Donne à ces gens, et qu'ils mangent.

43 Son serviteur répondit: Comment pourrais-je en donner à cent personnes? Mais Élisée dit: Donne à ces gens, et qu'ils mangent; car ainsi parle l'Éternel: On mangera, et on en aura de reste.

44 Il mit alors les pains devant eux; et ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole de l'Éternel.

Le règne de Yoram sur Israël

Yoram, fils d’Achab, devint roi d’Israël à Samarie, la dix-huitième année du règne de Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans[a]. Il fit ce que l’Eternel considère comme mal, sans toutefois aller aussi loin que son père et sa mère[b]. Il renversa la statue de Baal que son père avait fait ériger, mais il resta attaché aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait entraîné le peuple d’Israël dans le péché. Il ne s’en détourna pas.

La campagne contre les Moabites – Elisée annonce la victoire

Mésha, roi de Moab[c], élevait de nombreux troupeaux de moutons. Chaque année, il devait payer au roi d’Israël un tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec leur laine. A la mort d’Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d’Israël. Alors, le roi Yoram quitta Samarie et passa toute l’armée d’Israël en revue. Il envoya un message à Josaphat, roi de Juda, pour lui dire : Le roi de Moab s’est révolté contre moi. Viendras-tu l’attaquer avec moi ?

Josaphat répondit : Oui, je viendrai. Nous nous unirons pour l’attaquer, toi et moi, mes troupes avec les tiennes et mes chevaux avec les tiens. Il ajouta : Quel chemin prendrons-nous ?

Yoram répondit : Nous attaquerons par le chemin du désert d’Edom[d].

Les rois d’Israël, de Juda et d’Edom[e] se mirent donc en campagne. Ils firent sept jours de marche, mais l’eau vint à manquer pour les hommes comme pour les bêtes de somme qui les suivaient. 10 Alors le roi d’Israël s’écria : Hélas ! Que ferons-nous ? L’Eternel nous a certainement attirés ici, nous les trois rois, pour nous livrer aux Moabites. 11 Mais Josaphat demanda : N’y a-t-il ici aucun prophète de l’Eternel par qui nous pourrions consulter l’Eternel ?

L’un des officiers du roi d’Israël répondit : Il y a ici Elisée, fils de Shaphath, le serviteur d’Elie.

12 Josaphat déclara : En effet, cet homme-là reçoit la parole de l’Eternel.

Le roi d’Israël, Josaphat et le roi d’Edom se rendirent donc auprès de lui. 13 Mais Elisée apostropha le roi d’Israël : Qu’ai-je à faire avec toi ? Va donc trouver les prophètes de ton père et ceux de ta mère !

Alors le roi d’Israël lui dit : Mais non ! C’est certainement l’Eternel qui a attiré ces trois rois ici pour les livrer aux Moabites.

14 Elisée répondit : Aussi vrai que l’Eternel, le Dieu des armées célestes dont je suis le serviteur, est vivant, je t’assure que si ce n’était par égard pour Josaphat, roi de Juda, je ne te prêterais nulle attention ; je ne te regarderais même pas. 15 Maintenant, amenez-moi un joueur de harpe !

Quand le harpiste se mit à jouer, l’Eternel se saisit d’Elisée 16 qui dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « Creusez beaucoup de fosses dans le lit desséché de ce torrent ! 17 Car l’Eternel vous le dit : ce ravin se remplira d’eau sans que vous voyiez ici ni vent ni pluie. Et vous aurez à boire vous, vos troupeaux et vos bêtes de somme. 18 Mais c’est encore peu de chose pour l’Eternel. Il vous donnera aussi la victoire sur les Moabites. 19 Vous attaquerez toutes leurs villes fortifiées et toutes les villes importantes, vous abattrez tous leurs arbres, vous boucherez toutes leurs sources d’eau et vous dévasterez tous leurs meilleurs terrains en les couvrant de pierres. »

20 Le lendemain matin, à l’heure de la présentation de l’offrande, de l’eau descendit du côté d’Edom et la contrée fut inondée. 21 Cependant, les Moabites, ayant appris que les trois rois venaient les attaquer, avaient mobilisé tous les hommes en âge de porter les armes et même ceux qui avaient passé l’âge, et avaient pris position sur la frontière. 22 Le matin, quand ils se levèrent, les soldats moabites virent en face d’eux des eaux rouges comme du sang, car le soleil se reflétait dans l’eau. 23 Ils s’écrièrent : C’est du sang ! Certainement les rois ont tiré l’épée l’un contre l’autre, et ils se sont mutuellement entretués. A présent, Moabites, courons au pillage !

24 Et ils se précipitèrent sur le camp des Israélites ; mais ceux-ci surgirent devant eux et les battirent, puis les poursuivirent après les avoir mis en fuite. Ils pénétrèrent plus avant dans leur pays et leur infligèrent une lourde défaite. 25 Ils détruisirent les villes, saccagèrent tous les champs cultivés en y jetant chacun sa pierre jusqu’à ce qu’ils en soient couverts, ils bouchèrent toutes les sources d’eau et abattirent tous les bons arbres. Finalement, seule la ville de Qir-Haréseth[f] resta intacte, mais elle fut encerclée et attaquée à son tour par les hommes armés de frondes. 26 Quand le roi de Moab comprit qu’il ne pourrait résister à l’attaque, il prit avec lui sept cents soldats armés d’épées et tenta de se frayer un passage en direction du roi d’Edom, mais il n’y réussit pas. 27 Alors, il fit venir son fils aîné qui devait lui succéder sur le trône et il l’offrit en holocauste sur le rempart. A ce spectacle, les Israélites furent si indignés qu’ils se retirèrent loin du roi et rentrèrent dans leur pays.

Elisée secourt une pauvre veuve

La veuve d’un disciple des prophètes implora Elisée en ces termes : Ton serviteur mon mari est mort. Tu sais combien il craignait l’Eternel. Or, voilà que l’homme qui lui avait prêté de l’argent veut prendre mes deux enfants et en faire des esclaves.

Elisée lui demanda : Que puis-je faire pour toi ? Dis-moi ce que tu as dans ta maison.

Elle répondit : Je n’ai plus rien d’autre chez moi qu’un flacon d’huile[g].

Il dit alors : Va donc emprunter chez tous tes voisins autant de récipients vides que tu pourras. Puis tu rentreras chez toi, tu fermeras la porte sur toi et sur tes fils, tu verseras de l’huile dans tous ces récipients et tu les mettras de côté à mesure qu’ils seront pleins.

La femme le quitta et fit ce qu’il lui avait dit. Elle ferma la porte sur elle et sur ses fils ; ceux-ci lui présentaient les récipients, et elle les remplissait. Lorsqu’ils furent tous pleins, elle dit à l’un de ses fils : Passe-moi encore un récipient.

Mais il lui répondit : Il n’y en a plus.

Au même moment, l’huile s’arrêta de couler. Elle alla le raconter à l’homme de Dieu qui lui dit : Va vendre cette huile. Tu pourras rembourser ta dette et vivre, toi et tes fils, avec ce qui te restera.

Elisée et le fils de la Sunamite

La naissance de l’enfant

Un jour, Elisée passait par le village de Sunem[h]. Une femme riche insista auprès de lui pour qu’il accepte de prendre un repas chez elle. Dès lors, chaque fois qu’il passait par ce village, il s’arrêtait chez elle pour manger. Elle dit à son mari : Je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu. 10 Nous pourrions lui construire une petite chambre sur le toit et y mettre pour lui un lit, une table, une chaise et une lampe. Il pourrait loger là quand il viendra chez nous.

11 Un jour qu’Elisée repassait à Sunem, il alla donc se retirer dans la petite chambre haute et y passa la nuit. 12 Puis il dit à son serviteur Guéhazi[i] : Appelle cette Sunamite !

Guéhazi l’appela, et elle vint se présenter devant lui. 13 Elisée dit à Guéhazi : Dis-lui : « Tu t’es donné beaucoup de peine en faisant tout cela pour nous. Que pouvons-nous faire pour toi ? Faut-il parler en ta faveur au roi ou au chef de l’armée ? »

Elle répondit : Non, merci. Je vis heureuse au milieu de mon peuple.

14 Elisée demanda à son serviteur : Que pourrions-nous faire pour elle ?

Guéhazi répondit : Hélas ! elle n’a pas d’enfant, et son mari est âgé.

15 Elisée lui dit : Appelle-la !

Guéhazi obéit, et elle vint se présenter sur le pas de la porte.

16 Elisée lui dit : L’an prochain, à la même époque, tu tiendras un fils dans tes bras !

Elle s’écria alors : Que mon seigneur, homme de Dieu, ne me donne pas de faux espoirs, moi qui suis sa servante !

17 Cependant, cette femme devint enceinte et, l’année suivante à la même époque, elle donna naissance à un fils, exactement comme Elisée le lui avait prédit.

La mort de l’enfant

18 L’enfant grandit. Un jour qu’il était allé rejoindre son père auprès des moissonneurs, 19 il cria soudain à son père : Oh, ma tête ! Que j’ai mal à la tête[j] !

Le père ordonna à son serviteur : Emporte-le vite chez sa mère !

20 Le serviteur l’emporta et l’amena à sa mère, qui le prit sur ses genoux. Il y resta jusqu’à midi, puis il mourut. 21 Elle monta dans la chambre du prophète, le coucha sur le lit de l’homme de Dieu, referma la porte sur lui et sortit. 22 Puis elle appela son mari et lui dit : Donne-moi, je te prie, l’un des jeunes serviteurs et une ânesse ; je vais vite aller chez l’homme de Dieu et je reviens aussitôt.

23 – Pourquoi veux-tu aller chez lui aujourd’hui ? lui demanda-t-il. Ce n’est ni la nouvelle lune ni un jour de sabbat.

Elle lui répondit : Tout va bien.

24 Puis elle fit seller l’ânesse et dit à son jeune serviteur : Conduis-moi rapidement ! Ne m’arrête pas en cours de route sans que je te l’ordonne !

25 Elle voyagea ainsi et parvint jusqu’au mont Carmel[k] où habitait l’homme de Dieu. Quand celui-ci l’aperçut de loin, il dit à son serviteur Guéhazi : Regarde, c’est notre Sunamite. 26 Cours vite à sa rencontre et demande-lui : « Tout va-t-il bien pour toi ? Ton mari est-il en bonne santé ? L’enfant va-t-il bien ? »

Elle répondit : Tout va bien.

27 Elle poursuivit jusqu’à l’homme de Dieu sur la montagne, elle se jeta à ses pieds. Guéhazi s’approcha pour l’écarter. Mais Elisée lui dit : Laisse-la faire ! Elle est profondément affligée, mais l’Eternel ne me l’a pas fait savoir et il ne m’en a pas révélé la cause.

28 Alors la femme s’écria : Est-ce que j’ai demandé un fils à mon seigneur ? Ne t’avais-je pas dit : « Ne me donne pas de faux espoirs » ?

Elisée ressuscite l’enfant

29 Elisée ordonna à Guéhazi : Mets ta ceinture ! Prends mon bâton en main et va. Si tu rencontres quelqu’un en chemin, ne perds pas de temps à le saluer, et si quelqu’un te salue, ne t’arrête pas pour lui répondre. Quand tu arriveras dans la maison de cette femme, tu poseras mon bâton sur le visage du garçon.

30 La mère de l’enfant s’écria : Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que tu es toi-même en vie, je ne partirai pas sans toi !

Alors Elisée se leva et se mit en route avec elle. 31 Guéhazi les avait devancés et il avait posé le bâton sur le visage du petit garçon, mais rien ne s’était passé : pas un son, pas une réaction. Il revint donc sur ses pas, à la rencontre d’Elisée, et lui annonça que l’enfant n’était pas revenu à lui. 32 Quand Elisée arriva à la maison, le petit garçon était mort, étendu sur le lit. 33 Elisée entra, ferma la porte sur eux deux et pria l’Eternel. 34 Il monta sur le lit et se plaça sur l’enfant, il appliqua sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains. Comme il restait ainsi étendu sur lui, le corps de l’enfant commença à se réchauffer. 35 Le prophète se releva, marcha de long en large dans la chambre, puis s’étendit de nouveau sur l’enfant. Soudain le petit garçon éternua sept fois et rouvrit les yeux. 36 Elisée appela Guéhazi et lui dit : Va chercher cette Sunamite !

Guéhazi l’appela et elle vint vers Elisée qui lui dit : Voici ton fils, reprends-le !

37 Elle s’avança, se jeta à ses pieds et se prosterna jusqu’à terre, puis elle prit son fils dans ses bras et sortit de la pièce.

Elisée pourvoit à la nourriture de ses disciples

38 Elisée retourna à Guilgal[l]. Or, la famine sévissait dans cette contrée. Un jour, ses disciples étaient assis devant lui. Il s’interrompit et dit à son serviteur : Mets la grande marmite sur le feu et prépare une soupe pour les disciples !

39 Alors un membre du groupe sortit dans la campagne pour ramasser des légumes. Dans une vigne sauvage, il trouva des coloquintes sauvages[m] et en remplit le pan de son vêtement. A son retour, il les coupa en morceaux et en remplit la marmite pour la soupe, mais personne ne savait ce que c’était. 40 On servit la soupe aux hommes, mais dès qu’ils l’eurent goûtée, ils s’écrièrent : Cette soupe est du poison, homme de Dieu !

Et ils ne purent la manger. 41 Mais Elisée ordonna : Apportez-moi de la farine !

Il en versa dans la marmite et dit : Que l’on serve ces gens et qu’ils mangent !

La soupe qui était dans la marmite ne contenait plus rien de mauvais.

42 A cette époque, un homme vint de Baal-Shalisha[n]. Il apporta des vivres à l’homme de Dieu : vingt pains d’orge et de blé nouveau dans son sac, comme premiers produits de la nouvelle récolte. Elisée dit à son serviteur : Partage ces vivres entre tout le monde et qu’ils mangent.

43 Celui-ci répondit : Comment pourrais-je nourrir cent personnes avec cela ?

Mais Elisée répéta : Partage ces vivres entre tous et qu’ils mangent, car l’Eternel déclare : « Chacun mangera à sa faim, et il y aura même des restes. »

44 Le serviteur distribua les pains à tout le monde, ils mangèrent, et il y eut effectivement des restes, comme l’Eternel l’avait annoncé.

Footnotes

  1. 3.1 Voir 1.17 ; 1 R 15.24. Yoram régna de 852 à 841 av. J.-C. La 18e année de Josaphat s’explique par la corégence de celui-ci avec son père Asa de 872 à 869. 852 est donc la 18e année de son règne personnel (voir 8.16).
  2. 3.2 Achab (voir 1 R 16.29-33) et Jézabel (voir 1 R 18.4 ; 19.1-2 ; 21.7-15).
  3. 3.4 Mentionné sur la « pierre de Moab » ou stèle de Mésha découverte en 1868, datant d’environ 850 av. J.-C. et retraçant les conflits de Moab avec Israël depuis les temps d’Omri. Le pays de Moab était situé sur le plateau fertile s’étendant à l’est de la mer Morte sur 50 kilomètres de long et 40 kilomètres de large (Es 16.1, 7).
  4. 3.8 C’est-à-dire en contournant la mer Morte par l’ouest afin d’attaquer Moab par le sud. Ils devaient donc passer par le territoire d’Edom soumis à Juda.
  5. 3.9 Le roi d’Edom était en réalité un gouverneur nommé par Josaphat (voir 8.20 ; 1 R 22.48).
  6. 3.25 Ancienne capitale moabite appelée aussi Qir-Harès (Es 16.11), Qir-Hérès (Jr 48.31) ou Qir-Moab (Es 15.1) ; elle était située à 18 kilomètres à l’est de la mer Morte et à 24 kilomètres au sud de l’Arnon.
  7. 4.2 En Orient, l’huile est la base de l’alimentation comme des soins du corps.
  8. 4.8 Dans la plaine de Jizréel attribuée à la tribu d’Issacar (voir Jos 19.18 ; 1 S 28.4 ; 1 R 1.3).
  9. 4.12 Voir 5.19-27 ; 6.15.
  10. 4.19 Il s’agit probablement d’une insolation (voir Ps 121.6), l’époque de la moisson étant l’une des plus chaudes de l’année.
  11. 4.25 Voir 2.25. A une trentaine de kilomètres de Sunem.
  12. 4.38 Le Guilgal de 2.1 (voir note) où se trouvait une école de disciples du prophète.
  13. 4.39 Plante ressemblant à des concombres. Son fruit allongé, de la grosseur d’une orange, est extrêmement amer.
  14. 4.42 D’après 1 S 9.4, cette localité mentionnée seulement ici se trouvait à l’ouest de la montagne d’Ephraïm.