Dieu m’a délivré

54 Au chef de chœur. Une méditation[a] de David, à chanter avec accompagnement d’instruments à cordes. Il le composa lorsque les Ziphiens vinrent dire à Saül : « David est caché parmi nous[b]. »

Dieu, interviens toi-même |et sauve-moi !
Agis avec puissance |pour me rendre justice !
Ecoute ma prière,
ô Dieu, prête attention |à mes paroles !
Des étrangers[c] m’ont attaqué,
des gens violents |en veulent à ma vie.
Ils n’ont aucun souci de Dieu !
            Pause
Mais Dieu est mon secours !
Le Seigneur est mon seul appui[d].
Qu’il fasse retomber le mal |sur mes ennemis mêmes.
Dans ta fidélité, |réduis-les à néant !
Je t’offrirai |des sacrifices volontaires[e].
Je te louerai, |ô Eternel, |car tu es bon,
car de toute détresse, |tu me délivres,
et je peux regarder |mes ennemis en face.

Trahi

55 Au chef de chœur. Une méditation[f] de David, à chanter avec accompagnement d’instruments à cordes.

O Dieu, |écoute ma prière !
Ne te dérobe pas |lorsque je te supplie !
Prête-moi attention |et réponds-moi !
Abattu[g], je gémis ; |le trouble m’envahit.
Je suis troublé |quand j’entends les propos |de l’ennemi,
quand je vois l’oppression |qu’imposent les méchants.
Les gens m’accablent |de leurs méfaits ;
avec colère, |ils me pourchassent.
Mon cœur se serre |dans ma poitrine,
la terreur de la mort |vient m’assaillir.
Des craintes et des tremblements |m’ont envahi,
je suis saisi d’horreur.
Alors je dis : |« Ah ! si j’avais les ailes |de la colombe !
Je prendrais mon envol |pour trouver un refuge.
Je m’enfuirais |bien loin d’ici,
pour demeurer |dans le désert.
            Pause
Je gagnerais en hâte |un sûr abri
contre le vent impétueux |de la tempête. »
10 O Seigneur, réduis à néant |et brouille leur langage,
car je ne vois |dans la cité |que violences |et dissensions
11 qui rôdent, nuit et jour, |sur ses remparts[h].
Des malheurs, des misères |sont dans son sein ;
12 des forces destructrices |agissent dans ses murs,
l’oppression et la tromperie |ne quittent pas ses grandes places.
13 Si c’était l’ennemi[i] |qui venait m’insulter,
je le supporterais.
Si celui qui me hait[j] |s’élevait contre moi,
je pourrais me cacher de lui.
14 Mais c’est toi, toi qui es |un homme de mon rang,
toi mon intime |qui m’es si familier,
15 avec qui je prenais plaisir |à échanger des confidences,
quand nous allions ensemble |avec la foule[k] |dans la maison de Dieu …
16 Que la mort les surprenne !
Que, vivants, ils descendent |dans le séjour des morts !
Car la méchanceté |habite leur demeure, |jusqu’au fond de leur cœur !
17 Moi, j’en appelle à Dieu,
et l’Eternel me sauvera.
18 Le soir, le matin, à midi[l], |je me répands en plaintes |et en gémissements.
Il m’entendra,
19 et me rendra la paix, |il me délivrera
du combat qu’on me livre.
Car ils sont très nombreux |à s’opposer à moi.
20 Oui, Dieu entend, |il les humiliera[m].
Depuis toujours, il règne.
            Pause
Eux ne s’amendent pas ;
ils ne craignent pas Dieu.
21 Cet homme, lui, |s’en prend à ses alliés,
il viole ses engagements |scellés par une alliance.
22 Sa bouche est pleine de douceur, |plus onctueuse que la crème,
mais la guerre est tapie |tout au fond de son cœur !
Ses propos sont plus doux que l’huile,
pourtant, ce sont des épées nues !

23 Rejette ton fardeau |sur l’Eternel : |il prendra soin de toi,
il ne laissera pas le juste |s’écrouler pour toujours.

24 Et toi, ô Dieu, |tu les feras descendre |dans le puits de la destruction.
Ces hommes fourbes |et sanguinaires
n’atteindront pas |la moitié de leurs jours.
Mais moi, je me confie en toi.

Avec Dieu, plus de peur

56 Au maître de chant. Sur la mélodie de « Colombe silencieuse des pays lointains[n] ». Cantique[o] composé par David lorsqu’il fut pris par les Philistins à Gath[p].

Aie pitié de moi, ô Dieu, |car on me harcèle.
A longueur de jour, |on m’assaille, |on me persécute.
Oui, mes adversaires, |à longueur de jour, |me harcèlent !
Car ils sont nombreux |ceux qui me combattent |avec arrogance[q].
Le jour où j’ai peur,
je mets ma confiance en toi.
Je loue Dieu pour sa parole[r],
je mets ma confiance en lui, |et je n’ai pas peur.
Que pourraient me faire |de simples créatures terrestres ?

A longueur de jour, |ils tordent ce que je dis,
ils ne pensent qu’à me nuire[s].
Postés à l’affût, |ils m’épient
et ils sont sur mes talons,
pour attenter à ma vie.
Après ce méfait, |échapperaient-ils ?
Dieu, que ta colère |abatte ces gens !
Toi, tu tiens le compte |de chacun des pas |de ma vie errante,
et mes larmes même |tu les gardes dans ton outre.
Leur compte est inscrit |dans ton livre.
10 Je t’appellerai, |et mes ennemis |battront en retraite,
alors je saurai |que Dieu est pour moi.
11 Je loue Dieu pour sa parole.
Oui, pour sa parole, |je loue l’Eternel[t].
12 Je mets ma confiance en lui |et je n’ai pas peur.
Que pourraient me faire |des humains ?

13 O Dieu, je veux accomplir |les vœux que j’ai faits,
et je veux t’offrir |ma reconnaissance[u].
14 Car tu m’as délivré de la mort,
tu as préservé |mes pieds de la chute
afin que je marche |devant toi, ô Dieu, |et dans la lumière |de la vie.

Notas al pie

  1. 54.1 Signification incertaine.
  2. 54.2 Voir 1 S 23.19-28 ; 26.1.
  3. 54.5 Les Ziphiens n’étaient pas à proprement parler des étrangers, puisqu’ils faisaient partie de la tribu de Juda, mais souvent le mot étranger avait le sens d’ennemi : dans Es 25.5, il est mis en parallèle avec tyran ; ici, avec « gens violents » ; il se rapporte donc plus au caractère qu’à la nationalité des gens concernés. Certains manuscrits hébreux et la version syriaque portent : des orgueilleux.
  4. 54.6 Cette traduction, déjà adoptée dans l’ancienne version grecque, paraît la mieux appropriée au contexte. Autre traduction : Le Seigneur est avec ceux qui me soutiennent.
  5. 54.8 Voir Nb 15.13.
  6. 55.1 Signification incertaine.
  7. 55.3 Sens incertain. Autre traduction : j’erre çà et là.
  8. 55.11 Le sujet du verbe n’est pas précisé en hébreu. Ce pourrait être les ennemis, mais, plus probablement, ce sont les violences et dissensions qui, au lieu de protéger la ville de Jérusalem, y imposent un règne de malheur et de destruction.
  9. 55.13 Autre traduction (selon la ponctuation en hébreu) : ce n’est pas un ennemi.
  10. 55.13 Autre traduction (selon la ponctuation en hébreu) : ce n’est pas celui qui me hait qui …
  11. 55.15 D’autres comprennent : d’un commun accord.
  12. 55.18 Voir Dn 6.11. La journée israélite commençait le soir, au coucher du soleil.
  13. 55.20 D’après l’ancienne version grecque et la syriaque. Texte hébreu traditionnel : et il leur répondra.
  14. 56.1 Autres traductions (en changeant la ponctuation des lettres d’un des mots hébreux) : colombe des chênes lointains ou des dieux lointains. Il s’agit d’un chant dont David a utilisé la mélodie pour composer les paroles de son cantique.
  15. 56.1 Signification incertaine.
  16. 56.1 Voir 1 S 21.11-16.
  17. 56.3 Autres traductions : me combattent, ô Très-Haut ou mais beaucoup luttent pour moi, les anges dans le ciel.
  18. 56.5 Autre traduction : Avec l’aide de Dieu, je le loue pour sa parole.
  19. 56.6 Obscur en hébreu. Autre traduction : ils me font souffrir.
  20. 56.11 Autre traduction : Avec l’aide de Dieu, je le loue pour sa parole. Oui, avec l’aide de l’Eternel, je le loue pour sa parole.
  21. 56.13 ma reconnaissance : autre traduction : des sacrifices de reconnaissance.

Tous les hommes sont coupables devant Dieu

Dans ces conditions, quel est l’avantage du Juif[a] ? Quelle est l’utilité de la circoncision ? L’avantage est grand à divers titres. Tout d’abord, c’est aux Juifs qu’ont été confiées les paroles de Dieu. Que faut-il dire alors si certains leur ont été infidèles ? Leur infidélité[b] anéantira-t-elle la fidélité de Dieu ? Loin de là ! Que Dieu soit reconnu comme disant la vérité et tout homme qui s’oppose à lui comme menteur, car il est écrit :

Tu seras toujours reconnu juste dans tes sentences ;
et tu seras vainqueur lorsque tu rends ton jugement[c] .

Mais si notre injustice contribue à manifester que Dieu est juste, que pouvons-nous en conclure ? Dieu n’est-il pas injuste quand il nous fait subir sa colère ? – Bien entendu, je raisonne ici d’une manière très humaine. – Dieu injuste ? Loin de là ! Autrement, comment Dieu pourrait-il juger le monde ? Ou, dira-t-on encore, si mon mensonge fait d’autant mieux éclater que Dieu est véridique et contribue ainsi à sa gloire, pourquoi serais-je encore condamné comme pécheur ? Et pourquoi ne pas aller jusqu’à dire : Faisons le mal pour qu’en sorte le bien ? Certains, du reste, nous calomnient en prétendant que c’est là ce que nous enseignons. Ces gens-là méritent bien d’être condamnés.

Que faut-il donc conclure ? Nous les Juifs, sommes-nous en meilleure position que les autres hommes ? Pas à tous égards. Nous avons, en effet, déjà démontré que tous les hommes, Juifs et non-Juifs, sont également coupables. 10 L’Ecriture le dit :

Il n’y a pas de juste,
pas même un seul[d] ,
11 pas d’homme capable de comprendre,
pas un qui se tourne vers Dieu.
12 Ils se sont tous égarés, |ils se sont corrompus tous ensemble.
Il n’y en a aucun qui fasse le bien,
même pas un seul[e] .
13 Leur gosier ressemble à une tombe ouverte,
leur langue sert à tromper[f] ,
ils ont sur les lèvres un venin de vipère[g] ,
14 leur bouche est pleine d’aigres malédictions[h] .
15 Leurs pieds sont agiles quand il s’agit de verser le sang.
16 La destruction et le malheur jalonnent leur parcours.
17 Ils ne connaissent pas le chemin de la paix[i] .
18 Ils n’ont même pas peur de Dieu[j] .

19 Or, nous le savons, ce que l’Ecriture dit dans la Loi, elle l’adresse à ceux qui vivent sous le régime de la Loi. Il en est ainsi pour que personne n’ait rien à répliquer et que le monde entier soit reconnu coupable devant Dieu.

20 Car personne ne sera déclaré juste devant lui parce qu’il aura accompli les œuvres demandées par la Loi. En effet, la Loi produit seulement la connaissance du péché.

Déclarés justes par la foi

Justes par la foi, sans la Loi

21 Mais maintenant Dieu a manifesté, sans faire intervenir la Loi, la justice qu’il nous accorde et à laquelle les livres de la Loi et des prophètes rendent témoignage.

22 Dieu déclare les hommes justes par leur foi en Jésus-Christ, et cela s’applique à tous ceux qui croient, car il n’y a pas de différence entre les hommes. 23 Tous ont péché, en effet, et sont privés de la gloire de Dieu, 24 et ils sont déclarés justes[k] par sa grâce ; c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance[l] apportée par Jésus-Christ[m].

25 C’est lui que Dieu a offert comme une victime destinée à expier les péchés[n], pour ceux qui croient en son sacrifice[o]. Dieu montre ainsi qu’il est juste parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis autrefois, 26 au temps de sa patience. Il montre aussi qu’il est juste dans le temps présent : il est juste tout en déclarant juste celui qui croit en Jésus.

27 Reste-t-il encore une raison de se vanter ? Non, cela est exclu. En vertu de quel principe ? Celui de l’obéissance à la Loi ? Non, mais selon le principe de la foi.

28 Voici donc ce que nous affirmons : l’homme est déclaré juste par la foi sans qu’il ait à accomplir les œuvres qu’exige la Loi. 29 Ou alors : Dieu serait-il seulement le Dieu des Juifs ? N’est-il pas aussi le Dieu des non-Juifs ? Bien sûr, il est aussi le Dieu des non-Juifs. 30 Car il n’y a qu’un seul Dieu qui justifie les Juifs en raison de leur foi et qui justifie aussi les non-Juifs au moyen de leur foi.

L’exemple d’Abraham et de David

31 Mais alors, est-ce que nous annulons la Loi au moyen de la foi ? Loin de là ! Nous confirmons la Loi.

Notas al pie

  1. 3.1 Dans 3.1-9, l’apôtre pose cinq questions que ses contradicteurs juifs devaient souvent lui poser.
  2. 3.3 Autre traduction : Que faut-il dire alors de l’incrédulité de certains ? Leur incrédulité …
  3. 3.4 Ps 51.6 cité selon l’ancienne version grecque.
  4. 3.10 Cf. Ec 7.20.
  5. 3.12 Ps 14.1-3.
  6. 3.13 Ps 5.10 cité selon l’ancienne version grecque.
  7. 3.13 Ps 140.4 cité selon l’ancienne version grecque.
  8. 3.14 Ps 10.7 cité selon l’ancienne version grecque.
  9. 3.17 Es 59.7-8.
  10. 3.18 Ps 36.2.
  11. 3.24 Paul emprunte au vocabulaire juridique ce terme de justifier qui signifiait déclarer juste celui dont l’innocence avait été reconnue ou dont la culpabilité n’avait pu être prouvée. Dans le cas du pécheur devant Dieu, il s’agit d’un acte immérité du Dieu souverain qui « couvre » les péchés (4.7) et recouvre le pécheur de la justice parfaite de Jésus-Christ.
  12. 3.24 L’apôtre emploie un mot qui désigne souvent le rachat (d’un esclave ou d’un prisonnier) au moyen d’une rançon.
  13. 3.24 Autre traduction : dont on bénéficie dans le cadre de l’union à Jésus-Christ.
  14. 3.25 Selon certains, ce terme fait allusion à la cérémonie du jour des Expiations où le grand-prêtre aspergeait de sang le couvercle du coffre sacré afin de faire l’expiation des péchés du peuple. Expier les péchés : autre traduction : apaiser la colère de Dieu contre le mal (voir 1 Jn 2.2 ; 4.10).
  15. 3.25 Autre traduction : C’est lui que Dieu, dans son plan, a destiné, par sa mort, à expier les péchés pour ceux qui croient. Le texte grec emploie le mot sang : le sang est le symbole de la vie offerte et de la mort subie.