Add parallel Print Page Options

Le Seigneur sut que les pharisiens avaient appris qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean.

Toutefois Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c'étaient ses disciples.

Alors il quitta la Judée, et retourna en Galilée.

Comme il fallait qu'il passât par la Samarie,

il arriva dans une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils.

Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C'était environ la sixième heure.

Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire.

Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres.

La femme samaritaine lui dit: Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine? -Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains. -

10 Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive.

11 Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive?

12 Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux?

13 Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif;

14 mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

15 La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici.

16 Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici.

17 La femme répondit: Je n'ai point de mari. Jésus lui dit: Tu as eu raison de dire: Je n'ai point de mari.

18 Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.

19 Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète.

20 Nos pères ont adoré sur cette montagne; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem.

21 Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.

22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

23 Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.

24 Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité.

25 La femme lui dit: Je sais que le Messie doit venir (celui qu'on appelle Christ); quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.

26 Jésus lui dit: Je le suis, moi qui te parle.

27 Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés de ce qu'il parlait avec une femme. Toutefois aucun ne dit: Que demandes-tu? ou: De quoi parles-tu avec elle?

28 Alors la femme, ayant laissé sa cruche, s'en alla dans la ville, et dit aux gens:

29 Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; ne serait-ce point le Christ?

30 Ils sortirent de la ville, et ils vinrent vers lui.

31 Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant: Rabbi, mange.

32 Mais il leur dit: J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.

33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres: Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger?

34 Jésus leur dit: Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre.

35 Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson.

36 Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble.

37 Car en ceci ce qu'on dit est vrai: Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne.

38 Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail.

39 Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme: Il m'a dit tout ce que j'ai fait.

40 Aussi, quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d'eux. Et il resta là deux jours.

41 Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole;

42 et ils disaient à la femme: Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde.

43 Après ces deux jours, Jésus partit de là, pour se rendre en Galilée;

44 car il avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est pas honoré dans sa propre patrie.

45 Lorsqu'il arriva en Galilée, il fut bien reçu des Galiléens, qui avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête; car eux aussi étaient allés à la fête.

46 Il retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier du roi, dont le fils était malade.

47 Ayant appris que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils, qui était près de mourir.

48 Jésus lui dit: Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point.

49 L'officier du roi lui dit: Seigneur, descends avant que mon enfant meure.

50 Va, lui dit Jésus, ton fils vit. Et cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s'en alla.

51 Comme déjà il descendait, ses serviteurs venant à sa rencontre, lui apportèrent cette nouvelle: Ton enfant vit.

52 Il leur demanda à quelle heure il s'était trouvé mieux; et ils lui dirent: Hier, à la septième heure, la fièvre l'a quitté.

53 Le père reconnut que c'était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison.

54 Jésus fit encore ce second miracle lorsqu'il fut venu de Judée en Galilée.

Après cela, il y eut une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem.

Or, à Jérusalem, près de la porte des brebis, il y a une piscine qui s'appelle en hébreu Béthesda, et qui a cinq portiques.

Sous ces portiques étaient couchés en grand nombre des malades, des aveugles, des boiteux, des paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau;

car un ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait l'eau; et celui qui y descendait le premier après que l'eau avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie.

Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans.

Jésus, l'ayant vu couché, et sachant qu'il était malade depuis longtemps, lui dit: Veux-tu être guéri?

Le malade lui répondit: Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand l'eau est agitée, et, pendant que j'y vais, un autre descend avant moi.

Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche.

Aussitôt cet homme fut guéri; il prit son lit, et marcha.

10 C'était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri: C'est le sabbat; il ne t'est pas permis d'emporter ton lit.

11 Il leur répondit: Celui qui m'a guéri m'a dit: Prends ton lit, et marche.

12 Ils lui demandèrent: Qui est l'homme qui t'a dit: Prends ton lit, et marche?

13 Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c'était; car Jésus avait disparu de la foule qui était en ce lieu.

14 Depuis, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit: Voici, tu as été guéri; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire.

15 Cet homme s'en alla, et annonça aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri.

16 C'est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses le jour du sabbat.

17 Mais Jésus leur répondit: Mon Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis.

18 A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le sabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu.

19 Jésus reprit donc la parole, et leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.

20 Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait; et il lui montrera des oeuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement.

21 Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.

22 Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils,

23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé.

24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.

25 En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront.

26 Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même.

27 Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est Fils de l'homme.

28 Ne vous étonnez pas de cela; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront.

29 Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement.

30 Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j'entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.

31 Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai.

32 Il y en a un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu'il rend de moi est vrai.

33 Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité.

34 Pour moi ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage; mais je dis ceci, afin que vous soyez sauvés.

35 Jean était la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière.

36 Moi, j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les oeuvres que le Père m'a donné d'accomplir, ces oeuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que c'est le Père qui m'a envoyé.

37 Et le Père qui m'a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi. Vous n'avez jamais entendu sa voix, vous n'avez point vu sa face,

38 et sa parole ne demeure point en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu'il a envoyé.

39 Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi.

40 Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!

41 Je ne tire pas ma gloire des hommes.

42 Mais je sais que vous n'avez point en vous l'amour de Dieu.

43 Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez.

44 Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul?

45 Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance.

46 Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu'il a écrit de moi.

47 Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles?

Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée, de Tibériade.

Une grande foule le suivait, parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les malades.

Jésus monta sur la montagne, et là il s'assit avec ses disciples.

Or, la Pâque était proche, la fête des Juifs.

Ayant levé les yeux, et voyant qu'une grande foule venait à lui, Jésus dit à Philippe: Où achèterons-nous des pains, pour que ces gens aient à manger?

Il disait cela pour l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire.

Philippe lui répondit: Les pains qu'on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu.

Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit:

Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens?

10 Jésus dit: Faites-les asseoir. Il y avait dans ce lieu beaucoup d'herbe. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.

11 Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis; il leur donna de même des poissons, autant qu'ils en voulurent.

12 Lorsqu'ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde.

13 Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d'orge, après que tous eurent mangé.

14 Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.

15 Et Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul.

16 Quand le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la mer.

17 Étant montés dans une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à Capernaüm. Il faisait déjà nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints.

18 Il soufflait un grand vent, et la mer était agitée.

19 Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la barque. Et ils eurent peur.

20 Mais Jésus leur dit: C'est moi; n'ayez pas peur!

21 Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient.

22 La foule qui était restée de l'autre côté de la mer avait remarqué qu'il ne se trouvait là qu'une seule barque, et que Jésus n'était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais qu'ils étaient partis seuls.

23 Le lendemain, comme d'autres barques étaient arrivées de Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces,

24 les gens de la foule, ayant vu que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, montèrent eux-mêmes dans ces barques et allèrent à Capernaüm à la recherche de Jésus.

25 Et l'ayant trouvé au delà de la mer, ils lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu ici?

26 Jésus leur répondit: En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés.

27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau.

28 Ils lui dirent: Que devons-nous faire, pour faire les oeuvres de Dieu?

29 Jésus leur répondit: L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.

30 Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi? Que fais-tu?

31 Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit: Il leur donna le pain du ciel à manger.

32 Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel;

33 car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.

34 Ils lui dirent: Seigneur, donne-nous toujours ce pain.

35 Jésus leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif.

36 Mais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez point.

37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi;

38 car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.

39 Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour.

40 La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.

41 Les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu'il avait dit: Je suis le pain qui est descendu du ciel.

42 Et ils disaient: N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère? Comment donc dit-il: Je suis descendu du ciel?

43 Jésus leur répondit: Ne murmurez pas entre vous.

44 Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et je le ressusciterai au dernier jour.

45 Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi.

46 C'est que nul n'a vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu; celui-là a vu le Père.

47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.

48 Je suis le pain de vie.

49 Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.

50 C'est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point.

51 Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde.

52 Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant: Comment peut-il nous donner sa chair à manger?

53 Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes.

54 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.

55 Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.

56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.

57 Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.

58 C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement.

59 Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm.

60 Plusieurs de ses disciples, après l'avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l'écouter?

61 Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise-t-il?

62 Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant?...

63 C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.

64 Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait.

65 Et il ajouta: C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.

66 Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui.

67 Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller?

68 Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle.

69 Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.

70 Jésus leur répondit: N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze? Et l'un de vous est un démon!

71 Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon; car c'était lui qui devait le livrer, lui, l'un des douze.

Le Messie se révèle en Samarie

Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean. (A vrai dire, Jésus lui-même ne baptisait personne, il laissait ce soin à ses disciples.) Lorsque Jésus l’apprit, il quitta la Judée et retourna en Galilée. Il lui fallait donc traverser la Samarie. C’est ainsi qu’il arriva près d’une bourgade de Samarie nommée Sychar, non loin du champ que Jacob avait jadis donné à son fils Joseph. C’est là que se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s’assit au bord du puits. Il était environ midi. Une femme samaritaine vint pour puiser de l’eau. Jésus s’adressa à elle : S’il te plaît, donne-moi à boire un peu d’eau.

(Ses disciples étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.)

La Samaritaine s’exclama : Comment ? Tu es Juif et tu me demandes à boire, à moi qui suis Samaritaine ? (Les Juifs, en effet, évitaient toutes relations avec les Samaritains[a].)

10 Jésus lui répondit : Si tu savais quel don Dieu veut te faire et qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui lui aurais demandé à boire et il t’aurait donné de l’eau vive[b].

11 – Mais, Maître, répondit la femme, non seulement tu n’as pas de seau, mais le puits est profond ! D’où la tires-tu donc, cette eau vive ? 12 Tu ne vas pas te prétendre plus grand que notre ancêtre Jacob, auquel nous devons ce puits, et qui a bu lui-même de son eau ainsi que ses enfants et ses troupeaux ?

13 – Celui qui boit de cette eau, reprit Jésus, aura de nouveau soif. 14 Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. Bien plus : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source intarissable qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

15 – Maître, lui dit alors la femme, donne-moi de cette eau-là, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus besoin de revenir puiser de l’eau ici.

16 – Va donc chercher ton mari, lui dit Jésus, et reviens ici.

17 – Je ne suis pas mariée, lui répondit-elle.

– Tu as raison de dire : Je ne suis pas mariée. 18 En fait tu l’as été cinq fois, et l’homme avec lequel tu vis actuellement n’est pas ton mari. Ce que tu as dit là est vrai[c].

19 – Maître, répondit la femme, je le vois, tu es un prophète. 20 Dis-moi : qui a raison ? Nos ancêtres ont adoré Dieu sur cette montagne-ci[d]. Vous autres, vous affirmez que l’endroit où l’on doit adorer, c’est Jérusalem.

21 – Crois-moi, lui dit Jésus, l’heure vient où il ne sera plus question de cette montagne ni de Jérusalem pour adorer le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient du peuple juif. 23 Mais l’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par l’Esprit et en vérité ; car le Père recherche des hommes qui l’adorent ainsi. 24 Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent par l’Esprit et en vérité.

25 La femme lui dit : Je sais qu’un jour le Messie doit venir (celui qu’on appelle Christ). Quand il sera venu, il nous expliquera tout.

26 – Je suis le Messie, moi qui te parle, lui dit Jésus.

27 Sur ces entrefaites, les disciples revinrent. Ils furent très étonnés de voir Jésus parler avec une femme. Aucun d’eux, cependant, ne lui demanda : « Que lui veux-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

28 Alors, la femme laissa là sa cruche, se rendit à la ville, et la voilà qui se mit à dire autour d’elle : 29 Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Et si c’était le Messie ?

30 Les gens sortirent de la ville pour se rendre auprès de Jésus.

31 Entre-temps, les disciples pressaient Jésus en disant : Maître, mange donc !

32 Mais il leur dit : J’ai, pour me nourrir, un aliment que vous ne connaissez pas.

33 Les disciples se demandèrent donc entre eux : Est-ce que quelqu’un lui aurait apporté à manger ?

34 – Ce qui me nourrit, leur expliqua Jésus, c’est d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener à bien l’œuvre qu’il m’a confiée. 35 Vous dites en ce moment : Encore quatre mois, et c’est la moisson ! N’est-ce pas ? Eh bien, moi je vous dis : Ouvrez vos yeux et regardez les champs ; déjà les épis sont blonds, prêts à être moissonnés[e]. 36 Celui qui les fauche reçoit maintenant son salaire et récolte une moisson pour la vie éternelle, si bien que semeur et moissonneur partagent la même joie. 37 Ici se vérifie le proverbe : « Autre est celui qui sème, autre celui qui moissonne. » 38 Je vous ai envoyés récolter une moisson qui ne vous a coûté aucune peine. D’autres ont travaillé, et vous avez recueilli le fruit de leur labeur.

39 Il y eut, dans cette bourgade, beaucoup de Samaritains qui crurent en Jésus grâce au témoignage qu’avait rendu cette femme en déclarant : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » 40 Lorsque les Samaritains furent venus auprès de Jésus, ils le prièrent de rester, et il passa deux jours chez eux. 41 Ils furent encore bien plus nombreux à croire en lui à cause de ses paroles, 42 et ils disaient à la femme : Nous croyons en lui, non seulement à cause de ce que tu nous as rapporté, mais parce que nous l’avons nous-mêmes entendu ; et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde.

Le deuxième miracle en Galilée

43 Après ces deux jours, Jésus repartit de là pour la Galilée, 44 car il avait déclaré qu’un prophète ne reçoit pas dans son pays l’honneur qui lui est dû. 45 Or, quand il arriva en Galilée, les gens lui firent assez bon accueil, car ils étaient, eux aussi, allés à Jérusalem pendant la fête, et ils avaient vu tous les miracles qu’il y avait faits.

46 Il repassa par Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or, à Capernaüm vivait un haut fonctionnaire[f] dont le fils était très malade. 47 Quand il apprit que Jésus était revenu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le supplia de venir guérir son fils qui était sur le point de mourir.

48 Jésus lui dit : A moins de voir des signes miraculeux et des choses extraordinaires, vous ne croirez donc pas ?

49 Mais le fonctionnaire insistait : Seigneur, viens vite avant que mon petit garçon meure.

50 – Va, lui dit Jésus, rentre chez toi, ton fils vit.

Cet homme crut Jésus sur parole et il repartit chez lui.

51 Sur le chemin du retour, plusieurs de ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent : Ton fils vit !

52 Il leur demanda à quelle heure son état s’était amélioré.

Ils lui répondirent : C’est hier, vers une heure de l’après-midi, que la fièvre l’a quitté.

53 Le père constata que c’était l’heure même où Jésus lui avait dit : « Ton fils vit. » Dès lors il crut, lui et toute sa maison.

54 Tel est le deuxième signe miraculeux que Jésus accomplit en Galilée, après son retour de Judée.

Foi et incrédulité

La guérison d’un paralysé à Jérusalem

Quelque temps plus tard, Jésus remonta à Jérusalem à l’occasion d’une fête juive. Or, dans cette ville, près de la porte des Brebis, se trouvait une piscine[g] entourée de cinq galeries couvertes, appelée en hébreu Béthesda[h]. Ces galeries étaient remplies de malades qui y restaient couchés : des aveugles, des paralysés, des impotents[i].

Il y avait là un homme malade depuis trente-huit ans.

Jésus le vit couché ; quand il sut qu’il était là depuis si longtemps, il lui demanda : Veux-tu être guéri ?

– Maître, répondit le malade, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine quand l’eau commence à bouillonner. Le temps que je me traîne là-bas, un autre y arrive avant moi.

– Eh bien, lui dit Jésus, lève-toi, prends ta natte et marche !

A l’instant même l’homme fut guéri. Il prit sa natte et se mit à marcher.

Mais cela se passait un jour de sabbat. 10 Les Juifs interpellèrent donc l’homme qui venait d’être guéri : C’est le sabbat ! Tu n’as pas le droit de porter cette natte.

11 – Mais, répliqua-t-il, celui qui m’a guéri m’a dit : « Prends ta natte et marche. »

12 – Et qui t’a dit cela ? lui demandèrent-ils.

13 Mais l’homme qui avait été guéri ignorait qui c’était, car Jésus avait disparu dans la foule qui se pressait en cet endroit.

14 Peu de temps après, Jésus le rencontra dans la cour du Temple.

– Te voilà guéri, lui dit-il. Mais veille à ne plus pécher, pour qu’il ne t’arrive rien de pire.

15 Et l’homme alla annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri.

Le Père et le Fils

16 Les Juifs se mirent donc à accuser Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.

17 Jésus leur répondit : Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent, et moi aussi je suis à l’œuvre.

18 Cette remarque fut pour eux une raison de plus pour chercher à le faire mourir car, non content de violer la loi sur le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père et se faisait ainsi l’égal de Dieu. 19 Jésus répondit à ces reproches en leur disant : Vraiment, je vous l’assure : le Fils ne peut rien faire de sa propre initiative ; il agit seulement d’après ce qu’il voit faire au Père. Tout ce que fait le Père, le Fils le fait également, 20 car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera même des œuvres plus grandes que toutes celles que vous avez vues jusqu’à présent, et vous en serez stupéfaits. 21 En effet, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut. 22 De plus, ce n’est pas le Père qui prononce le jugement sur les hommes ; il a remis tout jugement au Fils, 23 afin que tous les hommes honorent le Fils au même titre que le Père. Ne pas honorer le Fils, c’est ne pas honorer le Père qui l’a envoyé.

24 Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il est déjà passé de la mort à la vie. 25 Oui, vraiment, je vous l’assure : l’heure vient, et elle est déjà là, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et tous ceux qui l’auront entendue vivront.

26 En effet, comme le Père possède la vie en lui-même, il a accordé au Fils d’avoir la vie en lui-même. 27 Et parce qu’il est le Fils de l’homme, il lui a donné autorité pour exercer le jugement.

28 Ne vous en étonnez pas : l’heure vient où tous ceux qui sont dans la tombe entendront la voix du Fils de l’homme. 29 Alors, ils en sortiront : ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour être condamnés[j]. 30 Pour moi, je ne peux rien faire de mon propre chef ; je juge seulement comme le Père me l’indique. Et mon verdict est juste, car je ne cherche pas à réaliser mes propres désirs, mais à faire la volonté de celui qui m’a envoyé.

Les témoins du Fils

31 Bien sûr, si j’étais seul à témoigner en ma faveur, mon témoignage ne serait pas vrai.

32 Mais j’ai un autre témoin[k] et je sais que son témoignage est vrai. 33 Vous avez envoyé une commission d’enquête auprès de Jean et il a rendu témoignage à la vérité[l]. 34 Moi, je n’ai pas besoin d’un homme pour témoigner en ma faveur, mais je dis cela pour que vous, vous soyez sauvés. 35 Oui, Jean était vraiment comme un flambeau que l’on allume pour qu’il répande sa clarté. Mais vous, vous avez simplement voulu, pour un moment, vous réjouir à sa lumière.

36 Quant à moi, j’ai en ma faveur un témoignage qui a plus de poids que celui de Jean : c’est celui des œuvres que le Père m’a donné d’accomplir. Oui, ces œuvres que j’accomplis attestent clairement que le Père m’a envoyé. 37 De plus, le Père lui-même, qui m’a envoyé, a témoigné en ma faveur. Mais vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face. 38 Sa parole n’habite pas en vous ; la preuve, c’est que vous ne croyez pas en celui qu’il a envoyé. 39 Vous étudiez avec soin les Ecritures, parce que vous êtes convaincus d’en obtenir la vie éternelle. Or, précisément, ce sont elles qui témoignent de moi. 40 Mais voilà : vous ne voulez pas venir à moi pour recevoir la vie.

41 Je ne cherche pas les honneurs de la part des hommes. 42 Seulement, je constate une chose : au fond de vous-mêmes, vous n’avez pas d’amour pour Dieu. 43 Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas. Si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez ! 44 D’ailleurs, comment pourriez-vous parvenir à la foi alors que vous cherchez à être honorés les uns par les autres et que vous ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ?

45 N’allez surtout pas croire que je serai moi votre accusateur auprès de mon Père ; c’est Moïse qui vous accusera, oui, ce Moïse même en qui vous avez mis votre espérance.

46 En effet, si vous l’aviez réellement cru, vous m’auriez aussi cru, car il a parlé de moi dans ses livres. 47 Si vous ne croyez même pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ?

Du pain pour tous(A)

Après cela, Jésus passa sur l’autre rive du lac de Galilée (appelé aussi lac de Tibériade). Une foule immense le suivait, attirée par les guérisons miraculeuses dont elle avait été témoin. C’est pourquoi Jésus s’en alla dans la montagne et s’assit là avec ses disciples. La Pâque, la fête des Juifs était proche.

Jésus regarda autour de lui et vit une foule nombreuse venir à lui. Alors il demanda à Philippe : Où pourrions-nous acheter assez de pains pour nourrir tout ce monde ?

Il ne lui posait cette question que pour voir ce qu’il allait répondre car, en réalité, il savait déjà ce qu’il allait faire.

– Rien que pour donner à chacun un petit morceau de pain, il faudrait au moins deux cents pièces d’argent[m], lui répondit Philippe.

Un autre disciple, André, frère de Simon Pierre, lui dit : Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons. Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ?

10 – Dites-leur à tous de s’asseoir, leur ordonna Jésus.

L’herbe était abondante à cet endroit et la foule s’installa donc par terre. Il y avait là environ cinq mille hommes. 11 Jésus prit alors les pains, remercia Dieu, puis les fit distribuer à ceux qui avaient pris place sur l’herbe. Il leur donna aussi autant de poisson qu’ils en désiraient. 12 Quand ils eurent tous mangé à leur faim, Jésus dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui restent, pour que rien ne soit gaspillé.

13 Ils les ramassèrent donc et remplirent douze paniers avec ce qui restait des cinq pains d’orge qu’on avait mangés.

14 Lorsque tous ces gens-là virent le signe miraculeux de Jésus, ils s’écrièrent : Pas de doute : cet homme est vraiment le Prophète qui devait venir dans le monde.

15 Mais Jésus, sachant qu’ils allaient l’enlever de force pour le proclamer roi, se retira de nouveau, tout seul, dans la montagne.

Jésus marche sur les eaux(B)

16 A la tombée de la nuit, ses disciples redescendirent au bord du lac. 17 Ils montèrent dans un bateau et se dirigèrent vers Capernaüm, sur l’autre rive. Il faisait déjà nuit et Jésus ne les avait pas encore rejoints. 18 Un vent violent se mit à souffler, et le lac était très agité. 19 Les disciples avaient déjà parcouru cinq ou six kilomètres, quand ils virent Jésus marcher sur l’eau et s’approcher de leur bateau. L’épouvante les saisit. 20 Mais Jésus leur dit : C’est moi, n’ayez pas peur !

21 Ils voulurent alors le faire monter dans le bateau, et au même moment, ils touchèrent terre à l’endroit où ils voulaient aller.

Le pain qui fait vivre

22 Le lendemain, ceux qui étaient restés sur l’autre rive se rendirent compte qu’il n’y avait eu là qu’un seul bateau et que Jésus n’avait pas accompagné ses disciples ; ceux-ci étaient repartis seuls. 23 Entre-temps, d’autres bateaux étaient arrivés de Tibériade, près de l’endroit où toute cette foule avait été nourrie après que le Seigneur eut remercié Dieu. 24 Quand les gens virent que Jésus n’était pas là, et ses disciples non plus, ils montèrent dans ces bateaux pour aller à Capernaüm, à la recherche de Jésus.

25 Ils le trouvèrent de l’autre côté du lac et lui demandèrent : Maître, quand es-tu venu ici ?

26 Jésus leur répondit : Vraiment, je vous l’assure, si vous me cherchez, ce n’est pas parce que vous avez compris le sens de mes signes miraculeux. Non ! C’est parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés.

27 Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui dure pour la vie éternelle. Cette nourriture, c’est le Fils de l’homme qui vous la donnera, car Dieu le Père lui en a accordé le pouvoir en le marquant de son sceau[n].

28 – Et que devons-nous faire pour accomplir les œuvres que Dieu attend de nous ? lui demandèrent-ils encore.

29 – L’œuvre de Dieu, leur répondit Jésus, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.

30 Sur quoi, ils lui dirent : Quel signe miraculeux nous feras-tu voir pour que nous puissions croire en toi ? Que vas-tu faire ? 31 Pendant qu’ils traversaient le désert, nos ancêtres ont mangé la manne[o], comme le dit ce texte de l’Ecriture : Il leur donna à manger un pain qui venait du ciel[p].

32 Mais Jésus leur répondit : Vraiment, je vous l’assure : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, c’est mon Père qui vous donne le pain du ciel, le vrai pain. 33 Car le pain qui vient de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.

34 – Seigneur, dirent-ils alors, donne-nous toujours de ce pain-là.

35 Et Jésus répondit : Moi, je suis le pain qui donne la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. 36 Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et vous ne croyez pas.

37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne repousserai pas celui qui vient à moi. 38 Car si je suis descendu du ciel, ce n’est pas pour faire ce qui me plaît, mais pour accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé. 39 Or, celui qui m’a envoyé veut que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. 40 Oui, telle est la volonté de mon Père : que tous ceux qui tournent leurs regards vers le Fils et qui croient en lui, possèdent la vie éternelle, et moi, je les ressusciterai au dernier jour.

41 Alors les gens se mirent à murmurer contre lui, parce qu’il avait dit : « C’est moi qui suis le pain descendu du ciel. » 42 Ils disaient : Voyons, n’est-ce pas Jésus, le fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère ! Comment peut-il prétendre qu’il est descendu du ciel ?

43 Jésus leur dit : Cessez donc de murmurer ainsi entre vous ! 44 Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 45 Dans les écrits des prophètes, vous pouvez lire cette parole : Dieu les instruira tous[q]. Tout homme qui écoute la voix du Père et qui est instruit par lui vient à moi.

46 Personne n’a jamais vu le Père, sauf celui qui est venu d’auprès de Dieu. Lui, il a vu le Père. 47 Vraiment, je vous l’assure : celui qui croit a la vie éternelle, 48 car je suis le pain qui donne la vie. 49 Vos ancêtres ont bien mangé la manne dans le désert et cela ne les a pas empêchés de mourir.

50 Mais c’est ici le pain qui descend du ciel : celui qui en mange ne mourra pas. 51 Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain-là, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai pour que le monde vive, c’est mon propre corps[r].

52 A ces mots, les Juifs se mirent à discuter vivement entre eux, disant : Comment cet homme pourrait-il nous donner son corps à manger ?

53 Alors Jésus leur dit : Oui, vraiment, je vous l’assure : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. 54 Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. 55 Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. 56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. 57 Le Père qui m’a envoyé a la vie en lui-même, et c’est lui qui me fait vivre ; ainsi, celui qui se nourrit de moi vivra lui aussi par moi. 58 C’est ici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui que vos ancêtres ont mangé ; eux, ils sont morts ; mais celui qui mange ce pain-ci vivra pour toujours.

59 Voilà ce que déclara Jésus lorsqu’il enseigna dans la synagogue de Capernaüm.

60 Après l’avoir entendu, plusieurs de ses disciples dirent : Ce langage est bien difficile à accepter ! Qui peut continuer à l’écouter ?

61 Jésus savait fort bien quels murmures ses paroles avaient soulevés parmi eux. C’est pourquoi il leur dit : Cela vous choque-t-il ? 62 Et si vous voyez le Fils de l’homme remonter là où il était auparavant ? 63 C’est l’Esprit qui donne la vie ; la chair à elle seule ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie[s]. 64 Hélas, il y en a parmi vous qui ne croient pas.

En effet, dès le début Jésus savait quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui allait le trahir.

65 Aussi ajouta-t-il : C’est bien pour cela que je vous ai dit : Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est accordé par le Père.

66 A partir de ce moment-là, beaucoup de ses disciples l’abandonnèrent et cessèrent de l’accompagner.

67 Alors Jésus, se tournant vers les Douze, leur demanda : Et vous, ne voulez-vous pas aussi partir ?

68 Mais Simon Pierre lui répondit : Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. 69 Nous, nous avons mis toute notre confiance en toi et nous savons que tu es le Saint, envoyé de Dieu.

70 – N’est-ce pas moi qui vous ai choisis tous les douze ? reprit Jésus. Et pourtant, l’un de vous est un diable.

71 Par ces mots, il désignait Judas, fils de Simon Iscariot, l’un des Douze, qui allait le trahir.

Footnotes

  1. 4.9 Autre traduction : Les Juifs, en effet, ne buvaient pas à la même coupe que les Samaritains.
  2. 4.10 vive : c’est-à-dire de l’eau courante, jeu de mots avec : eau qui donne la vie (voir v. 14).
  3. 4.18 On pourrait traduire en plaçant les paroles : ce que tu as dit là est vrai dans la bouche de la Samaritaine.
  4. 4.20 Les Samaritains ne venaient pas célébrer le culte au temple de Jérusalem, mais ils avaient bâti un sanctuaire, détruit depuis lors, près de l’ancienne Sichem, sur le mont Garizim que l’on pouvait voir depuis l’endroit où se trouvait Jésus.
  5. 4.35 La moisson figure l’ensemble de ceux qui sont prêts à accepter le message de Christ. Dans ce cas, les moissonneurs sont les disciples. Jean-Baptiste fut un des semeurs.
  6. 4.46 Attaché au service du roi Hérode Antipas.
  7. 5.2 L’emplacement de cette piscine existe toujours dans un quartier au nord-est de Jérusalem.
  8. 5.2 Certains manuscrits ont : Bethzatha.
  9. 5.3 Certains manuscrits ont à la suite : Ils attendaient le bouillonnement de l’eau. Car un ange du Seigneur descendait de temps en temps dans la piscine et agitait l’eau. Le premier qui y entrait après le bouillonnement de l’eau était guéri, quelle que soit sa maladie.
  10. 5.29 Voir Dn 12.2.
  11. 5.32 Il s’agit de Jean-Baptiste.
  12. 5.33 Allusion au ministère de Jean-Baptiste.
  13. 6.7 Il s’agit de 200 deniers. Le denier équivalait au salaire d’une journée de travail (Mt 20.2).
  14. 6.27 Le sceau est une marque d’authenticité. Les miracles accomplis par Jésus authentifiaient l’origine divine de son ministère.
  15. 6.31 Nourriture donnée par Dieu aux Israélites durant leur séjour dans le désert après la sortie d’Egypte. Voir Ex 16.15.
  16. 6.31 Ps 78.24.
  17. 6.45 Es 54.13.
  18. 6.51 Jésus parle de sa mort ; il allait s’offrir en sacrifice pour le péché des hommes.
  19. 6.63 D’autres comprennent : sont esprit et vie c’est-à-dire ont une signification spirituelle.