Le ministère sacerdotal de Christ

Christ, grand-prêtre et auteur du salut des siens

Tout grand-prêtre est pris parmi les hommes et il est établi en faveur des hommes pour leurs relations avec Dieu. Il est chargé de présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut avoir de la compréhension pour ceux qui sont dans l’ignorance et qui s’égarent, parce qu’il est lui aussi exposé à la faiblesse. A cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices, non seulement pour les péchés du peuple, mais aussi, de la même manière, pour les siens propres.

De plus, on ne s’attribue pas, de sa propre initiative, l’honneur d’être grand-prêtre : on le reçoit en y étant appelé par Dieu, comme ce fut le cas pour Aaron. Il en est de même pour Christ. Ce n’est pas lui qui s’est attribué, de son propre chef, l’honneur de devenir grand-prêtre, mais c’est Dieu qui lui a déclaré :

Tu es mon Fils ; aujourd’hui,
je fais de toi mon enfant[a] .

Et, dans un autre passage :

Tu seras prêtre pour toujours
selon la ligne de Melchisédek[b] .

Ainsi, au cours de sa vie sur terre, Jésus, avec de grands cris et des larmes, a présenté des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé, à cause de sa soumission à Dieu[c]. Bien qu’étant Fils de Dieu, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert. Et c’est parce qu’il a été ainsi amené à la perfection qu’il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel : 10 Dieu, en effet, l’a déclaré grand-prêtre selon la ligne de Melchisédek.

Recevoir une nourriture pour adultes

11 C’est un sujet sur lequel nous avons bien des choses à dire, et qui sont difficiles à expliquer ; car vous êtes devenus lents à comprendre.

12 En effet, après tout ce temps, vous devriez être des maîtres dans les choses de Dieu ; or vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne les rudiments des paroles de Dieu. Vous en êtes venus au point d’avoir besoin, non de nourriture solide, mais de lait. 13 Celui qui continue à se nourrir de lait n’a aucune expérience de la parole qui enseigne ce qu’est la vie juste : car c’est encore un bébé. 14 Les adultes, quant à eux, prennent de la nourriture solide : par la pratique[d], ils ont exercé leurs facultés à distinguer ce qui est bien de ce qui est mal.

C’est pourquoi ne nous attardons pas aux notions élémentaires de l’enseignement relatif à Christ. Tournons-nous plutôt vers ce qui correspond au stade adulte, sans nous remettre à poser les fondements, c’est-à-dire : l’abandon des actes qui mènent à la mort et la foi en Dieu, l’enseignement sur les différents baptêmes[e], l’imposition des mains, la résurrection et le jugement éternel. Nous allons donc nous occuper de ce qui correspond au stade adulte, si Dieu le permet.

En effet, ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don du ciel, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont expérimenté combien la Parole de Dieu est bienfaisante et fait l’expérience des forces du monde à venir et qui, pourtant, se sont détournés de la foi, ne peuvent être amenés de nouveau à changer d’attitude, car ils crucifient le Fils de Dieu, pour leur propre compte, et le déshonorent publiquement.

En effet, lorsqu’une terre arrosée par des pluies fréquentes produit des plantes utiles à ceux pour qui on la cultive, Dieu la bénit. Mais si elle ne produit que des buissons d’épines et des chardons, elle ne vaut rien, elle ne tardera pas à être maudite et on finira par y mettre le feu.

Mes chers amis, même si nous tenons ici un tel langage, nous sommes convaincus qu’une meilleure part vous attend, celle du salut. 10 Car Dieu n’est pas injuste au point d’oublier l’activité que vous avez déployée, par amour pour lui, dans les services que vous avez rendus – et que vous rendez encore – à ceux qui font partie du peuple saint. 11 Mais nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle pour amener votre espérance à son plein épanouissement jusqu’à la fin. 12 Ainsi vous ne vous relâcherez pas, mais vous imiterez ceux qui, par leur foi et leur attente patiente, reçoivent l’héritage promis.

Une espérance certaine

13 Lorsque Dieu fit sa promesse à Abraham, il prêta serment par lui-même[f], car il ne pouvait pas jurer par un plus grand que lui. 14 Il déclara : Assurément, je te comblerai de bénédictions et je multiplierai ta descendance[g]. 15 Abraham attendit patiemment et c’est ainsi qu’il vit se réaliser ce que Dieu lui avait promis[h].

16 En effet, les hommes prêtent serment par un plus grand qu’eux. Le serment leur sert de garantie pour mettre fin à toute contestation. 17 De même, voulant donner aux héritiers de ce qu’il avait promis une preuve plus forte encore du caractère irrévocable de sa décision, Dieu a garanti sa promesse par un serment. 18 Ainsi, il nous a mis en présence de deux actes irrévocables, dans lesquels il est impossible que Dieu mente. Ces actes constituent un puissant encouragement pour nous qui avons cherché refuge en saisissant fermement l’espérance qui nous est proposée.

19 Cette espérance est pour nous comme l’ancre de notre vie, sûre et solide. Elle pénètre, par-delà le voile, dans le lieu très saint 20 où Jésus est entré pour nous en précurseur. Car il est devenu grand-prêtre pour l’éternité selon la ligne de Melchisédek.

La ligne de Melchisédek supérieure à celle d’Aaron

Ce Melchisédek était, selon l’Ecriture, roi de Salem et prêtre du Dieu très-haut. C’est lui qui a rencontré Abraham quand celui-ci revenait de sa victoire sur les rois et qui l’a béni. Et c’est à lui qu’Abraham a donné le dixième de tout son butin[i].

Tout d’abord, le nom de Melchisédek signifie roi de justice. Ensuite, il est roi de Salem, ce qui veut dire : roi de paix. En outre, l’Ecriture ne lui attribue ni père, ni mère, ni généalogie. Elle ne mentionne ni sa naissance, ni sa mort. Elle le rend ainsi semblable au Fils de Dieu, et il demeure prêtre pour toujours.

Remarquez quel rang éminent occupait cet homme pour qu’Abraham, le patriarche, lui donne la dîme de son butin. Certes, la Loi ordonne à ceux des lévites qui sont prêtres de prélever la dîme sur le peuple d’Israël[j], c’est-à-dire sur leurs frères, bien que ceux-ci soient, comme eux, des descendants d’Abraham. Mais Melchisédek, qui ne figure pas parmi les descendants de Lévi, a reçu la dîme d’Abraham. En outre, il a invoqué la bénédiction de Dieu sur celui qui avait reçu les promesses divines. Or, incontestablement, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur.

De plus, dans le premier cas, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; dans le second, selon le témoignage de l’Ecriture, il s’agit de quelqu’un qui vit.

Enfin, concernant Lévi, qui perçoit la dîme, on peut même dire qu’il l’a versée à Melchisédek en la personne d’Abraham. 10 En effet, puisqu’il n’était pas encore né, il était encore en puissance dans la personne de son ancêtre Abraham lorsque Melchisédek a rencontré celui-ci.

Christ est prêtre selon la ligne de Melchisédek

11 La Loi donnée au peuple d’Israël repose sur le sacerdoce lévitique. Or, s’il avait été possible d’atteindre la perfection par ce sacerdoce, pourquoi était-il nécessaire d’établir un autre prêtre, selon la ligne de Melchisédek, et non pas selon la ligne d’Aaron ?

12 Or, ce changement de sacerdoce entraîne forcément un changement de loi. 13 Car les affirmations du texte que nous venons de citer concernent un prêtre qui est d’une autre tribu que celle de Lévi, une tribu dont aucun membre n’a jamais été affecté au service de l’autel. 14 Comme on le sait bien, en effet, notre Seigneur est issu de la tribu de Juda, et Moïse n’a jamais parlé de sacerdoce pour cette tribu.

15 Cela devient plus évident encore quand on considère ce fait : c’est sur le modèle de Melchisédek qu’un autre prêtre s’est levé ; 16 et il n’est pas devenu prêtre en vertu d’une règle liée à la filiation naturelle, mais par la puissance d’une vie indestructible. 17 Car il est déclaré à son sujet :

Tu es prêtre pour toujours
selon la ligne de Melchisédek[k] .

18 D’une part donc, la règle antérieure se trouve abrogée parce qu’elle était impuissante et inutile. 19 La Loi, en effet, n’a rien amené à la perfection. D’autre part, une meilleure espérance a été introduite, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

Christ, grand-prêtre pour l’éternité

20 En outre, tout cela ne s’est pas fait sans serment de Dieu. Les autres prêtres ont reçu la prêtrise sans un tel serment, 21 mais Jésus est devenu prêtre en vertu d’un serment que Dieu a prononcé quand il lui a dit :

Le Seigneur l’a juré, |il ne reviendra pas |sur son engagement :
tu seras prêtre pour toujours[l] .

22 Ainsi, Jésus est devenu le garant d’une alliance meilleure.

23 De plus, de nombreux prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait d’exercer leurs fonctions à perpétuité. 24 Mais Jésus, lui, parce qu’il demeure éternellement, possède le sacerdoce perpétuel. 25 Voilà pourquoi il est en mesure de sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur auprès de Dieu.

26 Jésus est donc bien le grand-prêtre qu’il nous fallait : il est saint, pleinement innocent, indemne de tout péché, séparé des pécheurs et il a été élevé plus haut que les cieux. 27 Les autres grands-prêtres sont obligés d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour leurs propres péchés, ensuite pour ceux du peuple. Lui n’en a pas besoin, car il a tout accompli une fois pour toutes, en s’offrant lui-même.

28 Les grands-prêtres institués par la Loi sont des hommes marqués par leur faiblesse. Mais celui que Dieu a établi grand-prêtre par un serment solennel, prononcé après la promulgation de la Loi, est son propre Fils, et il a été rendu parfait pour toujours.

Christ, grand-prêtre d’une alliance bien meilleure

Or, voici le point capital de ce que nous sommes en train de dire : nous avons bien un grand-prêtre comme celui-ci, qui s’est assis dans le ciel à la droite du trône du Dieu majestueux. Il y accomplit le service du grand-prêtre dans le sanctuaire, c’est-à-dire dans le véritable tabernacle, dressé non par des hommes, mais par le Seigneur.

Tout grand-prêtre, en effet, est établi pour présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices. Il faut donc que notre grand-prêtre aussi ait quelque chose à présenter. S’il était sur terre, il ne serait même pas prêtre. En effet, ceux qui présentent les offrandes conformément à la Loi sont déjà là. Ils sont au service d’un sanctuaire qui n’est qu’une image, que l’ombre du sanctuaire céleste. Moïse en a été averti au moment où il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui dit le Seigneur, de faire tout selon le modèle qui t’est montré sur la montagne[m].

Mais maintenant, c’est un service bien supérieur qui a été confié à notre grand-prêtre car il est le médiateur d’une alliance bien meilleure fondée sur de meilleures promesses.

L’ancienne et la nouvelle alliance

En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été nécessaire de la remplacer par une seconde.

Or, c’est bien un reproche que Dieu adresse à son peuple lorsqu’il déclare :

Mais des jours vont venir, |dit le Seigneur,
où je conclurai |avec le peuple d’Israël |et celui de Juda |une alliance nouvelle.
Elle ne sera pas |comme celle que j’ai conclue |avec leurs pères
quand je les ai pris par la main |pour les faire sortir d’Egypte.
Puisqu’ils n’ont pas été fidèles |à mon alliance,
moi alors, je me suis détourné d’eux, |dit le Seigneur.
10 Mais voici quelle alliance je vais conclure |avec le peuple d’Israël
après ces jours, |dit le Seigneur :
je placerai mes lois dans leur pensée,
je les graverai sur leur cœur ;
je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple.
11 Ils n’auront plus besoin |de s’enseigner l’un l’autre
en répétant chacun |à son concitoyen |ou à son frère :
« Il faut que tu connaisses le Seigneur ! »
Car tous me connaîtront,
du plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux.
12 Car je pardonnerai leurs fautes,
je ne tiendrai plus compte |de leurs péchés[n].

13 Par le simple fait d’appeler cette alliance-là nouvelle, le Seigneur a rendu la première ancienne ; or, ce qui devient ancien et ce qui vieillit est près de disparaître.

L’imperfection du rituel de l’ancienne alliance

Certes, la première alliance avait un rituel pour le culte, ainsi qu’un sanctuaire qui était terrestre. On avait, en effet, installé une tente – le tabernacle – partagée en deux : dans la première partie se trouvaient le chandelier et la table avec les pains offerts à Dieu. On l’appelait le « lieu saint ». Derrière le second rideau venait la partie de la tente qu’on appelait le « lieu très saint ». Là étaient placés un brûle-parfum en or et le coffre de l’alliance, entièrement plaqué d’or. Ce coffre contenait un vase d’or avec de la manne, le bâton d’Aaron qui avait fleuri et les tablettes de pierre sur lesquelles étaient gravées les paroles de l’alliance.

Au-dessus du coffre, les chérubins glorieux couvraient le propitiatoire de l’ombre de leurs ailes. Mais ce n’est pas le moment de parler de chacun de ces objets en détail. Cet ensemble étant ainsi installé, les prêtres entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle pour accomplir leur service. Dans la seconde, le grand-prêtre est le seul à pénétrer, et cela une seule fois par an. Or, il ne peut y entrer sans apporter le sang de sacrifices qu’il offre pour lui-même et pour les fautes que le peuple a commises par ignorance.

Le Saint-Esprit montre par là que l’accès au lieu très saint n’est pas ouvert tant que subsiste le premier tabernacle. Nous avons là une représentation symbolique en vue de l’époque actuelle. Elle signifie que les offrandes et les sacrifices qu’on présente ainsi à Dieu sont incapables de donner une conscience parfaitement nette à celui qui rend un tel culte.

10 En effet, il n’y a là que des prescriptions portant sur des rites d’ordre matériel, concernant des aliments, des boissons et des ablutions diverses. Elles ne devaient rester en vigueur que jusqu’au temps où Dieu instituerait un ordre nouveau.

Christ, grand-prêtre des biens qu’il nous a acquis

11 Or, Christ est venu en tant que grand-prêtre pour nous procurer les biens qu’il nous a désormais acquis[o]. Il a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait que le sanctuaire terrestre, un tabernacle qui n’a pas été fabriqué par des mains humaines, c’est-à-dire qui n’appartient pas à ce monde créé. 12 Il a pénétré une fois pour toutes dans le sanctuaire ; il y a offert, non le sang de boucs ou de veaux, mais son propre sang. Il nous a ainsi acquis un salut éternel. 13 En effet, le sang des boucs et des taureaux et les cendres d’une vache que l’on répand sur des personnes rituellement impures 14 leur rendent la pureté extérieure. Mais Christ s’est offert lui-même à Dieu, sous la conduite de l’Esprit éternel, comme une victime sans défaut. A combien plus forte raison, par conséquent, son sang purifiera-t-il notre conscience des œuvres qui mènent à la mort afin que nous servions le Dieu vivant.

La nouvelle alliance, conclue par le sacrifice de Christ

15 Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, afin que ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel que Dieu leur avait promis. Car une mort est intervenue pour libérer de leur culpabilité les hommes qui avaient péché sous la première alliance.

16 En effet, là où il y a alliance, il est nécessaire que la mort de celui qui conclut l’alliance soit produite, 17 car une alliance est établie par la mise à mort d’animaux[p]. Elle n’entre pas en vigueur tant que celui qui la conclut est encore en vie[q]. 18 C’est pourquoi la première alliance non plus n’est pas entrée en vigueur sans aspersion de sang. 19 En effet, Moïse a d’abord exposé au peuple entier tous les commandements tels qu’ils se trouvent consignés dans la Loi. Puis il a pris le sang des veaux et des boucs avec de l’eau, de la laine rouge et une branche d’hysope, et il en a aspergé le livre ainsi que tout le peuple, 20 en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a conclue avec vous[r].

21 Puis il a aspergé aussi, avec le sang, le tabernacle et tous les ustensiles du culte. 22 En fait, selon la Loi, presque tout est purifié avec du sang, et il n’y a pas de pardon des péchés sans que du sang soit versé. 23 Ces objets, qui représentaient des réalités célestes, devaient donc être purifiés de cette manière-là. Il fallait de même que les réalités célestes le soient, elles, par des sacrifices bien meilleurs.

Une fois pour toutes

24 Car ce n’est pas dans un sanctuaire construit par des hommes, simple image du véritable, que Christ est entré : c’est dans le ciel même, afin de se présenter maintenant devant Dieu pour nous.

25 De plus, c’est chaque année que le grand-prêtre de l’ancienne alliance pénètre dans le sanctuaire avec du sang qui n’est pas le sien ; mais Christ, lui, n’y est pas entré pour s’offrir plusieurs fois en sacrifice. 26 Autrement, il aurait dû souffrir la mort à plusieurs reprises depuis le commencement du monde. Non, il est apparu une seule fois, à la fin des temps, pour ôter les péchés par son sacrifice.

27 Et comme le sort de tout homme est de mourir une seule fois – après quoi vient son jugement par Dieu – 28 de même, Christ s’est offert une seule fois en sacrifice pour porter les péchés de beaucoup d’hommes. Et il viendra une seconde fois, non plus pour ôter les péchés, mais pour sauver ceux qui attendent de lui leur salut.

L’inefficacité de la Loi et l’efficacité du sacrifice de Christ

10 La Loi de Moïse ne possède qu’une ombre des biens à venir et non pas l’image même de ces réalités. Elle ne peut donc en aucun cas amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu sur la base des mêmes sacrifices offerts perpétuellement d’année en année. Si elle l’avait pu, ceux qui participent à ce culte auraient depuis longtemps cessé d’offrir ces sacrifices car, purifiés une fois pour toutes, ils n’auraient plus eu la conscience chargée d’aucun péché.

Mais, en fait, ces sacrifices rappellent chaque année le souvenir des péchés. En effet, il est impossible que du sang de taureaux et de boucs ôte les péchés. Voilà pourquoi, en entrant dans le monde, Christ a dit :

Tu n’as voulu |ni sacrifice, ni offrande :
tu m’as formé un corps.
Tu n’as pris nul plaisir |aux holocaustes[s], |aux sacrifices |pour le péché.
Alors j’ai dit : Voici je viens
– dans le rouleau du livre, |il est question de moi –
pour faire, ô Dieu, ta volonté[t] .

Il commence ainsi par dire : « Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché ; tu n’y as pris nul plaisir. » Pourtant, ces sacrifices sont offerts conformément à la Loi. Ensuite il déclare : Voici, je viens pour faire ta volonté. Ainsi il abolit le premier état des choses pour établir le second.

10 Et c’est en raison de cette volonté de Dieu que nous sommes purifiés du péché, grâce au sacrifice de son propre corps que Jésus-Christ a offert une fois pour toutes. 11 Tout prêtre se présente chaque jour pour accomplir son service et offrir souvent les mêmes sacrifices qui, cependant, ne peuvent jamais ôter les péchés. 12 Christ, lui, a offert un sacrifice unique pour les péchés, valable pour toujours, et il s’est assis à la droite de Dieu 13 où il attend désormais que ses ennemis soient mis à terre sous ses pieds[u]. 14 Par une offrande unique, en effet, il a rendu parfaits pour toujours ceux qu’il purifie du péché. 15 C’est là ce que le Saint-Esprit nous confirme de son côté. Car il dit d’abord :

16 Mais voici quelle alliance |je vais conclure avec eux
après ces jours-là, dit le Seigneur :
je placerai mes lois sur leur cœur
et je les graverai dans leur pensée.

17 Puis il ajoute :

Je ne tiendrai plus compte |ni de leurs péchés, ni de leurs fautes[v].

18 Or, lorsque les péchés ont été pardonnés, il n’est plus nécessaire de présenter une offrande pour les ôter.

Footnotes

  1. 5.5 Ps 2.7.
  2. 5.6 Ps 110.4.
  3. 5.7 Ce passage se rapporte à l’agonie de Jésus à Gethsémané (Mt 26.36-46).
  4. 5.14 par la pratique. Autre traduction : en raison de leurs dispositions.
  5. 6.2 Peut-être, puisque l’auteur s’adresse à des chrétiens issus du judaïsme, s’agit-il des ablutions juives, du baptême de Jean et du baptême chrétien.
  6. 6.13 Gn 22.16.
  7. 6.14 Gn 22.16-17.
  8. 6.15 Pendant 25 ans ; la réalisation eut lieu par la naissance d’Isaac (Gn 17.2 ; 18.10 ; 21.5).
  9. 7.2 Gn 14.17-20.
  10. 7.5 Voir Nb 18.21.
  11. 7.17 Ps 110.4.
  12. 7.21 Ps 110.4.
  13. 8.5 Ex 25.40.
  14. 8.12 Jr 31.31-34.
  15. 9.11 Certains manuscrits ont : les biens à venir.
  16. 9.17 La mise à mort d’animaux représentait le sort auquel s’exposait celui qui, après avoir conclu l’alliance, la transgressait.
  17. 9.17 C’est-à-dire tant que la mort de celui qui conclut l’alliance n’a pas été symboliquement représentée par la mise à mort d’animaux au cours de la procédure de conclusion d’alliance. Autre traduction, v. 16-17 : 16 En effet, lorsqu’il est question de testament, il faut que la mort du testateur soit constatée, 17 car un testament n’entre en vigueur qu’après le décès de celui qui l’a établi : il est sans effet tant qu’il est en vie. Une telle compréhension s’appuie sur le fait qu’en grec, le même mot signifie testament et alliance.
  18. 9.20 Ex 24.8.
  19. 10.6 Voir Lv 1.
  20. 10.7 Ps 40.7-9.
  21. 10.13 Ps 110.1.
  22. 10.17 Jr 31.33-34.