Déclarés justes par la foi

Justes par la foi, sans la Loi

21 Mais maintenant Dieu a manifesté, sans faire intervenir la Loi, la justice qu’il nous accorde et à laquelle les livres de la Loi et des prophètes rendent témoignage.

22 Dieu déclare les hommes justes par leur foi en Jésus-Christ, et cela s’applique à tous ceux qui croient, car il n’y a pas de différence entre les hommes. 23 Tous ont péché, en effet, et sont privés de la gloire de Dieu, 24 et ils sont déclarés justes[a] par sa grâce ; c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance[b] apportée par Jésus-Christ[c].

25 C’est lui que Dieu a offert comme une victime destinée à expier les péchés[d], pour ceux qui croient en son sacrifice[e]. Dieu montre ainsi qu’il est juste parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis autrefois, 26 au temps de sa patience. Il montre aussi qu’il est juste dans le temps présent : il est juste tout en déclarant juste celui qui croit en Jésus.

27 Reste-t-il encore une raison de se vanter ? Non, cela est exclu. En vertu de quel principe ? Celui de l’obéissance à la Loi ? Non, mais selon le principe de la foi.

28 Voici donc ce que nous affirmons : l’homme est déclaré juste par la foi sans qu’il ait à accomplir les œuvres qu’exige la Loi. 29 Ou alors : Dieu serait-il seulement le Dieu des Juifs ? N’est-il pas aussi le Dieu des non-Juifs ? Bien sûr, il est aussi le Dieu des non-Juifs. 30 Car il n’y a qu’un seul Dieu qui justifie les Juifs en raison de leur foi et qui justifie aussi les non-Juifs au moyen de leur foi.

L’exemple d’Abraham et de David

31 Mais alors, est-ce que nous annulons la Loi au moyen de la foi ? Loin de là ! Nous confirmons la Loi.

Prenons l’exemple d’Abraham, l’ancêtre de notre peuple, selon la descendance physique. Que pouvons-nous dire à son sujet ? Quelle a été son expérience ? S’il a été déclaré juste en raison de ce qu’il a fait, alors certes, il peut se vanter. Mais ce n’est pas ainsi que Dieu voit la chose ! En effet, que dit l’Ecriture ? Abraham a eu confiance en Dieu, et Dieu a porté sa foi à son crédit[f] pour le déclarer juste[g].

Si quelqu’un accomplit un travail, on lui compte son salaire non pas comme si on lui faisait une faveur, mais d’après ce qui lui est dû. Et si quelqu’un n’accomplit pas les œuvres requises par la Loi mais place sa confiance en Dieu qui déclare justes les pécheurs, Dieu le déclare juste en portant sa foi à son crédit. De même, David déclare béni l’homme que Dieu déclare juste sans qu’il ait produit les œuvres qu’exige la Loi :

Ils sont bénis, ceux dont les fautes ont été pardonnées
et dont les péchés ont été effacés !
Il est béni, l’homme au compte de qui
le Seigneur ne porte pas le péché[h] !

Cette bénédiction est-elle réservée aux seuls circoncis, ou est-elle aussi accessible aux incirconcis ? Nous venons de le dire : Dieu a porté la foi d’Abraham à son crédit pour le déclarer juste. 10 A quel moment cela a-t-il eu lieu ? Quand Abraham était circoncis ou quand il était encore incirconcis ? Ce n’est pas quand il était circoncis, mais quand il ne l’était pas encore. 11 Et Dieu lui donna ensuite le signe de la circoncision comme sceau de la justice qu’il avait déjà reçue par la foi avant d’être circoncis. Il est devenu ainsi le père de tous ceux qui croient sans être circoncis pour qu’eux aussi soient déclarés justes par Dieu de la même manière.

Footnotes

  1. 3.24 Paul emprunte au vocabulaire juridique ce terme de justifier qui signifiait déclarer juste celui dont l’innocence avait été reconnue ou dont la culpabilité n’avait pu être prouvée. Dans le cas du pécheur devant Dieu, il s’agit d’un acte immérité du Dieu souverain qui « couvre » les péchés (4.7) et recouvre le pécheur de la justice parfaite de Jésus-Christ.
  2. 3.24 L’apôtre emploie un mot qui désigne souvent le rachat (d’un esclave ou d’un prisonnier) au moyen d’une rançon.
  3. 3.24 Autre traduction : dont on bénéficie dans le cadre de l’union à Jésus-Christ.
  4. 3.25 Selon certains, ce terme fait allusion à la cérémonie du jour des Expiations où le grand-prêtre aspergeait de sang le couvercle du coffre sacré afin de faire l’expiation des péchés du peuple. Expier les péchés : autre traduction : apaiser la colère de Dieu contre le mal (voir 1 Jn 2.2 ; 4.10).
  5. 3.25 Autre traduction : C’est lui que Dieu, dans son plan, a destiné, par sa mort, à expier les péchés pour ceux qui croient. Le texte grec emploie le mot sang : le sang est le symbole de la vie offerte et de la mort subie.
  6. 4.3 Paul emploie un terme du vocabulaire commercial qui signifie : imputer, porter au compte de quelqu’un. Dieu a porté l’acte de foi d’Abraham au compte du patriarche et l’a déclaré juste.
  7. 4.3 Gn 15.6.
  8. 4.8 Ps 32.1-2.