Révélation reçue par Abdias.

Le Seigneur, l’Eternel |déclare sur Edom[a] :
j’ai entendu[b] |une nouvelle
venant de l’Eternel,
et un héraut |a été envoyé |parmi les autres peuples :
Levez-vous, leur dit-il.
Partons en guerre contre Edom[c].

Le jugement d’Edom

La ruine d’Edom

Je vais te rendre |petit parmi les peuples
et tu seras très méprisé.
Car ton orgueil t’égare,
toi qui as ta demeure |dans les creux du rocher[d].
Toi dont l’habitation |est haut perchée,
tu te dis en toi-même :
« Qui m’en fera descendre ? »
Si comme l’aigle |tu t’élevais,
et quand bien même |ton nid serait placé |au milieu des étoiles,
je t’en ferais descendre,
l’Eternel le déclare.
Si des voleurs |ou des pillards |viennent chez toi |pendant la nuit,
ils saccageront tout.
Ne s’empareront-ils pas de tes biens |jusqu’à ce qu’ils en aient assez ?
Si des vendangeurs pénètrent chez toi,
ne laisseront-ils pas |que ce qui se grappille ?
O ! Esaü, |comme on te fouille !
On met à jour |tous tes trésors cachés.
Tous tes alliés |t’ont refoulé |jusque sur ta frontière.
Tous tes amis te trompent |et te réduisent |en leur pouvoir.
Tes associés |tendent[e] des pièges sous tes pas.
Il n’y a en Edom |aucun discernement.
En ce jour-là,
l’Eternel le déclare,
je vais faire périr |tous les sages d’Edom,
je ferai disparaître |tout le discernement |de la montagne d’Esaü.
Tes guerriers, ô Témân[f], |seront pris de panique
si bien qu’au grand massacre,
tout homme sera retranché |de la montagne d’Esaü.

Contre ceux qui profitent du malheur d’autrui

10 Tu t’es montré violent |envers Jacob ton frère,
c’est pourquoi tu seras |couvert de honte
et tu disparaîtras |à tout jamais[g].
11 Car tu étais présent[h]
en ce jour où des étrangers |emportaient ses richesses,
lorsque des étrangers |pénétraient dans sa ville,
et, en tirant au sort, |se partageaient entre eux |le butin de Jérusalem.
Oui, toi aussi, |tu as agi comme eux.
12 Non, tu n’aurais pas dû |te complaire au spectacle |au jour du malheur de ton frère,
au jour de sa détresse.
Non, tu n’aurais pas dû |te réjouir |au détriment des Judéens
au jour de leur désastre,
ni ouvrir grand la bouche |pour insulter et te moquer
au jour de leur angoisse.
13 Et tu n’aurais pas dû |pénétrer dans la ville de mon peuple
au jour de son malheur,
ni te complaire, |oui, toi aussi, |à la vue de ses maux,
ni t’emparer |de toutes ses richesses
au jour de son malheur !
14 Non, tu ne devais pas
te tenir là |au carrefour des routes[i]
pour massacrer ses rescapés
et pour livrer |les derniers survivants
au jour de leur détresse !

Le jour de l’Eternel

15 Le jour est proche |où l’Eternel jugera tous les peuples
et l’on te traitera |comme tu as traité les autres :
le mal que tu as fait |retombera sur toi.
16 Vous avez bu |la coupe de l’orgie[j] |sur ma sainte montagne :
De même, tous les peuples étrangers |ne cesseront de boire |la coupe de colère[k].
Ils la boiront, |et ils l’avaleront,
puis ils seront anéantis.
17 Mais sur le mont Sion |il y aura des rescapés :
ce sera un lieu saint.
Le peuple de Jacob |spoliera à son tour
ceux qui l’auront spolié.
18 Le peuple de Jacob |sera semblable au feu,
les enfants de Joseph |seront comme une flamme ;
les enfants d’Esaü, par contre, |seront comme du chaume :
ceux-ci embraseront ceux-là |et les consumeront ;
il ne réchappera |pas un seul survivant |parmi les enfants d’Esaü :
l’Eternel le déclare.

A l’Eternel appartiendra le règne

19 Ceux du Néguev s’empareront |de la montagne d’Esaü
et ceux qui vivent dans la plaine |posséderont la Philistie.
Ils viendront occuper[l] |le territoire d’Ephraïm,
qui est celui de Samarie.
Les gens de Benjamin |s’empareront de Galaad[m],
20 et les déportés d’Israël |– toute une armée –
posséderont |le pays des Cananéens |jusque vers Sarepta.
Les exilés à Sardes[n], |déportés de Jérusalem,
posséderont |les villes du Néguev.
21 Des sauvés[o] graviront |le mont Sion
pour dominer |sur les monts d’Esaü[p].
Alors l’Eternel régnera !

Footnotes

  1. 1: Peuple descendant d’Esaü (Gn 25.19-26 ; 36.1-43) installé au sud-est de la mer Morte, très souvent hostile à Israël (voir v. 10 et note ; Nb 20.21 ; Dt 23.8).
  2. 1: j’ai entendu : d’après l’ancienne version grecque et Jr 49.14.
  3. 1: Les v. 1-4 ont leur parallèle en Jr 49.14-16 ; les v. 5-6 en Jr 49.9-10. L’idée du v. 8 se retrouve en Jr 49.7.
  4. 3: rocher, en hébreu séla, est peut-être une allusion à la ville du même nom, taillée dans le roc, capitale d’Edom (2 R 14.7). Séla était peut-être sur le même site que la Pétra ultérieure des Nabatéens, qui elle est bien connue ; elle se situait en tout cas dans la même région.
  5. 7: Tes associés tendent. Autre traduction : ils profitent de ton hospitalité pour tendre.
  6. 9: Ville ou région d’Edom qui représente ici tout le pays (voir Jr 49.7 ; Am 1.12).
  7. 10: Voir v. 10-14 : Abdias fait référence à une participation édomite soit lors du sac de Jérusalem sous Yoram, vers 845 av. J.-C. (voir 2 Ch 21.8-10, 16-17) soit lors de la prise de Jérusalem par les Babyloniens en 587 av. J.-C. (2 R 25.8-12 ; Ps 137.7 ; Ez 25.12-14 ; 35).
  8. 11: D’autres comprennent : tu te tenais à l’écart.
  9. 14: au carrefour des routes. Autre traduction : après avoir brisé son joug (voir Gn 27.40).
  10. 16: D’autres comprennent : vous, les Judéens, vous avez bu la coupe de colère.
  11. 16: Voir Jr 25.15-29.
  12. 19: Ils viendront occuper : une modification légère du texte hébreu traditionnel permet de lire : Jérusalem possédera.
  13. 19: Galaad, à l’est du Jourdain, région rattachée au royaume du Nord.
  14. 20: Sarepta : entre Tyr et Sidon (voir 1 R 17.9), sur la côte de la Méditerranée. Sardes : en hébreu, Sepharad. Très certainement Sardes en Asie Mineure. Selon d’autres, Sparte en Grèce.
  15. 21: D’après les versions. Le texte hébreu traditionnel a : des sauveurs.
  16. 21: graviront le mont Sion … d’Esaü. Autre traduction : sur le mont Sion, iront exercer leur domination sur la montagne d’Esaü.

Prophétie d'Abdias. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, sur Édom: -Nous avons appris une nouvelle de la part de l'Éternel, Et un messager a été envoyé parmi les nations: Levez-vous, marchons contre Édom pour lui faire la guerre! -

Voici, je te rendrai petit parmi les nations, Tu seras l'objet du plus grand mépris.

L'orgueil de ton coeur t'a égaré, Toi qui habites le creux des rochers, Qui t'assieds sur les hauteurs, Et qui dis en toi-même: Qui me précipitera jusqu'à terre?

Quand tu placerais ton nid aussi haut que celui de l'aigle, Quand tu le placerais parmi les étoiles, Je t'en précipiterai, dit l'Éternel.

Si des voleurs, des pillards, viennent de nuit chez toi, Comme te voilà dévasté! Mais enlèvent-ils plus qu'ils ne peuvent? Si des vendangeurs viennent chez toi, Ne laissent-ils rien à grappiller?...

Ah! comme Ésaü est fouillé! Comme ses trésors sont découverts!

Tous tes alliés t'ont chassé jusqu'à la frontière, Tes amis t'ont joué, t'ont dominé, Ceux qui mangeaient ton pain t'ont dressé des pièges, Et tu n'as pas su t'en apercevoir!

N'est-ce pas en ce jour, dit l'Éternel, Que je ferai disparaître d'Édom les sages, Et de la montagne d'Ésaü l'intelligence?

Tes guerriers, ô Théman, seront dans l'épouvante, Car tous ceux de la montagne d'Ésaü périront dans le carnage.

10 A cause de ta violence contre ton frère Jacob, Tu seras couvert de honte, Et tu seras exterminé pour toujours.

11 Le jour où tu te tenais en face de lui, Le jour où des étrangers emmenaient captive son armée, Où des étrangers entraient dans ses portes, Et jetaient le sort sur Jérusalem, Toi aussi tu étais comme l'un d'eux.

12 Ne repais pas ta vue du jour de ton frère, du jour de son malheur, Ne te réjouis pas sur les enfants de Juda au jour de leur ruine, Et n'ouvre pas une grande bouche au jour de la détresse!

13 N'entre pas dans les portes de mon peuple au jour de sa ruine, Ne repais pas ta vue de son malheur au jour de sa ruine, Et ne porte pas la main sur ses richesses au jour de sa ruine!

14 Ne te tiens pas au carrefour pour exterminer ses fuyards, Et ne livre pas ses réchappés au jour de la détresse!

15 Car le jour de l'Éternel est proche, pour toutes les nations; Il te sera fait comme tu as fait, Tes oeuvres retomberont sur ta tête.

16 Car, comme vous avez bu sur ma montagne sainte, Ainsi toutes les nations boiront sans cesse; Elles boiront, elles avaleront, Et elles seront comme si elles n'avaient jamais été.

17 Mais le salut sera sur la montagne de Sion, elle sera sainte, Et la maison de Jacob reprendra ses possessions.

18 La maison de Jacob sera un feu, et la maison de Joseph une flamme; Mais la maison d'Ésaü sera du chaume, Qu'elles allumeront et consumeront; Et il ne restera rien de la maison d'Ésaü, Car l'Éternel a parlé.

19 Ceux du midi posséderont la montagne d'Ésaü, Et ceux de la plaine le pays des Philistins; Ils posséderont le territoire d'Éphraïm et celui de Samarie; Et Benjamin possédera Galaad.

20 Les captifs de cette armée des enfants d'Israël Posséderont le pays occupé par les Cananéens jusqu'à Sarepta, Et les captifs de Jérusalem qui sont à Sepharad Posséderont les villes du midi.

21 Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion, Pour juger la montagne d'Ésaü; Et à l'Éternel appartiendra le règne.

La fuite de Jonas

L’Eternel adressa la parole à Jonas[a], fils d’Amittaï, en ces termes : Mets-toi en route, va à Ninive[b] la grande ville et proclame des menaces contre ses habitants, car l’écho de leur méchanceté est parvenu jusqu’à moi.

Jonas se mit en route pour s’enfuir à Tarsis[c], loin de la présence de l’Eternel. Il descendit au port de Jaffa[d], où il trouva un navire en partance pour Tarsis. Il paya le prix de la traversée et descendit dans le bateau pour aller avec l’équipage à Tarsis, loin de la présence de l’Eternel.

Mais l’Eternel fit souffler un grand vent sur la mer et déchaîna une si grande tempête que le navire menaçait de se briser. Les marins furent saisis de crainte, et chacun se mit à implorer son dieu. Puis ils jetèrent la cargaison par-dessus bord pour alléger le navire. Quant à Jonas, il était descendu dans la cale du bateau, il s’était couché et dormait profondément. Le capitaine s’approcha de lui et l’interpella : Hé quoi ! Tu dors ! Mets-toi debout et prie ton Dieu. Peut-être Dieu se souciera-t-il de nous et nous ne périrons pas.

Pendant ce temps, les matelots se dirent entre eux : Allons, tirons au sort pour savoir qui nous attire ce malheur.

Ils tirèrent donc au sort et Jonas fut désigné. Alors ils lui demandèrent : Fais-nous savoir qui nous attire ce malheur ! Quelles sont tes occupations ? D’où viens-tu ? De quel pays ? Et de quel peuple es-tu ?

Jonas leur répondit : Je suis hébreu et je crains l’Eternel, le Dieu du ciel qui a fait la mer et la terre.

10 Il leur apprit qu’il s’enfuyait loin de la présence de l’Eternel. Aussi ces hommes furent-ils saisis d’une grande crainte et lui dirent : Pourquoi as-tu fait cela ?

11 Comme la mer se démontait de plus en plus, ils lui demandèrent : Que te ferons-nous pour que la mer se calme et cesse de nous être contraire ?

12 Il leur répondit : Prenez-moi et jetez-moi à la mer, et la mer se calmera, car je sais bien que c’est à cause de moi que cette grande tempête s’est déchaînée contre vous.

13 Ces hommes se mirent d’abord à ramer de toutes leurs forces pour regagner la côte, mais ils n’y parvinrent pas, car la mer se déchaînait toujours plus contre eux. 14 Alors ils crièrent à l’Eternel et dirent : O Eternel, nous t’en prions, ne nous fais pas périr à cause de cet homme et ne nous tiens pas responsables de la mort d’un innocent. Car toi, ô Eternel, tu as fait ce que tu as voulu.

15 Puis ils prirent Jonas et le jetèrent par-dessus bord. Aussitôt, la mer en furie se calma. 16 Alors l’équipage fut saisi d’une grande crainte envers l’Eternel ; ils lui offrirent un sacrifice et s’engagèrent envers lui par des vœux.

Prière de Jonas au fond des mers

L’Eternel fit venir un grand poisson pour avaler Jonas. Durant trois jours et trois nuits, Jonas resta dans le ventre du poisson[e]. Dans le ventre du poisson, il adressa cette prière[f] à l’Eternel son Dieu :

Dans ma détresse, |moi, j’ai crié à l’Eternel
et il m’a répondu[g].
Oui, du cœur du séjour des morts
j’ai crié au secours
et tu m’as entendu[h].
Tu m’avais jeté dans l’abîme |au fond des mers
et les courants m’ont encerclé,
tous tes flots et tes vagues |ont déferlé sur moi[i].
Je me disais :
Je suis chassé de devant toi[j].
Pourtant, je reverrai |ton temple saint.
Les eaux m’environnaient |et menaçaient ma vie,
l’abîme m’enserrait[k] ;
tout autour de ma tête, |les algues s’enlaçaient.
Et je suis descendu |jusqu’au tréfonds des mers |où naissent les montagnes.
La terre avait déjà |tiré derrière moi |ses verrous pour toujours.
Mais du fond de la fosse |tu m’as fait remonter vivant,
ô Eternel, mon Dieu[l] !
Quand je désespérais |de conserver la vie[m],
je me suis souvenu |de toi, ô Eternel[n],
et ma prière |est montée jusqu’à toi,
jusqu’à ton temple saint[o].

Ceux qui s’attachent |à de vaines idoles
se privent de la grâce[p].
10 Mais moi je t’offrirai |un sacrifice |en disant ma reconnaissance[q],
et je m’acquitterai |des vœux que j’ai formés,
car c’est de l’Eternel |que vient la délivrance[r].

11 L’Eternel parla au poisson qui rejeta Jonas sur la terre ferme.

La conversion de Ninive

L’Eternel adressa la parole une seconde fois à Jonas en ces termes[s] : Mets-toi en route ! Va à Ninive, la grande ville, et proclame là-bas le message que je te communique.

Jonas se mit en route et se rendit à Ninive, comme l’Eternel le lui avait demandé. Or, Ninive était une ville extrêmement grande[t] : il fallait trois jours de marche pour en faire le tour.

Jonas entra dans la ville et commença par y marcher toute une journée en proclamant : Dans quarante jours, une catastrophe viendra sur Ninive[u] !

Les habitants de Ninive crurent en Dieu, ils publièrent un jeûne et, quelle que fût leur condition sociale, ils revêtirent des habits de toile de sac[v]. Le roi de Ninive, informé de la chose, se leva de son trône, enleva son manteau royal, se couvrit d’un habit de toile de sac et s’assit sur de la cendre. Puis il fit proclamer ce décret dans Ninive :

« Par ordre du roi et de ses ministres, il est interdit aux hommes comme aux bêtes, petit ou gros bétail, de manger quoi que ce soit, de paître et de boire de l’eau ! Hommes et bêtes doivent se couvrir de toiles de sac et crier à Dieu de toutes leurs forces ! Que chacun abandonne sa mauvaise conduite et les actes de violence qu’il commet. Qui sait ! Peut-être Dieu se ravisera-t-il et décidera-t-il de changer de ligne de conduite en abandonnant son ardente colère, de sorte que nous ne périrons pas[w]. »

10 Lorsque Dieu constata comment les Ninivites réagissaient et abandonnaient leur mauvaise conduite, il renonça à faire venir sur eux le malheur dont il les avait menacés : il s’en abstint.

La leçon du ricin

Jonas le prit très mal et se mit en colère. Il adressa cette prière à l’Eternel : Ah, Eternel ! Je l’avais bien dit quand j’étais encore dans mon pays. Et c’est pour prévenir cela que je me suis enfui à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu plein de grâce et de compassion, lent à te mettre en colère et riche en amour, et que tu renonces volontiers à faire venir le malheur que tu as annoncé. Maintenant, Eternel, prends-moi donc la vie, car la mort vaut mieux pour moi que la vie.

L’Eternel lui répondit : Fais-tu bien de te mettre en colère ?

Jonas sortit de la ville et s’installa à l’est de la ville. Il se construisit là une cabane et s’assit dessous, à l’ombre, en attendant de voir ce qui se passerait dans la ville.

L’Eternel Dieu fit pousser un ricin qui s’éleva plus haut que Jonas et lui donna de l’ombre sur la tête, afin de le détourner de sa mauvaise humeur. Et Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin[x]. Mais le lendemain, au lever du jour, Dieu fit venir un ver qui rongea le ricin, de sorte que le ricin se dessécha. Et lorsque le soleil se mit à briller, Dieu fit venir de l’est un vent brûlant[y], et le soleil tapa sur la tête de Jonas. Sur le point de tomber en défaillance, Jonas demanda la mort en disant : La mort vaut mieux pour moi que la vie.

Dieu demanda à Jonas : Fais-tu bien de te mettre en colère à cause de ce ricin ?

Il répondit : Oui, je fais bien de me mettre en colère au point de désirer la mort.

10 Alors l’Eternel lui dit : Tu t’apitoies sur ce ricin qui ne t’a coûté aucune peine, que tu n’as pas fait pousser, et qui est sorti de terre en l’espace d’une nuit et a péri la nuit suivante. 11 Et tu voudrais que moi, je n’aie pas pitié de Ninive, de cette grande ville où vivent plus de cent vingt mille personnes qui ne savent pas distinguer le bien du mal, sans compter des animaux en grand nombre !

Footnotes

  1. 1.1 Sur Jonas, voir 2 R 14.25-27.
  2. 1.2 Capitale de l’Empire assyrien, l’une des grandes puissances de l’époque.
  3. 1.3 A l’opposé de la direction dans laquelle l’Eternel l’envoyait, peut-être Tartessos en Espagne, colonie minière phénicienne située près de Gibraltar.
  4. 1.3 Port maritime de Jérusalem, aujourd’hui faubourg de Tel-Aviv (voir Ac 10.5).
  5. 2.1 Mentionné en Mt 12.40.
  6. 2.2 Prière de reconnaissance de Jonas, dans le ventre du poisson, pour la délivrance de la noyade (voir v. 4, 6-7).
  7. 2.3 Voir Ps 18.7 ; 30.3 ; 118.5 ; 120.1.
  8. 2.3 Voir Ps 130.1-2.
  9. 2.4 Voir Ps 42.8.
  10. 2.5 Voir Ps 31.23.
  11. 2.6 Voir Ps 18.5 ; 69.2-3.
  12. 2.7 Voir Ps 30.4 ; 71.20.
  13. 2.8 Autre traduction : alors que la vie me quittait.
  14. 2.8 Voir Ps 142.4 ; 143.4.
  15. 2.8 Voir Ps 18.7 ; 88.3.
  16. 2.9 Voir Ps 31.7. se privent de la grâce : traduction incertaine. Autre traduction : abandonnent l’amour pour l’Eternel.
  17. 2.10 Voir Ps 42.5 ; 50.14, 23 ; 66.13 ; 116.17-18.
  18. 2.10 Voir Ps 3.9.
  19. 3.1 Pour les v. 1-3, voir 1.1-3.
  20. 3.3 Selon 4.11, il y vivait 120 000 habitants. La cité de Ninive elle-même était entourée d’un rempart de 13 kilomètres (voir Na 2.6 et note). Il pourrait s’agir de toute l’agglomération ninivite, composée de Ninive, Rehobot-Ir, Kalah et Résen, villes mentionnées en Gn 10.11-12, qui couvraient une zone dont le périmètre faisait près de 100 kilomètres.
  21. 3.4 Voir Gn 19.29.
  22. 3.5 Allusion en Mt 12.41 ; Lc 11.30, 32.
  23. 3.9 Voir 1.6.
  24. 4.6 Les versions divergent sur l’identification de cette plante. Le ricin, dont la semence donne l’huile de ricin, convient bien, car c’est une plante qui peut grandir de 30 cm par jour dans les conditions naturelles et qui peut atteindre une hauteur de 4 mètres.
  25. 4.8 Ce vent, bien connu en Israël et qui vient du désert (voir Os 13.15 ; Jr 4.11) dessèche toute végétation.

La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas, fils d'Amitthaï, en ces mots:

Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle! car sa méchanceté est montée jusqu'à moi.

Et Jonas se leva pour s'enfuir à Tarsis, loin de la face de l'Éternel. Il descendit à Japho, et il trouva un navire qui allait à Tarsis; il paya le prix du transport, et s'embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis, loin de la face de l'Éternel.

Mais l'Éternel fit souffler sur la mer un vent impétueux, et il s'éleva sur la mer une grande tempête. Le navire menaçait de faire naufrage.

Les mariniers eurent peur, ils implorèrent chacun leur dieu, et ils jetèrent dans la mer les objets qui étaient sur le navire, afin de le rendre plus léger. Jonas descendit au fond du navire, se coucha, et s'endormit profondément.

Le pilote s'approcha de lui, et lui dit: Pourquoi dors-tu? Lève-toi, invoque ton Dieu! peut-être voudra-t-il penser à nous, et nous ne périrons pas.

Et il se rendirent l'un à l'autre: Venez, et tirons au sort, pour savoir qui nous attire ce malheur. Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas.

Alors ils lui dirent: Dis-nous qui nous attire ce malheur. Quelles sont tes affaires, et d'où viens-tu? Quel est ton pays, et de quel peuple es-tu?

Il leur répondit: Je suis Hébreu, et je crains l'Éternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre.

10 Ces hommes eurent une grande frayeur, et ils lui dirent: Pourquoi as-tu fait cela? Car ces hommes savaient qu'il fuyait loin de la face de l'Éternel, parce qu'il le leur avait déclaré.

11 Ils lui dirent: Que te ferons-nous, pour que la mer se calme envers nous? Car la mer était de plus en plus orageuse.

12 Il leur répondit: Prenez-moi, et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous; car je sais que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête.

13 Ces hommes ramaient pour gagner la terre, mais ils ne le purent, parce que la mer s'agitait toujours plus contre eux.

14 Alors ils invoquèrent l'Éternel, et dirent: O Éternel, ne nous fais pas périr à cause de la vie de cet homme, et ne nous charge pas du sang innocent! Car toi, Éternel, tu fais ce que tu veux.

15 Puis ils prirent Jonas, et le jetèrent dans la mer. Et la fureur de la mer s'apaisa.

16 Ces hommes furent saisis d'une grande crainte de l'Éternel, et ils offrirent un sacrifice à l'Éternel, et firent des voeux.

17 (2:1) L'Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits.

(2:2) Jonas, dans le ventre du poisson, pria l'Éternel, son Dieu.

(2:3) Il dit: Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Éternel, Et il m'a exaucé; Du sein du séjour des morts j'ai crié, Et tu as entendu ma voix.

(2:4) Tu m'as jeté dans l'abîme, dans le coeur de la mer, Et les courants d'eau m'ont environné; Toutes tes vagues et tous tes flots ont passé sur moi.

(2:5) Je disais: Je suis chassé loin de ton regard! Mais je verrai encore ton saint temple.

(2:6) Les eaux m'ont couvert jusqu'à m'ôter la vie, L'abîme m'a enveloppé, Les roseaux ont entouré ma tête.

(2:7) Je suis descendu jusqu'aux racines des montagnes, Les barres de la terre m'enfermaient pour toujours; Mais tu m'as fait remonter vivant de la fosse, Éternel, mon Dieu!

(2:8) Quand mon âme était abattue au dedans de moi, Je me suis souvenu de l'Éternel, Et ma prière est parvenue jusqu'à toi, Dans ton saint temple.

(2:9) Ceux qui s'attachent à de vaines idoles Éloignent d'eux la miséricorde.

(2:10) Pour moi, je t'offrirai des sacrifices avec un cri d'actions de grâces, J'accomplirai les voeux que j'ai faits: Le salut vient de l'Éternel.

10 (2:11) L'Éternel parla au poisson, et le poisson vomit Jonas sur la terre.

La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas une seconde fois, en ces mots:

Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et proclames-y la publication que je t'ordonne!

Et Jonas se leva, et alla à Ninive, selon la parole de l'Éternel. Or Ninive était une très grande ville, de trois jours de marche.

Jonas fit d'abord dans la ville une journée de marche; il criait et disait: Encore quarante jours, et Ninive est détruite!

Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu'aux plus petits.

La chose parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac, et s'assit sur la cendre.

Et il fit faire dans Ninive cette publication, par ordre du roi et de ses grands; Que les hommes et les bête, les boeufs et les brebis, ne goûtent de rien, ne paissent point, et ne boivent point d'eau!

Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, qu'ils crient à Dieu avec force, et qu'ils reviennent tous de leur mauvaise voie et des actes de violence dont leurs mains sont coupables!

Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s'il ne renoncera pas à son ardente colère, en sorte que nous ne périssions point?

10 Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu'il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas.

Cela déplut fort à Jonas, et il fut irrité.

Il implora l'Éternel, et il dit: Ah! Éternel, n'est-ce pas ce que je disais quand j'étais encore dans mon pays? C'est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal.

Maintenant, Éternel, prends-moi donc la vie, car la mort m'est préférable à la vie.

L'Éternel répondit: Fais-tu bien de t'irriter?

Et Jonas sortit de la ville, et s'assit à l'orient de la ville, Là il se fit une cabane, et s'y tint à l'ombre, jusqu'à ce qu'il vît ce qui arriverait dans la ville.

L'Éternel Dieu fit croître un ricin, qui s'éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l'ombre sur sa tête et pour lui ôter son irritation. Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin.

Mais le lendemain, à l'aurore, Dieu fit venir un ver qui piqua le ricin, et le ricin sécha.

Au lever du soleil, Dieu fit souffler un vent chaud d'orient, et le soleil frappa la tête de Jonas, au point qu'il tomba en défaillance. Il demanda la mort, et dit: La mort m'est préférable à la vie.

Dieu dit à Jonas: Fais-tu bien de t'irriter à cause du ricin? Il répondit: Je fais bien de m'irriter jusqu'à la mort.

10 Et l'Éternel dit: Tu as pitié du ricin qui ne t'a coûté aucune peine et que tu n'as pas fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit.

11 Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre!