Qu’une profonde obscurité, |et d’épaisses ténèbres, |le réclament pour elles !
Que des nuées pèsent sur lui,
que des éclipses de soleil[a] |le chargent d’épouvante !
Oh ! que l’obscurité |saisisse cette nuit,
qu’elle n’ait pas sa place |au milieu des jours de l’année
et qu’elle n’entre point |dans le compte des mois !
Que cette nuit-là soit stérile
et que nul cri de joie |n’y résonne jamais.
Oui, que cette nuit-là |fasse l’objet d’incantations |de ceux qui maudissent les jours
et savent réveiller |le grand monstre marin[b] !
Que les ténèbres masquent |ses astres du matin !
Oui, qu’elle attende en vain |la lumière du jour
et qu’elle ne voie pas |l’aurore s’éveiller,
10 pour n’avoir pas fermé |le ventre maternel
et n’avoir pas caché |le malheur à mes yeux !

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Footnotes

  1. 3.5 éclipses de soleil : selon une légère variante d’orthographe. Objet de terreur, souvent mauvais présage. D’autres traduisent : sombres événements, ténèbres.
  2. 3.8 En 40.25 à 41.26, ce monstre marin (en hébreu : léviathan) sert à décrire le crocodile. Au Ps 74.14, il désigne l’Egypte, et en Es 27.1 l’ennemi de Dieu, la puissance maléfique qui se cache derrière le paganisme et qu’on retrouve dans les récits mythologiques du Moyen-Orient ancien. Ce monstre marin est aussi appelé Rahav en hébreu (note 9.13 ; Ps 89.11 ; Es 51.9) ou tannîn (Ps 74.13 ; Es 51.9). Job livre ainsi « sa » nuit à ceux qui possèdent les pouvoirs occultes les plus inquiétants.