La bataille décisive

18 David passa en revue les troupes qui étaient avec lui et il nomma des officiers, chefs de « milliers » et de « centaines ». Ensuite, il partagea l’armée en trois corps qu’il confia à Joab, à Abishaï, fils de Tserouya, frère de Joab, et à Ittaï, de Gath[a]. Puis il annonça à la troupe qu’il les accompagnerait lui-même au combat. Mais les soldats s’écrièrent : Non, tu ne dois pas venir avec nous ! Car si nous étions mis en fuite, on ne ferait pas attention à nous, et si même la moitié d’entre nous succombait, on n’y attacherait pas d’importance, mais toi, tu comptes autant que dix mille d’entre nous ; d’autre part, il est préférable que tu puisses à tout moment venir à notre aide depuis la ville.

Le roi leur dit : Je ferai ce que vous jugerez bon.

Il se plaça donc près de la porte de la ville et toute l’armée sortit par « centaines » et par « milliers[b] ». Le roi donna cet ordre à Joab, à Abishaï et à Ittaï : Par égard pour moi, ménagez le jeune Absalom !

Toute la troupe l’entendit donner cet ordre à tous les chefs de l’armée au sujet d’Absalom. L’armée sortit dans la campagne pour aller combattre Israël. La bataille s’engagea dans la forêt d’Ephraïm[c]. L’armée d’Israël fut battue là par les hommes de David, elle subit une lourde perte de vingt mille hommes. Les combattants s’éparpillèrent sur toute la région et, ce jour-là, ceux qui trouvèrent la mort dans la forêt furent plus nombreux que ceux qui furent tués par l’épée.

La fin d’Absalom

Absalom se trouva soudain face à face avec des hommes de David ; il s’enfuit sur son mulet qui s’engagea sous les branches enchevêtrées d’un grand chêne. Sa chevelure s’accrocha aux branches de l’arbre et il demeura suspendu entre ciel et terre tandis que son mulet s’échappait sous lui. 10 Un soldat le vit et le rapporta à Joab. Il dit : Je viens de voir Absalom suspendu à un chêne.

11 Joab lui dit : Comment ? Tu l’as vu ! Alors pourquoi ne l’as-tu pas abattu sur-le-champ ? Je t’aurais bien donné une centaine de grammes d’argent[d] et une ceinture d’apparat.

12 Mais le soldat lui répondit : Non, même si tu me pesais et me mettais en main mille pièces d’argent, je ne porterais pas la main sur le fils du roi, car nous avons entendu l’ordre que le roi t’a donné, à toi comme à Abishaï et à Ittaï, lorsqu’il a dit : « Par égard pour moi, épargnez le jeune Absalom. » 13 D’ailleurs, si j’avais agi traîtreusement au péril de ma vie, le roi aurait fini par le découvrir – car rien ne lui demeure caché – et toi-même tu te serais bien gardé d’intervenir en ma faveur.

14 Joab s’écria : Je n’ai pas de temps à perdre à rester là avec toi.

Il empoigna trois épieux et les planta dans la poitrine d’Absalom retenu vivant au milieu du chêne. 15 Puis les dix soldats qui portaient les armes de Joab entourèrent aussitôt Absalom et lui portèrent leurs coups pour l’achever.

16 Alors Joab fit sonner du cor pour arrêter le combat. Son armée cessa de poursuivre celle d’Israël et prit le chemin du retour, car Joab voulait épargner le peuple. 17 On saisit le corps d’Absalom et on le jeta dans une fosse profonde en pleine forêt, puis on accumula sur lui un énorme tas de pierres. Pendant ce temps, les hommes d’Israël s’enfuirent, chacun chez soi.

18 De son vivant, Absalom s’était fait ériger la stèle qui est dans la vallée royale[e], car il disait : Je n’ai pas de fils pour perpétuer mon nom.

Il avait donné son propre nom à la stèle qui s’appelle encore aujourd’hui le Monument d’Absalom.

David apprend la mort d’Absalom

19 Ahimaats, fils de Tsadoq, dit à Joab : Permets-moi de courir annoncer au roi la nouvelle que l’Eternel lui a rendu justice en le délivrant de ses ennemis.

20 Joab lui répondit : Si tu y vas, tu ne seras pas porteur d’une bonne nouvelle aujourd’hui. Tu pourras être une autre fois porteur de bonnes nouvelles. Mais aujourd’hui, ce ne sera pas une bonne nouvelle puisque le fils du roi est mort.

21 Joab dit à un Ethiopien : Va raconter au roi ce que tu as vu.

L’homme s’inclina devant Joab et partit en courant.

22 Ahimaats, fils de Tsadoq, revint à la charge et insista auprès de Joab : Advienne que pourra ! Laisse-moi courir derrière cet Ethiopien.

Mais Joab lui dit : Pourquoi veux-tu courir, mon ami ? Pareille nouvelle ne te vaudra aucune récompense !

23 – Advienne que pourra, répéta-t-il, je voudrais y courir.

– Eh bien, cours donc, lui dit Joab.

Ahimaats s’élança sur le chemin de la plaine du Jourdain et dépassa l’Ethiopien.

24 David était assis entre la porte extérieure et la porte intérieure de la ville. La sentinelle se rendit sur le rempart, au-dessus de la porte, et scruta l’horizon. Soudain, elle aperçut au loin un homme qui courait seul. 25 La sentinelle cria la nouvelle pour en informer le roi. Celui-ci lui répondit : S’il est seul, il apporte une bonne nouvelle.

L’homme poursuivait sa course et s’approchait. 26 Alors la sentinelle aperçut un autre homme qui courait. Elle cria au gardien de la porte : Voilà un autre coureur isolé.

Le roi déclara : Lui aussi apporte une bonne nouvelle.

27 La sentinelle reprit : A la manière de courir du premier, je crois reconnaître Ahimaats, fils de Tsadoq.

Le roi dit : C’est un homme de bien, et il apporte certainement une bonne nouvelle.

28 Ahimaats s’approcha et s’écria en s’adressant au roi : Tout va bien !

Puis il se prosterna devant le roi, le visage contre terre, et dit : Béni soit l’Eternel ton Dieu, qui t’a donné la victoire sur ceux qui avaient osé s’attaquer au roi mon seigneur.

29 Le roi lui demanda : Est-ce que le jeune Absalom est sain et sauf ?

Ahimaats répondit : Au moment où Joab m’a envoyé vers toi en même temps qu’un autre serviteur, j’ai vu qu’on s’agitait beaucoup, mais je ne sais pas pourquoi.

30 Le roi lui dit : Mets-toi de côté et tiens-toi là.

Il s’écarta et attendit.

31 Alors l’Ethiopien arriva et dit : C’est une bonne nouvelle que je viens apprendre au roi mon seigneur, car l’Eternel t’a rendu justice aujourd’hui en te délivrant de tous ceux qui s’étaient révoltés contre toi.

32 Le roi lui demanda alors : Le jeune Absalom, est-il sain et sauf ?

L’Ethiopien répondit : Que tous les ennemis de mon seigneur le roi et tous ceux qui se révoltent contre toi pour te faire du mal subissent le même sort que ce jeune homme.

Footnotes

  1. 18.2 Joab et Abishaï sont deux neveux de David (voir 2.18). Pour Ittaï, voir 15.18-22.
  2. 18.4 Ces « centaines » et ces « milliers » étaient peut-être des corps d’armée comprenant respectivement quelques dizaines et quelques centaines d’hommes.
  3. 18.6 Cette forêt semble se situer, non sur le territoire d’Ephraïm, mais à l’est du Jourdain. Elle fut appelée ainsi soit parce que les Ephraïmites avaient manifesté des prétentions sur cette région, soit parce que certains d’entre eux s’étaient établis là.
  4. 18.11 Dix fois l’unité, le sicle, celui-ci étant de 11,4 g.
  5. 18.18 Située aux environs de Jérusalem (voir Gn 14.17).

Un cantique de David

22 David adressa à l’Eternel les paroles de ce cantique lorsque l’Eternel l’eut délivré de tous ses ennemis, et en particulier de Saül. Il dit ceci :

L’Eternel est ma forteresse, |mon rocher, mon libérateur.
Dieu est mon roc solide |où je me réfugie.
Il est mon Sauveur tout-puissant, |mon rempart et mon bouclier.
Mon asile est en lui.
Toi, mon Sauveur, tu me délivres |des hommes violents.
Loué soit l’Eternel : |quand je l’ai appelé,
j’ai été délivré |de tous mes ennemis.
La mort m’enserrait de ses flots,
et, comme un torrent destructeur, |me terrifiait.
Oui, le séjour des morts |m’entourait de ses liens,
le piège de la mort |se refermait sur moi.
Alors, dans ma détresse, |je priai l’Eternel.
Vers mon Dieu, je lançai |mon appel au secours,
mon cri parvint à ses oreilles
et, de son temple, il m’entendit.

La terre s’ébranla |et elle chancela,
les fondements du ciel |se mirent à frémir,
tout secoués par sa colère.
De ses narines s’élevait |de la fumée,
et de sa bouche |surgissait un feu dévorant,
des charbons embrasés |en jaillissaient.
10 Il inclina le ciel |et descendit,
un sombre nuage à ses pieds.
11 Il chevauchait un chérubin |et il volait,
et il apparaissait |sur les ailes du vent.
12 Il s’enveloppait de ténèbres,
des nuages opaques, |un amas d’eau |formaient sa tente.
13 De l’éclat brillant devant lui
jaillissaient des charbons ardents.
14 L’Eternel tonna dans le ciel,
le Dieu très-haut |fit retentir sa voix.
15 Et soudain il tira des flèches[a] |pour disperser mes ennemis,
il lança des éclairs |pour les mettre en déroute.
16 A la menace de l’Eternel,
et au souffle tempétueux |de sa colère,
le fond des eaux parut,
les fondements du monde |se trouvèrent à nu.

17 Du haut du ciel, |il étend sa main pour me prendre,
me retirer des grandes eaux.
18 Il me délivre |d’un ennemi puissant,
de gens qui me haïssent |et sont plus forts que moi.
19 Ils m’affrontaient |au jour de mon désastre,
mais l’Eternel |a été mon appui.
20 Il m’a retiré du danger, |l’a éloigné de moi,
il m’en a délivré |à cause de son affection pour moi.

21 L’Eternel a agi |en tenant compte |de ma conduite juste,
comme mes mains sont pures, |il m’a récompensé ;
22 car j’ai suivi |les voies qu’il a prescrites,
je n’abandonne pas mon Dieu |pour m’adonner au mal.
23 J’ai toujours ses lois sous mes yeux,
je ne fais fi |d’aucun de ses commandements.
24 Envers lui, je suis sans reproche,
je me suis gardé du péché.
25 L’Eternel m’a récompensé |d’avoir agi avec droiture
et de m’être gardé pur sous ses yeux.

26 Avec ceux qui sont bienveillants, |toi, tu te montres bienveillant.
Avec qui est irréprochable, |tu es irréprochable.
27 Et avec celui qui est pur, |tu es toi-même pur,
et avec celui qui agit |de manière tordue, |tu empruntes des chemins détournés.
28 Un peuple affligé, tu le sauves,
tu regardes les orgueilleux |et puis tu les abaisses.
29 Tu es ma lampe, ô Eternel.
Tu illumines mes ténèbres.
30 Avec toi, je me précipite |sur une troupe bien armée[b],
avec mon Dieu, |je franchis des murailles.
31 Parfaites sont les voies |que Dieu prescrit,
la parole de l’Eternel |est éprouvée.
Ceux qui le prennent pour refuge |trouvent en lui un bouclier.
32 Qui est Dieu, sinon l’Eternel ?
Qui est un roc ? C’est notre Dieu !
33 C’est Dieu ma place forte[c],
il me trace un chemin parfait.
34 Grâce à lui, je cours comme une gazelle,
il me fait prendre position |sur les hauteurs.
35 C’est lui qui m’entraîne au combat,
et me fait tendre l’arc de bronze.

36 Ta délivrance |me sert de bouclier,
en m’exauçant, tu me grandis.
37 Tu m’amènes à marcher |sur un chemin bien large,
mes jambes ne fléchissent pas.
38 Je poursuis tous mes ennemis, |je les détruis
et je ne reviens pas |sans les avoir exterminés.
39 Je les achève, je les frappe :
aucun ne se relève,
ils tombent sous mes pieds.
40 Tu me rends fort pour le combat,
tu fais plier mes agresseurs : |les voilà à mes pieds.
41 Tu mets mes ennemis en fuite,
et ceux qui me haïssent, |je les anéantis.
42 Ils ont beau crier au secours, |personne ne vient à leur aide,
et s’ils appellent l’Eternel, |celui-ci ne leur répond pas.
43 Je les broie comme la poussière de la terre,
je les piétine, je les foule |comme la boue des rues.

44 En face d’un peuple en révolte, |tu me fais triompher.
Tu me maintiens chef d’autres peuples.
Un peuple qu’autrefois |je ne connaissais pas |m’est maintenant soumis.
45 Oui, des étrangers me courtisent,
au premier mot, ils m’obéissent.
46 Les étrangers perdent courage,
tremblants[d], ils quittent leurs bastions.
47 Dieu est vivant ! Qu’il soit béni, |lui qui est mon rocher !
Que l’on proclame la grandeur |de Dieu, le rocher qui me sauve.
48 Ce Dieu m’accorde ma revanche,
il abaisse sous moi des peuples.
49 Lui, il me fait échapper à mes ennemis.
Oui, tu me fais triompher d’eux,
tu me délivres |des hommes violents.
50 Aussi je publie tes louanges, |ô Eternel, parmi les peuples,
je te célèbre par mes chants[e].
51 Pour son roi, l’Eternel opère |de grandes délivrances.
Il traite avec bonté |l’homme qui de sa part |a reçu l’onction d’huile sainte,
David et sa postérité, |pour toute éternité.

Les dernières déclarations de David

23 Voici les dernières paroles de David :

Voici ce que déclare |David, fils d’Isaï,
cet homme haut placé,
qui a reçu l’onction |de la part du Dieu de Jacob,
oui, voici les paroles |qu’Israël se plaît à chanter[f].
L’Esprit de l’Eternel |s’est exprimé par moi,
ses paroles sont sur ma langue.
Le Dieu d’Israël a parlé,
le rocher d’Israël m’a dit :
Le juste gouverneur des hommes
qui gouverne avec la crainte de Dieu
est pareil au soleil |qui se lève au matin
et répand sa lumière |dans un ciel sans nuage,
et la verdure sort de terre |par ses rayons et par la pluie.
N’en est-il pas ainsi |de ma dynastie devant Dieu,
puisqu’il a conclu avec moi |une alliance éternelle,
en tout bien établie |et qu’il respectera toujours ?
En toutes circonstances, |il œuvre à mon salut,
il accomplit tous mes désirs.
Mais les vauriens sont tous |pareils à des épines |que l’on rejette au loin.
On ne les saisit pas |avec une main nue,
celui qui veut les prendre
se munit d’un crochet de fer |ou du bois d’une lance,
et il les jette au feu, |pour les brûler sur place.

Les valeureux guerriers de David(A)

Voici les noms des guerriers de David : Le premier est Yosheb-Bashébeth le Tahkmonite, il était chef du groupe des trois. C’est lui qui[g], avec son javelot, tua huit cents hommes au cours d’un seul combat.

Le second était Eléazar, fils de Dodo et petit-fils d’Ahohi. Il était l’un des trois guerriers qui accompagnèrent David lorsqu’il défia les Philistins rassemblés[h] pour la bataille. Déjà, les hommes d’Israël battaient en retraite et gagnaient les hauteurs, 10 mais lui tint bon et frappa les Philistins jusqu’à ce que sa main fût engourdie et resta crispée sur la poignée de son épée. Ce jour-là, l’Eternel accorda une grande victoire à Israël ; les Israélites n’eurent plus qu’à revenir derrière Eléazar pour s’emparer des dépouilles.

11 Après lui vient Shamma, fils d’Agué de Harar. Les Philistins s’étaient rassemblés à Léhi. Il y avait là un champ couvert de lentilles. Les Israélites avaient pris la fuite devant les Philistins, 12 mais Shamma prit position au milieu du champ, le libéra et frappa les Philistins. Ainsi l’Eternel accorda une victoire éclatante à Israël.

13 Un jour, au début du temps de la moisson, trois membres du groupe des trente vinrent trouver David dans la caverne d’Adoullam[i], tandis qu’une troupe de Philistins était campée dans la vallée des Rephaïm. 14 David se trouvait alors dans son refuge fortifié et un poste de Philistins occupait Bethléhem.

15 David fut soudain pris d’un brûlant désir et s’écria : Qui me fera boire de l’eau du puits qui se trouve à la porte de Bethléhem ?

16 Alors les trois guerriers pénétrèrent dans le camp des Philistins et puisèrent de l’eau au puits qui est à la porte de Bethléhem. Ils l’apportèrent et la présentèrent à David ; mais il ne voulut pas en boire, et il la répandit en libation pour l’Eternel. 17 Il s’exclama : Que l’Eternel me garde de faire pareille chose ! Cette eau représente le sang de ces hommes qui sont allés là-bas au péril de leur vie.

Il refusa donc de la boire. Tel fut l’exploit de ces trois guerriers.

18 Abishaï, frère de Joab, fils de Tserouya, était le chef de ce groupe de trois. Un jour, il brandit son javelot contre trois cents hommes et les tua. Ainsi, il devint célèbre parmi le second groupe des trois. 19 Il était le plus considéré parmi ces trois et devint leur chef ; mais il n’égala pas les trois du premier groupe.

20 Benaya de Qabtséel, fils de Yehoyada et petit-fils d’un homme valeureux qui avait accompli[j] de nombreux exploits, tua deux puissants héros moabites. C’est lui aussi qui, un jour de neige, descendit au fond d’une citerne pour y tuer un lion. 21 C’est encore lui qui tua un Egyptien de taille impressionnante armé d’un javelot. Il bondit sur lui, armé d’un simple bâton, et lui arracha son javelot dont il se servit pour le tuer. 22 Tels furent les exploits de Benaya, fils de Yehoyada, qui se fit une renommée parmi le second groupe des trois. 23 Il fut le plus estimé parmi les trente, mais sans égaler ceux du premier groupe des trois. David lui confia le commandement de sa garde personnelle.

24 Le groupe des trente comprenait aussi Asaël, frère de Joab, Elhanân, fils de Dodo de Bethléhem, 25 Shamma et Eliqa, tous deux de Harod, 26 Hélets de Péleth, Ira, fils d’Iqqesh de Teqoa, 27 Abiézer d’Anatoth, Mebounnaï de Housha, 28 Tsalmôn, d’Ahoah, Maharaï, de Netopha, 29 Héleb[k], fils de Baana, de Netopha, Ittaï, fils de Ribaï, de Guibéa en Benjamin, 30 Benaya, de Piratôn, Hiddaï[l], de Nahalé-Gaash, 31 Abi-Albôn, de la vallée du Jourdain[m], Azmaveth, de Barhoum, 32 Eliahba de Shaalbôn, Bené-Yashên, Jonathan, 33 Shamma[n], de Harar, Ahiam, fils de Sharar[o], d’Arar, 34 Eliphéleth, fils de Ahasbaï, fils d’un Maakathien, Eliam, fils d’Ahitophel, de Guilo, 35 Hetsraï, de Karmel, Paaraï, d’Arab, 36 Yiguéal, fils de Nathan, de Tsoba, Bani de Gad[p], 37 Tséleq, l’Ammonite, Nahraï, de Beéroth, qui portait les armes de Joab, fils de Tserouya, 38 Ira et Gareb, tous deux de Yéter, 39 et Urie, le Hittite[q]. Au total, ils étaient trente-sept.

Le recensement coupable et la peste(B)

24 L’Eternel se mit de nouveau en colère contre les Israélites et il incita David à agir contre leurs intérêts en lui suggérant l’idée de faire le recensement d’Israël et de Juda.

Alors le roi ordonna à Joab, chef de son armée[r] qui se trouvait près de lui : Parcours, je te prie, toutes les tribus d’Israël, depuis Dan jusqu’à Beer-Sheva ; que l’on recense le peuple, pour que je sache quel en est le nombre !

Joab dit au roi : Que l’Eternel, ton Dieu, rende le peuple cent fois plus nombreux et que mon seigneur le roi puisse encore le voir de ses yeux ! Mais pourquoi mon seigneur le roi désire-t-il faire pareille chose ?

Mais le roi maintint l’ordre donné à Joab et aux chefs de l’armée. Ils se mirent donc en route pour faire le recensement d’Israël. Ils franchirent d’abord le Jourdain et s’arrêtèrent près de Aroër[s], au sud de la ville qui se trouve au fond de la vallée de Gad et près de Yaezer. De là, ils passèrent dans le territoire de Galaad et dans la région de Tahtim-Hodshi. Ils continuèrent jusqu’à Dan-Yaân et aux environs, vers Sidon, et arrivèrent à la forteresse de Tyr, puis ils allèrent dans toutes les villes des Héviens et des Cananéens[t]. Ils parvinrent enfin au Néguev de Juda, à Beer-Sheva. Ils parcoururent ainsi tout le pays et, au bout de neuf mois et vingt jours, ils regagnèrent Jérusalem. Joab communiqua au roi le résultat du recensement du peuple : Israël comptait 800 000 hommes aptes à porter les armes et Juda 500 000.

10 Soudain, David sentit son cœur battre parce qu’il avait ainsi recensé le peuple, et il dit à l’Eternel : J’ai commis une grave faute en faisant cela ! Maintenant, Eternel, daigne pardonner la faute de ton serviteur car je reconnais que j’ai agi tout à fait comme un insensé !

11 Quand David se leva le lendemain matin, l’Eternel s’adressa au prophète Gad, attaché à la cour de David, en ces termes : 12 Va dire à David : « Voici ce que déclare l’Eternel : Je t’impose l’un des trois châtiments suivants ; choisis l’un d’eux et je te l’infligerai. »

13 Gad se rendit donc chez David et lui communiqua le message ; il lui dit : Que veux-tu que je fasse venir contre toi : sept années de famine dans ton pays, trois mois de déroute devant tes ennemis qui s’acharneront contre toi, ou trois jours de peste dans ton pays ? Réfléchis donc et décide, puis dis-moi ce que je dois répondre à celui qui m’envoie.

14 David répondit à Gad : Je suis dans un grand désarroi ! Ah ! tombons plutôt entre les mains de l’Eternel, car ses compassions sont grandes ; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes !

15 L’Eternel fit donc sévir une épidémie de peste en Israël, depuis ce matin-là jusqu’au terme fixé. Elle sévit de Dan à Beer-Sheva, et fit périr soixante-dix mille personnes. 16 L’ange allait étendre sa main sur Jérusalem pour la dévaster, mais l’Eternel ne voulut pas ce malheur et y renonça. Il ordonna à l’ange qui était en train de décimer le peuple : Cela suffit maintenant ! Retire ta main !

L’ange de l’Eternel se tenait alors près de l’aire d’Orna, le Yebousien, entre ciel et terre, son épée dégainée à la main[u].

17 En voyant l’ange qui frappait le peuple, David pria en disant : Voici : c’est moi seul qui ai péché, c’est moi, le berger[v], qui ai commis une faute, mais ce pauvre troupeau, qu’a-t-il fait de mal ? Frappe-moi donc plutôt, ainsi que ma famille.

(1 Ch 21.18-26)

18 Ce même jour, Gad se rendit auprès de David et lui ordonna : Monte à l’aire[w] d’Orna[x] le Yebousien et dresses-y un autel à l’Eternel.

19 David s’y rendit comme l’Eternel le lui avait ordonné par l’intermédiaire de Gad. 20 Orna, qui était en train de battre du blé, regarda d’en haut et vit le roi et ses ministres venir vers lui, revêtus de vêtements d’étoffe grossière[y]. Il sortit et se prosterna devant le roi, le visage contre terre[z], 21 et il demanda : Pourquoi mon seigneur le roi vient-il vers son serviteur ?

David lui dit : Je viens t’acheter cette aire pour y bâtir un autel à l’Eternel afin que cesse le fléau qui sévit contre le peuple.

22 Orna répondit à David : Que mon Seigneur le roi prenne l’aire et qu’il offre ce qu’il jugera bon. Regarde : voici les bœufs pour l’holocauste, les herses et l’attelage des bœufs fourniront le bois[aa]. 23 O roi, je te donne tout cela ! Puis il ajouta : Que l’Eternel ton Dieu accepte favorablement ton offrande !

24 Mais le roi lui déclara : Non ! Je veux te l’acheter à son prix ; je n’offrirai pas à l’Eternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne me coûteraient rien !

Et David acheta l’aire et les bœufs pour cinquante pièces d’argent[ab].

25 Il bâtit là un autel à l’Eternel et y offrit des holocaustes et des sacrifices de communion. Ainsi l’Eternel se laissa fléchir en faveur du pays, et la plaie fut détournée d’Israël.

Footnotes

  1. 22.15 C’est-à-dire les éclairs (Ha 3.11 ; Ps 144.6).
  2. 22.30 Autre traduction : une muraille.
  3. 22.33 Le texte hébreu de Qumrân, certains manuscrits de l’ancienne version grecque, la version syriaque et la Vulgate ont : qui m’arme de force.
  4. 22.46 D’après quelques manuscrits hébreux, certains manuscrits de l’ancienne version grecque et la Vulgate (voir Ps 18.45). Le texte hébreu traditionnel porte : ils s’arment.
  5. 22.50 Cité en Rm 15.9.
  6. 23.1 Autres traductions : David … dont Israël se plaît à chanter les exploits ou du chantre agréable d’Israël.
  7. 23.8 D’après certains manuscrits de l’ancienne version grecque (voir 1 Ch 11.11) ; le texte hébreu traditionnel et d’autres manuscrits de l’ancienne version grecque ont : c’est Adino l’Etsnite qui …
  8. 23.9 Selon 1 Ch 11.13 : rassemblés à Pas-Dammin.
  9. 23.13 Voir 1 S 22.1.
  10. 23.20 L’ancienne version grecque a : Benaya, fils de Yehoyada, était un vaillant guerrier de Qabtséel, qui avait accompli …
  11. 23.29 Certains manuscrits hébreux, la Vulgate et 1 Ch 11.30 ont : Héled.
  12. 23.30 Certains manuscrits de l’ancienne version grecque et 1 Ch 11.32 ont : Houraï.
  13. 23.31 Ou : de Beth-Arba.
  14. 23.33 L’ancienne version grecque et 1 Ch 11.34 ont : fils de Shamma.
  15. 23.33 Certains manuscrits de l’ancienne version grecque et 1 Ch 11.35 ont : Sakar.
  16. 23.36 Certains manuscrits de l’ancienne version grecque et 1 Ch 11.38 ont : fils d’Hagri.
  17. 23.39 Voir 11.3-27.
  18. 24.2 L’ancienne version grecque et 1 Ch 21.2 (voir v. 4) ont : et les chefs de l’armée. Il s’agit d’un recensement militaire (voir v. 9) qui ne comprend donc pas la tribu de Lévi (ni celle de Benjamin, voir 1 Ch 21.6 ; 27.23) ni les hommes de moins de 20 ans.
  19. 24.5 Sur l’Arnon, la frontière sud de la tribu de Ruben, à l’est de la mer Morte, non loin de Rabba, la capitale des Moabites (Jos 13.25). Les envoyés commencent leur travail à l’est du pays, ils passeront au nord, puis à l’ouest et au sud.
  20. 24.7 Deux peuples habitant Canaan avant la conquête du pays par les Israélites (Jos 3.10).
  21. 24.16 Cette fin du v. 16 manque dans le texte hébreu traditionnel. Elle est restituée d’après le manuscrit hébreu de Qumrân et 1 Ch 21.15.
  22. 24.17 c’est moi, le berger : d’après le texte hébreu de Qumrân (voir 1 Ch 21.17).
  23. 24.18 Les aires se trouvaient généralement au sommet des collines où le vent emportait la bale du blé que l’on vannait. Cette aire se trouvait au sommet du mont Morija.
  24. 24.18 Orna : d’après le texte hébreu de Qumrân et l’ancienne version grecque ; le texte hébreu traditionnel a : Aravna.
  25. 24.20 Les mots : Orna, qui était en train de battre du blé et revêtus de vêtements d’étoffe grossière manquent dans le texte hébreu traditionnel. Ils sont rajoutés ici d’après le texte hébreu de Qumrân et 1 Ch 21.20.
  26. 24.20 D’après le texte hébreu de Qumrân (voir 1 Ch 21.20).
  27. 24.22 Il s’agit des bœufs occupés à ce moment-là à fouler le blé sur l’aire avec une herse de bois (voir Am 1.3).
  28. 24.24 David acquit donc toute la surface couronnant le sommet du mont Morija où s’élèvera plus tard le Temple, immédiatement au nord de la Cité de David (voir 1 Ch 22.1 ; 2 Ch 3.1).