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Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l'Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe:

que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,

qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l'objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque l'affliction!

Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ.

Si nous sommes affligés, c'est pour votre consolation et pour votre salut; si nous sommes consolés, c'est pour votre consolation, qui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons.

Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation.

Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie.

Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts.

10 C'est lui qui nous a délivrés et qui nous délivrera d'une telle mort, lui de qui nous espérons qu'il nous délivrera encore,

11 vous-mêmes aussi nous assistant de vos prières, afin que la grâce obtenue pour nous par plusieurs soit pour plusieurs une occasion de rendre grâces à notre sujet.

12 Car ce qui fait notre gloire, c'est ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec sainteté et pureté devant Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu.

13 Nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez, et ce que vous reconnaissez. Et j'espère que vous le reconnaîtrez jusqu'à la fin,

14 comme vous avez déjà reconnu en partie que nous sommes votre gloire, de même que vous serez aussi la nôtre au jour du Seigneur Jésus.

15 Dans cette persuasion, je voulais aller d'abord vers vous, afin que vous eussiez une double grâce;

16 je voulais passer chez vous pour me rendre en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous, et vous m'auriez fait accompagner en Judée.

17 Est-ce que, en voulant cela, j'ai donc usé de légèreté? Ou bien, mes résolutions sont-elles des résolutions selon la chair, de sorte qu'il y ait en moi le oui et le non?

18 Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée n'a pas été oui et non.

19 Car le Fils de Dieu, Jésus Christ, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, et par Silvain, et par Timothée, n'a pas été oui et non, mais c'est oui qui a été en lui;

20 car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c'est en lui qu'est le oui; c'est pourquoi encore l'Amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu.

21 Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu,

22 lequel nous a aussi marqués d'un sceau et a mis dans nos coeurs les arrhes de l'Esprit.

23 Or, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c'est pour vous épargner que je ne suis plus allé à Corinthe;

24 non pas que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi.

Je résolus donc en moi-même de ne pas retourner chez vous dans la tristesse.

Car si je vous attriste, qui peut me réjouir, sinon celui qui est attristé par moi?

J'ai écrit comme je l'ai fait pour ne pas éprouver, à mon arrivée, de la tristesse de la part de ceux qui devaient me donner de la joie, ayant en vous tous cette confiance que ma joie est la vôtre à tous.

C'est dans une grande affliction, le coeur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l'amour extrême que j'ai pour vous.

Si quelqu'un a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, c'est vous tous, du moins en partie, pour ne rien exagérer.

Il suffit pour cet homme du châtiment qui lui a été infligé par le plus grand nombre,

en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une tristesse excessive.

Je vous exhorte donc à faire acte de charité envers lui;

car je vous ai écrit aussi dans le but de connaître, en vous mettant à l'épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses.

10 Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi; et ce que j'ai pardonné, si j'ai pardonné quelque chose, c'est à cause de vous, en présence de Christ,

11 afin de ne pas laisser à Satan l'avantage sur nous, car nous n'ignorons pas ses desseins.

12 Au reste, lorsque je fus arrivé à Troas pour l'Évangile de Christ, quoique le Seigneur m'y eût ouvert une porte, je n'eus point de repos d'esprit, parce que je ne trouvai pas Tite, mon frère;

13 c'est pourquoi, ayant pris congé d'eux, je partis pour la Macédoine.

14 Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance!

15 Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent:

16 aux uns, une odeur de mort, donnant la mort; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. -Et qui est suffisant pour ces choses? -

17 Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs; mais c'est avec sincérité, mais c'est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu.

Commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes? Ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation auprès de vous, ou de votre part?

C'est vous qui êtes notre lettre, écrite dans nos coeurs, connue et lue de tous les hommes.

Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les coeurs.

Cette assurance-là, nous l'avons par Christ auprès de Dieu.

Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu.

Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie.

Or, si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que les fils d'Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, bien que cette gloire fût passagère,

combien le ministère de l'esprit ne sera-t-il pas plus glorieux!

Si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère de la justice est de beaucoup supérieur en gloire.

10 Et, sous ce rapport, ce qui a été glorieux ne l'a point été, à cause de cette gloire qui lui est supérieure.

11 En effet, si ce qui était passager a été glorieux, ce qui est permanent est bien plus glorieux.

12 Ayant donc cette espérance, nous usons d'une grande liberté,

13 et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d'Israël ne fixassent pas les regards sur la fin de ce qui était passager.

14 Mais ils sont devenus durs d'entendement. Car jusqu'à ce jour le même voile demeure quand, ils font la lecture de l'Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c'est en Christ qu'il disparaît.

15 Jusqu'à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs coeurs;

16 mais lorsque les coeurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté.

17 Or, le Seigneur c'est l'Esprit; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté.

18 Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit.

C'est pourquoi, ayant ce ministère, selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage.

Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n'avons point une conduite astucieuse, et nous n'altérons point la parole de Dieu. Mais, en publiant la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d'homme devant Dieu.

Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent;

pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence, afin qu'ils ne vissent pas briller la splendeur de l'Évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu.

Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes; c'est Jésus Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus.

Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.

Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.

Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir;

persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus;

10 portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps.

11 Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle.

12 Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous.

13 Et, comme nous avons le même esprit de foi qui est exprimé dans cette parole de l'Écriture: J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé! nous aussi nous croyons, et c'est pour cela que nous parlons,

14 sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître avec vous en sa présence.

15 Car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d'un plus grand nombre.

16 C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour.

17 Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà de toute mesure,

18 un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.

Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme.

Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste,

si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus.

Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.

Et celui qui nous a formés pour cela, c'est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l'Esprit.

Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu'en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur-

car nous marchons par la foi et non par la vue,

nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur.

C'est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions.

10 Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait, étant dans son corps.

11 Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes; Dieu nous connaît, et j'espère que dans vos consciences vous nous connaissez aussi.

12 Nous ne nous recommandons pas de nouveau nous-mêmes auprès de vous; mais nous vous donnons occasion de vous glorifier à notre sujet, afin que vous puissiez répondre à ceux qui tirent gloire de ce qui est dans les apparences et non dans le coeur.

13 En effet, si je suis hors de sens, c'est pour Dieu; si je suis de bon sens, c'est pour vous.

14 Car l'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts;

15 et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.

16 Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière.

17 Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

18 Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation.

19 Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation.

20 Nous faisons donc les fonctions d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!

21 Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.

Puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain.

Car il dit: Au temps favorable je t'ai exaucé, Au jour du salut je t'ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut.

Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme.

Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses,

sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes;

par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère,

par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice;

au milieu de la gloire et de l'ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques;

comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort;

10 comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs; comme n'ayant rien, et nous possédons toutes choses.

11 Notre bouche s'est ouverte pour vous, Corinthiens, notre coeur s'est élargi.

12 Vous n'êtes point à l'étroit au dedans de nous; mais vos entrailles se sont rétrécies.

13 Rendez-nous la pareille, -je vous parle comme à mes enfants, -élargissez-vous aussi!

14 Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres?

15 Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle?

16 Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.

17 C'est pourquoi, Sortez du milieu d'eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai.

18 Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur tout puissant.

Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu.

Donnez-nous une place dans vos coeurs! Nous n'avons fait tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons tiré du profit de personne.

Ce n'est pas pour vous condamner que je parle de la sorte; car j'ai déjà dit que vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort.

J'ai une grande confiance en vous, j'ai tout sujet de me glorifier de vous; je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie au milieu de toutes nos tribulations.

Car, depuis notre arrivée en Macédoine, notre chair n'eut aucun repos; nous étions affligés de toute manière: luttes au dehors, craintes au dedans.

Mais Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par l'arrivée de Tite,

et non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que Tite lui-même ressentait à votre sujet: il nous a raconté votre ardent désir, vos larmes, votre zèle pour moi, en sorte que ma joie a été d'autant plus grande.

Quoique je vous aie attristés par ma lettre, je ne m'en repens pas. Et, si je m'en suis repenti, -car je vois que cette lettre vous a attristés, bien que momentanément, -

je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage.

10 En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort.

11 Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous! Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire.

12 Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de celui qui a fait l'injure, ni à cause de celui qui l'a reçue; c'était afin que votre empressement pour nous fût manifesté parmi vous devant Dieu.

13 C'est pourquoi nous avons été consolés. Mais, outre notre consolation, nous avons été réjouis beaucoup plus encore par la joie de Tite, dont l'esprit a été tranquillisé par vous tous.

14 Et si devant lui je me suis un peu glorifié à votre sujet, je n'en ai point eu de confusion; mais, comme nous vous avons toujours parlé selon la vérité, ce dont nous nous sommes glorifiés auprès de Tite s'est trouvé être aussi la vérité.

15 Il éprouve pour vous un redoublement d'affection, au souvenir de votre obéissance à tous, et de l'accueil que vous lui avez fait avec crainte et tremblement.

16 Je me réjouis de pouvoir en toutes choses me confier en vous.

Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s'est manifestée dans les Églises de la Macédoine.

Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part.

Ils ont, je l'atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au delà de leurs moyens,

nous demandant avec de grandes instances la grâce de prendre part à l'assistance destinée aux saints.

Et non seulement ils ont contribué comme nous l'espérions, mais ils se sont d'abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu.

Nous avons donc engagé Tite à achever chez vous cette oeuvre de bienfaisance, comme il l'avait commencée.

De même que vous excellez en toutes choses, en foi, en parole, en connaissance, en zèle à tous égards, et dans votre amour pour nous, faites en sorte d'exceller aussi dans cette oeuvre de bienfaisance.

Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver, par le zèle des autres, la sincérité de votre charité.

Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis.

10 C'est un avis que je donne là-dessus, car cela vous convient, à vous qui non seulement avez commencé à agir, mais qui en avez eu la volonté dès l'année dernière.

11 Achevez donc maintenant d'agir, afin que l'accomplissement selon vos moyens réponde à l'empressement que vous avez mis à vouloir.

12 La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu'elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu'elle n'a pas.

13 Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d'égalité: dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins,

14 afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu'il y ait égalité,

15 selon qu'il est écrit: Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n'en manquait pas.

16 Grâces soient rendues à Dieu de ce qu'il a mis dans le coeur de Tite le même empressement pour vous;

17 car il a accueilli notre demande, et c'est avec un nouveau zèle et de son plein gré qu'il part pour aller chez vous.

18 Nous envoyons avec lui le frère dont la louange en ce qui concerne l'Évangile est répandue dans toutes les Églises,

19 et qui, de plus, a été choisi par les Églises pour être notre compagnon de voyage dans cette oeuvre de bienfaisance, que nous accomplissons à la gloire du Seigneur même et en témoignage de notre bonne volonté.

20 Nous agissons ainsi, afin que personne ne nous blâme au sujet de cette abondante collecte, à laquelle nous donnons nos soins;

21 car nous recherchons ce qui est bien, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes.

22 Nous envoyons avec eux notre frère, dont nous avons souvent éprouvé le zèle dans beaucoup d'occasions, et qui en montre plus encore cette fois à cause de sa grande confiance en vous.

23 Ainsi, pour ce qui est de Tite, il est notre associé et notre compagnon d'oeuvre auprès de vous; et pour ce qui est de nos frères, ils sont les envoyés des Églises, la gloire de Christ.

24 Donnez-leur donc, à la face des Églises, la preuve de votre charité, et montrez-leur que nous avons sujet de nous glorifier de vous.

Il est superflu que je vous écrive touchant l'assistance destinée aux saints.

Je connais, en effet, votre bonne volonté, dont je me glorifie pour vous auprès des Macédoniens, en déclarant que l'Achaïe est prête depuis l'année dernière; et ce zèle de votre part a stimulé le plus grand nombre.

J'envoie les frères, afin que l'éloge que nous avons fait de vous ne soit pas réduit à néant sur ce point-là, et que vous soyez prêts, comme je l'ai dit.

Je ne voudrais pas, si les Macédoniens m'accompagnent et ne vous trouvent pas prêts, que cette assurance tournât à notre confusion, pour ne pas dire à la vôtre.

J'ai donc jugé nécessaire d'inviter les frères à se rendre auparavant chez vous, et à s'occuper de votre libéralité déjà promise, afin qu'elle soit prête, de manière à être une libéralité, et non un acte d'avarice.

Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment.

Que chacun donne comme il l'a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie.

Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre,

selon qu'il est écrit: Il a fait des largesses, il a donné aux indigents; Sa justice subsiste à jamais.

10 Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice.

11 Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.

12 Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces envers Dieu.

13 En considération de ce secours dont ils font l'expérience, ils glorifient Dieu de votre obéissance dans la profession de l'Évangile de Christ, et de la libéralité de vos dons envers eux et envers tous;

14 ils prient pour vous, parce qu'ils vous aiment à cause de la grâce éminente que Dieu vous a faite.

15 Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable!

10 Moi Paul, je vous prie, par la douceur et la bonté de Christ, -moi, humble d'apparence quand je suis au milieu de vous, et plein de hardiesse à votre égard quand je suis éloigné, -

je vous prie, lorsque je serai présent, de ne pas me forcer à recourir avec assurance à cette hardiesse, dont je me propose d'user contre quelques-uns qui nous regardent comme marchant selon la chair.

Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair.

Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses.

Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ.

Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance sera complète.

Vous regardez à l'apparence! Si quelqu'un se persuade qu'il est de Christ, qu'il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ.

Et quand même je me glorifierais un peu trop de l'autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte,

afin que je ne paraisse pas vouloir vous intimider par mes lettres.

10 Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable.

11 Que celui qui parle de la sorte considère que tels nous sommes en paroles dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes dans nos actes, étant présents.

12 Nous n'osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d'intelligence.

13 Pour nous, nous ne voulons pas nous glorifier hors de toute mesure; nous prendrons, au contraire, pour mesure les limites du partage que Dieu nous a assigné, de manière à nous faire venir aussi jusqu'à vous.

14 Nous ne dépassons point nos limites, comme si nous n'étions pas venus jusqu'à vous; car c'est bien jusqu'à vous que nous sommes arrivés avec l'Évangile de Christ.

15 Ce n'est pas hors de toute mesure, ce n'est pas des travaux d'autrui, que nous nous glorifions; mais c'est avec l'espérance, si votre foi augmente, de grandir encore d'avantage parmi vous, selon les limites qui nous sont assignées,

16 et d'annoncer l'Évangile au delà de chez vous, sans nous glorifier de ce qui a été fait dans les limites assignées à d'autres.

17 Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.

18 Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c'est celui que le Seigneur recommande.

11 Oh! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie! Mais vous, me supportez!

Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure.

Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ.

Car, si quelqu'un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien.

Or, j'estime que je n'ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence.

Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis point sous celui de la connaissance, et nous l'avons montré parmi vous à tous égards et en toutes choses.

Ou bien, ai-je commis un péché parce que, m'abaissant moi-même afin que vous fussiez élevés, je vous ai annoncé gratuitement l'Évangile de Dieu?

J'ai dépouillé d'autres Églises, en recevant d'elles un salaire, pour vous servir. Et lorsque j'étais chez vous et que je me suis trouvé dans le besoin, je n'ai été à charge à personne;

car les frères venus de Macédoine ont pourvu à ce qui me manquait. En toutes choses je me suis gardé de vous être à charge, et je m'en garderai.

10 Par la vérité de Christ qui est en moi, je déclare que ce sujet de gloire ne me sera pas enlevé dans les contrées de l'Achaïe.

11 Pourquoi?... Parce que je ne vous aime pas?... Dieu le sait!

12 Mais j'agis et j'agirai de la sorte, pour ôter ce prétexte à ceux qui cherchent un prétexte, afin qu'ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient.

13 Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ.

14 Et cela n'est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière.

15 Il n'est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres.

16 Je le répète, que personne ne me regarde comme un insensé; sinon, recevez-moi comme un insensé, afin que moi aussi, je me glorifie un peu.

17 Ce que je dis, avec l'assurance d'avoir sujet de me glorifier, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par folie.

18 Puisqu'il en est plusieurs qui se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi.

19 Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages.

20 Si quelqu'un vous asservit, si quelqu'un vous dévore, si quelqu'un s'empare de vous, si quelqu'un est arrogant, si quelqu'un vous frappe au visage, vous le supportez.

21 J'ai honte de le dire, nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu'un, -je parle en insensé, -moi aussi, je l'ose!

22 Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham? Moi aussi.

23 Sont-ils ministres de Christ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort,

24 cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un,

25 trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme.

26 Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères.

27 J'ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité.

28 Et, sans parler d'autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises.

29 Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle?

30 S'il faut se glorifier, c'est de ma faiblesse que je me glorifierai!

31 Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point!...

32 A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi;

33 mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et j'échappai de leurs mains.

12 Il faut se glorifier... Cela n'est pas bon. J'en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur.

Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait).

Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait)

fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer.

Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités.

Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens, afin que personne n'ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu'il voit en moi ou à ce qu'il entend de moi.

Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir.

Trois fois j'ai prié le Seigneur de l'éloigner de moi,

et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi.

10 C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort.

11 J'ai été un insensé: vous m'y avez contraint. C'est par vous que je devais être recommandé, car je n'ai été inférieur en rien aux apôtres par excellence, quoique je ne sois rien.

12 Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles.

13 En quoi avez-vous été traités moins favorablement que les autres Églises, sinon en ce que je ne vous ai point été à charge? Pardonnez-moi ce tort.

14 Voici, pour la troisième fois je suis prêt à aller chez vous, et je ne vous serai point à charge; car ce ne sont pas vos biens que je cherche, c'est vous-mêmes. Ce n'est pas, en effet, aux enfants à amasser pour leurs parents, mais aux parents pour leurs enfants.

15 Pour moi, je dépenserai très volontiers, et je me dépenserai moi-même pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant davantage, être moins aimé de vous.

16 Soit! je ne vous ai point été à charge; mais, en homme astucieux, je vous ai pris par ruse!

17 Ai-je tiré du profit de vous par quelqu'un de ceux que je vous ai envoyés?

18 J'ai engagé Tite à aller chez vous, et avec lui j'ai envoyé le frère: est-ce que Tite a exigé quelque chose de vous? N'avons-nous pas marché dans le même esprit, sur les mêmes traces?

19 Vous vous imaginez depuis longtemps que nous nous justifions auprès de vous. C'est devant Dieu, en Christ, que nous parlons; et tout cela, bien-aimés, nous le disons pour votre édification.

20 Car je crains de ne pas vous trouver, à mon arrivée, tels que je voudrais, et d'être moi-même trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas. Je crains de trouver des querelles, de la jalousie, des animosités, des cabales, des médisances, des calomnies, de l'orgueil, des troubles.

21 Je crains qu'à mon arrivée mon Dieu ne m'humilie de nouveau à votre sujet, et que je n'aie à pleurer sur plusieurs de ceux qui ont péché précédemment et qui ne se sont pas repentis de l'impureté, de l'impudicité et des dissolutions auxquelles ils se sont livrés.

13 Je vais chez vous pour la troisième fois. Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins.

Lorsque j'étais présent pour la seconde fois, j'ai déjà dit, et aujourd'hui que je suis absent je dis encore d'avance à ceux qui ont péché précédemment et à tous les autres que, si je retourne chez vous, je n'userai d'aucun ménagement,

puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous.

Car il a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu pour agir envers vous.

Examinez-vous vous mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus Christ est en vous? à moins peut-être que vous ne soyez réprouvés.

Mais j'espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes pas réprouvés.

Cependant nous prions Dieu que vous ne fassiez rien de mal, non pour paraître nous-mêmes approuvés, mais afin que vous pratiquiez ce qui est bien et que nous, nous soyons comme réprouvés.

Car nous n'avons pas de puissance contre la vérité; nous n'en avons que pour la vérité.

Nous nous réjouissons lorsque nous sommes faibles, tandis que vous êtes forts; et ce que nous demandons dans nos prières, c'est votre perfectionnement.

10 C'est pourquoi j'écris ces choses étant absent, afin que, présent, je n'aie pas à user de rigueur, selon l'autorité que le Seigneur m'a donnée pour l'édification et non pour la destruction.

11 Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix; et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous.

12 Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser.

13 (13:12b) Tous les saints vous saluent.

14 (13:13) Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu, et la communication du Saint Esprit, soient avec vous tous!

Salutation

Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, saluent l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe[a] ainsi que tous les membres du peuple saint dans l’ensemble de l’Achaïe[b].

Que la grâce et la paix vous soient accordées par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ.

Prière de reconnaissance

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui est plein de bonté, le Dieu qui réconforte dans toutes les situations. Il nous réconforte dans toutes nos détresses, afin qu’à notre tour nous soyons capables de réconforter ceux qui passent par toutes sortes de détresses, en leur apportant le réconfort que Dieu nous a apporté.

De même, en effet, que les souffrances de Christ surabondent dans notre vie, le réconfort qu’il nous donne surabonde. Si donc nous passons par la détresse, c’est pour votre réconfort et votre salut. Et si nous sommes réconfortés, c’est pour que vous receviez, vous aussi, du réconfort afin de pouvoir supporter les mêmes souffrances que celles que nous endurons.

Et nous possédons à votre sujet une ferme espérance. Car nous savons que si vous avez part aux souffrances, vous avez aussi part au réconfort. Il faut, en effet, que vous sachiez, frères et sœurs, quelle détresse nous avons connue dans la province d’Asie[c]. Nous étions écrasés, à bout de forces, au point même que nous désespérions de conserver la vie.

Nous avions accepté en nous-mêmes notre condamnation à mort. Cela nous a appris à ne pas mettre notre confiance en nous-mêmes, mais uniquement en Dieu qui ressuscite les morts. 10 C’est lui qui nous a délivrés d’une telle mort et qui nous en délivrera encore. Oui, nous avons cette espérance en lui qu’il nous délivrera encore, 11 et vous y contribuez en priant pour nous. Ainsi, le don de la grâce qu’il nous accorde en réponse aux prières de beaucoup, sera aussi pour beaucoup une occasion de remercier Dieu à notre sujet.

Les problèmes de relations entre Paul et les Corinthiens

L’ajournement de la visite de Paul

12 S’il est une chose dont nous pouvons être fiers, c’est le témoignage de notre conscience ; il nous atteste que nous nous sommes conduits dans le monde, et tout spécialement envers vous, avec la sincérité[d] et la pureté qui viennent de Dieu, en nous fondant, non sur une sagesse purement humaine, mais sur la grâce de Dieu. 13 Car ce que nous vous écrivons dans nos lettres ne veut pas dire autre chose que ce que vous pouvez y lire et y comprendre. Et j’espère que vous le comprendrez pleinement 14 – comme vous l’avez déjà compris en partie : vous pouvez être fiers de nous, comme nous le serons de vous au jour de notre Seigneur Jésus.

15 Persuadé que telle était votre pensée, je m’étais proposé de me rendre chez vous en premier lieu, afin de vous procurer une double joie[e] : 16 je comptais passer par chez vous en allant en Macédoine, puis revenir de Macédoine[f] chez vous. Vous auriez alors pu m’aider à poursuivre mon voyage vers la Judée[g].

17 En formant ce projet, ai-je fait preuve de légèreté ? Ou bien mes plans seraient-ils inspirés par des motifs purement humains, en sorte que lorsque je dis « oui », cela pourrait être « non »[h] ?

18 Aussi vrai que Dieu est digne de confiance, je vous le garantis : la parole que nous vous avons adressée n’est pas à la fois « oui » et « non ». 19 Car Jésus-Christ, le Fils de Dieu, que moi-même comme Silvain[i] et Timothée nous avons proclamé parmi vous, n’a pas été à la fois oui et non. En lui était le oui : 20 car c’est en lui que Dieu a dit « oui » à tout ce qu’il avait promis. Aussi est-ce par lui que nous disons « oui », « amen », pour que la gloire revienne à Dieu. 21 C’est Dieu, en effet, qui nous a fermement unis avec vous à Christ et qui nous a consacrés à lui par son onction. 22 Et c’est encore Dieu qui nous a marqués de son sceau, comme sa propriété, et qui a mis dans notre cœur son Esprit comme acompte des biens à venir.

23 Pourquoi donc ne suis-je pas encore revenu à Corinthe ? J’en prends Dieu à témoin sur ma vie : c’est parce que je voulais vous ménager ; 24 notre rôle n’est pas de dominer sur votre foi, mais de collaborer ensemble à votre joie, car vous tenez ferme dans la foi.

C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas retourner chez vous pour ne pas vous attrister[j]. Car si je vous plonge dans la tristesse, qui pourra encore réjouir mon cœur si ce n’est ceux que j’aurais moi-même attristés[k] ?

Si je vous ai écrit comme je l’ai fait dans ma précédente lettre[l], c’était précisément pour qu’en venant chez vous je ne sois pas attristé par ceux-là mêmes qui devaient faire ma joie. J’ai, en effet, la conviction en ce qui vous concerne que ce qui fait ma joie fait aussi la vôtre à vous tous.

Aussi est-ce dans une profonde détresse, le cœur serré et avec bien des larmes que je vous ai écrit cette lettre, non pour vous attrister, mais pour que vous sachiez combien je vous aime.

Le pardon du coupable

Si l’un de vous a été une cause de tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, mais vous tous, ou du moins une partie d’entre vous, pour ne rien exagérer. Le blâme que lui a infligé la majorité d’entre vous est suffisant pour cet homme. Aussi devriez-vous à présent lui accorder votre pardon et le réconforter, afin qu’il ne soit pas accablé par une tristesse excessive.

Je vous engage donc à lui témoigner de l’amour. Car je vous ai aussi écrit pour vous mettre à l’épreuve et voir si vous obéissez en toutes choses. 10 Celui à qui vous accordez le pardon, je lui pardonne moi aussi. Et si j’ai pardonné – pour autant que j’aie eu quelque chose à pardonner – je l’ai fait à cause de vous, devant Christ, 11 pour ne pas laisser Satan prendre l’avantage sur nous : nous ne connaissons en effet que trop bien ses intentions.

L’inquiétude de Paul

12 Je suis allé à Troas pour y annoncer l’Evangile de Christ. J’y ai trouvé, grâce au Seigneur, des portes largement ouvertes à mon activité. 13 Cependant, je n’ai pas eu l’esprit tranquille parce que je n’y avais pas retrouvé mon frère Tite. C’est pourquoi j’ai pris congé des croyants et je suis parti pour la Macédoine.

Défense du ministère apostolique

Le triomphe de Christ

14 Je ne puis que remercier Dieu : il nous traîne toujours dans son cortège triomphal, par notre union avec Christ[m], et il se sert de nous pour répandre en tout lieu, comme un parfum, la connaissance de Christ. 15 Oui, nous sommes, pour Dieu, comme le parfum de Christ parmi ceux qui sont sur la voie du salut et parmi ceux qui sont sur la voie de la perdition. 16 Pour les uns, c’est une odeur de mort qui les mène à la mort, pour les autres, c’est une odeur de vie qui les conduit à la vie.

Et qui donc est à la hauteur d’une telle tâche ? 17 En tout cas nous, nous ne sommes pas comme tant d’autres qui accommodent la Parole de Dieu pour en tirer profit. C’est avec des intentions pures, de la part de Dieu, dans l’union avec Christ que nous annonçons la Parole.

Les serviteurs de la nouvelle alliance

En parlant ainsi, commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes, ou avons-nous besoin, comme certains, de vous présenter des lettres de recommandation ou de vous en demander[n] ? Notre lettre c’est vous-mêmes, une lettre écrite dans notre cœur, que tout le monde peut connaître et lire. Il est évident que vous êtes une lettre que Christ a confiée à notre ministère et qu’il nous a fait écrire, non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tablettes de pierre[o], mais sur des tablettes de chair : sur votre cœur[p].

Telle est l’assurance que nous avons par Christ, devant Dieu. Cela ne veut pas dire que nous puissions nous considérer par nous-mêmes à la hauteur d’une telle tâche[q] ; au contraire, notre capacité vient de Dieu. C’est lui qui nous a rendus capables d’être les serviteurs d’une nouvelle alliance qui ne dépend pas de la Loi, avec ses commandements écrits, mais de l’Esprit. Car la Loi, avec ses commandements écrits, inflige la mort. L’Esprit, lui, communique la vie.

Le ministère de Moïse, au service de la Loi, dont les lettres ont été gravées sur des pierres, a conduit à la mort. Cependant, ce ministère a été glorieux, au point que les Israélites n’ont pas pu regarder Moïse en face, à cause de la gloire, pourtant passagère, dont rayonnait son visage. Mais alors, le ministère au service de l’Esprit ne sera-t-il pas bien plus glorieux encore ?

En effet, si le ministère qui a entraîné la condamnation des hommes a été glorieux, combien plus glorieux est celui qui conduit les hommes à être déclarés justes par Dieu ! 10 On peut même dire que cette gloire du passé perd tout son éclat quand on la compare à la gloire présente qui lui est bien supérieure. 11 Car si ce qui est passager a été touché par la gloire, combien plus grande sera la gloire de ce qui demeure éternellement !

12 Cette espérance nous remplit d’assurance. 13 Nous ne faisons pas comme Moïse qui « couvrait son visage d’un voile » pour empêcher les Israélites de voir la réalité vers laquelle tendait ce qui était passager[r].

14 Mais leur esprit est devenu incapable de comprendre : aujourd’hui encore, lorsqu’ils lisent le Livre de l’Ancienne Alliance[s], ce même voile demeure ; il ne leur est pas ôté, car c’est dans l’union avec Christ qu’il est levé.

15 Aussi, jusqu’à ce jour, toutes les fois que les Israélites lisent les écrits de Moïse, un voile leur couvre l’esprit. 16 Mais, comme le dit l’Ecriture : Lorsque Moïse se tournait vers le Seigneur, il ôtait le voile[t]. 17 Le Seigneur dont parle le texte, c’est l’Esprit[u], et là où est l’Esprit du Seigneur, là règne la liberté.

18 Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons[v], comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir. C’est là l’œuvre du Seigneur, c’est-à-dire de l’Esprit.

Un trésor dans des vases d’argile

Ainsi, puisque tel est le ministère que Dieu nous a confié dans sa bonté, nous ne perdons pas courage. Nous rejetons les intrigues et les procédés indignes. Nous ne recourons pas à la ruse et nous ne falsifions pas la Parole de Dieu. Au contraire, en faisant connaître la vérité, nous nous en remettons devant Dieu au jugement de tout homme.

Et si notre Evangile demeure « voilé », il ne l’est que pour ceux qui vont à la perdition, pour les incrédules. Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit et les empêche ainsi de voir briller la lumière de l’Evangile qui fait resplendir la gloire de Christ, lui qui est l’image de Dieu.

Ce n’est pas nous-mêmes que nous mettons en avant dans notre prédication, c’est le Seigneur Jésus-Christ. Nous-mêmes, nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus. En effet, le même Dieu qui, un jour, a dit : Que la lumière brille du sein des ténèbres[w], a lui-même brillé dans notre cœur pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ.

Mais ce trésor, nous le portons dans des vases faits d’argile, pour que ce soit la puissance extraordinaire de Dieu qui se manifeste, et non notre propre capacité.

Ainsi, nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés, persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis.

10 Oui, nous portons toujours et en tout lieu, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, rendue manifeste par notre corps. 11 Car sans cesse, nous qui vivons, nous sommes exposés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi rendue manifeste dans notre corps mortel.

12 Ainsi, la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. 13 Nous sommes animés de ce même esprit de foi dont il est question dans cette parole de l’Ecriture : J’ai cru, voilà pourquoi j’ai parlé[x]. Nous aussi nous croyons, et c’est pour cela que nous parlons. 14 Nous savons en effet que Dieu, qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître, avec vous, en sa présence.

15 Ainsi, tout ce que nous endurons, c’est à cause de vous, pour que la grâce abonde en atteignant des hommes toujours plus nombreux, et qu’ainsi augmente le nombre des prières de reconnaissance à la gloire de Dieu.

16 Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détériore peu à peu, intérieurement, nous sommes renouvelés de jour en jour.

17 En effet, nos détresses présentes sont passagères et légères par rapport au poids insurpassable de gloire éternelle qu’elles nous préparent. 18 Et nous ne portons pas notre attention sur les choses visibles, mais sur les réalités encore invisibles. Car les réalités visibles ne durent qu’un temps, mais les invisibles demeureront éternellement.

Nous le savons, en effet : si notre demeure, cette tente que nous habitons sur la terre, vient à être détruite, nous avons au ciel une maison que Dieu nous a préparée, une habitation éternelle qui n’est pas l’œuvre de l’homme. Car, dans cette tente, nous gémissons parce que nous attendons, avec un ardent désir, de revêtir, par-dessus l’autre[y], notre domicile qui est de nature céleste[z] – si, bien sûr, cela se produit tant que nous sommes encore vêtus de notre corps, et non quand la mort nous en aura dépouillés.

En effet, nous qui vivons dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dévêtir, mais revêtir un vêtement par-dessus l’autre. Ainsi ce qui est mortel sera absorbé par la vie.

C’est Dieu lui-même qui nous a destinés à un tel avenir, et qui nous a accordé son Esprit comme acompte des biens à venir. Nous sommes donc, en tout temps, pleins de courage, et nous savons que, tant que nous séjournons dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur – car nous vivons guidés par la foi, non par la vue. Nous sommes pleins de courage, mais nous préférerions quitter ce corps pour aller demeurer auprès du Seigneur.

Aussi, que nous restions dans ce corps ou que nous le quittions, notre ambition est de plaire au Seigneur. 10 Car nous aurons tous à comparaître devant le tribunal de Christ, et chacun recevra ce qui lui revient selon les actes, bons ou mauvais, qu’il aura accomplis par son corps.

Le service de la réconciliation

11 C’est pourquoi, sachant ce qu’est la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes, et Dieu sait parfaitement ce que nous sommes. J’espère d’ailleurs que, dans votre conscience, vous le savez, vous aussi.

12 Nous ne nous recommandons pas à nouveau auprès de vous. Nous voulons seulement vous donner de bonnes raisons d’être fiers de nous. Ainsi vous saurez répondre à ceux qui trouvent des raisons de se vanter dans les apparences et non dans leur cœur. 13 Quant à nous, s’il nous est arrivé de dépasser la mesure, c’est pour Dieu. Si nous montrons de la modération, c’est pour vous.

14 En effet, l’amour de Christ nous étreint, car nous avons acquis la certitude qu’un seul homme est mort pour tous : donc tous sont morts en lui. 15 Et il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort à leur place et ressuscité pour eux.

16 Ainsi, désormais, nous ne considérons plus personne d’une manière purement humaine. Certes, autrefois, nous avons considéré Christ de cette manière, mais ce n’est plus ainsi que nous le considérons maintenant.

17 Ainsi, si quelqu’un est uni à Christ, il appartient à une nouvelle création[aa] : les choses anciennes sont passées : voici, les choses nouvelles sont venues[ab]. 18 Tout cela est l’œuvre de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ et qui nous a confié le ministère de la réconciliation. 19 En effet, Dieu était en Christ, réconciliant les hommes avec lui-même, sans tenir compte de leurs fautes, et il a fait de nous les dépositaires du message de la réconciliation. 20 Nous faisons donc fonction d’ambassadeurs au nom de Christ, comme si Dieu adressait par nous cette invitation aux hommes : « Au nom de Christ, nous vous en supplions : soyez réconciliés avec Dieu. 21 Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l’a condamné comme un pécheur à notre place[ac] pour que, dans l’union avec Christ, nous recevions la justice que Dieu accorde[ad]. »

Aussi, nous qui travaillons ensemble à cette tâche, nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce que vous avez reçue de Dieu. En effet, Dieu déclare dans l’Ecriture :

Au moment favorable,
j’ai répondu à ton appel,
et au jour du salut,
je suis venu à ton secours[ae] .

Or, c’est maintenant, le moment tout à fait favorable ; c’est aujourd’hui, le jour du salut.

Pour que notre ministère soit sans reproche, nous évitons, en toute chose, de causer la chute de qui que ce soit. Et voici comment nous nous recommandons nous-mêmes en toutes choses comme serviteurs de Dieu : c’est en vivant avec une persévérance sans faille

dans les détresses, les privations, les angoisses,

dans les coups, les prisons, les émeutes,

dans les fatigues, les veilles, les jeûnes,

c’est par la pureté, par la connaissance,

par la patience, par la bonté,

par l’Esprit Saint, par l’amour sans feinte,

par la Parole de vérité, par la puissance de Dieu,

c’est par les armes de la justice, offensives ou défensives,

qu’on nous honore ou qu’on nous méprise,

que l’on dise de nous du mal ou du bien.

Et encore :

on nous prend pour des imposteurs, mais nous disons la vérité,

on nous prend pour des inconnus, et pourtant on nous connaît bien,

on nous prend pour des mourants, et voici nous sommes toujours en vie,

on nous prend pour des condamnés, mais nous ne sommes pas exécutés,

10 on nous croit affligés, et nous sommes toujours joyeux,

pauvres, et nous faisons beaucoup de riches,

dépourvus de tout, alors que tout nous appartient.

11 Chers Corinthiens, nous venons de vous parler en toute franchise, nous vous avons largement ouvert notre cœur : 12 vous n’y êtes pas à l’étroit, mais c’est vous qui faites preuve d’étroitesse dans vos sentiments. 13 Laissez-moi vous parler comme à mes enfants bien-aimés : rendez-nous la pareille ! Ouvrez-nous, vous aussi, votre cœur !

La séparation d’avec le mal

14 Ne vous mettez pas avec des incroyants sous un joug qui n’est pas celui du Seigneur. En effet, ce qui est juste peut-il s’unir à ce qui s’oppose à sa loi ? La lumière peut-elle être solidaire des ténèbres ? 15 Christ peut-il s’accorder avec le diable ? Que peut avoir en commun le croyant avec l’incroyant ? 16 Quel accord peut-il exister entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant. Dieu lui-même l’a dit :

J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux.
Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple[af] .
17 C’est pourquoi : |Sortez du milieu d’eux,
Séparez-vous d’eux, dit le Seigneur.
N’ayez pas de contact avec ce qui est impur[ag] ,
alors je vous accueillerai[ah] .
18 Je serai pour vous un Père,
et vous serez pour moi des fils et des filles,
dit le Seigneur, le Tout-Puissant[ai] .

Mes amis, puisque nous possédons ce qui nous a été promis en ces termes, purifions-nous de tout ce qui corrompt le corps et l’esprit, pour mener ainsi une vie pleinement sainte, dans la crainte de Dieu.

Paul et les Corinthiens réconciliés

Faites-nous une place dans votre cœur ! Nous n’avons causé de tort à personne, nous n’avons ruiné personne, nous n’avons exploité personne. En parlant ainsi, je n’entends nullement vous condamner. Je vous l’ai déjà dit : nous vous portons dans notre cœur à la vie et à la mort. Grande est mon assurance quand je parle de vous, grande est ma fierté à votre sujet. J’ai été pleinement réconforté, je déborde de joie dans toutes nos détresses.

En effet, à notre arrivée en Macédoine, nous n’avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses : conflits au-dehors, craintes au-dedans. Mais Dieu, qui réconforte ceux qui sont abattus, nous a réconfortés par l’arrivée de Tite. Ce n’est pas seulement sa venue qui nous a réconfortés, mais aussi le réconfort qu’il avait reçu de vous. Il nous a fait part de votre ardent désir de me revoir, de votre profonde tristesse, de votre dévouement à mon égard. Et tout cela n’a fait qu’augmenter ma joie.

C’est pourquoi, si je vous ai causé de la peine par ma précédente lettre[aj], je ne le regrette pas. Certes, je l’ai d’abord regretté en voyant combien elle vous a attristés sur le moment. Mais maintenant je me réjouis, non pas de votre tristesse, mais de ce que cette tristesse vous ait amenés à changer d’attitude[ak]. Car la tristesse que vous avez éprouvée était bonne aux yeux de Dieu, si bien qu’en fait nous ne vous avons causé aucun tort.

10 En effet, la tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu produit un changement d’attitude qui conduit au salut et qu’on ne regrette pas. La tristesse du monde, elle, produit la mort.

11 Cette tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu, voyez quel empressement elle a produit en vous : quelles excuses vous avez présentées, quelle indignation vous avez manifestée, et quelle crainte, quel ardent désir de me revoir, quel zèle, quelle détermination à punir le mal ! Par toute votre attitude, vous avez prouvé que vous étiez innocents en cette affaire.

12 Bref, si je vous ai écrit, ce n’était pas à cause de celui qui a commis l’offense ni à cause de celui qui l’a subie, mais c’était pour que votre empressement pour nous soit manifesté devant Dieu parmi vous.

13 C’est pourquoi votre réaction nous a réconfortés. A ce réconfort s’est ajoutée une joie bien plus vive encore en voyant combien Tite était heureux à cause de la manière dont vous avez apaisé ses craintes. 14 Ainsi, si je lui ai parlé de vous avec quelque fierté, je n’ai pas eu à en rougir, car l’éloge que je lui ai fait de vous s’est révélé conforme à la vérité, exactement comme tout ce que nous avons pu vous dire. 15 Aussi redouble-t-il d’affection pour vous quand il se rappelle votre obéissance à vous tous, et avec quels égards et quel respect vous l’avez accueilli.

16 Je suis heureux de pouvoir compter sur vous en toutes choses.

La collecte en faveur des chrétiens de Jérusalem

L’exemple des Eglises de Macédoine

Nous voulons vous faire connaître, frères et sœurs, la grâce que Dieu a accordée aux Eglises de Macédoine. Elles ont été mises à l’épreuve par de multiples détresses, mais les croyants, animés d’une joie débordante et malgré leur extrême pauvreté, ont fait preuve d’une très grande générosité. Ils sont allés jusqu’à la limite de leurs moyens, et même au-delà, j’en suis témoin ; spontanément et avec une vive insistance, ils nous ont demandé la faveur de prendre part à l’assistance destinée à ceux qui, à Jérusalem, font partie du peuple saint. Dépassant toutes nos espérances, ils se sont tout d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur et ensuite, conformément à la volonté de Dieu, ils se sont mis à notre disposition.

Aussi avons-nous encouragé Tite à mener à bonne fin chez vous cette œuvre de générosité qu’il avait si bien mise en train. Vous êtes riches dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la foi, de la parole ou de la connaissance, du zèle en toutes choses ou de l’amour qui, de notre cœur, a gagné le vôtre ; cherchez donc aussi à exceller dans cette œuvre de générosité.

Ce n’est pas un ordre que je vous donne, mais en mentionnant le zèle que d’autres ont déployé, je cherche à éprouver l’authenticité de votre amour.

Car vous savez comment notre Seigneur Jésus-Christ a manifesté sa grâce envers nous : lui qui était riche, il s’est fait pauvre pour vous afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.

10 C’est donc un simple avis que je vous donne et c’est ce qui vous convient : en effet, n’avez-vous pas été les premiers, dès l’an dernier, non seulement à agir, mais à prendre l’initiative de ce projet ? 11 Achevez donc à présent de le réaliser ; menez-le à terme, selon vos moyens, avec le même empressement que vous avez mis à le décider. 12 Lorsqu’on donne de bon cœur, Dieu accepte ce don, en tenant compte de ce que l’on a, et non de ce que l’on n’a pas.

13 Il n’est pas question de vous réduire vous-mêmes à l’extrémité pour que d’autres soient soulagés, il s’agit simplement de suivre le principe de l’égalité. 14 Dans la circonstance présente, par votre superflu, vous pouvez venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Aussi, par leur superflu, ils pourront un jour subvenir à vos besoins. Ainsi s’établit l’égalité, 15 suivant cette parole de l’Ecriture :

Celui qui en avait ramassé beaucoup n’en avait pas de trop, et celui qui en avait ramassé peu n’en manquait pas[al] .

Les personnes chargées de la collecte

16 Je remercie Dieu d’avoir inspiré à Tite autant d’empressement pour vous que j’en ai moi-même. 17 Non seulement il a accepté ma proposition de se rendre chez vous, mais il avait déjà décidé, avec un très grand empressement, de se rendre lui-même chez vous.

18 Nous envoyons avec lui le frère qui est apprécié dans toutes les Eglises pour son travail au service de l’Evangile. 19 Il a, de plus, été désigné par les Eglises[am] pour être notre compagnon dans le voyage que nous entreprenons pour accomplir cette œuvre de générosité. C’est pour la gloire du Seigneur lui-même et pour manifester notre souci pour les autres que nous accomplissons ce service. 20 Nous tenons à éviter toute critique quant à notre manière de nous occuper de ces sommes importantes. 21 En effet, nous avons à cœur d’avoir une conduite irréprochable, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes.

22 Avec eux, nous envoyons encore ce troisième frère, dont nous avons eu bien des fois l’occasion d’apprécier le dévouement. Dans le cas présent, son empressement est d’autant plus vif qu’il a une pleine confiance en vous.

23 Ainsi, je vous recommande Tite comme mon compagnon et mon collaborateur auprès de vous, nos frères comme les délégués des Eglises, des hommes qui font honneur à Christ. 24 Donnez-leur donc la preuve, et par eux, à toutes les Eglises, que votre amour n’est pas un vain mot et que c’est à juste titre que nous nous sommes montrés fiers de vous devant eux.

Le secours destiné aux chrétiens de Jérusalem

Quant au secours même destiné à ceux qui, en Judée, font partie du peuple saint, il est superflu de vous en écrire davantage[an]. Je connais vos bonnes dispositions à ce sujet. J’ai même exprimé ma fierté à votre égard aux Macédoniens[ao], en leur disant : « En Achaïe[ap], ils sont prêts à donner depuis l’an dernier. » Votre zèle a motivé la plupart d’entre eux.

Toutefois, j’envoie nos frères pour que mes éloges à votre sujet ne soient pas démentis sur ce point, et que réellement vous soyez prêts, comme je l’ai annoncé. Autrement, si les Macédoniens m’accompagnaient et ne vous trouvaient pas prêts, ma belle assurance tournerait à ma confusion – pour ne pas dire à la vôtre.

J’ai donc jugé nécessaire d’inviter ces frères à me devancer chez vous pour organiser par avance cette collecte que vous avez promise. Ainsi, elle sera prête à mon arrivée et sera l’expression d’un don libre et généreux, et non pénible et forcé.

Les fruits de la générosité

Rappelez-vous : Semence parcimonieuse, maigre récolte. Semence généreuse, moisson abondante. Que chacun donne ce qu’il aura décidé en son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. Il a aussi le pouvoir de vous combler de toutes sortes de bienfaits : ainsi vous aurez, en tout temps et en toutes choses, tout ce dont vous avez besoin, et il vous en restera encore du superflu pour toutes sortes d’œuvres bonnes, ainsi qu’il est écrit :

Il donne aux pauvres |avec largesse,
et sa conduite juste |sera pour toujours prise en compte[aq].

10 Celui qui fournit la semence au semeur et lui donne le pain dont il se nourrit[ar] vous donnera aussi, avec largesse, toute la semence nécessaire et fera croître les fruits de votre générosité.

11 Ainsi vous deviendrez riches de tous les biens et vous pourrez donner largement, ce qui suscitera, chez ceux auxquels nous distribuerons vos dons, de nombreuses prières de reconnaissance envers Dieu.

12 En effet, le service de cette collecte a pour objet non seulement de pourvoir aux besoins de ceux qui font partie du peuple saint, mais encore de faire abonder des prières de reconnaissance envers Dieu. 13 Par ce service, vous allez démontrer la réalité de votre engagement. Aussi ces membres du peuple saint loueront-ils Dieu pour l’obéissance par laquelle s’exprime votre foi en l’Evangile de Christ. Ils le loueront aussi pour la largesse avec laquelle vous partagez vos biens avec eux et avec tous.

14 Ils prieront pour vous, traduisant ainsi l’affection qu’ils vous portent, à cause de la grâce surabondante que Dieu vous a accordée.

15 Béni soit Dieu pour son don incomparable !

Paul défend son apostolat

L’autorité de l’apôtre

10 Moi, Paul, je suis, paraît-il, « timide » quand je suis présent parmi vous et « hardi » quand je suis absent, loin de vous. Mais c’est au nom de la douceur et de la bonté de Christ que je vous adresse cet appel : je vous en prie, ne m’obligez pas, lorsque je serai chez vous, à me montrer « hardi ». Car je compte faire preuve de mon assurance et agir avec « audace » envers certains qui jugent notre conduite « trop humaine ».

Sans doute, nous sommes des hommes et nous vivons comme tels, mais nous ne menons pas notre combat d’une manière purement humaine. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas simplement humaines ; elles tiennent leur puissance de Dieu qui les rend capables de renverser des forteresses. Oui, nous renversons les faux raisonnements ainsi que tout ce qui se dresse présomptueusement contre la connaissance de Dieu, et nous faisons prisonnière toute pensée pour l’amener à obéir à Christ. Aussi sommes-nous prêts à punir toute désobéissance dès que votre obéissance sera entière.

Regardez donc la réalité en face. Si quelqu’un se persuade d’appartenir à Christ, qu’il soit vraiment convaincu de ceci : nous appartenons à Christ, nous aussi, tout autant que lui !

Et même si je me montre un peu trop fier de l’autorité que le Seigneur nous a donnée pour construire et non pour renverser[as], je n’en rougirai pas. Car je ne veux pas passer pour quelqu’un qui ne serait capable d’intimider que par des lettres, comme on le prétend : 10 « Ses lettres, dit-on, sont sévères et énergiques, mais lorsqu’il est là, c’est un faible et sa parole ne mérite pas l’attention. » 11 Que celui qui tient ces propos en soit bien convaincu : nos actes, quand nous serons chez vous, seront conformes à ce que nous vous écrivons dans nos lettres quand nous sommes loin de vous.

12 Certes, nous n’aurions pas l’audace de nous prétendre égaux ou même comparables à certains qui se recommandent eux-mêmes ! La mesure avec laquelle ils se mesurent, c’est eux-mêmes, et ils ne se comparent à rien d’autre qu’à eux-mêmes. N’est-ce pas là une preuve de leur folie ?

13 Quant à nous, nous ne nous laisserons pas aller à une fierté démesurée, mais nous prendrons comme mesure les limites du champ d’action que Dieu nous a confié. C’est ainsi que nous nous sommes rendus jusque chez vous. 14 Aussi ne dépassons-nous pas les limites de notre domaine comme si nous n’étions pas arrivés jusqu’à vous. Car nous sommes bien venus chez vous les premiers pour vous annoncer l’Evangile de Christ.

15 Nous n’avons donc pas une fierté démesurée comme si nous nous vantions d’un travail accompli par d’autres. Au contraire, nous gardons l’espoir qu’avec les progrès de votre foi, notre œuvre grandira de plus en plus parmi vous, dans les limites de notre champ d’action.

16 Nous pourrons ainsi annoncer l’Evangile dans les régions situées au-delà de chez vous, sans nous vanter du travail accompli par d’autres dans leur propre champ d’action.

17 Si quelqu’un veut éprouver de la fierté, qu’il place sa fierté dans le Seigneur, déclare l’Ecriture[at]. 18 Ainsi, celui qui est approuvé, ce n’est pas l’homme qui se recommande lui-même, mais celui que le Seigneur recommande.

Mise en garde contre les faux apôtres

11 Ah ! J’aimerais que vous supportiez aussi de ma part un peu de folie. Oui, supportez-moi ! Car je brûle pour vous d’un amour qui vient de Dieu lui-même. Je vous ai, en effet, fiancés à un seul époux pour vous présenter à Christ comme une jeune fille pure.

Or, j’ai bien peur que vous laissiez votre esprit se corrompre et se détourner de votre attachement sincère et pur[au] à Christ, comme Eve s’est laissé séduire par le mensonge « tortueux » du serpent. Si quelqu’un vient vous annoncer un autre Jésus que celui que nous avons prêché, vous le supportez fort bien ! Vous supportez bien, aussi, de recevoir un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Evangile que celui que vous avez accepté.

J’estime cependant n’être en rien inférieur à ces « super-apôtres » ! Je ne suis peut-être pas un « brillant orateur », mais je sais au moins de quoi je parle – nous vous en avons donné la preuve à tous égards et en toutes circonstances.

Ai-je commis une faute en m’abaissant moi-même pour vous élever en vous annonçant gratuitement l’Evangile de Dieu ? J’ai dépouillé d’autres Eglises qui m’ont régulièrement envoyé de l’argent pour que j’exerce mon ministère parmi vous. Pendant tout mon séjour chez vous, je n’ai été à la charge de personne, quoique je me sois trouvé dans le besoin. Ce sont des frères venus de Macédoine qui ont pourvu à ce qui me manquait. En tout, je me suis gardé d’être à votre charge, et je m’en garderai à l’avenir. 10 Par la vérité qui vient de Christ et que j’ai fait mienne, je le déclare : je ne me laisserai pas ravir ce titre de gloire dans les provinces d’Achaïe.

11 Pourquoi agir de la sorte ? Parce que je ne vous aime pas ? Dieu sait ce qu’il en est ! 12 Mais j’agis ainsi, et je continuerai à le faire, pour ôter toute possibilité – à ceux qui en cherchent une – de se présenter comme nos égaux en s’appuyant sur leurs prétendus titres de gloire.

13 Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers malhonnêtes déguisés en apôtres de Christ. 14 Cela n’a rien d’étonnant : Satan lui-même ne se déguise-t-il pas en ange de lumière ? 15 Il n’est donc pas surprenant que ses agents aussi se déguisent en serviteurs de ce qui est juste. Mais ils auront la fin que méritent leurs œuvres.

Paul et les faux apôtres

16 Je le répète : qu’on ne me prenne pas pour un insensé. Ou alors, acceptez-moi comme tel, que je puisse à mon tour un peu me vanter !

17 En parlant comme je vais le faire, je ne m’exprime pas comme le Seigneur veut qu’on parle, je le ferai comme dans un accès de folie – avec l’assurance d’avoir de quoi me vanter[av]. 18 Puisque plusieurs se vantent pour des raisons tout humaines, eh bien, moi aussi je vais me vanter.

19 Vous qui êtes si raisonnables, vous supportez volontiers les insensés ! 20 Vous supportez qu’on vous traite en esclaves, qu’on vous exploite, qu’on vous dépouille, qu’on vous traite avec arrogance, qu’on vous gifle !

21 Je l’avoue avec honte : nous nous sommes montrés bien faibles. Pourtant, ce que l’on ose dire – je parle en insensé – je l’oserai également. 22 Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Israélites ? Moi aussi. De la descendance d’Abraham ? Moi aussi. 23 Ils sont serviteurs de Christ ? C’est une folie que je vais dire : je le suis plus qu’eux. Car j’ai travaillé davantage, j’ai été plus souvent en prison, j’ai essuyé infiniment plus de coups ; plus souvent, j’ai vu la mort de près. 24 Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les « quarante coups moins un[aw] ». 25 Trois fois, j’ai été fouetté, une fois lapidé, j’ai vécu trois naufrages, j’ai passé un jour et une nuit dans la mer. 26 Souvent en voyage, j’ai été en danger au passage des fleuves, en danger dans des régions infestées de brigands, en danger à cause des Juifs, mes compatriotes, en danger à cause des païens, en danger dans les villes, en danger dans les contrées désertes, en danger sur la mer, en danger à cause des faux frères.

27 J’ai connu bien des travaux et des peines, de nombreuses nuits blanches, la faim et la soif, de nombreux jeûnes, le froid et le manque d’habits. 28 Et sans parler du reste, je porte un fardeau quotidien, le souci de toutes les Eglises. 29 En effet, qui est faible sans que je sois faible ? Qui tombe sans que cela me brûle ? 30 Oui, s’il faut se vanter, c’est de ma faiblesse que je me vanterai. 31 Le Dieu et Père du Seigneur Jésus, qui est éternellement béni, sait que je ne mens pas.

32 A Damas, le gouverneur du roi Arétas[ax] faisait surveiller toutes les issues de la ville pour m’arrêter. 33 Par une fenêtre du mur d’enceinte, on me fit descendre dans une corbeille le long du rempart, et ainsi seulement j’ai pu lui échapper.

12 Faut-il se vanter ? Cela n’est pas convenable. J’en viendrai cependant à des visions et à des révélations du Seigneur.

Je connais un homme, qui appartient à Christ[ay], et qui, il y a quatorze ans[az], a été enlevé jusqu’au troisième ciel – était-ce dans son corps, je ne sais, ou sans son corps, je ne sais, mais Dieu le sait. Je sais seulement que cet homme – dans son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait – a été enlevé au paradis et qu’il a entendu des paroles qu’on ne peut pas répéter parce qu’il n’est pas permis à un homme de les dire[ba].

Au sujet d’un tel homme, je me vanterai, mais au sujet de moi-même, je ne me vanterai que de mes faiblesses. Et pourtant, si je voulais me vanter, je ne serais pas un insensé, car je ne dirais que la vérité. Mais je m’en abstiens. Car je désire éviter que l’on se fasse de moi une idée supérieure à ce qu’on peut déduire de mes actes et de mes paroles. D’ailleurs, parce que ces révélations étaient extraordinaires, pour me garder de l’orgueil, Dieu m’a imposé une épreuve qui, telle une écharde[bb], tourmente mon corps. Elle me vient de Satan qui a été chargé de me frapper pour que je ne sois pas rempli d’orgueil.

Au sujet de cette épreuve, j’ai prié par trois fois le Seigneur de l’éloigner de moi, mais il m’a répondu : « Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. » C’est pourquoi je me vanterai plutôt de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi.

10 Je trouve ainsi ma joie dans la faiblesse, les insultes, la détresse, les persécutions et les angoisses que j’endure pour Christ. Car c’est lorsque je suis faible que je suis réellement fort.

Le souci de Paul pour les Corinthiens

11 Voilà que je parle en insensé, mais vous m’y avez forcé. C’est vous qui auriez dû me recommander, car bien que je ne sois rien, je ne suis en rien inférieur à ces « super-apôtres ».

12 Les marques qui caractérisent un apôtre ont été produites parmi vous : une persévérance sans faille, des signes miraculeux, des prodiges, des actes extraordinaires.

13 En quoi avez-vous été défavorisés par rapport aux autres Eglises ? Tout au plus par le fait que je ne vous ai pas été à charge. Pardonnez-moi cette injustice !

14 Me voici prêt à me rendre chez vous pour la troisième fois. Et à nouveau, je ne vous serai pas à charge, car ce ne sont pas vos biens que je recherche, c’est vous-mêmes. En effet, ce n’est pas aux enfants d’épargner pour leurs parents : ce sont les parents qui doivent le faire pour leurs enfants. 15 Pour moi, c’est très volontiers que je ferai des dépenses, et que je me dépenserai moi-même tout entier pour vous. Si je vous aime davantage, devrais-je être moins aimé de vous ?

16 Soit, diront certains, je ne vous ai pas été à charge, mais en malin que je suis, je vous ai pris par ruse. 17 Vous ai-je exploités par l’intermédiaire de l’un ou l’autre de mes envoyés ? 18 J’ai demandé à Tite d’aller chez vous et j’ai envoyé avec lui le frère dont j’ai parlé. Tite vous a-t-il exploités ? N’avons-nous pas marché tous deux dans le même esprit ? N’avons-nous pas suivi les mêmes traces ? 19 Vous croyez depuis longtemps que nous cherchons à nous justifier à vos yeux. Non, c’est devant Dieu que nous parlons, en accord avec Christ ; et tout cela, mes chers amis, ne vise qu’à une seule chose : votre croissance dans la foi.

20 Car, je l’avoue, j’ai peur qu’à mon arrivée, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous, de votre côté, vous me trouviez tout autre que vous le souhaitez. Je crains de découvrir de la discorde, des jalousies, de la colère, des rivalités, des médisances, des commérages, de l’orgueil et des désordres.

21 Oui, j’ai peur qu’à mon arrivée, Dieu me réserve encore des expériences humiliantes parmi vous, je crains d’avoir à pleurer sur plusieurs qui ont péché auparavant et ne se sont pas détournés de leurs pratiques dégradantes, de la débauche et de l’inconduite dans lesquelles ils ont vécu.

Avertissement

13 Voici donc la troisième fois[bc] que je viendrai chez vous. Comme le dit l’Ecriture, toute affaire sera réglée sur les déclarations de deux ou trois témoins[bd]. Je vous ai déjà prévenus lors de ma seconde visite, et maintenant que je me trouve encore loin, je le répète à ceux qui ont péché précédemment, ainsi qu’à tous les autres : quand je reviendrai, j’agirai sans ménagements puisque vous voulez avoir la preuve que Christ parle par moi ; car vous n’avez pas affaire à un Christ faible : il agit avec puissance parmi vous.

Certes, il est mort sur la croix à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu. Nous, de même, dans notre union avec lui, nous sommes faibles, mais nous nous montrerons vivants avec lui par la puissance de Dieu dans notre façon d’agir envers vous.

Faites donc vous-mêmes votre propre critique, et examinez-vous, pour voir si vous vivez dans la foi. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous[be] ? A moins, peut-être, que cet examen n’aboutisse pour vous à un échec.

Mais vous reconnaîtrez, je l’espère, que nous, nous avons fait nos preuves ! Ce que nous demandons à Dieu, c’est que vous vous absteniez de tout mal. Car, en fait, nous ne tenons pas du tout à montrer que nous avons fait nos preuves. Tout ce que nous désirons, c’est que vous fassiez le bien, même si l’épreuve paraît devoir tourner contre nous.

Footnotes

  1. 1.1 Cette lettre a été envoyée de Macédoine (voir note 1.16) environ deux années après 1 Corinthiens.
  2. 1.1 Province romaine occupant la moitié sud de la Grèce.
  3. 1.8 Province romaine à l’ouest de l’Asie Mineure ; capitale : Ephèse. Nous ne savons pas à quelle épreuve l’apôtre fait allusion. C’était certainement un danger plus grave que l’épisode mentionné en Ac 19.23-40.
  4. 1.12 Certains manuscrits ont : sainteté.
  5. 1.15 Certains manuscrits ont : un bienfait.
  6. 1.16 Province romaine occupant la moitié nord de la Grèce ; capitale : Thessalonique où il y avait une Eglise ainsi qu’à Philippes et à Bérée.
  7. 1.16 Sur ce projet, voir 1 Co 16.5-9.
  8. 1.17 On avait reproché à Paul de modifier ses plans de voyage au gré de sa fantaisie.
  9. 1.19 Appelé aussi Silas. Un collaborateur de Paul ayant fait partie, comme Timothée, de l’équipe qui avait évangélisé Corinthe (voir Ac 15.22-40 ; 16.19-29 ; 18.1-5 ; 1 P 5.12).
  10. 2.1 Allusion à une visite rapide de l’apôtre après l’envoi de 1 Corinthiens et à l’échec de la mission de Timothée (voir note 13.1). Paul fut reçu froidement et humilié par un membre de l’Eglise sans que celle-ci intervienne (v. 5-11).
  11. 2.2 Autre traduction : si ce n’est celui que j’aurais moi-même attristé, c’est-à-dire celui qui a offensé Paul, selon les v. 5-11.
  12. 2.3 Allusion à une lettre qui ne nous est pas parvenue (sa troisième lettre aux Corinthiens, 2 Corinthiens étant la quatrième). Certains cependant pensent que la lettre à laquelle Paul fait ici allusion pourrait être 1 Corinthiens, auquel cas 2 Corinthiens serait la troisième qu’il a écrite à cette Eglise.
  13. 2.14 L’image est celle du cortège triomphal du général romain (Dieu) qui entrait à Rome, traînant avec lui ses prisonniers (les apôtres) (cf. 4.7-10 ; 6.3-10).
  14. 3.1 Les adversaires de Paul étaient venus à Corinthe munis de lettres de recommandation émanant probablement de Jérusalem. Avant de repartir, ils avaient demandé de telles lettres aux Corinthiens pour continuer leur mission dans d’autres Eglises.
  15. 3.3 Allusion aux tables de la Loi (Ex 24.12 ; 31.18 ; 34.28-29).
  16. 3.3 Voir Jr 31.33.
  17. 3.5 Autre traduction : cela ne veut pas dire que nous soyons capables de concevoir quelque chose par nous-mêmes.
  18. 3.13 Ex 34.35. D’autres comprennent : de voir le terme auquel tendait ce qui était passager.
  19. 3.14 C’est-à-dire l’Ancien Testament.
  20. 3.16 Ex 34.34. D’autres comprennent : lorsque quelqu’un se tourne vers le Seigneur, le voile est ôté.
  21. 3.17 D’autres comprennent : le Seigneur, c’est l’Esprit.
  22. 3.18 Autre traduction : reflétons.
  23. 4.6 Voir Gn 1.3 ; Es 9.1.
  24. 4.13 Ps 116.10 cité selon l’ancienne version grecque.
  25. 5.2 Autre traduction : de revêtir pleinement.
  26. 5.2 Dans tout ce passage, Paul passe constamment de l’image d’un habit à celle d’une habitation.
  27. 5.17 Autre traduction : il est une nouvelle créature.
  28. 5.17 Voir Es 48.6.
  29. 5.21 D’autres comprennent : Dieu l’a fait sacrifice pour le péché pour nous.
  30. 5.21 D’autres comprennent : afin que, par Christ, la justice de Dieu se réalise en nous.
  31. 6.2 Es 49.8.
  32. 6.16 Lv 26.11-12 ; Ez 37.27.
  33. 6.17 Es 52.11.
  34. 6.17 Ez 20.34, 41.
  35. 6.18 2 S 7.8, 14.
  36. 7.8 Voir note 2.3.
  37. 7.9 Autres traductions : à la repentance ou à changer de comportement.
  38. 8.15 Ex 16.18, où il s’agissait de la manne.
  39. 8.19 L’apôtre utilise ici, comme dans Ac 14.23, le terme technique pour les élections à main levée en usage dans la démocratie athénienne.
  40. 9.1 Sur cette collecte pour les chrétiens de Jérusalem, voir 1 Co 16.1-4 ; Rm 15.25.
  41. 9.2 Voir note 1.16.
  42. 9.2 Voir note 1.1.
  43. 9.9 Ps 112.9.
  44. 9.10 Es 55.10.
  45. 10.8 Voir 13.10 et Jr 1.10.
  46. 10.17 Jr 9.23 ; 1 Co 1.31.
  47. 11.3 Le terme pur est absent de certains manuscrits.
  48. 11.17 Autres traductions : avec l’assurance que donne la vantardise ou avec une assurance pleine de fierté.
  49. 11.24 La Loi interdisait de donner à quelqu’un plus de 40 coups de bâton. Pour être sûr de ne pas dépasser cette limite, les Juifs s’arrêtaient à 39 (« quarante coups moins un »).
  50. 11.32 Arétas IV a régné sur le royaume des Nabatéens, une région située au sud et à l’est du territoire israélite, de 9 av. J.-C. à 39 apr. J.-C. C’est là que Paul a passé trois années avant de commencer son ministère.
  51. 12.2 Paul parle de lui-même à la troisième personne parce qu’il répugne à se mettre en avant.
  52. 12.2 C’est-à-dire en 42 (ou 43) lors de son séjour en Cilicie (Ac 9.30 ; 11.25 ; Ga 1.21) ou à Antioche.
  53. 12.4 D’autres comprennent : des paroles ineffables qu’on ne saurait répéter.
  54. 12.7 Il pourrait s’agir d’une maladie des yeux (voir Ga 4.13-15 ; 6.11), ou bien il s’agit d’un autre mal dont nous ignorons tout.
  55. 13.1 La première fois correspond à la fondation de l’Eglise (Ac 18). La seconde visite (v. 2) était une visite brève, interrompant le séjour de l’apôtre à Ephèse (Ac 19).
  56. 13.1 Dt 19.15.
  57. 13.5 Autre traduction : parmi vous.