Le règne d’Omri sur Israël

23 La trente et unième année du règne d’Asa, roi de Juda, Omri devint roi sur Israël. Il régna douze ans[a]. Il régna d’abord six ans à Tirtsa, 24 puis il acheta à Shémer la colline de Samarie pour 6 000 pièces d’argent ; il la fortifia et y construisit une ville, qu’il appela Samarie, d’après le nom de Shémer, l’ancien propriétaire de la colline.

25 Omri fit ce que l’Eternel considère comme mal ; il agit encore plus mal que tous ses prédécesseurs. 26 Il imita en tout l’exemple de Jéroboam, fils de Nebath, il entraîna le peuple d’Israël dans le péché, en sorte qu’ils irritèrent l’Eternel leur Dieu par leur idolâtrie.

27 Les autres faits et gestes d’Omri, ainsi que la vaillance dont il fit preuve, tout cela est cité dans le livre des Annales des rois d’Israël. 28 Lorsqu’il rejoignit ses ancêtres décédés il fut enseveli à Samarie et son fils Achab lui succéda sur le trône.

Le règne d’Achab sur Israël

29 La trente-huitième année du règne d’Asa, roi de Juda, Achab, fils d’Omri, devint roi d’Israël. Il régna sur Israël à Samarie pendant vingt-deux ans[b]. 30 Achab, fils d’Omri, fit ce que l’Eternel considère comme mal et fut pire que tous ses prédécesseurs. 31 Non content d’imiter les péchés de Jéroboam[c], fils de Nebath, il épousa encore Jézabel, fille d’Ethbaal, le roi des Sidoniens[d], et alla jusqu’à rendre un culte au dieu Baal et à se prosterner devant lui. 32 Il construisit un temple en l’honneur de Baal à Samarie et y dressa un autel. 33 Il érigea aussi un poteau sacré à la déesse Ashéra. Par tous ses actes, il irrita l’Eternel, le Dieu d’Israël, plus que tous les rois d’Israël qui l’avaient précédé.

34 C’est sous son règne qu’un certain Hiel de Béthel rebâtit Jéricho. La pose des fondations coûta la vie à son fils aîné Abiram et lorsqu’on en posa les portes, son cadet Segoub mourut. Cela arriva conformément à la parole que l’Eternel avait prononcée par l’intermédiaire de Josué, fils de Noun[e].

Le prophète Elie et la sécheresse

17 Un prophète nommé Elie, originaire du village de Tishbé en Galaad, vint dire au roi Achab : Aussi vrai que l’Eternel, le Dieu d’Israël que je sers, est vivant, il n’y aura ces prochaines années ni rosée ni pluie, sauf si je le demande[f].

Après cela l’Eternel dit à Elie : Quitte ce lieu, va vers l’est et cache-toi dans le ravin du torrent de Kerith à l’est du Jourdain[g]. L’eau du torrent te servira de boisson et j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là-bas.

Elie partit donc et fit ce que l’Eternel lui avait demandé : il alla s’installer près du torrent de Kerith à l’est du Jourdain. Matin et soir, les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande, et il se désaltérait de l’eau du torrent. Mais au bout d’un certain temps, comme il n’y avait plus de pluie dans le pays, le torrent se dessécha.

Elie chez une veuve à Sarepta

Alors l’Eternel lui adressa la parole en ces termes : Mets-toi en route et va à Sarepta[h], dans le pays de Sidon, et installe-toi là-bas. J’ai ordonné à une veuve de là-bas de pourvoir à ta nourriture[i].

10 Elie se mit donc en route et se rendit à Sarepta. Lorsqu’il arriva à l’entrée de la ville, il aperçut une veuve qui ramassait du bois. Il l’appela et lui dit : S’il te plaît, va me puiser un peu d’eau dans une cruche pour que je puisse boire.

11 Comme elle partait en chercher, il la rappela pour lui demander : S’il te plaît, apporte-moi aussi un morceau de pain.

12 Mais elle lui répondit : Aussi vrai que l’Eternel, ton Dieu, est vivant, je n’ai pas le moindre morceau de pain chez moi. Il me reste tout juste une poignée de farine dans un pot, et un peu d’huile dans une jarre. J’étais en train de ramasser deux bouts de bois. Je vais rentrer et préparer ce qui me reste pour moi et pour mon fils. Quand nous l’aurons mangé, nous n’aurons plus qu’à attendre la mort.

13 Elie reprit : Sois sans crainte, rentre, fais ce que tu as dit. Seulement, prépare-moi d’abord, avec ce que tu as, une petite miche de pain et apporte-la moi ; ensuite, tu en feras pour toi et pour ton fils. 14 Car voici ce que déclare l’Eternel, le Dieu d’Israël : « Le pot de farine ne se videra pas, et la jarre d’huile non plus, jusqu’au jour où l’Eternel fera pleuvoir sur le pays. »

15 La femme partit et fit ce qu’Elie lui avait demandé. Pendant longtemps, elle eut de quoi manger, elle et sa famille ainsi qu’Elie. 16 Le pot de farine ne se vida pas et la jarre d’huile non plus, conformément à la parole que l’Eternel avait prononcée par l’intermédiaire d’Elie.

La résurrection du fils de la veuve

17 Quelque temps après, le fils de la veuve qui avait accueilli Elie tomba malade. Le mal devint si grave qu’il cessa de respirer. 18 Alors la mère dit au prophète : Qu’avions-nous à faire ensemble, toi et moi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour me faire payer mes fautes et causer la mort de mon fils ?

19 Il lui répondit : Donne-moi ton fils !

Il le prit des bras de sa mère, le porta dans la chambre haute[j] où il logeait et l’étendit sur son lit. 20 Puis il implora l’Eternel : O Eternel, mon Dieu, cette veuve m’a accueilli chez elle. Est-ce que vraiment tu lui voudrais du mal au point de faire mourir son fils ?

21 Puis il s’allongea par trois fois de tout son long sur l’enfant et implora l’Eternel : Eternel, mon Dieu, je t’en prie, veuille faire revenir en lui le souffle de vie de cet enfant !

22 L’Eternel exauça la prière d’Elie : le souffle de l’enfant revint en lui et il reprit vie. 23 Elie prit l’enfant, le descendit de la chambre haute à l’intérieur de la maison et le rendit à sa mère, en disant : Viens voir, ton fils est vivant.

24 Alors la femme s’écria : Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu et que la parole de l’Eternel que tu prononces est vraie.

Elie va trouver Achab

18 Bien des jours s’écoulèrent. Au cours de la troisième année de sécheresse, l’Eternel adressa la parole à Elie en ces termes : Va trouver Achab, et je ferai pleuvoir sur ce pays.

Elie partit afin de rencontrer Achab.

Comme la famine s’était aggravée à Samarie, Achab avait convoqué Abdias, l’intendant de son palais. Celui-ci craignait l’Eternel : lorsque la reine Jézabel avait voulu exterminer tous les prophètes de l’Eternel, Abdias avait sauvé cent d’entre eux en les cachant en deux groupes de cinquante dans des grottes et en leur procurant à manger et à boire. Achab avait ordonné à Abdias : Va, parcours le pays à la recherche de toute source d’eau et de tout fond de torrent ; peut-être découvrirons-nous assez d’herbe pour maintenir en vie nos chevaux et nos mulets sans être obligés d’abattre une partie de notre bétail.

Ils se répartirent le pays à parcourir. Achab partit seul de son côté, et Abdias prit une autre direction.

Alors qu’Abdias était en chemin, Elie arriva à sa rencontre. Abdias le reconnut et s’inclina face contre terre devant lui en demandant : Est-ce bien toi, mon seigneur Elie ?

– C’est moi-même, lui répondit-il. Va dire à ton maître que j’arrive.

– Oh ! répliqua Abdias, par quel péché ai-je mérité que tu me fasses mettre à mort par la main d’Achab ? 10 Aussi vrai que l’Eternel est vivant, je t’assure qu’il n’y a pas un peuple ni un royaume où mon maître ne t’ait pas fait chercher ; et quand les représentants de ces pays disaient que tu n’étais pas chez eux, il les faisait jurer qu’on ne t’avait pas trouvé. 11 Et maintenant, tu me demandes d’aller annoncer à mon seigneur que tu arrives. 12 Mais, à peine t’aurai-je quitté que l’Esprit de l’Eternel te transportera je ne sais où ; moi, j’irai t’annoncer à Achab, mais il ne te trouvera plus et c’est moi qu’il tuera. Pourtant, rappelle-toi que ton serviteur craint l’Eternel depuis sa jeunesse. 13 Mon seigneur, n’as-tu pas appris ce que j’ai fait quand Jézabel massacrait les prophètes de l’Eternel ? J’en ai caché cent en deux groupes de cinquante dans des grottes et je leur ai fourni à manger et à boire. 14 Et c’est moi que tu envoies maintenant à mon seigneur pour lui annoncer que tu viens. Mais il va me tuer !

15 Elie lui dit : Aussi vrai que l’Eternel, le Seigneur des armées célestes, au service duquel je me tiens, est vivant, je t’assure que je me présenterai aujourd’hui même devant Achab.

16 Abdias courut donc rejoindre Achab et lui annonça la chose. Alors Achab vint à la rencontre d’Elie. 17 Lorsqu’il l’aperçut, il lui cria : Te voilà, toi qui sèmes le malheur en Israël !

18 Elie lui répondit : Ce n’est pas moi qui sème le malheur en Israël, mais c’est toi et la famille de ton père, puisque vous avez refusé d’obéir aux commandements de l’Eternel, et que tu t’es rallié au culte des dieux Baals. 19 Maintenant, convoque tout Israël en ma présence sur le mont Carmel[k]. Tu y rassembleras aussi les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes de la déesse Ashéra qui sont tous entretenus par la reine Jézabel.

La confrontation entre Elie et les prophètes de Baal

20 Achab envoya des messagers à tous les Israélites et il rassembla les prophètes sur le mont Carmel. 21 Alors Elie s’avança devant tout le peuple et s’écria : Combien de temps encore sauterez-vous des deux côtés ? Si l’Eternel est le vrai Dieu, suivez-le. Si c’est Baal, alors ralliez-vous à lui !

Mais le peuple ne lui répondit pas un mot.

22 Elie poursuivit : Je suis le seul prophète de l’Eternel qui reste et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal. 23 Qu’on nous amène deux taureaux ; qu’ils choisissent pour eux l’un d’eux, qu’ils le découpent et qu’ils en disposent les morceaux sur le bois, mais sans y allumer de feu. Je ferai de même avec l’autre taureau : je le placerai sur le bois et je n’y mettrai pas le feu. 24 Puis vous invoquerez votre dieu, et moi j’invoquerai l’Eternel. Le dieu qui répondra en faisant descendre le feu, c’est celui-là qui est Dieu[l].

Tout le peuple répondit : D’accord ! C’est bien !

25 Elie se tourna vers les prophètes de Baal et leur dit : Choisissez pour vous l’un des taureaux et préparez-le les premiers, car vous êtes les plus nombreux ; puis invoquez votre dieu, mais ne mettez pas le feu au bois.

26 On leur donna le taureau et ils le prirent et le préparèrent. Puis ils invoquèrent Baal, du matin jusqu’à midi, en répétant : O Baal, réponds-nous !

Mais il n’y eut ni voix ni réponse. Ils sautaient autour de l’autel qu’ils avaient dressé.

27 Vers midi, Elie se moqua d’eux et leur dit : Criez plus fort ! Puisqu’il est dieu, il doit être plongé dans ses réflexions, ou il a dû s’absenter, ou bien il est en voyage ! Ou peut-être dort-il et faut-il le réveiller.

28 Les prophètes crièrent à tue-tête et se firent, selon leur coutume, des incisions dans la peau à coups d’épées et de lances jusqu’à ce que le sang ruisselle sur leur corps. 29 L’heure de midi était passée et ils demeurèrent encore dans un état d’exaltation jusqu’au moment de l’offrande du soir. Mais il n’y eut ni voix, ni réponse, ni aucune réaction.

30 Alors Elie ordonna à tout le peuple : Approchez-vous de moi !

Tout le peuple avança vers lui. Elie rétablit l’autel de l’Eternel qui avait été démoli. 31 A cet effet, il prit douze pierres, une pour chacune des tribus des descendants de Jacob, à qui l’Eternel avait déclaré : « Tu t’appelleras Israël[m]. » 32 Il rebâtit avec ces pierres un autel dédié à l’Eternel. Autour, il creusa une rigole capable de contenir une trentaine de litres. 33 Puis il disposa des bûches de bois sur l’autel, dépeça le taureau, plaça les morceaux de viande sur le bois 34 et ordonna : Remplissez quatre cruches d’eau et répandez-la sur l’holocauste et sur le bois.

On fit ainsi.

– Faites-le encore une fois, ordonna-t-il.

Ils le firent.

– Une troisième fois !

Et ils le firent une troisième fois. 35 L’eau se répandit autour de l’autel et remplit la rigole.

36 A l’heure habituelle de l’offrande du soir, le prophète Elie s’approcha de l’autel et pria : Eternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, que l’on sache aujourd’hui que c’est toi qui es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur et que j’ai fait tout cela sur ton ordre ! 37 Réponds-moi, Eternel, réponds-moi, afin que ce peuple sache que c’est toi, Eternel, qui es le vrai Dieu, et que c’est toi qui veux ramener leurs cœurs à toi comme autrefois.

38 Le feu de l’Eternel tomba du ciel, et consuma l’holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il réduisit en vapeur l’eau de la rigole. 39 Quand le peuple vit cela, tous tombèrent le visage contre terre en s’écriant : C’est l’Eternel qui est Dieu ! C’est l’Eternel qui est Dieu !

40 Elie leur ordonna : Saisissez les prophètes de Baal, qu’aucun d’eux ne s’échappe !

Ils se saisirent d’eux. Elie les fit descendre dans le ravin du Qishôn[n] pour les y égorger.

La fin de la sécheresse

41 Ensuite, Elie dit à Achab : Allez, va manger et boire, car j’entends le grondement qui annonce l’averse.

42 Achab alla manger et boire, tandis qu’Elie montait vers le sommet du mont Carmel où il se prosterna jusqu’à terre, le visage entre les genoux[o]. 43 Il dit à son jeune serviteur : Monte plus haut et regarde du côté de la mer[p].

Celui-ci monta, scruta l’horizon et revint dire : Je ne vois rien.

Elie l’envoya sept fois pour regarder. 44 A la septième fois, le serviteur annonça : Je vois venir un petit nuage qui s’élève de la mer, il n’est pas plus grand que la main d’un homme.

Alors Elie lui ordonna : Va dire à Achab : « Dépêche-toi d’atteler ton char et de rentrer chez toi, sinon la pluie te bloquera[q]. »

45 Déjà, de tous côtés, le ciel s’obscurcissait d’épais nuages poussés par un vent de tempête. Soudain, une pluie torrentielle se mit à tomber. Achab monta sur son char et partit pour Jizréel[r]. 46 Rempli de force par l’Eternel, Elie serra sa ceinture autour des reins et courut devant le char du roi Achab jusqu’à l’entrée de Jizréel[s].

La fuite d’Elie

19 Achab raconta à la reine Jézabel tout ce qu’avait fait Elie et comment il avait fait périr par l’épée tous les prophètes de Baal. Alors Jézabel envoya un messager à Elie pour lui dire : Que les dieux me punissent très sévèrement si demain, à la même heure, je ne t’ai pas fait subir le sort que tu as infligé à chacun de ces prophètes !

Elie prit peur[t] et s’enfuit pour sauver sa vie. Il se rendit d’abord à Beer-Sheva, dans le territoire de Juda, où il laissa son jeune serviteur. Puis il s’enfonça dans le désert. Après avoir marché toute une journée, il s’assit à l’ombre d’un genêt isolé et demanda la mort : C’en est trop, dit-il ! Maintenant Eternel, prends-moi la vie, car je ne vaux pas mieux que mes ancêtres !

Il se coucha et s’endormit sous le genêt. Soudain, un ange le toucha et lui dit : Lève-toi et mange !

Il regarda et aperçut près de sa tête un de ces gâteaux que l’on cuit sur des pierres chauffées et une cruche pleine d’eau. Il mangea et but, puis se recoucha. L’ange de l’Eternel revint une seconde fois, le toucha et dit : Lève-toi, mange, car autrement le chemin serait trop long pour toi.

Il se leva, mangea et but ; puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à la montagne de Dieu, à Horeb[u].

A Horeb, l’Eternel se révèle à Elie

Là-bas, il entra dans la grotte[v] et y passa la nuit. Soudain, l’Eternel lui adressa la parole en ces termes : Que viens-tu faire ici, Elie ?

10 Il répondit : J’ai ardemment défendu la cause de l’Eternel, le Dieu des armées célestes, car les Israélites ont abandonné ton alliance et ils ont renversé tes autels, ils ont massacré tes prophètes ; je suis le seul qui reste, et les voilà qui cherchent à me prendre la vie[w].

11 L’Eternel dit : Sors et tiens-toi sur la montagne, devant l’Eternel.

Et voici que l’Eternel passa. Devant lui soufflait un vent si violent qu’il fendait les montagnes et fracassait les rochers. Mais l’Eternel n’était pas dans l’ouragan. Après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre. Mais l’Eternel n’était pas dans ce tremblement de terre. 12 Après cela, il y eut un feu ; l’Eternel n’était pas dans ce feu. Enfin, après le feu, ce fut un bruissement doux et léger. 13 Dès qu’Elie l’entendit, il se couvrit le visage d’un pan de son manteau[x] et sortit se placer à l’entrée de la grotte. Et voici que quelqu’un s’adressa à lui : Que fais-tu ici, Elie ?

14 Il répondit : J’ai ardemment défendu la cause de l’Eternel, le Dieu des armées célestes, car les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, ils ont massacré tes prophètes ; je suis le seul qui reste et les voilà qui cherchent à me prendre la vie.

15 L’Eternel lui dit : Va, retourne sur tes pas, à travers le désert, jusqu’à Damas[y] ; quand tu seras arrivé, tu oindras Hazaël comme roi de Syrie[z]. 16 Puis tu iras oindre Jéhu, fils de Nimshi, comme roi d’Israël[aa] ; tu oindras aussi Elisée, fils de Shaphath, d’Abel-Mehola[ab], comme prophète pour te remplacer. 17 Tout homme qui échappera à l’épée de Hazaël sera mis à mort par Jéhu, et tous ceux qui échapperont à l’épée de Jéhu seront mis à mort par Elisée. 18 Toutefois, j’épargnerai en Israël les sept mille hommes qui ne se sont jamais agenouillés devant Baal[ac] et qui ne l’ont jamais baisé de leurs lèvres[ad].

Elie appelle Elisée à lui succéder

19 Elie partit de là et rencontra Elisée, fils de Shaphath, qui était en train de labourer un champ avec douze paires de bœufs. Lui-même conduisait le douzième attelage[ae]. Elie s’approcha de lui et jeta son manteau sur lui. 20 Elisée abandonna ses bœufs, courut derrière Elie et dit : Je vais aller embrasser mon père et ma mère pour prendre congé d’eux, puis je te suivrai.

Elie lui répondit : Va et reviens à cause de ce que je t’ai fait.

21 Elisée quitta Elie, prit une paire de bœufs et l’offrit en sacrifice. Il se servit du bois de l’attelage pour faire cuire la viande et la distribua aux siens qui la mangèrent. Puis il se mit en route pour suivre Elie et être à son service.

Les Syriens assiègent Samarie

20 Ben-Hadad, roi de Syrie[af], mobilisa toute son armée et, assisté de trente-deux rois alliés[ag], de chevaux et de chars de guerre, il alla assiéger la ville de Samarie[ah] et se prépara à lui donner l’assaut. Avant cela, il envoya dans la ville des messagers à Achab, le roi d’Israël : il lui fit dire : Voici un message de la part de Ben-Hadad : « Livre-moi ton argent et ton or, ainsi que tes femmes et les plus vigoureux de tes fils. »

Le roi d’Israël répondit : A tes ordres, mon seigneur le roi, je me livre à toi avec tout ce qui m’appartient.

Les messagers vinrent de nouveau et dirent : Voici un message de la part de Ben-Hadad : « Je t’ai envoyé l’ordre de me livrer ton argent et ton or, tes femmes et tes fils. J’enverrai donc demain à cette heure-ci mes officiers chez toi ; ils fouilleront ta maison et celles de tes hauts fonctionnaires, ils prendront tout ce qui a de la valeur à tes yeux et l’emporteront. »

Alors le roi d’Israël convoqua tous les responsables du pays et leur dit : Vous pouvez constater que cet homme nous veut du mal, car il m’a fait réclamer mes femmes et mes fils, mon argent et mon or, et je ne lui avais rien refusé !

Tous les responsables et tout le peuple dirent à Achab : Ne l’écoute pas ! N’accepte pas !

Alors Achab répondit aux messagers de Ben-Hadad : Dites à mon seigneur le roi : « Je ferai tout ce que tu as fait demander à ton serviteur la première fois, mais je ne puis céder à tes nouvelles exigences. »

Les messagers allèrent rapporter cette réponse à leur maître.

10 Alors Ben-Hadad envoya ce message au roi Achab : Que les dieux me punissent très sévèrement, si je laisse subsister de Samarie assez de poussière pour remplir les mains de tous les guerriers qui me suivent.

11 Mais le roi d’Israël dit aux messagers : Allez donc lui dire : « Que celui qui part au combat ne se vante pas comme celui qui en revient ! »

12 Lorsque Ben-Hadad entendit cette réponse, il était en train de boire avec les rois alliés sous les tentes[ai]. Il commanda à ses officiers : En position pour l’attaque !

Et ils disposèrent leurs troupes pour donner l’assaut à la ville.

L’intervention d’un prophète et victoire d’Israël

13 A ce moment, un prophète vint trouver Achab, le roi d’Israël, et lui dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « As-tu vu cette immense armée ? Je vais la livrer aujourd’hui en ton pouvoir, ainsi tu sauras que je suis l’Eternel. »

14 Achab demanda : Par qui l’Eternel la livrera-t-il ?

Il répondit : Voici ce que déclare l’Eternel : « Je la livrerai par les jeunes recrues des chefs des provinces. »

Achab demanda encore : Et qui devra engager le combat ?

Le prophète répondit : C’est toi.

15 Alors Achab passa en revue les jeunes recrues des chefs des provinces, et il s’en trouva 232. Puis il recensa aussi toute l’armée des Israélites, et ils étaient sept mille.

16 Ils firent une sortie à midi : Ben-Hadad était en train de s’enivrer sous les tentes avec les trente-deux rois venus à son aide.

17 Les jeunes recrues des chefs des provinces sortirent les premiers. Ben-Hadad envoya des hommes voir ce qui se passait. On lui fit ce rapport : Des hommes sont sortis de Samarie.

18 – Que ce soit pour demander la paix ou au contraire pour nous attaquer qu’ils sont sortis, amenez-les-moi vivants !

19 Les recrues et l’armée qui les suivait sortirent de la ville. 20 Chacun s’acharna contre un adversaire et l’abattit, si bien que les Syriens prirent la fuite. Les Israélites se lancèrent à leur poursuite. Ben-Hadad, le roi de Syrie, se sauva sur un cheval avec d’autres cavaliers. 21 Le roi d’Israël lança le gros de ses troupes et extermina les chevaux et les chars ennemis. Il fit subir une grande défaite aux Syriens.

La nouvelle victoire d’Israël

22 Alors le prophète vint trouver le roi d’Israël et lui dit : Va de l’avant avec courage, fortifie tes positions, examine et réfléchis à ce que tu dois faire, car l’année prochaine à la même époque, le roi de Syrie reviendra t’attaquer.

23 Les ministres du roi de Syrie lui dirent : Leur Dieu est un Dieu des montagnes, c’est pourquoi ils nous ont vaincus. Attaquons-les en plaine et, sûrement, nous l’emporterons sur eux. 24 Voici donc ce que tu devrais faire. Destitue tous ces rois de leurs postes et remplace-les par des gouverneurs. 25 Ensuite, recrute une armée aussi nombreuse que celle que tu as perdue, avec autant de chevaux et de chars. Puis nous les combattrons dans la plaine et, certainement, nous les vaincrons.

Ben-Hadad suivit leur conseil et fit tout ce qu’ils lui avaient proposé.

26 L’année suivante, à la même époque, il passa les Syriens en revue et s’avança jusqu’à la ville d’Apheq[aj] pour attaquer Israël. 27 De leur côté, les Israélites furent aussi passés en revue et, pourvus de ravitaillement, ils se préparèrent à les affronter. Ils établirent leur camp en face d’eux, mais leurs troupes ressemblaient à deux petits troupeaux de chèvres, alors que les Syriens couvraient toute la plaine.

28 Alors l’homme de Dieu vint trouver le roi d’Israël et lui dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « Les Syriens prétendent que je suis un Dieu des montagnes et non pas un Dieu des plaines. A cause de cela, je livrerai toute cette immense multitude en ton pouvoir. Ainsi vous saurez que je suis l’Eternel. »

29 Pendant sept jours, les deux armées campèrent l’une en face de l’autre. Le septième jour, la bataille s’engagea, et les Israélites tuèrent cent mille fantassins syriens en un seul jour. 30 Les survivants s’enfuirent à la ville d’Apheq où le rempart s’écroula sur vingt-sept mille rescapés.

Achab fait alliance avec le roi de Syrie

Ben-Hadad s’était enfui et réfugié dans la ville et il s’y cachait en passant de chambre en chambre. 31 Les ministres lui dirent : Ecoute, nous avons entendu dire que les rois d’Israël sont des rois pleins de bienveillance. Permets-nous de nous revêtir des habits de toile de sac et d’entourer nos têtes de cordes[ak]. Nous nous rendrons au roi d’Israël, et peut-être te laissera-t-il la vie sauve.

32 Ils revêtirent donc des habits de toile de sac et mirent des cordes autour de leurs têtes, puis ils se rendirent chez le roi d’Israël et lui dirent : Ton serviteur Ben-Hadad te fait dire : « Laisse-moi la vie sauve ! »

Achab leur demanda : Il est donc encore vivant ? Eh bien, il sera mon allié.

33 Ces hommes prirent cette parole comme un signe favorable et s’empressèrent de prendre Achab au mot.

– Oui, lui dirent-ils, Ben-Hadad sera ton allié !

Achab ordonna : Allez le chercher !

Ben-Hadad sortit de sa cachette et vint se présenter à lui. Achab le fit monter sur son char. 34 Ben-Hadad lui dit : Je te restituerai les villes que mon père a prises à ton père, et tu pourras établir des comptoirs à Damas, comme mon père en avait installés à Samarie.

– Et moi, reprit Achab, je te rendrai la liberté et je conclurai une alliance avec toi.

Il conclut donc une alliance avec lui et le laissa repartir libre.

Un disciple des prophètes reproche cette alliance à Achab

35 Sur ordre de l’Eternel, l’un des disciples des prophètes demanda à son compagnon de le frapper. Mais cet homme refusa de le frapper.

36 – Eh bien, lui dit le premier, puisque tu n’as pas obéi à l’ordre de l’Eternel, un lion t’attaquera et te frappera lorsque tu m’auras quitté.

En effet, quand il l’eut quitté, un lion se jeta sur lui et le frappa.

37 Le premier alla trouver un autre homme et lui adressa la même demande. Cet homme le frappa et le blessa.

38 Alors le disciple des prophètes, après s’être rendu méconnaissable en se mettant un bandeau sur les yeux, alla se poster sur le chemin que le roi devait prendre.

39 Lorsque le roi passa, il lui cria : Ton serviteur a pris part au combat. Pendant la bataille, un homme a quitté les rangs et m’a amené un prisonnier en disant : « Surveille-moi cet homme, si tu le laisses s’échapper, tu prendras sa place, ou bien tu devras me verser trois mille pièces d’argent ! » 40 Or, pendant que j’étais occupé ça et là, le prisonnier a disparu.

Le roi d’Israël lui dit : Tu as prononcé toi-même le verdict !

41 Aussitôt le disciple des prophètes enleva le bandeau qui lui masquait les yeux, et le roi d’Israël reconnut que c’était un des disciples des prophètes. 42 Il dit alors au roi : Voici ce que déclare l’Eternel : Tu as laissé échapper d’entre tes mains l’homme que je m’étais voué. C’est pourquoi tu prendras sa place et ton peuple périra à la place du sien.

43 Le roi d’Israël s’en retourna chez lui maussade et abattu. C’est ainsi qu’il regagna Samarie.

Le meurtre de Naboth

21 Quelque temps après ces événements, voici ce qui arriva : Naboth, un habitant de Jizréel, possédait une vigne à Jizréel, près du palais d’Achab, roi de Samarie[al]. Achab fit à Naboth la proposition suivante : Cède-moi ta vigne. Je voudrais en faire un jardin potager, car elle est juste à côté de mon palais. Je te donnerai en échange une vigne meilleure ou, si tu préfères, je t’en paierai la valeur en argent.

Mais Naboth répondit à Achab : Que l’Eternel me garde de te céder la propriété héritée de mes ancêtres[am] !

Achab rentra chez lui, maussade et abattu, parce que Naboth de Jizréel lui avait dit qu’il ne lui céderait pas la propriété héritée de ses ancêtres. Il se jeta sur son lit, tourna le visage contre le mur et refusa de manger.

Sa femme Jézabel vint le trouver et lui demanda : Pourquoi es-tu de si mauvaise humeur et refuses-tu de manger ?

Il lui répondit : J’ai parlé à Naboth de Jizréel et je lui ai proposé de lui acheter sa vigne ou, s’il préférait, de l’échanger contre une autre. Mais il a répondu : « Je ne te céderai pas ma vigne ! »

Alors sa femme Jézabel lui dit : Est-ce toi qui exerces la royauté sur Israël ? Allons ! Lève-toi, mange et réjouis-toi : la vigne de Naboth de Jizréel, je vais te la donner.

Elle écrivit des lettres au nom d’Achab, les scella du sceau royal et les fit porter aux responsables et aux magistrats de la ville où demeurait Naboth. Dans ces lettres, elle leur ordonnait : « Proclamez un jour de jeûne. Installez Naboth au premier rang de l’assemblée 10 et faites asseoir en face de lui deux vauriens qui l’accuseront d’avoir maudit Dieu et le roi ! Puis menez-le en dehors de la ville et lapidez-le pour le faire mourir[an]. »

11 Les gens de la ville de Naboth, les responsables et les magistrats, concitoyens de Naboth, obéirent à l’ordre de Jézabel et firent ce qu’elle demandait dans les lettres qu’elle leur avait envoyées. 12 Ils proclamèrent un jeûne et firent asseoir Naboth au premier rang de l’assemblée. 13 Les deux vauriens vinrent se placer en face de lui et se mirent à l’accuser devant tout le monde en disant : Naboth a maudit Dieu et le roi !

Alors on le fit sortir de la ville et on le lapida et il mourut. 14 Puis les autorités de la ville envoyèrent dire à Jézabel : Naboth a été lapidé ; il est mort.

15 Lorsque Jézabel apprit que Naboth avait été lapidé et qu’il était mort, elle dit à Achab : Lève-toi, va prendre possession de la vigne de Naboth de Jizréel qui a refusé de te la vendre, car Naboth n’est plus en vie ; il est mort.

16 Lorsqu’il entendit que Naboth était mort, Achab se mit en route pour se rendre à la vigne de Naboth de Jizréel afin d’en prendre possession.

Elie annonce le châtiment

17 Alors l’Eternel adressa la parole à Elie de Tishbé en ces termes : 18 Mets-toi en route, va trouver Achab, le roi d’Israël, qui vit à Samarie. En ce moment, il se trouve dans la vigne de Naboth où il est allé pour en prendre possession. 19 Tu lui parleras en ces termes : « Voici ce que déclare l’Eternel : Quoi ? Après avoir assassiné l’homme, tu prétends prendre possession de ses biens ! » Tu ajouteras : « Voici ce que déclare l’Eternel : A l’endroit même où les chiens ont léché le sang de Naboth, ils lécheront aussi le tien. »

20 En voyant Elie, Achab s’écria : Ah ! Te voilà, mon ennemi ! Tu m’as donc retrouvé !

Elie répondit : Oui, je t’ai retrouvé parce que tu t’es vendu toi-même au mal en faisant ce qui déplaît à l’Eternel. 21 Eh bien, voici ce qu’il déclare : « Je vais te frapper d’un grand malheur : je te balaierai de la surface de la terre, toi et ta descendance, je retrancherai d’Israël tous les hommes de ta famille, qu’ils soient esclaves ou hommes libres. 22 Je traiterai ta famille comme celle de Jéroboam, fils de Nebath, et celle de Baésha, fils d’Ahiya, parce que tu m’as irrité et que tu as entraîné Israël dans le péché. » 23 L’Eternel annonce aussi quelque chose concernant Jézabel : les chiens la dévoreront près du rempart de Jizréel[ao]. 24 Tout membre de ta famille, Achab, qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera déchiqueté par les rapaces.

25 En vérité, personne ne s’était jamais vendu au mal autant qu’Achab en faisant ce que l’Eternel considère comme mal. C’est que sa femme Jézabel l’y poussait. 26 Il agit de façon abominable en adoptant le culte des idoles, tout comme les Amoréens que l’Eternel avait dépossédés en faveur des Israélites[ap].

Achab s’humilie

27 Après avoir entendu les paroles d’Elie, Achab déchira ses vêtements en signe d’humiliation, il revêtit un habit de toile de sac à même la peau et refusa de manger ; la nuit, il dormait dans ce vêtement ; et le jour, il se traînait à pas lents. 28 Alors l’Eternel adressa de nouveau la parole à Elie de Tishbé. Il lui dit : 29 As-tu vu comment Achab s’est humilié devant moi ? Puisqu’il s’est humilié ainsi, je ne ferai pas venir le malheur pendant sa vie, mais c’est durant le règne de son fils que j’amènerai la catastrophe sur sa famille[aq].

Achab veut reprendre une ville israélite(A)

22 Trois années s’écoulèrent sans qu’il y ait de guerre entre la Syrie et Israël. Dans le courant de la troisième année, Josaphat, le roi de Juda, rendit visite à Achab, le roi d’Israël.

Or, celui-ci avait dit à ses ministres : Savez-vous que Ramoth en Galaad[ar] est à nous ? Et pourtant nous ne faisons rien pour la reprendre au roi de Syrie !

Quand Josaphat vint le voir, Achab lui demanda donc : Viendras-tu attaquer avec moi Ramoth en Galaad ?

Josaphat lui répondit : J’irai avec toi, mes troupes iront avec les tiennes, et mes chevaux avec les tiens.

Mais il ajouta : Consulte d’abord l’Eternel, je te prie.

Le prophète Michée face aux faux prophètes

Le roi d’Israël rassembla les prophètes, qui étaient environ quatre cents, et leur demanda : Dois-je aller combattre pour reprendre Ramoth en Galaad, ou dois-je y renoncer ?

Ils répondirent : Vas-y ! Le Seigneur la livrera au roi.

Mais Josaphat insista : N’y a-t-il plus ici aucun prophète de l’Eternel, par qui nous puissions le consulter ?

Le roi d’Israël lui répondit : Il y a encore un homme par qui l’on pourrait consulter l’Eternel ; mais je le déteste, car il ne m’annonce jamais rien de bon ; il ne m’annonce que du mal. Il s’agit de Michée[as], fils de Yimla.

Josaphat s’écria : Que le roi ne parle pas ainsi !

Alors le roi d’Israël appela un chambellan et lui ordonna de faire venir au plus vite Michée, fils de Yimla. 10 Le roi d’Israël et Josaphat, roi de Juda, revêtus de leurs costumes royaux, siégeaient chacun sur un trône, sur l’esplanade qui s’étend devant la porte de Samarie, tandis que tous les prophètes étaient devant eux dans un état d’exaltation. 11 L’un d’eux, Sédécias, fils de Kenaana, s’était fabriqué des cornes de fer et affirmait : Voici ce que déclare l’Eternel : « Avec ces cornes, tu frapperas les Syriens jusqu’à leur extermination. »

12 Tous les autres prophètes confirmaient ce message et disaient : Va attaquer Ramoth en Galaad ! Tu seras vainqueur, et l’Eternel livrera la ville au roi.

13 Pendant ce temps, le messager qui était allé chercher Michée lui dit : Les prophètes sont unanimes pour prédire du bien au roi. Tu ferais bien de parler comme eux et de lui prédire aussi le succès !

14 Michée lui répondit : Aussi vrai que l’Eternel est vivant, je transmettrai ce que l’Eternel me dira.

15 Lorsqu’il fut arrivé devant le roi, celui-ci lui demanda : Michée, devons-nous aller attaquer Ramoth en Galaad ou devons-nous y renoncer ?

– Bien sûr, vas-y, lui répondit Michée, tu seras vainqueur, et l’Eternel livrera la ville au roi !

16 Mais le roi lui rétorqua : Combien de fois faudra-t-il que je t’adjure de me dire seulement la vérité de la part de l’Eternel ?

17 Alors Michée déclara :

J’ai vu tous les Israélites
disséminés sur les montagnes ;
ils ressemblaient à des brebis |qui n’ont pas de berger[at].
Et l’Eternel a dit :
« Ces gens n’ont plus de souverain.
Que chacun d’eux retourne |tranquillement chez soi ! »

18 Le roi d’Israël dit alors à Josaphat : Je te l’avais bien dit : « Cet homme-là ne me prophétise jamais rien de bon, c’est toujours du mal. »

19 Mais Michée continua : Eh bien, oui. Ecoute ce que dit l’Eternel ! J’ai vu l’Eternel siégeant sur son trône, tandis que toute l’armée des êtres célestes se tenait près de lui, à sa droite et à sa gauche. 20 L’Eternel demanda : « Qui trompera Achab pour qu’il aille attaquer Ramoth en Galaad et qu’il tombe sur le champ de bataille ? » L’un proposait ceci, l’autre cela. 21 Finalement, un esprit s’avança, se plaça devant l’Eternel et dit : « Moi, je le tromperai. » L’Eternel lui demanda : « Et comment t’y prendras-tu ? » 22 « J’irai, répondit-il, inspirer des mensonges à tous ses prophètes. » L’Eternel dit : « Pour sûr, tu le tromperas, tu y réussiras. Va donc et fais comme tu l’as dit ! » 23 Et maintenant, conclut Michée, c’est ce qui est arrivé : l’Eternel a fait qu’un esprit de mensonge inspire tous tes prophètes ici présents, car l’Eternel a résolu ta perte.

24 Alors Sédécias, fils de Kenaana, l’un des prophètes, s’approcha, gifla Michée et lui demanda : Par où l’esprit qui vient de l’Eternel[au] est-il sorti de moi pour te parler ?

25 Michée répondit : Tu le sauras le jour où tu fuiras en passant de chambre en chambre pour te cacher.

26 Aussitôt le roi d’Israël ordonna à l’un de ses officiers : Arrête Michée et emmène-le à Amôn, le gouverneur de la ville, et à Joas, le fils du roi[av]. 27 Tu leur ordonneras de ma part de jeter cet individu en prison et de ne lui donner qu’une ration réduite de pain et d’eau jusqu’à ce que je revienne sain et sauf de cette expédition.

28 Michée s’écria : Si vraiment tu reviens sain et sauf, ce sera la preuve que l’Eternel n’a pas parlé par moi.

Puis il ajouta : Ecoutez, vous tous les peuples !

La mort d’Achab(B)

29 Alors le roi d’Israël et Josaphat, le roi de Juda, partirent pour Ramoth en Galaad. 30 En chemin, Achab dit à Josaphat : Je vais me déguiser pour aller au combat ; mais toi, garde tes habits royaux.

Le roi d’Israël se déguisa donc pour la bataille. 31 Le roi de Syrie avait donné cet ordre aux trente-deux chefs de ses chars : Vous ne vous occuperez ni des simples soldats ni des officiers, vous concentrerez votre attaque sur le roi d’Israël uniquement.

32 Quand les chefs des chars aperçurent Josaphat, ils se dirent : « C’est certainement lui le roi d’Israël », et ils se dirigèrent sur lui pour l’attaquer. Mais Josaphat poussa un cri. 33 Quand les chefs des chars se rendirent compte que ce n’était pas le roi d’Israël, ils se détournèrent de lui. 34 Un soldat syrien tira une flèche de son arc, au hasard ; elle atteignit le roi d’Israël à la jointure entre les pièces de la cuirasse. Alors le roi cria au conducteur de son char : Fais demi-tour et conduis-moi hors du champ de bataille, car je suis blessé.

35 Mais, ce jour-là, le combat devint si rude que le roi dut être maintenu debout dans son char face aux Syriens. Finalement, il expira dans la soirée. Le sang de sa blessure s’était répandu à l’intérieur de son char. 36 Au coucher du soleil, un cri se répandit dans toute l’armée : Que chacun retourne dans sa ville et dans ses terres !

37 Le roi étant mort, on le ramena à Samarie où on l’enterra.

38 Lorsqu’on lava son char à l’étang de la ville, les chiens lapèrent le sang d’Achab, et les prostituées s’y lavèrent. Ainsi s’accomplit ce que l’Eternel avait annoncé[aw].

39 Les autres faits et gestes d’Achab, toutes ses entreprises, le palais d’ivoire qu’il fit construire et toutes les villes qu’il fortifia, sont cités dans le livre des Annales des rois d’Israël. 40 Quand Achab eut rejoint ses ancêtres décédés, son fils Ahazia lui succéda sur le trône.

Footnotes

  1. 16.23 De 885 à 874 av. J.-C. Les 12 ans du règne d’Omri incluent les trois années de rivalité qui ont opposé Omri à Tibni. Ils vont donc de la 27e à la 38e année du règne d’Asa (v. 15 et 29), tandis que le règne d’Omri sur l’ensemble d’Israël débute la 31e année du règne d’Asa (v. 23).
  2. 16.29 De 874 à 853 av. J.-C.
  3. 16.31 Voir 1 R 12.29-30.
  4. 16.31 C’est-à-dire des Phéniciens (5.20).
  5. 16.34 Voir Jos 6.26.
  6. 17.1 Allusion en Jc 5.17.
  7. 17.3 Oued non identifié, venant des collines transjordaniennes et coulant par intermittences dans le Jourdain.
  8. 17.9 Ville phénicienne sur la côte méditerranéenne à 15 kilomètres au sud de Sidon en direction de Tyr.
  9. 17.9 Allusion en Lc 4.25-26.
  10. 17.19 Construite sur la terrasse de la maison, servant de réserve pour les provisions et de chambre d’hôte.
  11. 18.19 Montagne proche de la Phénicie, dominant actuellement la ville moderne de Haïfa. Lieu de culte des religions qui se sont succédé sur le territoire israélite.
  12. 18.24 Baal était la désignation la plus répandue du dieu de l’orage chez les Sémites de Syrie et de Canaan à partir du IIIe millénaire av. J.-C.
  13. 18.31 Voir Gn 32.29 ; 35.10.
  14. 18.40 Torrent qui coule à l’est du mont Carmel (Jg 4.7, 13 ; 5.21).
  15. 18.42 Voir v. 42-45 : allusion en Jc 5.18.
  16. 18.43 Du sommet du Carmel, on domine la Méditerranée.
  17. 18.44 Les premières pluies d’automne, très violentes, peuvent empêcher toute circulation.
  18. 18.45 Ville dans la plaine du même nom qui sépare la Galilée de la Samarie. Achab y avait une résidence (21.1).
  19. 18.46 Vingt-sept kilomètres séparaient le Carmel de Jizréel.
  20. 19.3 Sens obtenu en modifiant la vocalisation du texte hébreu traditionnel, selon l’ancienne version grecque, la version syriaque et la Vulgate. La vocalisation du texte hébreu traditionnel donne le sens : Elie vit.
  21. 19.8 Autre nom pour le Sinaï où Dieu s’est révélé à Moïse (Ex 3.1 ; 19.1-3). Entre Beer-Sheva et le Sinaï, il y avait près de 400 kilomètres.
  22. 19.9 Peut-être la caverne où Dieu s’était révélé à Moïse (Ex 33.18-23).
  23. 19.10 Cité en Rm 11.3.
  24. 19.13 Parce que nulle créature ne peut voir Dieu et vivre (voir Ex 33.20-23 ; Es 6.2, 5).
  25. 19.15 Capitale du royaume de Syrie (Aram), au nord d’Israël ; un trajet de plus de 500 kilomètres.
  26. 19.15 Voir 2 R 8.7-13.
  27. 19.16 Voir 2 R 9.1-6.
  28. 19.16 Dans la vallée du Jourdain, au sud du lac de Galilée (voir Jg 7.22 ; 1 R 4.12).
  29. 19.18 Cité en Rm 11.4.
  30. 19.18 Geste d’adoration d’une idole (voir 1 R 8.54 ; Jb 31.27 ; Es 45.23 ; Os 13.2).
  31. 19.19 Autre traduction : un champ de douze arpents. Il en était au douzième.
  32. 20.1 Il s’agit probablement de Ben-Hadad II, fils ou petit-fils de Ben-Hadad Ier (900 à 895 av. J.-C. ; voir 15.9-10, 18-20), père ou ascendant de Ben-Hadad III (2 R 13.3). Les événements de ce chapitre, qui se sont déroulés sur une période de deux ans (v. 21-22), se situent aux environs de l’année 857 et précèdent trois années de paix entre Israël et la Syrie (22.1). Achab mourut à la fin de ces années (22.37).
  33. 20.1 Des roitelets locaux, vassaux de Ben-Hadad, qui lui devaient le tribut et l’assistance militaire.
  34. 20.1 Capitale du royaume du Nord depuis Omri (16.24).
  35. 20.12 Autre traduction : à Soukkot. De même au v. 16.
  36. 20.26 Plusieurs villes israélites portent ce nom. Celle dont il est question est probablement située à l’est du lac de Galilée qu’elle domine.
  37. 20.31 En signe de soumission.
  38. 21.1 Samarie est la capitale du royaume du Nord, elle représente tout le royaume. Achab possédait un palais à Jizréel (comparer 18.45-46).
  39. 21.3 Voir Lv 25.23.
  40. 21.10 Voir Lv 24.10-16.
  41. 21.23 Voir 2 R 9.36.
  42. 21.26 Le terme d’Amoréens désigne tous les peuples habitant le pays alloué à Israël avant l’arrivée des Israélites (voir Gn 15.16 ; Ex 23.23 ; Dt 1.7).
  43. 21.29 Voir 2 R 10.1-11.
  44. 22.3 Ville à l’est du lac de Galilée en Transjordanie. Elle appartenait aux Israélites depuis l’époque de Moïse (voir 4.13 ; Dt 4.43 ; Jos 20.8). Les Syriens s’en étaient emparés, mais Ben-Hadad avait promis de la rendre (20.34). Il n’a apparemment pas tenu parole.
  45. 22.8 A ne pas confondre avec le prophète qui est l’auteur du livre de Michée et qui a vécu un siècle et demi plus tard.
  46. 22.17 Voir Nb 27.17 ; Ez 34.5 ; Mt 9.36 ; Mc 6.34.
  47. 22.24 Autre traduction : l’Esprit de l’Eternel.
  48. 22.26 L’expression fils du roi désigne peut-être ici un haut fonctionnaire du roi.
  49. 22.38 Voir 1 R 21.19.