Le prophète Ahiya annonce le châtiment

14 A la même époque, Abiya, fils de Jéroboam, tomba malade.

Jéroboam ordonna à sa femme : Viens, déguise-toi pour qu’on ne reconnaisse pas que tu es la reine, puis va à Silo. C’est là qu’habite le prophète Ahiya, celui qui a prédit que je deviendrais roi de ce peuple. Tu emporteras comme cadeaux dix pains, des gâteaux et un pot de miel. Tu iras le trouver et il te fera savoir ce qui arrivera au garçon.

La femme de Jéroboam fit comme son mari le lui avait demandé : elle se mit en route pour Silo et se rendit dans la maison d’Ahiya. Ahiya était si âgé que ses yeux s’étaient éteints et qu’il ne voyait plus.

Mais l’Eternel lui avait dit : Voici que la femme de Jéroboam va venir te consulter au sujet de son fils parce qu’il est malade. Tu lui parleras de telle et telle manière. Quand elle entrera chez toi, elle essaiera de se faire passer pour quelqu’un d’autre.

Dès qu’Ahiya entendit le bruit de ses pas devant la porte, il s’écria : Entre, femme de Jéroboam ! Pourquoi essaies-tu de te faire passer pour une autre ? De toute manière, je suis chargé de te transmettre une parole sévère. Retourne dire à Jéroboam : « Voici ce que te déclare l’Eternel, le Dieu d’Israël : Je t’ai mis en honneur au sein de ton peuple et je t’ai établi chef de mon peuple Israël. J’ai arraché le royaume à la dynastie de David pour te le donner. Mais tu n’as pas imité mon serviteur David qui a obéi à mes commandements et m’a suivi de tout son cœur pour faire uniquement ce que je considère comme juste. Tu as agi encore plus mal que tous tes prédécesseurs : tu es allé fabriquer d’autres dieux, des idoles de métal fondu ; tu m’as ainsi irrité et tu m’as tourné le dos. 10 C’est pourquoi je vais faire venir le malheur sur ta famille : j’en exterminerai tous les hommes, qu’ils soient esclaves ou hommes libres, je balaierai tous tes descendants, comme on balaie les ordures jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. 11 Ceux d’entre eux qui mourront dans la ville seront mangés par les chiens et ceux qui mourront dans la campagne seront déchiquetés par les rapaces. » Voilà ce que l’Eternel a déclaré. 12 Quant à toi, va, rentre chez toi. Dès que tu mettras le pied dans la ville, ton enfant mourra. 13 Tout Israël prendra le deuil pour lui et on l’enterrera ; c’est le seul descendant de Jéroboam qui sera déposé dans une tombe parce qu’il est le seul membre de sa famille en qui l’Eternel, le Dieu d’Israël, ait trouvé quelque chose de bon. 14 Par la suite, l’Eternel établira pour lui-même un nouveau roi sur Israël qui exterminera la famille de Jéroboam. Ce jour viendra. Que dis-je : il est déjà là. 15 L’Eternel frappera les gens d’Israël qui ressembleront aux roseaux agités dans les eaux. Il arrachera Israël de ce bon pays qu’il a donné à leurs ancêtres et il les dispersera de l’autre côté de l’Euphrate, parce qu’ils ont provoqué sa colère en fabriquant des poteaux sacrés dédiés à la déesse Ashéra. 16 L’Eternel les abandonnera à cause des péchés que Jéroboam a commis et à cause de ceux dans lesquels il a entraîné le peuple.

17 La femme de Jéroboam se mit en route pour regagner Tirtsa[a]. Au moment où elle franchissait le seuil de sa maison, son garçon mourut. 18 On l’enterra et tout Israël prit le deuil pour lui, comme l’Eternel l’avait annoncé par l’intermédiaire de son serviteur le prophète Ahiya.

La fin de Jéroboam

19 Les autres faits et gestes de Jéroboam, ses guerres et les événements de son règne, sont consignés dans le livre des Annales des rois d’Israël. 20 Après vingt-deux ans[b] de règne, il rejoignit ses ancêtres décédés et son fils Nadab lui succéda sur le trône.

Le règne de Roboam sur Juda(A)

21 Roboam, le fils de Salomon, régna sur Juda ; il avait quarante et un ans à son avènement et il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que l’Eternel avait choisie parmi toutes les tribus d’Israël pour y établir sa présence. Sa mère était une Ammonite nommée Naama.

22 Les gens de Juda firent ce que l’Eternel considère comme mal ; par les péchés qu’ils commirent, ils provoquèrent la colère de son amour bafoué plus que ne l’avaient jamais fait leurs ancêtres. 23 Eux aussi, ils se construisirent des hauts lieux et ils dressèrent des stèles et des poteaux pour la déesse Ashéra sur toute colline élevée, sous les arbres verdoyants[c] qui y poussaient[d]. 24 Il y eut même, dans le pays, des hommes et des femmes se livrant à la prostitution sacrée[e]. Le peuple reprit toutes les pratiques abominables des peuples que l’Eternel avait dépossédés en faveur des Israélites.

L’invasion égyptienne(B)

25 La cinquième année du règne de Roboam, Shishaq[f], roi d’Egypte, vint attaquer Jérusalem. 26 Il s’empara des trésors du temple de l’Eternel et de ceux du palais royal. Il prit absolument tout, notamment tous les boucliers d’or que Salomon avait fait faire[g]. 27 Le roi Roboam fit faire des boucliers de bronze pour les remplacer et les confia aux chefs des gardes chargés de surveiller l’entrée du palais royal. 28 Chaque fois que le roi se rendait au temple de l’Eternel, les gardes les enlevaient, puis ils les replaçaient dans la salle du corps de garde.

29 Les autres faits et gestes de Roboam et toutes ses réalisations sont cités dans le livre des Annales des rois de Juda. 30 Roboam et Jéroboam furent tout le temps en guerre l’un contre l’autre. 31 Quand Roboam rejoignit ses ancêtres décédés, il fut enterré dans leur tombeau dans la Cité de David. Sa mère était une Ammonite du nom de Naama. Son fils Abiyam[h] lui succéda sur le trône.

Le règne d’Abiyam sur Juda(C)

15 La dix-huitième année du règne de Jéroboam, fils de Nebath, Abiyam devint roi de Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Maaka, elle était une fille d’Abishalom.

Il se rendit coupable des mêmes péchés que son père avant lui, et son cœur ne fut pas entièrement attaché à l’Eternel son Dieu, comme celui de son ancêtre David. Mais à cause de David, l’Eternel, son Dieu, lui accorda quand même un descendant à Jérusalem pour lui succéder, pour que sa dynastie ne s’éteigne pas, et pour que la ville subsiste[i]. En effet, David avait fait ce que l’Eternel considère comme juste et, durant toute sa vie, il n’avait jamais désobéi à rien de ce qui lui avait été ordonné, sauf dans l’affaire d’Urie le Hittite[j].

Il y eut la guerre entre Roboam et Jéroboam pendant toute la vie de Roboam.

(2 Ch 13.22-23)

Les autres faits et gestes d’Abiyam et toutes ses réalisations sont cités dans le livre des Annales des rois de Juda. Lui aussi fut en guerre contre Jéroboam. Quand il rejoignit ses ancêtres décédés, on l’enterra dans la Cité de David et son fils Asa lui succéda sur le trône.

Le règne d’Asa sur Juda(D)

La vingtième année du règne de Jéroboam, roi d’Israël, Asa devint roi de Juda[k]. 10 Il régna quarante et un ans à Jérusalem. Il descendait d’Abishalom par sa grand-mère Maaka[l].

11 Asa fit ce que l’Eternel considère comme juste, comme son ancêtre David. 12 Il expulsa du pays les gens qui se livraient à la prostitution sacrée et il fit disparaître toutes les idoles que ses ancêtres avaient fabriquées. 13 Il destitua même sa grand-mère Maaka de son rang de reine mère parce qu’elle avait fait dresser une idole obscène à la déesse Ashéra. Asa abattit cette horrible idole et la fit brûler dans la vallée du Cédron. 14 Cependant, bien qu’Asa ait eu un cœur attaché sans partage à l’Eternel durant toute sa vie, les hauts lieux ne disparurent pas. 15 Il déposa dans le temple de l’Eternel tous les objets d’argent et d’or et d’autres ustensiles que son père avait consacrés, en y ajoutant ceux que lui-même consacra.

16 Il y eut la guerre entre Asa et Baésha, roi d’Israël, pendant toute leur vie. 17 Baésha, roi d’Israël, vint attaquer le royaume de Juda. Il fortifia Rama[m], pour empêcher qu’on pénètre sur le territoire d’Asa, roi de Juda[n], et qu’on en sorte. 18 Alors Asa prit tout l’argent et l’or qui étaient restés dans le trésor du temple de l’Eternel[o] et les richesses du palais royal, et il les remit à ses ministres pour les faire porter à Ben-Hadad, fils de Tabrimmôn et petit-fils de Hézyiôn, roi de Syrie qui résidait à Damas. Il les accompagna du message suivant : 19 « Faisons une alliance comme il y en a eu une entre nos pères respectifs. Voici que je t’envoie de l’argent et de l’or en cadeau. Je te demande, en échange, de rompre ton alliance avec Baésha, roi d’Israël, afin qu’il cesse de me faire la guerre. » 20 Ben-Hadad accepta la proposition du roi Asa ; il envoya ses chefs militaires attaquer les villes d’Israël et il frappa les villes d’Iyôn, de Dan et d’Abel-Beth-Maaka, ainsi que toute la région de Kineroth et le territoire de Nephtali[p]. 21 Lorsque Baésha apprit cette nouvelle, il renonça à fortifier Rama, et se retira à Tirtsa. 22 Alors le roi Asa mobilisa tous les Judéens sans exception pour enlever les pierres et le bois que Baésha avait rassemblés pour fortifier Rama, et il s’en servit pour fortifier la ville de Guéba sur le territoire de Benjamin ainsi que celle de Mitspa[q].

(2 Ch 16.11 à 17.1)

23 Les autres faits et gestes d’Asa, sa bravoure, ses réalisations et les villes qu’il a fait bâtir, sont cités dans le livre des Annales des rois de Juda. Dans ses vieux jours, il eut une maladie des pieds. 24 Quand il rejoignit ses ancêtres décédés, il fut enterré auprès d’eux dans la Cité de David. Son fils Josaphat lui succéda sur le trône[r].

Le règne de Nadab sur Israël et la fin de la dynastie de Jéroboam

25 Nadab, fils de Jéroboam, devint roi d’Israël la deuxième année du règne d’Asa, roi de Juda. Il régna deux ans sur Israël[s]. 26 Il fit ce que l’Eternel considère comme mal en imitant l’exemple de son père et en entraînant son peuple dans le même péché. 27 Alors Baésha, fils d’Ahiya, de la tribu d’Issacar, conspira contre lui et l’assassina devant Guibbetôn, une ville des Philistins[t], au moment où Nadab et l’armée d’Israël l’assiégeaient. 28 Baésha commit ce meurtre la troisième année du règne d’Asa, roi de Juda, et il le supplanta sur le trône. 29 Quand il fut roi, il fit périr tous les membres de la famille de Jéroboam. Il n’y laissa subsister personne, massacrant tout le monde, comme l’Eternel l’avait prédit par l’intermédiaire de son serviteur Ahiya de Silo[u], 30 à cause des péchés que Jéroboam avait commis et de ceux qu’il avait fait commettre au peuple d’Israël, ce qui avait irrité l’Eternel, leur Dieu.

31 Les autres faits et gestes de Nadab et toutes ses réalisations sont cités dans le livre des Annales des rois d’Israël. 32 Asa et Baésha, roi d’Israël, furent, toute leur vie, en guerre l’un contre l’autre[v].

Le règne de Baésha sur Israël et le prophète Jéhu

33 La troisième année du règne d’Asa, roi de Juda, Baésha, fils d’Ahiya, devint roi de tout Israël à Tirtsa. Il régna vingt-quatre ans[w]. 34 Il fit ce que l’Eternel considère comme mal en imitant l’exemple de Jéroboam et en entraînant Israël dans le même péché.

16 L’Eternel s’adressa au prophète Jéhu, fils de Hanani, avec le message suivant pour Baésha : Je t’ai tiré de la poussière pour t’établir chef de mon peuple Israël, mais tu as imité l’exemple de Jéroboam, tu as entraîné mon peuple Israël dans le péché, et tu m’as ainsi irrité. C’est pourquoi je vais te balayer, toi et ta famille, je vous traiterai comme la famille de Jéroboam, fils de Nebath. Ceux de la maison de Baésha qui mourront dans la ville seront dévorés par les chiens, et ceux qui mourront dans la campagne seront déchiquetés par les rapaces.

Les autres faits et gestes de Baésha, ses réalisations et ses exploits, sont cités dans le livre des Annales des rois d’Israël. Quand il rejoignit ses ancêtres décédés, il fut enterré à Tirtsa et son fils Ela lui succéda sur le trône. La parole de l’Eternel lui avait été adressée, à lui et à sa maison, par l’intermédiaire du prophète Jéhu, fils de Hanani, pour deux raisons : d’une part à cause de tout ce qu’il avait fait de mal aux yeux de l’Eternel, l’irritant ainsi par ses actions, exactement comme la famille de Jéroboam, et d’autre part parce qu’il avait exterminé les membres de cette famille.

Le règne d’Ela sur Israël et la fin de la dynastie de Baésha

La vingt-sixième année du règne d’Asa, roi de Juda, Ela, fils de Baésha, devint roi d’Israël à Tirtsa. Il régna deux ans[x].

Son officier Zimri, qui commandait la moitié des chars de guerre, complota contre lui. Pendant qu’Ela était à Tirtsa, buvant comme un ivrogne dans la maison d’Artsa, l’intendant du palais royal à Tirtsa, 10 Zimri survint et le frappa à mort. Cela se passa la vingt-septième année du règne d’Asa, roi de Juda. Zimri lui succéda sur le trône. 11 A peine était-il devenu roi, qu’il fit périr toute la famille de Baésha, sans épargner un seul homme, enfant ou adulte, dans sa parenté ou parmi ses partisans. 12 Zimri détruisit ainsi toute la maison de Baésha, comme l’Eternel l’avait annoncé contre lui par l’intermédiaire du prophète Jéhu. 13 Tout cela arriva à cause de tous les péchés que Baésha et son fils Ela avaient commis, ainsi que ceux dans lesquels ils avaient entraîné Israël, irritant ainsi l’Eternel, le Dieu d’Israël, par leurs vaines idoles.

14 Les autres faits et gestes d’Ela et toutes ses réalisations sont cités dans le livre des Annales des rois d’Israël.

Le règne de Zimri sur Israël

15 La vingt-septième année du règne d’Asa sur Juda, Zimri devint roi pour sept jours à Tirtsa[y].

L’armée d’Israël était alors en train d’assiéger la ville philistine de Guibbetôn. 16 Quand les soldats apprirent que Zimri avait comploté contre le roi et l’avait assassiné, ils proclamèrent aussitôt leur général Omri roi d’Israël dans le camp. 17 Alors celui-ci et toute son armée quittèrent Guibbetôn et partirent assiéger Tirtsa. 18 Lorsque Zimri vit que la ville était sur le point d’être prise, il se retira dans le donjon du palais royal, mit le feu au palais et périt dans l’incendie. 19 Il mourut à cause des péchés dont il s’était rendu coupable en faisant ce que l’Eternel considère comme mal, en imitant l’exemple de Jéroboam et en entraînant le peuple d’Israël dans le même péché que lui.

20 Les autres faits et gestes de Zimri, ainsi que les détails du complot qu’il avait organisé, sont cités dans le livre des Annales des rois d’Israël.

21 Alors les tribus du Nord se partagèrent en deux partis : une moitié du peuple se rallia à Tibni, fils de Guinath, pour le faire régner, l’autre moitié se déclara pour Omri. 22 Les partisans de ce dernier l’emportèrent sur ceux de Tibni, fils de Guinath. Tibni mourut et Omri devint roi.

Le règne d’Omri sur Israël

23 La trente et unième année du règne d’Asa, roi de Juda, Omri devint roi sur Israël. Il régna douze ans[z]. Il régna d’abord six ans à Tirtsa, 24 puis il acheta à Shémer la colline de Samarie pour 6 000 pièces d’argent ; il la fortifia et y construisit une ville, qu’il appela Samarie, d’après le nom de Shémer, l’ancien propriétaire de la colline.

25 Omri fit ce que l’Eternel considère comme mal ; il agit encore plus mal que tous ses prédécesseurs. 26 Il imita en tout l’exemple de Jéroboam, fils de Nebath, il entraîna le peuple d’Israël dans le péché, en sorte qu’ils irritèrent l’Eternel leur Dieu par leur idolâtrie.

27 Les autres faits et gestes d’Omri, ainsi que la vaillance dont il fit preuve, tout cela est cité dans le livre des Annales des rois d’Israël. 28 Lorsqu’il rejoignit ses ancêtres décédés il fut enseveli à Samarie et son fils Achab lui succéda sur le trône.

Le règne d’Achab sur Israël

29 La trente-huitième année du règne d’Asa, roi de Juda, Achab, fils d’Omri, devint roi d’Israël. Il régna sur Israël à Samarie pendant vingt-deux ans[aa]. 30 Achab, fils d’Omri, fit ce que l’Eternel considère comme mal et fut pire que tous ses prédécesseurs. 31 Non content d’imiter les péchés de Jéroboam[ab], fils de Nebath, il épousa encore Jézabel, fille d’Ethbaal, le roi des Sidoniens[ac], et alla jusqu’à rendre un culte au dieu Baal et à se prosterner devant lui. 32 Il construisit un temple en l’honneur de Baal à Samarie et y dressa un autel. 33 Il érigea aussi un poteau sacré à la déesse Ashéra. Par tous ses actes, il irrita l’Eternel, le Dieu d’Israël, plus que tous les rois d’Israël qui l’avaient précédé.

34 C’est sous son règne qu’un certain Hiel de Béthel rebâtit Jéricho. La pose des fondations coûta la vie à son fils aîné Abiram et lorsqu’on en posa les portes, son cadet Segoub mourut. Cela arriva conformément à la parole que l’Eternel avait prononcée par l’intermédiaire de Josué, fils de Noun[ad].

Le prophète Elie et la sécheresse

17 Un prophète nommé Elie, originaire du village de Tishbé en Galaad, vint dire au roi Achab : Aussi vrai que l’Eternel, le Dieu d’Israël que je sers, est vivant, il n’y aura ces prochaines années ni rosée ni pluie, sauf si je le demande[ae].

Après cela l’Eternel dit à Elie : Quitte ce lieu, va vers l’est et cache-toi dans le ravin du torrent de Kerith à l’est du Jourdain[af]. L’eau du torrent te servira de boisson et j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là-bas.

Elie partit donc et fit ce que l’Eternel lui avait demandé : il alla s’installer près du torrent de Kerith à l’est du Jourdain. Matin et soir, les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande, et il se désaltérait de l’eau du torrent. Mais au bout d’un certain temps, comme il n’y avait plus de pluie dans le pays, le torrent se dessécha.

Elie chez une veuve à Sarepta

Alors l’Eternel lui adressa la parole en ces termes : Mets-toi en route et va à Sarepta[ag], dans le pays de Sidon, et installe-toi là-bas. J’ai ordonné à une veuve de là-bas de pourvoir à ta nourriture[ah].

10 Elie se mit donc en route et se rendit à Sarepta. Lorsqu’il arriva à l’entrée de la ville, il aperçut une veuve qui ramassait du bois. Il l’appela et lui dit : S’il te plaît, va me puiser un peu d’eau dans une cruche pour que je puisse boire.

11 Comme elle partait en chercher, il la rappela pour lui demander : S’il te plaît, apporte-moi aussi un morceau de pain.

12 Mais elle lui répondit : Aussi vrai que l’Eternel, ton Dieu, est vivant, je n’ai pas le moindre morceau de pain chez moi. Il me reste tout juste une poignée de farine dans un pot, et un peu d’huile dans une jarre. J’étais en train de ramasser deux bouts de bois. Je vais rentrer et préparer ce qui me reste pour moi et pour mon fils. Quand nous l’aurons mangé, nous n’aurons plus qu’à attendre la mort.

13 Elie reprit : Sois sans crainte, rentre, fais ce que tu as dit. Seulement, prépare-moi d’abord, avec ce que tu as, une petite miche de pain et apporte-la moi ; ensuite, tu en feras pour toi et pour ton fils. 14 Car voici ce que déclare l’Eternel, le Dieu d’Israël : « Le pot de farine ne se videra pas, et la jarre d’huile non plus, jusqu’au jour où l’Eternel fera pleuvoir sur le pays. »

15 La femme partit et fit ce qu’Elie lui avait demandé. Pendant longtemps, elle eut de quoi manger, elle et sa famille ainsi qu’Elie. 16 Le pot de farine ne se vida pas et la jarre d’huile non plus, conformément à la parole que l’Eternel avait prononcée par l’intermédiaire d’Elie.

La résurrection du fils de la veuve

17 Quelque temps après, le fils de la veuve qui avait accueilli Elie tomba malade. Le mal devint si grave qu’il cessa de respirer. 18 Alors la mère dit au prophète : Qu’avions-nous à faire ensemble, toi et moi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour me faire payer mes fautes et causer la mort de mon fils ?

19 Il lui répondit : Donne-moi ton fils !

Il le prit des bras de sa mère, le porta dans la chambre haute[ai] où il logeait et l’étendit sur son lit. 20 Puis il implora l’Eternel : O Eternel, mon Dieu, cette veuve m’a accueilli chez elle. Est-ce que vraiment tu lui voudrais du mal au point de faire mourir son fils ?

21 Puis il s’allongea par trois fois de tout son long sur l’enfant et implora l’Eternel : Eternel, mon Dieu, je t’en prie, veuille faire revenir en lui le souffle de vie de cet enfant !

22 L’Eternel exauça la prière d’Elie : le souffle de l’enfant revint en lui et il reprit vie. 23 Elie prit l’enfant, le descendit de la chambre haute à l’intérieur de la maison et le rendit à sa mère, en disant : Viens voir, ton fils est vivant.

24 Alors la femme s’écria : Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu et que la parole de l’Eternel que tu prononces est vraie.

Elie va trouver Achab

18 Bien des jours s’écoulèrent. Au cours de la troisième année de sécheresse, l’Eternel adressa la parole à Elie en ces termes : Va trouver Achab, et je ferai pleuvoir sur ce pays.

Elie partit afin de rencontrer Achab.

Comme la famine s’était aggravée à Samarie, Achab avait convoqué Abdias, l’intendant de son palais. Celui-ci craignait l’Eternel : lorsque la reine Jézabel avait voulu exterminer tous les prophètes de l’Eternel, Abdias avait sauvé cent d’entre eux en les cachant en deux groupes de cinquante dans des grottes et en leur procurant à manger et à boire. Achab avait ordonné à Abdias : Va, parcours le pays à la recherche de toute source d’eau et de tout fond de torrent ; peut-être découvrirons-nous assez d’herbe pour maintenir en vie nos chevaux et nos mulets sans être obligés d’abattre une partie de notre bétail.

Ils se répartirent le pays à parcourir. Achab partit seul de son côté, et Abdias prit une autre direction.

Alors qu’Abdias était en chemin, Elie arriva à sa rencontre. Abdias le reconnut et s’inclina face contre terre devant lui en demandant : Est-ce bien toi, mon seigneur Elie ?

– C’est moi-même, lui répondit-il. Va dire à ton maître que j’arrive.

– Oh ! répliqua Abdias, par quel péché ai-je mérité que tu me fasses mettre à mort par la main d’Achab ? 10 Aussi vrai que l’Eternel est vivant, je t’assure qu’il n’y a pas un peuple ni un royaume où mon maître ne t’ait pas fait chercher ; et quand les représentants de ces pays disaient que tu n’étais pas chez eux, il les faisait jurer qu’on ne t’avait pas trouvé. 11 Et maintenant, tu me demandes d’aller annoncer à mon seigneur que tu arrives. 12 Mais, à peine t’aurai-je quitté que l’Esprit de l’Eternel te transportera je ne sais où ; moi, j’irai t’annoncer à Achab, mais il ne te trouvera plus et c’est moi qu’il tuera. Pourtant, rappelle-toi que ton serviteur craint l’Eternel depuis sa jeunesse. 13 Mon seigneur, n’as-tu pas appris ce que j’ai fait quand Jézabel massacrait les prophètes de l’Eternel ? J’en ai caché cent en deux groupes de cinquante dans des grottes et je leur ai fourni à manger et à boire. 14 Et c’est moi que tu envoies maintenant à mon seigneur pour lui annoncer que tu viens. Mais il va me tuer !

15 Elie lui dit : Aussi vrai que l’Eternel, le Seigneur des armées célestes, au service duquel je me tiens, est vivant, je t’assure que je me présenterai aujourd’hui même devant Achab.

16 Abdias courut donc rejoindre Achab et lui annonça la chose. Alors Achab vint à la rencontre d’Elie. 17 Lorsqu’il l’aperçut, il lui cria : Te voilà, toi qui sèmes le malheur en Israël !

18 Elie lui répondit : Ce n’est pas moi qui sème le malheur en Israël, mais c’est toi et la famille de ton père, puisque vous avez refusé d’obéir aux commandements de l’Eternel, et que tu t’es rallié au culte des dieux Baals. 19 Maintenant, convoque tout Israël en ma présence sur le mont Carmel[aj]. Tu y rassembleras aussi les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes de la déesse Ashéra qui sont tous entretenus par la reine Jézabel.

La confrontation entre Elie et les prophètes de Baal

20 Achab envoya des messagers à tous les Israélites et il rassembla les prophètes sur le mont Carmel. 21 Alors Elie s’avança devant tout le peuple et s’écria : Combien de temps encore sauterez-vous des deux côtés ? Si l’Eternel est le vrai Dieu, suivez-le. Si c’est Baal, alors ralliez-vous à lui !

Mais le peuple ne lui répondit pas un mot.

22 Elie poursuivit : Je suis le seul prophète de l’Eternel qui reste et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal. 23 Qu’on nous amène deux taureaux ; qu’ils choisissent pour eux l’un d’eux, qu’ils le découpent et qu’ils en disposent les morceaux sur le bois, mais sans y allumer de feu. Je ferai de même avec l’autre taureau : je le placerai sur le bois et je n’y mettrai pas le feu. 24 Puis vous invoquerez votre dieu, et moi j’invoquerai l’Eternel. Le dieu qui répondra en faisant descendre le feu, c’est celui-là qui est Dieu[ak].

Tout le peuple répondit : D’accord ! C’est bien !

25 Elie se tourna vers les prophètes de Baal et leur dit : Choisissez pour vous l’un des taureaux et préparez-le les premiers, car vous êtes les plus nombreux ; puis invoquez votre dieu, mais ne mettez pas le feu au bois.

26 On leur donna le taureau et ils le prirent et le préparèrent. Puis ils invoquèrent Baal, du matin jusqu’à midi, en répétant : O Baal, réponds-nous !

Mais il n’y eut ni voix ni réponse. Ils sautaient autour de l’autel qu’ils avaient dressé.

27 Vers midi, Elie se moqua d’eux et leur dit : Criez plus fort ! Puisqu’il est dieu, il doit être plongé dans ses réflexions, ou il a dû s’absenter, ou bien il est en voyage ! Ou peut-être dort-il et faut-il le réveiller.

28 Les prophètes crièrent à tue-tête et se firent, selon leur coutume, des incisions dans la peau à coups d’épées et de lances jusqu’à ce que le sang ruisselle sur leur corps. 29 L’heure de midi était passée et ils demeurèrent encore dans un état d’exaltation jusqu’au moment de l’offrande du soir. Mais il n’y eut ni voix, ni réponse, ni aucune réaction.

30 Alors Elie ordonna à tout le peuple : Approchez-vous de moi !

Tout le peuple avança vers lui. Elie rétablit l’autel de l’Eternel qui avait été démoli. 31 A cet effet, il prit douze pierres, une pour chacune des tribus des descendants de Jacob, à qui l’Eternel avait déclaré : « Tu t’appelleras Israël[al]. » 32 Il rebâtit avec ces pierres un autel dédié à l’Eternel. Autour, il creusa une rigole capable de contenir une trentaine de litres. 33 Puis il disposa des bûches de bois sur l’autel, dépeça le taureau, plaça les morceaux de viande sur le bois 34 et ordonna : Remplissez quatre cruches d’eau et répandez-la sur l’holocauste et sur le bois.

On fit ainsi.

– Faites-le encore une fois, ordonna-t-il.

Ils le firent.

– Une troisième fois !

Et ils le firent une troisième fois. 35 L’eau se répandit autour de l’autel et remplit la rigole.

36 A l’heure habituelle de l’offrande du soir, le prophète Elie s’approcha de l’autel et pria : Eternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, que l’on sache aujourd’hui que c’est toi qui es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur et que j’ai fait tout cela sur ton ordre ! 37 Réponds-moi, Eternel, réponds-moi, afin que ce peuple sache que c’est toi, Eternel, qui es le vrai Dieu, et que c’est toi qui veux ramener leurs cœurs à toi comme autrefois.

38 Le feu de l’Eternel tomba du ciel, et consuma l’holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il réduisit en vapeur l’eau de la rigole. 39 Quand le peuple vit cela, tous tombèrent le visage contre terre en s’écriant : C’est l’Eternel qui est Dieu ! C’est l’Eternel qui est Dieu !

40 Elie leur ordonna : Saisissez les prophètes de Baal, qu’aucun d’eux ne s’échappe !

Ils se saisirent d’eux. Elie les fit descendre dans le ravin du Qishôn[am] pour les y égorger.

La fin de la sécheresse

41 Ensuite, Elie dit à Achab : Allez, va manger et boire, car j’entends le grondement qui annonce l’averse.

42 Achab alla manger et boire, tandis qu’Elie montait vers le sommet du mont Carmel où il se prosterna jusqu’à terre, le visage entre les genoux[an]. 43 Il dit à son jeune serviteur : Monte plus haut et regarde du côté de la mer[ao].

Celui-ci monta, scruta l’horizon et revint dire : Je ne vois rien.

Elie l’envoya sept fois pour regarder. 44 A la septième fois, le serviteur annonça : Je vois venir un petit nuage qui s’élève de la mer, il n’est pas plus grand que la main d’un homme.

Alors Elie lui ordonna : Va dire à Achab : « Dépêche-toi d’atteler ton char et de rentrer chez toi, sinon la pluie te bloquera[ap]. »

45 Déjà, de tous côtés, le ciel s’obscurcissait d’épais nuages poussés par un vent de tempête. Soudain, une pluie torrentielle se mit à tomber. Achab monta sur son char et partit pour Jizréel[aq]. 46 Rempli de force par l’Eternel, Elie serra sa ceinture autour des reins et courut devant le char du roi Achab jusqu’à l’entrée de Jizréel[ar].

Footnotes

  1. 14.17 Cité royale, avec Sichem (15.33 ; 16.8), des souverains d’Israël jusqu’à la construction de Samarie par Omri (16.24). Sa localisation n’est pas sûre : on propose Tell el-Farah à une douzaine de kilomètres au nord de Sichem.
  2. 14.20 Jéroboam a régné environ de 931 à 913 av. J.-C.
  3. 14.23 Voir Dt 7.5 ; 12.2-3 ; 2 R 17.9-10. Les cultes païens se célébraient dans des bosquets d’arbres toujours verts offrant un abri aux rites immoraux qui s’y pratiquaient (v. 24).
  4. 14.23 Voir Ex 23.24 ; Lv 26.1 ; Dt 16.21-22.
  5. 14.24 Voir Dt 23.18.
  6. 14.25 Voir note 11.40.
  7. 14.26 Voir 1 R 10.16-17 ; 2 Ch 9.15-16.
  8. 14.31 Il régna de 913 à 910 av. J.-C. Quelques manuscrits hébreux, plusieurs versions anciennes et 2 Ch 12.16 l’appellent : Abiya.
  9. 15.4 Voir 11.36.
  10. 15.5 Voir 2 S 11.
  11. 15.9 Il régna de 910 à 869 av. J.-C.
  12. 15.10 Voir v. 2.
  13. 15.17 Village de Benjamin (Jos 18.25 ; Jg 19.13) situé à 9 kilomètres au nord de Jérusalem, aux confins des deux royaumes, au sommet d’un col par lequel passait la seule route de Jérusalem vers le centre du royaume du Nord.
  14. 15.17 Autre traduction : Rama, pour barrer le passage à Asa, roi de Juda.
  15. 15.18 Après le pillage mentionné en 14.26.
  16. 15.20 Les villes prises par Ben-Hadad contrôlaient les routes commerciales vers l’Egypte au sud, le long de la côte, et vers Tyr à l’ouest.
  17. 15.22 Au nord de Jérusalem, Asa établit des forteresses sur ses frontières septentrionales pour empêcher Baésha de s’étendre vers le sud. Guéba se trouvait à l’est et Mitspa au sud-ouest de Rama.
  18. 15.24 La suite de l’histoire de Josaphat reprend en 22.41.
  19. 15.25 De 909 à 908 av. J.-C.
  20. 15.27 Guibbetôn avait été une ville lévitique de la tribu de Dan (Jos 19.44 ; 21.23) sur la frontière de la Philistie.
  21. 15.29 Voir 1 R 14.10-11.
  22. 15.32 Voir v. 16.
  23. 15.33 De 908 à 886 av. J.-C.
  24. 16.8 De 886 à 885 av. J.-C.
  25. 16.15 Au cours de l’année 885 av. J.-C.
  26. 16.23 De 885 à 874 av. J.-C. Les 12 ans du règne d’Omri incluent les trois années de rivalité qui ont opposé Omri à Tibni. Ils vont donc de la 27e à la 38e année du règne d’Asa (v. 15 et 29), tandis que le règne d’Omri sur l’ensemble d’Israël débute la 31e année du règne d’Asa (v. 23).
  27. 16.29 De 874 à 853 av. J.-C.
  28. 16.31 Voir 1 R 12.29-30.
  29. 16.31 C’est-à-dire des Phéniciens (5.20).
  30. 16.34 Voir Jos 6.26.
  31. 17.1 Allusion en Jc 5.17.
  32. 17.3 Oued non identifié, venant des collines transjordaniennes et coulant par intermittences dans le Jourdain.
  33. 17.9 Ville phénicienne sur la côte méditerranéenne à 15 kilomètres au sud de Sidon en direction de Tyr.
  34. 17.9 Allusion en Lc 4.25-26.
  35. 17.19 Construite sur la terrasse de la maison, servant de réserve pour les provisions et de chambre d’hôte.
  36. 18.19 Montagne proche de la Phénicie, dominant actuellement la ville moderne de Haïfa. Lieu de culte des religions qui se sont succédé sur le territoire israélite.
  37. 18.24 Baal était la désignation la plus répandue du dieu de l’orage chez les Sémites de Syrie et de Canaan à partir du IIIe millénaire av. J.-C.
  38. 18.31 Voir Gn 32.29 ; 35.10.
  39. 18.40 Torrent qui coule à l’est du mont Carmel (Jg 4.7, 13 ; 5.21).
  40. 18.42 Voir v. 42-45 : allusion en Jc 5.18.
  41. 18.43 Du sommet du Carmel, on domine la Méditerranée.
  42. 18.44 Les premières pluies d’automne, très violentes, peuvent empêcher toute circulation.
  43. 18.45 Ville dans la plaine du même nom qui sépare la Galilée de la Samarie. Achab y avait une résidence (21.1).
  44. 18.46 Vingt-sept kilomètres séparaient le Carmel de Jizréel.