Salutation

Paul, qui a été appelé, par la volonté de Dieu, à être un apôtre de Jésus-Christ, et le frère Sosthène[a], saluent l’Eglise de Dieu établie à Corinthe, ceux qui ont été purifiés de leurs péchés dans l’union avec Jésus-Christ et qui ont été appelés à faire partie du peuple saint, ainsi que tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, font appel à notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur comme le nôtre.

Que la grâce et la paix vous soient accordées par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ.

Paul remercie Dieu au sujet des Corinthiens

Je ne cesse d’exprimer ma reconnaissance à mon Dieu[b] à votre sujet pour la grâce qu’il vous a accordée dans l’union avec Jésus-Christ. En effet, vous avez été comblés en lui dans tous les domaines, en particulier celui de la parole et celui de la connaissance, dans la mesure même où la vérité dont Christ est le témoin a été fermement établie chez vous[c]. Ainsi, il ne vous manque aucun don de la grâce divine tandis que vous attendez le moment où notre Seigneur Jésus-Christ apparaîtra. Lui-même, d’ailleurs, vous rendra forts jusqu’à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. Car Dieu, qui vous a appelés à être en communion avec son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, est fidèle.

Les divisions dans l’Église

Les divisions à Corinthe

10 Il faut cependant, frères et sœurs, que je vous adresse une recommandation instante, et c’est au nom de notre Seigneur Jésus-Christ que je le fais. Vivez tous ensemble en pleine harmonie ! Ne laissez pas de division s’introduire entre vous ! Soyez parfaitement unis en ayant une même conviction, une même façon de penser ! 11 En effet, mes frères et sœurs, j’ai été informé par les gens de la maison de Chloé[d] que la discorde règne parmi vous. 12 Voici ce que je veux dire : chacun de vous tient ce type de langage : « Pour moi, c’est Paul ! » ou : « Pour moi, c’est Apollos[e] ! » ou : « Pour moi, c’est Pierre ! » ou encore : « Pour moi, c’est Christ ! »

13 Voyons : Christ serait-il divisé ? Paul aurait-il été crucifié pour vous ? Ou bien est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? 14 Je remercie Dieu de n’avoir baptisé aucun de vous, sauf Crispus et Gaïus[f]. 15 Personne, en tout cas, ne peut prétendre avoir été baptisé en mon nom. 16 – Ah si ! J’ai baptisé encore les gens de la maison de Stéphanas. A part ceux-là, je crois n’avoir baptisé personne. 17 Car ce n’est pas pour baptiser que Christ m’a envoyé, c’est pour proclamer l’Evangile. Et cela, sans recourir à la sagesse des beaux discours, afin de ne pas vider de son sens la mort de Christ sur la croix.

La sagesse des hommes et la folie de Dieu

18 En effet, la prédication de la mort de Christ sur une croix est une folie aux yeux de ceux qui se perdent. Mais pour nous qui sommes sauvés, elle est la puissance même de Dieu. 19 N’est-il pas écrit :

Je détruirai la sagesse des sages
et je réduirai à néant |l’intelligence des intelligents[g] ?

20 Où est le sage ? Où est le spécialiste de la Loi ? Où est le raisonneur de ce monde ? Dieu n’a-t-il pas changé en folie la sagesse du monde ?

21 En effet, là où la sagesse divine s’est manifestée, le monde n’a pas reconnu Dieu par le moyen de la sagesse. C’est pourquoi Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient, par un message qui annonce une folie.

22 Oui, tandis que, d’un côté, les Juifs réclament des signes miraculeux et que, de l’autre, les Grecs recherchent « la sagesse », 23 nous, nous prêchons Christ mis en croix, ce qui est une cause de rejet pour les Juifs et une folie pour les Grecs. 24 Mais pour tous ceux que Dieu appelle, qu’ils soient juifs ou grecs, Christ est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. 25 Car la folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que la force des hommes.

26 Considérez donc, frères et sœurs, la situation dans laquelle Dieu vous a appelés à lui. On ne trouve parmi vous que peu de sages selon les critères humains, peu de personnalités influentes, peu de membres de la haute société ! 27 Non ! Dieu a choisi ce que le monde considère comme une folie pour confondre les sages, et il a choisi ce qui est faible pour couvrir de honte les puissants.

28 Dieu a porté son choix sur ce qui n’a aucune noblesse et que le monde méprise, sur ce qui est considéré comme insignifiant, pour réduire à néant ce que le monde estime important.

29 Ainsi, aucune créature ne pourra se vanter devant Dieu. 30 Par lui, vous êtes unis à Christ, qui est devenu pour nous cette sagesse qui vient de Dieu, justice, purification et délivrance. 31 Et il en est ainsi pour que soit respecté ce commandement de l’Ecriture :

Celui qui veut éprouver de la fierté,
qu’il place sa fierté dans le Seigneur[h] .

La prédication de Paul à Corinthe

C’est pourquoi, moi aussi, frères et sœurs, lorsque je suis allé chez vous, je ne suis pas venu proclamer le secret de Dieu[i] en utilisant le prestige de l’éloquence ou de la sagesse. Car, je n’ai pas estimé devoir vous apporter autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. De plus, quand je suis arrivé chez vous, je me sentais bien faible et je tremblais de crainte.

Mon enseignement et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une action manifeste de l’Esprit et de puissance. Ainsi votre foi a été fondée, non sur la sagesse humaine, mais sur la puissance de Dieu.

La vraie sagesse, par l’Esprit

Cependant nous aussi, nous annonçons une sagesse aux croyants adultes dans la foi, une sagesse qui n’est pas de ce monde, ni celle des grands de ce monde qui sont destinés à disparaître. Non, nous exposons la sagesse de Dieu, secrète et cachée, que Dieu avait préparée avant le commencement du monde en vue de notre gloire. Cette sagesse-là, les grands de ce monde ne la connaissent pas, car s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur glorieux. Mais, comme le dit l’Ecriture, il s’agit de

ce que l’œil n’a pas vu
et que l’oreille n’a pas entendu,
ce que l’esprit humain n’a jamais soupçonné,
mais que Dieu tient en réserve pour ceux qui l’aiment[j] .

10 Or, Dieu nous l’a révélé par son Esprit ; l’Esprit, en effet, scrute tout, même les pensées les plus intimes de Dieu.

11 Quel être humain peut savoir ce qui se passe dans un autre homme ? Seul l’esprit de cet homme en lui le sait. De même, nul ne peut connaître ce qui est en Dieu si ce n’est l’Esprit de Dieu. 12 Or nous, nous avons reçu, non pas l’esprit du monde, mais l’Esprit même qui vient de Dieu, pour que nous comprenions tous les bienfaits que Dieu nous a accordés par grâce. 13 Et nous en parlons, non pas avec les termes qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit. Ainsi nous exposons les réalités spirituelles dans des termes inspirés par l’Esprit[k].

14 Mais l’homme sans Dieu ne reçoit pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu ; à ses yeux, c’est pure folie et il est incapable de le comprendre, car seul l’Esprit de Dieu permet d’en juger. 15 Celui qui a cet Esprit peut, lui, juger de tout, sans que personne ne puisse le juger. Car il est écrit :

16 Qui donc connaît la pensée du Seigneur et qui pourrait l’instruire[l] ? Mais nous, nous avons la pensée de Christ.

Le rôle des prédicateurs de l’Evangile

En réalité, frères et sœurs, je n’ai pas pu m’adresser à vous comme à des hommes et des femmes conduits par l’Esprit. J’ai dû vous parler comme si vous étiez des hommes ou des femmes livrés à eux-mêmes, comme à de petits enfants en Christ. C’est pourquoi je vous ai donné du lait et non de la nourriture solide ; car vous n’auriez pas pu l’assimiler alors. Et même aujourd’hui, vous êtes encore incapables de la supporter, parce que vous êtes comme des hommes et des femmes livrés à eux-mêmes. En effet, lorsque vous vous jalousez les uns les autres et que vous vous disputez, n’êtes-vous pas semblables à des hommes livrés à eux-mêmes, ne vous comportez-vous pas d’une manière tout humaine ?

Lorsque vous dites : « Pour moi, c’est Paul ! » ou : « Pour moi, c’est Apollos ! », n’êtes-vous pas comme les autres hommes ?

Après tout, que sont donc Apollos et Paul ? Des serviteurs, grâce auxquels vous avez été amenés à la foi, chacun d’eux accomplissant la tâche particulière que Dieu lui a confiée. Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui a fait croître. Peu importe, en fait, qui plante et qui arrose. Ce qui compte, c’est Dieu qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux et chacun recevra son propre salaire en fonction du travail accompli. Car nous travaillons ensemble au service de Dieu, et vous, vous êtes le champ qu’il cultive. Ou encore : vous êtes l’édifice qu’il construit.

10 Conformément à la mission que Dieu, dans sa grâce, m’a confiée, j’ai posé chez vous le fondement comme un sage architecte. A présent, quelqu’un d’autre bâtit sur ce fondement. Seulement, que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit.

11 Pour ce qui est du fondement, nul ne peut en poser un autre que celui qui est déjà en place, c’est-à-dire Jésus-Christ. 12 Or on peut bâtir sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses ou du bois, du chaume ou du torchis de paille. 13 Mais le jour du jugement montrera clairement la qualité de l’œuvre de chacun et la rendra évidente. En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l’œuvre de chacun pour en révéler la nature.

14 Si la construction édifiée sur le fondement résiste à l’épreuve, son auteur recevra son salaire ; 15 mais si elle est consumée, il en subira les conséquences. Lui, personnellement, sera sauvé, mais tout juste, comme un homme qui réussit à échapper au feu.

16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu[m] et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? 17 Si quelqu’un détruit son temple, Dieu le détruira. Car son temple est saint, et vous êtes ce temple.

18 Que personne ne se fasse d’illusions sur ce point. Si quelqu’un parmi vous se croit sage selon les critères de ce monde, qu’il devienne fou afin de devenir véritablement sage. 19 Car ce qui passe pour sagesse dans ce monde est folie aux yeux de Dieu. Il est écrit en effet : Il attrape les sages à leur propre piège[n], 20 et encore : Le Seigneur connaît les pensées des sages : elles ne sont que du vent[o].

21 Que personne ne mette donc sa fierté dans des hommes, car tout est à vous, 22 soit Paul, soit Apollos, soit Pierre, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l’avenir. Tout est à vous, 23 mais vous, vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.

Des intendants au service de Christ

Ainsi, qu’on nous considère comme de simples serviteurs de Christ, des intendants chargés des secrets de Dieu. Or, en fin de compte, que demande-t-on à des intendants ? Qu’ils accomplissent fidèlement la tâche qui leur a été confiée.

Pour ma part, peu m’importe le jugement que vous, ou une instance humaine, pouvez porter sur moi. D’ailleurs, je ne me juge pas non plus moi-même. Car, bien que je n’aie rien à me reprocher, ce n’est pas cela qui fait de moi un juste. Celui qui me juge, c’est le Seigneur. Ne jugez donc pas avant le temps. Attendez que le Seigneur revienne. Il mettra en lumière tout ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions véritables qui animent les cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui revient.

L’orgueil des Corinthiens

Frères et sœurs, je viens d’employer diverses images à propos d’Apollos et de moi-même pour que vous appreniez, à notre sujet, à appliquer cette règle[p] : « Ne pas aller au-delà de ce qui est écrit[q] », et ainsi qu’aucun de vous ne s’enfle d’orgueil en prenant le parti de l’un contre l’autre.

Car qui te confère une distinction ? Qu’as-tu qui ne t’ait été donné ? Et puisqu’on t’a tout donné, pourquoi t’en vanter comme si tu ne l’avais pas reçu ?

Dès à présent, vous êtes rassasiés. Déjà, vous voilà riches ! Vous avez commencé à régner sans nous.

Comme je voudrais que vous soyez effectivement en train de régner, pour que nous soyons rois avec vous. Mais il me semble plutôt que Dieu nous a assigné, à nous autres apôtres, la dernière place, comme à des condamnés à mort car, comme eux, il nous a livrés en spectacle au monde entier : aux anges et aux hommes[r].

10 Nous sommes fous à cause de Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ ! Nous sommes faibles, mais vous, vous êtes forts ! Vous êtes honorés, nous, nous sommes méprisés.

11 Jusqu’à présent, nous souffrons la faim et la soif, nous sommes mal vêtus, exposés aux coups, errant de lieu en lieu. 12 Nous nous épuisons à travailler de nos propres mains. On nous insulte ? Nous bénissons. On nous persécute ? Nous le supportons. 13 On nous calomnie ? Nous répondons par des paroles bienveillantes. Jusqu’à maintenant, nous sommes devenus comme les déchets du monde et traités comme le rebut de l’humanité.

L’autorité de Paul

14 Si j’écris ainsi, ce n’est pas pour vous remplir de confusion. C’est pour vous mettre en garde comme des enfants bien-aimés. 15 En effet, même si vous aviez dix mille maîtres dans la foi[s] en Christ, vous n’avez pas plusieurs pères. Car c’est moi qui vous ai fait naître à la foi en Jésus-Christ en vous annonçant l’Evangile. 16 Je vous invite donc à suivre mon exemple.

17 C’est dans cette intention que je vous ai envoyé Timothée[t], mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur. Il vous rappellera les principes de vie chrétienne qui sont les miens, tels que je les enseigne partout dans toutes les Eglises.

18 Pensant que désormais je ne reviendrai plus chez vous, certains se sont mis à jouer les importants. 19 Mais, si le Seigneur le veut, j’irai très prochainement vous voir et alors je me rendrai compte, non pas des beaux discours que ces prétentieux peuvent tenir, mais de ce dont ils sont capables. 20 Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance.

21 Que préférez-vous ? Que je vienne chez vous avec un bâton, ou avec un esprit d’amour et de douceur ?

Problèmes moraux dans l’Église

Un cas d’inceste

On entend dire partout qu’il y a de l’immoralité parmi vous, et une immoralité telle qu’il ne s’en rencontre même pas chez les païens : l’un de vous vit avec la deuxième femme de son père[u] !

Et vous vous en vantez encore ! Vous devriez au contraire en être vivement affligés et faire en sorte que l’auteur d’un tel acte soit exclu du milieu de vous. 3-4 Pour moi, qui suis absent de corps, mais présent en pensée parmi vous, j’ai déjà, comme si j’étais présent, prononcé la sentence au nom du Seigneur Jésus contre celui qui a commis cette faute. Lorsque vous serez réunis, et que je serai présent parmi vous en pensée, appliquez cette sentence dans la puissance de notre Seigneur Jésus : qu’un tel homme soit livré à Satan[v] en vue de la destruction du mal qui est en lui afin qu’il soit sauvé au jour du Seigneur[w].

Ah ! vous n’avez vraiment pas de quoi vous vanter ! Ne savez-vous pas qu’« il suffit d’un peu de levain pour faire lever toute la pâte » ? Faites donc disparaître tout « vieux levain » du milieu de vous afin que vous soyez comme « une pâte toute nouvelle », puisque, en fait, vous êtes « sans levain ». Car nous avons un agneau pascal qui a été sacrifié pour nous, Christ lui-même[x]. C’est pourquoi célébrons la fête de la Pâque, non plus avec le « vieux levain », le levain du mal et de la méchanceté, mais uniquement avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.

Dans ma dernière lettre[y], je vous ai écrit de ne pas avoir de relations avec des personnes vivant dans l’immoralité sexuelle. 10 Mais je ne voulais évidemment pas dire par là qu’il faut éviter toute relation avec ceux qui, dans ce monde, mènent une vie sexuelle immorale, ou avec les avares, les voleurs ou les adorateurs d’idoles ; car alors il vous faudrait sortir du monde.

11 Non, je voulais simplement vous dire de ne pas entretenir de relations avec une personne qui, tout en se disant votre « frère » ou votre « sœur », vivrait dans l’immoralité sexuelle, ou serait avare, idolâtre, calomniateur, adonné à la boisson ou voleur. Avec des gens de cette sorte, il ne vous faut même pas prendre de repas.

12 Est-ce à moi de juger ceux qui vivent en dehors de la famille de Dieu ? Certes non ! Mais c’est bien à vous de juger ceux qui font partie de votre communauté. 13 Ceux du dehors, Dieu les jugera. Mais vous, chassez le méchant du milieu de vous[z].

Des procès entre chrétiens

Lorsque l’un de vous a un différend avec un frère ou une sœur, comment ose-t-il le citer en justice devant des juges incroyants au lieu de recourir à l’arbitrage des membres du peuple saint ?

Ignorez-vous que ceux-ci auront un jour à juger le monde ? Si donc vous êtes destinés à être les juges du monde, seriez-vous incapables de vous prononcer sur des questions bien moins importantes ? Ne savez-vous pas que nous jugerons même les anges ? Et nous serions incompétents pour les affaires de la vie présente !

Or, si vous avez des litiges au sujet des affaires de la vie courante, vous prenez comme juges des gens qui ne comptent pour rien dans l’Eglise ! Je le dis à votre honte ! N’y a-t-il vraiment pas un seul homme sage parmi vous qui puisse servir d’arbitre entre ses frères ? Faut-il qu’on se traîne en justice entre frères et qu’on aille plaider l’un contre l’autre devant des incroyants ? De toute façon, vos différends constituent déjà une défaite. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt l’injustice ? Pourquoi ne consentez-vous pas plutôt à vous laisser dépouiller ?

Mais non, c’est au contraire vous qui commettez des injustices et dépouillez les autres, et ce sont vos frères et sœurs que vous traitez ainsi ! 9-10 Ne savez-vous pas que ceux qui pratiquent l’injustice n’auront aucune part au royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : il n’y aura point de part dans l’héritage de ce royaume pour les débauchés, les idolâtres, les adultères, les pervers ou les homosexuels, ni pour les voleurs, les avares, pas plus que pour les ivrognes, les calomniateurs ou les malhonnêtes. 11 Voilà bien ce que vous étiez, certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, vous avez été purifiés du péché, vous en avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu.

Sur l’inconduite

12 Tout m’est permis. Certes, mais tout n’est pas bon pour moi. Tout m’est permis, c’est vrai, mais je ne veux pas me placer sous un esclavage quelconque[aa]. 13 « Les aliments sont faits pour le ventre et le ventre pour les aliments. » Certes, cependant un jour, Dieu détruira l’un comme l’autre. Mais attention : notre corps, lui, n’a pas été fait pour l’inconduite, il est pour le Seigneur et le Seigneur est pour le corps. 14 En effet, comme Dieu a ressuscité le Seigneur, il nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance.

15 Ignorez-vous que vos corps sont des membres de Christ ? Vais-je donc arracher les membres de Christ pour en faire ceux d’une prostituée[ab] ? Sûrement pas !

16 Ou bien, ignorez-vous qu’un homme qui s’unit à une prostituée devient un seul corps avec elle ? Car il est écrit : Les deux ne feront plus qu’un[ac]. 17 Mais celui qui s’unit au Seigneur devient, lui, un seul esprit avec lui. 18 C’est pourquoi, fuyez l’inconduite sexuelle. Tous les autres péchés qu’un homme peut commettre n’impliquent pas son corps, mais celui qui se livre à l’inconduite pèche contre son propre corps.

19 Ou bien encore, ignorez-vous que votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous ? Vous ne vous appartenez donc pas à vous-mêmes. 20 Car vous avez été rachetés à grand prix. Honorez donc Dieu dans votre corps.

Réponses aux problèmes soulevés par les Corinthiens

Sur la sexualité et le couple

J’en viens à présent aux problèmes que vous soulevez dans votre lettre[ad].

Il est bon qu’un homme se passe de femme. Cependant, pour éviter toute immoralité, il est préférable que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari. Que le mari accorde à sa femme ce qu’il lui doit et que la femme agisse de même envers son mari. Car le corps de la femme ne lui appartient plus, il est à son mari. De même, le corps du mari ne lui appartient plus, il est à sa femme. Ne vous refusez donc pas l’un à l’autre. Vous pouvez, certes, en plein accord l’un avec l’autre, renoncer pour un temps à vos relations conjugales afin de vous consacrer davantage à la prière, mais après cela, reprenez vos rapports comme auparavant. Il ne faut pas donner à Satan l’occasion de vous tenter par votre incapacité à vous maîtriser. Notez bien qu’il s’agit là d’une concession et nullement d’un ordre.

Je voudrais bien que tout le monde soit comme moi, mais chacun reçoit de Dieu un don particulier de la grâce, l’un le mariage, l’autre le célibat. J’aimerais cependant dire aux veufs[ae] et aux veuves que c’est une bonne chose de continuer à vivre seul, comme moi. Toutefois, s’ils ne peuvent pas se maîtriser en ce domaine, qu’ils se marient, car mieux vaut se marier que de se consumer en désirs insatisfaits.

10 Quant aux couples chrétiens, voici ce que j’ordonne, ou plutôt ce que le Seigneur lui-même leur commande : Que la femme ne se sépare pas de son mari[af]. 11 Au cas où elle en serait séparée, qu’elle reste sans se remarier ou qu’elle se réconcilie avec son mari. Le mari, de son côté, ne doit pas quitter sa femme.

12 Pour les autres couples, en l’absence d’indication de la part du Seigneur, voici ce que je dis : si un frère chrétien est marié avec une femme non-croyante et qu’elle consente à rester avec lui, qu’il ne la quitte pas. 13 De même, si une femme a un mari non-croyant et qu’il consente à rester avec elle, qu’elle ne le quitte pas. 14 Car du fait de son union avec sa femme, le mari non-croyant est bien un mari légitime aux yeux de Dieu et de même, du fait de son union avec son mari chrétien, la femme non-croyante est bien une épouse légitime aux yeux de Dieu. Autrement, leurs enfants seraient des enfants naturels, alors qu’en réalité ils sont légitimes[ag]. 15 Mais si le conjoint non-croyant est déterminé à demander le divorce, eh bien, qu’il le fasse ; dans ce cas, le frère ou la sœur n’est pas lié. Dieu vous a appelés à vivre dans la paix. 16 Car toi, femme, tu amèneras peut-être ton mari au salut, mais en fait qu’en sais-tu ? De même, toi, mari, tu amèneras peut-être ta femme au salut, mais en fait, qu’en sais-tu ? 17 En dehors de ce cas, tenez-vous-en à la règle générale que j’enseigne partout dans toutes les Eglises : que chacun continue à vivre dans la condition que le Seigneur lui a assignée comme sa part, celle dans laquelle il se trouvait au moment où Dieu l’a appelé. 18 Quelqu’un était-il circoncis lorsqu’il a été appelé ? Qu’il ne cherche pas à le dissimuler. Ou quelqu’un était-il incirconcis lorsque Dieu l’a appelé ? Qu’il ne se fasse pas circoncire. 19 Que l’on soit circoncis ou non n’a aucune importance. Ce qui importe, c’est l’obéissance aux commandements de Dieu. 20 Que chacun demeure dans la situation qui était la sienne lorsque Dieu l’a appelé. 21 Etais-tu esclave[ah] lorsque Dieu t’a appelé ? Ne te fais pas de souci à ce sujet. Mais si tu peux devenir libre, alors profites-en[ai]. 22 Car un esclave qui a été appelé à servir le Seigneur est un affranchi du Seigneur. Et de même, l’homme libre que Dieu a appelé est un esclave de Christ. 23 C’est à un grand prix que vous avez été rachetés ! Alors, ne devenez pas esclaves des hommes. 24 Donc, frères et sœurs, que chacun reste devant Dieu dans la situation où il était lorsque Dieu l’a appelé à venir à lui.

A propos du mariage des jeunes filles

25 Pour ce qui est des jeunes filles, je n’ai pas d’ordre du Seigneur, mais je donne mon avis comme celui d’un homme qui, par la grâce du Seigneur, est digne de confiance : 26 à cause des détresses de l’heure présente, j’estime qu’il est bon pour chacun de demeurer comme il est. 27 As-tu une femme ? Ne cherche pas à rompre. N’as-tu aucun engagement ? Ne cherche pas de femme. 28 Mais si tu te maries, tu ne commets pas de péché. Ce n’est pas non plus un péché pour une jeune fille de se marier. Mais les gens mariés connaîtront bien des souffrances et je voudrais vous les épargner.

29 Je vous assure, frères et sœurs : le temps est limité ; que désormais ceux qui sont mariés vivent comme s’ils n’avaient pas de femme, 30 ceux qui pleurent comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s’ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s’ils ne possédaient rien. 31 Bref, que tous ceux qui jouissent des biens de ce monde vivent comme s’ils n’en jouissaient pas. Car le présent ordre des choses va vers sa fin. 32 C’est pourquoi je voudrais vous savoir libres de toute préoccupation. Celui qui n’est pas marié se préoccupe des intérêts du Seigneur. Son seul souci est de lui plaire. 33 Celui qui est marié s’occupe des affaires de ce monde, pour plaire à sa femme ; 34 et le voilà tiraillé de part et d’autre. De même la veuve et la jeune fille n’ont pas d’autre souci que les intérêts du Seigneur, pas d’autre désir que de se dévouer à lui corps et esprit. La femme mariée, elle, se préoccupe des affaires de ce monde, pour plaire à son mari. 35 Je dis cela dans votre propre intérêt et non pour vous tendre un piège, mais pour que vous meniez une vie bien ordonnée, et que vous soyez attachés au Seigneur sans partage.

36 Mais si quelqu’un craint de mal se comporter envers la jeune fille qui lui est destinée et pense que les choses doivent suivre leur cours normal, qu’il fasse ce qui lui semble bon ; il ne commet pas de faute. Que tous deux se marient ! 37 Mais si cet homme a pris en lui-même une ferme résolution, sans y être contraint, mais dans la pleine possession de sa volonté, et si la décision qu’il a ainsi prise en lui-même est de ne pas s’unir à la jeune fille, il fera bien. 38 En somme, celui qui épouse la jeune fille fait bien, et celui qui ne l’épouse pas fera encore mieux[aj].

39 Un dernier mot : une femme demeure liée à son mari aussi longtemps qu’il vit ; mais si le mari vient à mourir, elle est libre de se remarier avec qui elle veut, à condition, bien entendu, que ce soit avec un chrétien. 40 Toutefois, à mon avis, elle sera plus heureuse si elle reste comme elle est ; et je pense, moi aussi, avoir l’Esprit de Dieu.

Sur les viandes sacrifiées aux idoles

Passons au problème[ak] des viandes provenant d’animaux sacrifiés aux idoles[al]. Nous possédons tous la connaissance voulue, nous le savons. Mais la connaissance rend orgueilleux. L’amour, lui, fait grandir dans la foi. Celui qui s’imagine avoir de la connaissance ne connaît pas encore comme on doit connaître. Mais celui qui aime Dieu, celui-là est connu de Dieu. Qu’en est-il donc de la question de la consommation des viandes sacrifiées aux idoles ? Nous savons qu’il n’existe pas d’idoles dans le monde et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Certes, bien des êtres célestes ou terrestres sont considérés comme des divinités, de sorte qu’il y a de nombreux dieux ou seigneurs. Mais pour ce qui nous concerne, il n’y a qu’un seul Dieu : le Père, de qui toute chose vient, et pour qui nous vivons, et il n’y a qu’un seul Seigneur : Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes.

Mais tous les chrétiens n’ont pas encore bien assimilé ces vérités. Quelques-uns, encore marqués par leur habitude de rendre un culte aux idoles, continuent à manger ces viandes avec la pensée qu’elles ont été offertes à des idoles. Alors leur conscience, qui est faible, se charge de culpabilité. Mais ce n’est pas un aliment qui peut nous rapprocher de Dieu ; en manger ou pas ne nous rendra ni meilleurs, ni pires. Toutefois, faites bien attention à ce que votre liberté ne cause pas la chute de ceux qui sont mal affermis dans la foi. 10 Supposons, en effet, que l’un d’eux te voie, toi, qui as la connaissance, assis à table dans un temple d’idoles[am]. Sa conscience ne va-t-elle pas l’encourager, lui qui est mal affermi, à manger des viandes sacrifiées aux idoles ? 11 Ainsi, à cause de ta connaissance, ce chrétien mal affermi va courir à sa perte. Et pourtant, c’est un frère ou une sœur pour qui Christ a donné sa vie ! 12 Si vous péchez de la sorte envers des frères ou des sœurs, en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre Christ lui-même. 13 C’est pourquoi, si ce que je mange devait causer la chute de mon frère ou de ma sœur, j’y renoncerais à tout jamais, afin de ne pas être pour lui une occasion de chute.

Paul a renoncé à ses droits

Ne suis-je donc pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus, notre Seigneur ? Vous-mêmes, n’êtes-vous pas un fruit de mon travail au service du Seigneur ? D’autres peuvent refuser de reconnaître en moi un apôtre : pour vous, du moins, c’est ce que je suis, car vous êtes bien le sceau qui authentifie mon ministère apostolique au service du Seigneur.

Et voici ma défense contre ceux qui me mettent en accusation : En tant qu’apôtres, ne serions-nous pas en droit de recevoir le manger et le boire pour notre travail ? N’aurions-nous pas le droit d’être accompagnés par une épouse chrétienne, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur[an] et Pierre ? Ou bien, Barnabas et moi-même serions-nous les seuls à devoir travailler pour gagner notre pain ? Dites-moi : avez-vous jamais entendu parler d’un soldat servant dans une armée à ses propres frais, ou d’un vigneron qui ne mangerait pas des raisins de la vigne qu’il a plantée ? Quel berger élève un troupeau sans jamais profiter du lait de ses brebis ? Et je ne tire pas mes arguments des seuls principes établis par les hommes. Car la Loi dit les mêmes choses. En effet, c’est bien dans la Loi de Moïse qu’il est écrit : Tu ne mettras pas de muselière à un bœuf pendant qu’il foule le blé[ao]. Dieu s’inquiéterait-il ici des bœufs ? 10 N’est-ce pas pour nous qu’il parle ainsi ? Bien sûr que si ! C’est pour nous que cette parole a été écrite, car il faut que celui qui laboure le fasse avec espérance et que celui qui bat le blé puisse compter sur sa part de la récolte. 11 Puisque nous avons semé parmi vous les biens spirituels, serait-ce de notre part une prétention exorbitante si nous attendions de vous quelque avantage matériel ? 12 Du moment que d’autres exercent ce droit sur vous, ne l’avons-nous pas à plus forte raison ?

Eh bien ! nous avons préféré ne pas user de ce droit ; au contraire, nous supportons tout, afin d’éviter de faire obstacle, si peu que ce soit, à l’Evangile de Christ. 13 Et pourtant, vous le savez, ceux qui font le service sacré dans le Temple reçoivent leur nourriture du Temple. Ceux qui officient à l’autel reçoivent leur part des sacrifices offerts sur l’autel[ap]. 14 De même, le Seigneur a ordonné que ceux qui annoncent l’Evangile vivent de cette annonce de l’Evangile[aq]. 15 Mais moi, je n’ai fait valoir aucun de ces droits. Et si je les mentionne ici, ce n’est pas pour les revendiquer ; je préférerais mourir plutôt que de me laisser ravir ce sujet de fierté. 16 En effet, je n’ai pas à m’enorgueillir de ce que j’annonce l’Evangile : c’est une obligation qui m’est imposée. Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile ! 17 Ah ! certes, si la décision d’accomplir cette tâche ne venait que de moi, je recevrais un salaire ; mais puisque cette décision n’a pas dépendu de moi, je ne fais que m’acquitter d’une charge qui m’a été confiée. 18 En quoi consiste alors mon salaire ? Dans la satisfaction de pouvoir offrir gratuitement l’Evangile que je proclame en renonçant volontairement aux droits que me confère ma qualité de prédicateur de l’Evangile.

19 Car, bien que je sois un homme libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous, afin de gagner le plus de gens possible à Jésus-Christ. 20 Lorsque je suis avec les Juifs, je vis comme eux, afin de les gagner. Lorsque je suis parmi ceux qui sont sous le régime de la Loi de Moïse, je vis comme si j’étais moi-même assujetti à ce régime, bien que je ne le sois pas, afin de gagner ceux qui sont sous le régime de cette Loi. 21 Avec ceux qui n’ont pas la Loi de Dieu, je vis comme n’ayant pas non plus la Loi, afin de gagner à Christ ceux qui n’ont pas la Loi, bien que je ne sois pas sans la loi de Dieu, car je vis selon la loi de Christ. 22 Avec les chrétiens mal affermis dans la foi, je vis comme eux, afin de gagner ceux dont la foi est mal affermie. C’est ainsi que je me fais tout à tous, afin d’en conduire au moins quelques-uns au salut par tous les moyens.

23 Or, tout cela, je le fais pour la cause de l’Evangile pour avoir part, avec eux, aux bénédictions qu’apporte l’Evangile. 24 Ne savez-vous pas que, sur un stade, tous les concurrents courent pour gagner et, cependant, un seul remporte le prix ? Courez comme lui, de manière à gagner. 25 Tous les athlètes s’imposent une discipline sévère[ar] dans tous les domaines pour recevoir une couronne, qui pourtant sera bien vite fanée[as], alors que nous, nous aspirons à une couronne qui ne se flétrira jamais. 26 C’est pourquoi, si je cours, ce n’est pas à l’aveuglette, et si je m’exerce à la boxe, ce n’est pas en donnant des coups en l’air. 27 Je traite durement mon corps, je le maîtrise sévèrement, de peur qu’après avoir proclamé l’Evangile aux autres, je ne me trouve moi-même disqualifié.

L’exemple des révoltes d’Israël

10 Car il ne faut pas que vous ignoriez ceci, frères et sœurs : après leur sortie d’Egypte, nos ancêtres ont tous marché sous la conduite de la nuée[at], ils ont tous traversé la mer[au], ils ont donc tous, en quelque sorte, été baptisés « pour Moïse[av] » dans la nuée et dans la mer. Ils ont tous mangé une même nourriture spirituelle[aw]. Ils ont tous bu la même boisson spirituelle, car ils buvaient de l’eau jaillie d’un rocher spirituel qui les accompagnait ; et ce rocher n’était autre que Christ lui-même[ax]. Malgré tout cela, la plupart d’entre eux[ay] ne furent pas agréés par Dieu, puisqu’ils périrent dans le désert.

Tous ces faits nous servent d’exemples pour nous avertir de ne pas tolérer en nous de mauvais désirs comme ceux auxquels ils ont succombé. Ne soyez pas idolâtres comme certains d’entre eux l’ont été, selon ce que rapporte l’Ecriture : Le peuple s’assit pour manger et boire, puis il se leva pour se divertir[az].

Ne nous laissons pas entraîner à l’immoralité sexuelle comme firent certains d’entre eux et, en un seul jour, il mourut vingt-trois mille personnes[ba].

N’essayons pas de forcer la main à Christ[bb], comme le firent certains d’entre eux qui, pour cela, périrent sous la morsure des serpents[bc].

10 Ne vous plaignez pas de votre sort, comme certains d’entre eux, qui tombèrent sous les coups de l’ange exterminateur[bd].

11 Tous ces événements leur sont arrivés pour nous servir d’exemples. Ils ont été mis par écrit pour que nous en tirions instruction, nous qui sommes parvenus aux temps de la fin. 12 C’est pourquoi, si quelqu’un se croit debout, qu’il prenne garde de ne pas tomber.

13 Les tentations qui vous ont assaillis sont communes à tous les hommes[be]. D’ailleurs, Dieu est fidèle et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Au moment de la tentation, il préparera le moyen d’en sortir pour que vous puissiez y résister.

S’abstenir de pratiques idolâtres

14 Pour toutes ces raisons, chers amis, je vous en conjure : fuyez le culte des idoles.

15 Je vous parle là comme à des gens raisonnables : jugez vous-mêmes de ce que je dis. 16 La « coupe de reconnaissance »[bf], pour laquelle nous remercions Dieu, ne signifie-t-elle pas que nous sommes au bénéfice du sacrifice de Christ qui a versé son sang pour nous ? Et le pain que nous rompons, ne signifie-t-il pas que nous sommes au bénéfice du corps de Christ offert pour nous ? 17 Comme il n’y a qu’un seul pain, nous tous, malgré notre grand nombre, nous ne formons qu’un seul corps, puisque nous partageons entre tous ce pain unique.

18 Pensez à ce qui se passe dans le peuple d’Israël, j’entends Israël au sens national : ceux qui mangent les victimes offertes en sacrifice ne sont-ils pas au bénéfice du sacrifice offert sur l’autel[bg] ?

19 Cela signifierait-il qu’une viande, parce qu’elle est sacrifiée à une idole, prend une valeur particulière ? Ou que l’idole ait quelque réalité ? Certainement pas ! 20 Mais je dis que les sacrifices des païens sont offerts à des démons et à ce qui n’est pas Dieu[bh]. Or, je ne veux pas que vous ayez quoi que ce soit de commun avec les démons[bi]. 21 Vous ne pouvez boire à la coupe du Seigneur et en même temps à celle des démons. Vous ne pouvez pas manger à la table du Seigneur et à celle des démons. 22 Ou bien, voulons-nous provoquer le Seigneur dont l’amour est exclusif ? Nous croyons-nous plus forts que lui ?

Faire tout pour la gloire de Dieu

23 Oui, tout m’est permis, mais tout n’est pas bon pour nous. Tout est permis mais tout n’aide pas à grandir dans la foi.

24 Que chacun de vous, au lieu de songer seulement à lui-même, recherche aussi les intérêts des autres.

25 Vous pouvez manger de tout ce qui se vend au marché sans vous poser de questions, par scrupule de conscience, sur l’origine de ces aliments. 26 Car la terre et ses richesses appartiennent au Seigneur[bj].

27 Si un non-croyant vous invite[bk] et que vous désiriez accepter son invitation, mangez tranquillement de tout ce que l’on vous servira, sans vous poser de questions par scrupule de conscience. 28 Mais si quelqu’un vous dit : « Cette viande a été offerte en sacrifice à une idole », alors n’en mangez pas à cause de celui qui vous a prévenus et pour des raisons de conscience. 29 – Par conscience, j’entends, évidemment, non la vôtre, mais la sienne. – Pourquoi, en effet, exposerais-je ma liberté à être condamnée du fait qu’un autre a des scrupules de conscience ? 30 Si je mange en remerciant Dieu, pourquoi serais-je critiqué au sujet d’un aliment pour lequel je rends grâce à Dieu ?

31 Ainsi, que vous mangiez, que vous buviez, bref, quoi que ce soit que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.

32 Mais que rien, dans votre comportement, ne soit une occasion de chute, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour les membres de l’Eglise de Dieu. 33 Agissez comme moi qui m’efforce, en toutes choses, de m’adapter à tous. Je ne considère pas ce qui me serait avantageux, mais je recherche le bien du plus grand nombre pour leur salut.

11 Suivez donc mon exemple, comme moi, de mon côté, je suis celui de Christ.

La vie dans la communauté

L’homme et la femme dans l’Eglise

Je vous félicite de vous souvenir de moi en toute occasion et de maintenir fidèlement les traditions que je vous ai transmises.

Je voudrais cependant attirer votre attention sur un point : Christ est le chef[bl] de tout homme, l’homme est le chef de la femme, le chef de Christ, c’est Dieu. Si donc un homme prie ou prophétise la tête couverte, il outrage son chef. Mais si une femme prie ou prophétise la tête non couverte, elle outrage son chef à elle : c’est comme si elle était rasée[bm]. Si donc une femme ne se couvre pas la tête, pourquoi, alors, ne se fait-elle pas aussi tondre les cheveux ? Mais s’il est honteux pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se couvre donc la tête.

L’homme ne doit pas avoir la tête couverte, puisqu’il est l’image de Dieu et reflète sa gloire. La femme, elle, est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme[bn], et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l’homme. 10 Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête un signe d’autorité[bo], à cause des anges. 11 Toutefois, dans l’ordre établi par le Seigneur, la femme n’existe pas sans l’homme, et l’homme n’existe pas sans la femme, 12 car si la femme a été tirée de l’homme, celui-ci, à son tour, naît de la femme et, finalement, tous deux doivent leur vie à Dieu.

13 Jugez vous-mêmes de cela : est-il convenable pour une femme de prier Dieu la tête découverte ? 14 Ne paraît-il pas naturel à tout le monde que c’est une indignité pour un homme de porter des cheveux longs 15 mais qu’une longue chevelure fait honneur à la femme ? Car la chevelure lui a été donnée pour lui servir de voile.

Footnotes

  1. 1.1 Sosthène : Voir Ac 18.17.
  2. 1.4 Certains manuscrits ont : Dieu.
  3. 1.6 Autre traduction : Vous êtes attachés avec tant de fermeté au témoignage rendu à Christ qu’il …
  4. 1.11 Chloé : peut-être une commerçante dont le personnel faisait fréquemment le voyage de Corinthe à Ephèse.
  5. 1.12 Voir Ac 18.24.
  6. 1.14 Crispus : voir Ac 18.8. Gaïus : voir Ac 19.29.
  7. 1.19 Es 29.14 cité selon l’ancienne version grecque.
  8. 1.31 Jr 9.23.
  9. 2.1 Certains manuscrits ont : le témoignage au sujet de Dieu.
  10. 2.9 Es 64.3.
  11. 2.13 Autre traduction : à des hommes qui ont l’Esprit.
  12. 2.16 Es 40.13 cité selon l’ancienne version grecque.
  13. 3.16 L’Eglise est le temple de Dieu de la nouvelle alliance.
  14. 3.19 Jb 5.13.
  15. 3.20 Ps 94.11.
  16. 4.6 D’autres comprennent : pour que notre exemple vous aide à comprendre cette règle.
  17. 4.6 Le texte grec est difficile. Certains manuscrits ont : à ne pas penser au-delà.
  18. 4.9 Les condamnés à mort étaient envoyés dans le cirque pour lutter contre les bêtes féroces.
  19. 4.15 Le terme grec employé ici, et qui a donné en français notre mot « pédagogue », désignait les esclaves chargés de conduire les enfants à l’école ou de les enseigner (comparer Ga 3.24).
  20. 4.17 Paul avait envoyé Timothée à Corinthe en passant par la Macédoine. La lettre, expédiée par mer, arrivera avant lui à Corinthe, d’où le futur dans ce verset.
  21. 5.1 Cette union avec sa belle-mère était interdite aussi bien par la Loi juive (Lv 18.8 ; Dt 23.1) que par le droit romain.
  22. 5.5 Formule d’excommunication en usage chez les Juifs. Elle implique en tout cas l’exclusion de l’Eglise. Voir 1 Tm 1.20.
  23. 5.5 Autre traduction : pour que son corps soit détruit afin que son esprit soit sauvé au jour du Seigneur.
  24. 5.7 Allusion aux différentes traditions de la Pâque juive : avant la fête, on faisait disparaître toute trace de levain (voir Ex 12.8, 20) dans la maison, puis on sacrifiait un agneau et on mangeait des pains sans levain. Tous ces rites ont trouvé leur accomplissement en Christ.
  25. 5.9 Une lettre qui ne nous est pas parvenue.
  26. 5.13 Dt 17.7 cité selon l’ancienne version grecque.
  27. 6.12 Autre traduction : mais je ne veux être l’esclave de personne.
  28. 6.15 La ville de Corinthe avait mauvaise réputation : on prétendait que mille prostituées sacrées vivaient sur l’Acrocorinthe.
  29. 6.16 Gn 2.24.
  30. 7.1 Les Corinthiens avaient soulevé certains problèmes dans une lettre qu’ils avaient fait parvenir par leurs trois émissaires (16.17). Paul répond en reprenant chaque fois la même formule (7.1 ; 8.1 ; 12.1 ; 16.1).
  31. 7.8 Autre traduction : à ceux qui ne sont pas mariés.
  32. 7.10 Voir Mt 19.3-9.
  33. 7.14 D’autres traduisent : Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère, autrement, vos enfants seraient impurs, tandis qu’en fait, ils sont saints.
  34. 7.21 Il y avait, estime-t-on, 400 000 esclaves à Corinthe au temps de Paul. L’Eglise devait en compter un nombre important parmi ses membres (voir 1.26).
  35. 7.21 Autre traduction : mets plutôt à profit ta condition d’esclave.
  36. 7.38 L’interprétation de ces versets est difficile. Certains pensent que Paul traite de la responsabilité d’un père à l’égard de sa fille et proposent cette traduction : 36 Mais si quelqu’un juge manquer aux convenances envers sa fille parce qu’elle a passé l’âge et qu’il est de son devoir d’agir ainsi, qu’il fasse ce qu’il veut ; il ne commet pas de faute : qu’on se marie. 37 Si quelqu’un a pris en lui-même une ferme résolution, sans y être contraint, mais dans la pleine possession de sa volonté, si la décision qu’il a ainsi prise en lui-même est de garder sa fille, il fera bien. 38 En somme, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fera encore mieux.
  37. 8.1 Voir note 7.1.
  38. 8.1 Ces viandes provenaient des animaux offerts en sacrifice dans les temples païens. Une partie de la viande était consommée sur place, une autre était donnée aux prêtres, ce qui restait était rendu aux offrants ou vendu au marché (10.25). Certains chrétiens se demandaient si ce n’était pas participer à l’idolâtrie que de consommer des viandes (achetées au marché) qui avaient été offertes aux idoles (voir Ac 15.29).
  39. 8.10 Les païens invitaient leurs amis aux repas de sacrifice dans les temples d’idoles.
  40. 9.5 Parmi eux se trouvait Jacques, l’un des responsables de l’Eglise de Jérusalem.
  41. 9.9 Dt 25.4.
  42. 9.13 Les prêtres israélites avaient droit à une part de certains sacrifices et de certaines offrandes (voir Lv 6 à 7).
  43. 9.14 Voir Mt 10.10 ; Lc 10.7 ; 1 Tm 5.18.
  44. 9.25 Les athlètes étaient soumis pendant plusieurs mois avant les jeux à toutes sortes d’abstinences.
  45. 9.25 C’était, au début, une couronne de persil, plus tard de pin.
  46. 10.1 Voir Ex 13.21-22.
  47. 10.1 La mer des Roseaux dont les eaux s’étaient écartées pour laisser passer les Israélites à pied sec (Ex 14.22-29).
  48. 10.2 C’est-à-dire pour suivre Moïse. Autre traduction : en Moïse.
  49. 10.3 Allusion à la manne tombée du ciel pendant la traversée du désert par le peuple d’Israël (Ex 16.35).
  50. 10.4 Ex 17.5-6 ; Nb 20.7-11. L’image de l’accompagnement vient de la répétition de l’événement à 40 ans d’intervalle.
  51. 10.5 Des adultes qui avaient quitté l’Egypte, seuls Josué et Caleb sont entrés dans le pays promis (Nb 14.22-24, 28-38 ; Jos 1.1-2).
  52. 10.7 Ex 32.6.
  53. 10.8 Voir Nb 14.37 ; 25.1-9.
  54. 10.9 Certains manuscrits ont : le Seigneur.
  55. 10.9 Voir Nb 21.5-6.
  56. 10.10 Voir Nb 17.6-14.
  57. 10.13 Certains comprennent : ne sont pas insurmontables par des hommes.
  58. 10.16 Voir Mt 26.26-28 et parallèles.
  59. 10.18 Voir Lv 6.11 ; 7.6, 15.
  60. 10.20 Dt 32.17 cité selon l’ancienne version grecque.
  61. 10.20 Participer à un banquet religieux impliquait d’être en communion avec la divinité à laquelle le temple était consacré. Or, l’apôtre dit que derrière ces divinités se cachent des démons.
  62. 10.26 Ps 24.1.
  63. 10.27 A un repas chez lui, non dans un temple païen.
  64. 11.3 Dans tout ce passage, Paul utilise un mot grec qui signifie à la fois tête et chef.
  65. 11.5 Selon les normes sociales romaines, en vigueur à Corinthe, les femmes mariées devaient avoir la tête couverte lorsqu’elles se présentaient en public. Cette tenue les protégeait contre les avances masculines. Qu’une femme se présente en public la tête non couverte était considéré comme un rejet de son statut matrimonial. En revanche, on rasait la tête des femmes reconnues coupables d’adultère.
  66. 11.8 Voir Gn 1.26-27 ; 2.18-23.
  67. 11.10 Selon les uns cette « autorité » serait celle de la femme, selon les autres il s’agirait de l’autorité de son mari (cf. v. 3-5).