La chute de Babylone

51 Voici ce que déclare l’Eternel :

Je vais faire souffler |sur Babylone
et sur les habitants |de Lev Qamaï[a],
un vent de destruction.
J’enverrai contre Babylone |des étrangers pour la vanner
et ils feront le vide |dans son pays
car, au jour du malheur,
ils surgiront |de tous côtés contre elle.
Les archers n’auront pas le temps |de bander l’arc
et l’on ne pourra pas |revêtir sa cuirasse !
Pas de pitié |pour ses jeunes soldats !
Exterminez |son armée tout entière |pour me la consacrer.
Ceux qui seront frappés à mort |joncheront le pays des Chaldéens,
les blessés tomberont |dans les rues de la ville.
Bien que leur pays soit souillé |d’offenses à l’égard
du Dieu saint d’Israël,
la terre d’Israël |et celle de Juda |n’ont pas été abandonnées |au veuvage par l’Eternel,
le Seigneur des armées célestes.

Fuyez de Babylone |et que chacun sauve sa vie !
Ne soyez pas détruits |à cause de son crime[b] !
Car c’est le temps où l’Eternel |va la rétribuer,
où il va lui payer |ce qu’elle a mérité.
Babylone était bien |comme une coupe d’or |entre les mains de l’Eternel ;
elle enivrait la terre entière ;
les peuples ont bu de son vin ;
et c’est pourquoi les peuples |en ont perdu le sens.
Babylone est tombée |soudainement, |elle est brisée.
Lamentez-vous sur elle ! |« Mettez du baume sur ses plaies,
et peut-être guérira-t-elle ! »
« Nous avons soigné Babylone,
elle n’a pas été guérie. »
« Abandonnons-la donc !
Et que chacun de nous |rentre dans son pays,
puisque son jugement |touche à présent le ciel
et qu’il atteint les nues[c].
10 L’Eternel nous a fait justice ;
venez, racontons à Sion
ce que l’Eternel notre Dieu a fait. »

Les Mèdes : instruments du jugement de Dieu

11 Aiguisez bien les flèches,
prenez vos boucliers !
L’Eternel a excité |l’esprit des rois des Mèdes,
car il a résolu |de ruiner Babylone ;
ce sera la rétribution, |que l’Eternel exercera,
ainsi il lui fera payer |ce qu’elle a fait contre son temple.
12 Dressez vos étendards |contre les murs de Babylone !
Et renforcez la garde !
Postez des sentinelles !
Dressez des embuscades !
Car voici, l’Eternel |a conçu un dessein :
ce qu’il a prononcé |contre les habitants de Babylone,
et il le réalise.
13 O toi, qui es assise |sur les bords du grand fleuve[d],
qui es riche en trésors,
ta fin est arrivée, |à la mesure |de tes gains malhonnêtes[e].
14 Le Seigneur des armées célestes |l’a juré par lui-même :
Je te remplirai d’hommes |comme de sauterelles,
ils pousseront sur toi |le cri de la victoire !

Le Dieu créateur, maître de l’histoire

15 Lui, il a fait la terre |par sa puissance,
il a solidement |fondé le monde |par sa sagesse,
et il a déployé le ciel |par son intelligence[f].
16 Quand il fait retentir sa voix,
des torrents d’eau |s’amassent dans le ciel ;
des nuages s’élèvent |des confins de la terre ;
il fait jaillir l’éclair |au milieu des averses
et il fait s’élancer |le vent de ses réserves.
17 Alors tout être humain |reste hébété |et ne comprend plus rien.
Tout orfèvre est honteux |de son idole
car sa statue de fonte |est une tromperie
qui n’a en elle |aucun souffle de vie.
18 Ils ne sont que néant
et œuvres illusoires ;
et ils disparaîtront
au jour du châtiment.
19 Combien est différent |« le Dieu qui est la part |du peuple de Jacob » !
Il a tout façonné,
Israël[g] est le peuple |qui constitue son patrimoine,
et ce Dieu a pour nom : |le Seigneur des armées célestes.

Babylone tombera

20 Toi, tu étais pour moi |comme un marteau, |une arme de combat.
Par toi, j’ai pilonné |bien des nations,
par toi, j’ai détruit des royaumes.
21 Par toi, j’ai pilonné |chevaux et cavaliers.
J’ai pilonné des chars |avec ceux qui les conduisaient.
22 Par toi, j’ai pilonné |des hommes et des femmes.
Par toi, j’ai pilonné |des vieillards, des enfants.
Par toi, j’ai pilonné |des jeunes hommes, |des jeunes filles.
23 Par toi, j’ai pilonné |le berger avec son troupeau.
Par toi, j’ai pilonné |le fermier et ses bœufs.
Par toi, j’ai pilonné |gouverneurs et préfets.

24 Je rends à Babylone
ainsi qu’à tous les habitants |de la Chaldée
tout le mal qu’ils ont fait
sous vos regards, |à l’égard de Sion[h],
l’Eternel le déclare.

25 Je vais m’en prendre à toi, |montagne destructrice,
qui dévastes toute la terre,
l’Eternel le déclare.
Je lève la main contre toi,
je te ferai rouler |du haut de tes rochers,
et je ferai de toi |une montagne calcinée,
26 et l’on ne prendra plus |de toi ni pierre d’angle
ni pierres pour les fondations ;
car tu seras |pour toujours dévastée,
l’Eternel le déclare.

27 Elevez l’étendard |à travers le pays,
sonnez du cor |parmi les peuples,
et convoquez les peuples |pour combattre contre elle !
Appelez les royaumes
d’Ararat, de Minni |et d’Ashkenaz contre elle ;
nommez des généraux |pour l’attaquer ;
lancez des chevaux à l’attaque |comme un essaim de sauterelles |qui se hérissent !
28 Convoquez donc les peuples |pour combattre contre elle,
les rois de la Médie,
ses gouverneurs et ses préfets
et tous les territoires |sous sa domination.
29 La terre est ébranlée, |elle vacille,
car les desseins que l’Eternel |a conçus contre Babylone |se réalisent
pour changer son pays |en une terre dévastée |et privée d’habitants.
30 Car les guerriers de Babylone |ont cessé de combattre,
ils sont restés |à l’intérieur des forteresses ;
leur force est épuisée :
les voilà devenus |comme des femmelettes.
Ses maisons sont en feu,
les verrous de ses portes |ont été mis en pièces.
31 Les courriers courent |et rejoignent d’autres courriers,
et les messagers d’autres messagers
pour annoncer |au roi de Babylone
que, de tous les côtés, |sa ville est prise.
32 « Les gués sont occupés,
les roseaux sont en feu,
les soldats sont pris d’épouvante ! »

33 Voici ce que déclare |le Seigneur des armées célestes, |Dieu d’Israël :
Oui, la population de Babylone |est pareille à une aire |au temps où on la foule.
Encore un peu de temps
et l’heure des récoltes |sera venue pour elle.

Jérusalem sera vengée

34 Nabuchodonosor, |le roi de Babylone,
nous a dévorés, |nous a mis en déroute,
et il nous a laissés |comme un récipient vide.
Il nous a engloutis |tout comme un monstre.
Il a rempli son ventre |du meilleur de nous-mêmes,
puis il nous a bannis.
35 Que le peuple de Sion dise :
« Que toutes les violences |qu’elle m’a fait subir, |à moi et à mes enfants, |que tout cela retombe |sur Babylone ! »
Que Jérusalem dise :
« Que mon sang répandu |retombe sur les Chaldéens ! »

36 Car voici ce que l’Eternel déclare :
Je défendrai ta cause
et je rétribuerai |ceux qui t’ont fait du tort,
j’assécherai leur fleuve,
je tarirai sa source.
37 Babylone sera changée |en un monceau de pierres
hanté par les chacals,
en une terre dévastée |attirant des sifflements horrifiés,
où n’habitera plus personne.
38 Les habitants de Babylone |rugiront tous ensemble |comme de jeunes lions,
ils hurleront, |tout comme des lionceaux.
39 Et quand ils seront échauffés,
je leur servirai un festin,
je les enivrerai[i]
afin qu’ils soient en liesse.
Puis ils s’endormiront |d’un sommeil éternel,
ils ne se réveilleront plus,
l’Eternel le déclare.
40 Je les ferai descendre |tout comme des agneaux |à l’abattoir,
comme des béliers et des boucs.

La fin de la gloire de Babylone

41 Quoi, Shéshak[j] est conquise ?
Quoi, elle a été prise, |celle que célébrait |le monde tout entier ?
Quoi, Babylone a été dévastée |au milieu des nations ?
42 La mer s’est soulevée |sur Babylone
et, de ses flots tumultueux, |l’a submergée.
43 Ses villes ne sont plus |que des lieux dévastés,
des lieux arides et des steppes
où n’habite personne
et où ne passe aucun humain.
44 J’interviendrai |à Babylone contre Bel,
je lui ferai vomir |ce qu’il a englouti
et, jamais plus, |les autres peuples n’afflueront vers lui.
Les murs de Babylone |sont en train de tomber.

45 Sortez du milieu d’elle, |vous, membres de mon peuple !
Et que chacun sauve sa vie
quand la colère ardente |de l’Eternel se manifestera !
46 Mais faites attention : |ne perdez pas courage,
ne vous effrayez pas
des rumeurs qui circulent |à travers le pays !
Une année, court tel bruit ;
l’année suivante, un autre,
la violence sévit dans le pays,
un despote s’en prend |à un autre despote.

47 C’est pourquoi, le temps vient
où moi j’interviendrai |contre les idoles de Babylone.
Son pays tout entier |en sera dans la honte,
tous ses blessés à mort |tomberont au beau milieu d’elle.
48 Le ciel comme la terre
et tout ce qu’ils renferment
exulteront de joie |devant le sort de Babylone,
car du septentrion |des destructeurs viennent contre elle,
l’Eternel le déclare[k].

49 Car Babylone, elle aussi, doit tomber, |à cause des morts d’Israël[l],
comme elle a fait tomber |dans le monde entier des victimes.
50 Rescapés de l’épée, |partez, ne restez pas sur place !
Au loin, pensez à l’Eternel
et sur Jérusalem |dirigez vos pensées !

51 Nous étions dans la honte
lorsque nous entendions l’insulte.
La confusion couvrait nos fronts
puisque des étrangers ont pénétré
dans les lieux saints du Temple |de l’Eternel[m].
52 C’est pourquoi le temps vient,
l’Eternel le déclare,
où moi j’interviendrai |contre les idoles de Babylone,
et, dans le pays tout entier, |les blessés gémiront.
53 Quand Babylone |monterait jusqu’au ciel,
et quand bien même |elle fortifierait |sa forteresse |sur les hauteurs,
des dévastateurs surgiront |contre elle de ma part,
l’Eternel le déclare.

54 Un cri se fait entendre, |venant de Babylone,
le bruit d’un immense désastre |retentit en Chaldée.
55 Car l’Eternel |dévaste Babylone
et réduit au silence |la grande clameur venant d’elle.
Les flots de l’ennemi mugissent |comme de grandes eaux
et l’éclat de leur voix s’élève.
56 Car le dévastateur |marche contre elle, |oui, contre Babylone ;
ses guerriers sont faits prisonniers
et leur arc est brisé.
L’Eternel est le Dieu |qui rétribue,
il fait payer |ce que chacun mérite.

57 J’enivrerai[n] |ses ministres, ses sages,
ses gouverneurs et ses préfets, |ainsi que ses guerriers,
et ils s’endormiront |d’un sommeil éternel
sans plus se réveiller.
C’est là ce que déclare |le roi qui a pour nom |le Seigneur des armées célestes.

58 Voici ce que déclare |le Seigneur des armées célestes :
Les larges murs de Babylone
seront démantelés ;
ses hautes portes |seront la proie des flammes.
Les peuples travaillent pour rien,
les nations se fatiguent |pour ce qui périt par le feu.

59 Voici les instructions que le prophète Jérémie donna à Seraya, fils de Nériya, petit-fils de Mahséya, et responsable du campement[o], lorsque celui-ci se rendit à Babylone avec Sédécias, roi de Juda, la quatrième année de son règne[p].

60 Jérémie avait mis par écrit dans un seul livre tous les malheurs qui devaient s’abattre sur Babylone, c’est-à-dire tout ce qui a été écrit à son sujet. 61 Jérémie dit à Seraya : Quand tu seras arrivé à Babylone, tu auras soin de lire toutes ces paroles. 62 Puis tu diras : « Eternel, c’est toi-même qui as parlé de détruire ce lieu-ci, pour que personne n’y habite plus, ni homme ni bête, mais qu’il soit pour toujours dévasté. » 63 Quand tu auras terminé la lecture de ce livre, tu y attacheras une pierre et tu le jetteras au milieu de l’Euphrate[q] 64 en disant : « Ainsi sombrera Babylone et elle ne se relèvera pas du malheur que je vais lui envoyer. Et ses habitants disparaîtront[r]. »

Ici s’achèvent les paroles de Jérémie.

Appendice historique

La prise de Jérusalem

52 Sédécias avait vingt et un ans à son avènement. Il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Hamoutal, elle était fille de Jérémie, de Libna[s]. Il fit ce que l’Eternel considère comme mal, tout comme Yehoyaqim. Tout cela arriva parce que l’Eternel était en colère contre Jérusalem et Juda, au point de les chasser loin de lui.

Or, Sédécias se révolta contre le roi de Babylone. La neuvième année de son règne, le dixième jour du dixième mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint avec toute son armée attaquer Jérusalem. Ils établirent leur camp devant la ville et construisirent des terrassements tout autour.

La ville resta assiégée jusqu’à la onzième année du règne de Sédécias.

Le neuvième jour du quatrième mois, alors que la famine sévissait durement dans la ville et que la population du pays n’avait plus rien à manger, une brèche fut ouverte dans le rempart de la ville et tous les soldats[t] de Juda s’enfuirent : ils s’échappèrent de la ville, de nuit, par la porte qui se trouvait entre les deux remparts et qui donnait sur le jardin du roi, tandis que la ville était encerclée par les Chaldéens, et ils prirent le chemin de la vallée du Jourdain. Mais l’armée des Chaldéens se lança à la poursuite du roi, et rattrapa Sédécias dans la plaine de Jéricho. Alors tous ses soldats se dispersèrent loin de lui. Les Chaldéens se saisirent du roi et l’amenèrent au roi de Babylone à Ribla, dans le pays de Hamath, et celui-ci prononça son jugement contre lui. 10 Le roi de Babylone fit égorger les fils de Sédécias sous ses yeux. Il fit aussi égorger à Ribla tous les ministres de Juda. 11 Puis il fit crever les yeux à Sédécias et le fit lier avec une double chaîne de bronze. Après cela, le roi de Babylone le déporta à Babylone où il l’enferma en prison. Sédécias y resta jusqu’à sa mort.

12 Le dixième jour du cinquième mois – c’était la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone – Nebouzaradân, chef de la garde impériale qui était attaché au service personnel du roi de Babylone, fit son entrée à Jérusalem. 13 Il mit le feu au temple de l’Eternel, au palais royal, à toutes les maisons et à tous les édifices importants de la ville. 14 Les troupes chaldéennes, sous le commandement du chef de la garde, démantelèrent les remparts qui entouraient la ville.

15 Nebouzaradân, chef de la garde impériale, déporta une partie des gens les plus pauvres et le reste de la population qui était demeurée dans la ville, ceux qui s’étaient déjà rendus au roi de Babylone et ce qui restait des artisans. 16 Mais il laissa une partie des gens pauvres du pays pour cultiver les vignes et les champs.

17 Les Chaldéens mirent en pièces les colonnes de bronze du temple de l’Eternel, les chariots et la grande cuve de bronze qui étaient dans le parvis du Temple, et ils emportèrent tout le bronze à Babylone. 18 Ils prirent aussi les chaudrons, les pelles, les couteaux, les coupes à aspersion, les autres coupes et tous les autres objets de bronze employés pour le culte. 19 Le chef de la garde s’empara de tous les objets d’or et d’argent massif : les bassins, les brasiers, les coupes à aspersion, les chaudrons, les chandeliers, les autres coupes et les bols.

20 On ne saurait évaluer le poids du bronze des deux colonnes, de la grande cuve et des douze bœufs de bronze qui soutenaient les chariots, que le roi Salomon avait fait faire pour le temple de l’Eternel. 21 Chaque colonne avait neuf mètres de haut, sa circonférence était de six mètres, le bronze avait près de huit centimètres d’épaisseur, la colonne étant creuse à l’intérieur. 22 Elle était surmontée d’un chapiteau de bronze de deux mètres cinquante de haut, entouré d’un treillis décoré de grenades. Le tout était en bronze. 23 Il y avait quatre-vingt-seize grenades en relief, et en tout, cent grenades autour du treillis.

24 Le chef de la garde fit prisonnier le grand-prêtre Seraya, Sophonie, le prêtre en second, et les trois prêtres chargés de surveiller l’entrée du Temple. 25 Il arrêta aussi, dans la ville, un haut responsable militaire, sept conseillers du roi, qui étaient restés dans la ville, le secrétaire du chef de l’armée chargé de recruter les soldats dans le pays, ainsi que soixante Judéens qui se trouvaient à l’intérieur de la ville. 26 Nebouzaradân, chef de la garde, emmena tous ces prisonniers au roi de Babylone, à Ribla. 27 Celui-ci les fit exécuter à Ribla, dans le pays de Hamath. Ainsi, la population de Juda fut déportée loin de sa patrie.

28 Voici le nombre des captifs que Nabuchodonosor emmena en exil : 3 023 Judéens, la septième année de son règne[u] : 29 832 habitants de Jérusalem la dix-huitième année[v]. 30 Puis, la vingt-troisième année du règne de Nabuchodonosor[w], Nebouzaradân, le chef de la garde, déporta encore 745 Judéens ; ce qui donne un total de 4 600 déportés.

Un signe d’espoir : Yehoyakîn gracié

31 La trente-septième année[x] de la déportation de Yehoyakîn[y], roi de Juda, le vingt-cinquième jour du douzième mois, Evil-Merodak, roi de Babylone, gracia Yehoyakîn, roi de Juda, l’année de son accession au trône de Babylone, et le fit sortir de prison.

32 Il le traita avec bonté et lui accorda une situation supérieure à celle des autres rois exilés avec lui à Babylone. 33 Il lui fit quitter ses vêtements de prisonnier et l’admit à prendre ses repas à sa table jusqu’à la fin de sa vie. 34 Le roi de Babylone pourvut à son entretien régulier, jour après jour, aussi longtemps qu’il vécut.

Footnotes

  1. 51.1 Lev Qamaï signifie : le cœur de mes adversaires. C’est, en hébreu, une manière codée d’écrire le nom chaldéens qui désigne les Babyloniens, selon le procédé d’écriture athbesh, qui consiste à remplacer la première lettre de l’alphabet par la dernière, et ainsi de suite. Voir 25.26.
  2. 51.6 Repris en Ap 18.4 (voir Jr 50.8).
  3. 51.9 Réminiscence en Ap 18.5.
  4. 51.13 Réminiscence en Ap 17.1.
  5. 51.13 Autres traductions : la mesure est comble ou le fil de ta vie est coupé.
  6. 51.15 Les v. 15-19 sont parallèles à 10.12-16.
  7. 51.19 Israël : ce mot manque dans le texte hébreu traditionnel mais se trouve dans de nombreux manuscrits hébreux, certains manuscrits de l’ancienne version grecque, la Vulgate et le targoum, ainsi qu’en Jr 10.16.
  8. 51.24 Autre traduction : Sous vos regards, je rends à Babylone … tout le mal qu’ils ont fait à l’égard de Sion.
  9. 51.39 Voir 25.15-29.
  10. 51.41 Shéshak : nom codé pour Babylone (voir 25.26 et note).
  11. 51.48 Voir Ap 18.20.
  12. 51.49 à cause des morts d’Israël : idée reprise en Ap 18.23-24.
  13. 51.51 Allusion à Nabuchodonosor et ses troupes profanant le Temple en 587 av. J.-C.
  14. 51.57 Voir 25.15-29.
  15. 51.59 Seraya : frère de Baruch, l’ami et le secrétaire de Jérémie (32.12). du campement : l’ancienne version grecque a compris : du tribut.
  16. 51.59 En 594 ou 593 av. J.-C.
  17. 51.63 Les v. 63-64 sont repris en Ap 18.21.
  18. 51.64 disparaîtront : même verbe en hébreu que celui de la fin du v. 58, traduit par se fatiguer. L’ancienne version grecque omet cette phrase (qui se réduit au verbe en hébreu).
  19. 52.1 Ce chapitre reproduit presque intégralement 2 R 24.18-20 ; 25.1-21, 25-30. Pour les notes, voir ces chapitres de 2 Rois.
  20. 52.7 Le texte parallèle de Jr 39.4 mentionne le roi Sédécias avec les soldats. Il figurera aussi dans le présent texte au verset 8. Il est donc possible que l’omission du roi au v. 7 soit due à une erreur de copiste.
  21. 52.28 En 597 av. J.-C.
  22. 52.29 En 587 av. J.-C.
  23. 52.30 En 582 av. J.-C.
  24. 52.31 En 561 av. J.-C.
  25. 52.31 Voir 2 R 24.10-17 ; Jr 22.24-27.

L’imperfection du rituel de l’ancienne alliance

Certes, la première alliance avait un rituel pour le culte, ainsi qu’un sanctuaire qui était terrestre. On avait, en effet, installé une tente – le tabernacle – partagée en deux : dans la première partie se trouvaient le chandelier et la table avec les pains offerts à Dieu. On l’appelait le « lieu saint ». Derrière le second rideau venait la partie de la tente qu’on appelait le « lieu très saint ». Là étaient placés un brûle-parfum en or et le coffre de l’alliance, entièrement plaqué d’or. Ce coffre contenait un vase d’or avec de la manne, le bâton d’Aaron qui avait fleuri et les tablettes de pierre sur lesquelles étaient gravées les paroles de l’alliance.

Au-dessus du coffre, les chérubins glorieux couvraient le propitiatoire de l’ombre de leurs ailes. Mais ce n’est pas le moment de parler de chacun de ces objets en détail. Cet ensemble étant ainsi installé, les prêtres entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle pour accomplir leur service. Dans la seconde, le grand-prêtre est le seul à pénétrer, et cela une seule fois par an. Or, il ne peut y entrer sans apporter le sang de sacrifices qu’il offre pour lui-même et pour les fautes que le peuple a commises par ignorance.

Le Saint-Esprit montre par là que l’accès au lieu très saint n’est pas ouvert tant que subsiste le premier tabernacle. Nous avons là une représentation symbolique en vue de l’époque actuelle. Elle signifie que les offrandes et les sacrifices qu’on présente ainsi à Dieu sont incapables de donner une conscience parfaitement nette à celui qui rend un tel culte.

10 En effet, il n’y a là que des prescriptions portant sur des rites d’ordre matériel, concernant des aliments, des boissons et des ablutions diverses. Elles ne devaient rester en vigueur que jusqu’au temps où Dieu instituerait un ordre nouveau.

Christ, grand-prêtre des biens qu’il nous a acquis

11 Or, Christ est venu en tant que grand-prêtre pour nous procurer les biens qu’il nous a désormais acquis[a]. Il a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait que le sanctuaire terrestre, un tabernacle qui n’a pas été fabriqué par des mains humaines, c’est-à-dire qui n’appartient pas à ce monde créé. 12 Il a pénétré une fois pour toutes dans le sanctuaire ; il y a offert, non le sang de boucs ou de veaux, mais son propre sang. Il nous a ainsi acquis un salut éternel. 13 En effet, le sang des boucs et des taureaux et les cendres d’une vache que l’on répand sur des personnes rituellement impures 14 leur rendent la pureté extérieure. Mais Christ s’est offert lui-même à Dieu, sous la conduite de l’Esprit éternel, comme une victime sans défaut. A combien plus forte raison, par conséquent, son sang purifiera-t-il notre conscience des œuvres qui mènent à la mort afin que nous servions le Dieu vivant.

La nouvelle alliance, conclue par le sacrifice de Christ

15 Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, afin que ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel que Dieu leur avait promis. Car une mort est intervenue pour libérer de leur culpabilité les hommes qui avaient péché sous la première alliance.

16 En effet, là où il y a alliance, il est nécessaire que la mort de celui qui conclut l’alliance soit produite, 17 car une alliance est établie par la mise à mort d’animaux[b]. Elle n’entre pas en vigueur tant que celui qui la conclut est encore en vie[c]. 18 C’est pourquoi la première alliance non plus n’est pas entrée en vigueur sans aspersion de sang. 19 En effet, Moïse a d’abord exposé au peuple entier tous les commandements tels qu’ils se trouvent consignés dans la Loi. Puis il a pris le sang des veaux et des boucs avec de l’eau, de la laine rouge et une branche d’hysope, et il en a aspergé le livre ainsi que tout le peuple, 20 en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a conclue avec vous[d].

21 Puis il a aspergé aussi, avec le sang, le tabernacle et tous les ustensiles du culte. 22 En fait, selon la Loi, presque tout est purifié avec du sang, et il n’y a pas de pardon des péchés sans que du sang soit versé. 23 Ces objets, qui représentaient des réalités célestes, devaient donc être purifiés de cette manière-là. Il fallait de même que les réalités célestes le soient, elles, par des sacrifices bien meilleurs.

Une fois pour toutes

24 Car ce n’est pas dans un sanctuaire construit par des hommes, simple image du véritable, que Christ est entré : c’est dans le ciel même, afin de se présenter maintenant devant Dieu pour nous.

25 De plus, c’est chaque année que le grand-prêtre de l’ancienne alliance pénètre dans le sanctuaire avec du sang qui n’est pas le sien ; mais Christ, lui, n’y est pas entré pour s’offrir plusieurs fois en sacrifice. 26 Autrement, il aurait dû souffrir la mort à plusieurs reprises depuis le commencement du monde. Non, il est apparu une seule fois, à la fin des temps, pour ôter les péchés par son sacrifice.

27 Et comme le sort de tout homme est de mourir une seule fois – après quoi vient son jugement par Dieu – 28 de même, Christ s’est offert une seule fois en sacrifice pour porter les péchés de beaucoup d’hommes. Et il viendra une seconde fois, non plus pour ôter les péchés, mais pour sauver ceux qui attendent de lui leur salut.

Footnotes

  1. 9.11 Certains manuscrits ont : les biens à venir.
  2. 9.17 La mise à mort d’animaux représentait le sort auquel s’exposait celui qui, après avoir conclu l’alliance, la transgressait.
  3. 9.17 C’est-à-dire tant que la mort de celui qui conclut l’alliance n’a pas été symboliquement représentée par la mise à mort d’animaux au cours de la procédure de conclusion d’alliance. Autre traduction, v. 16-17 : 16 En effet, lorsqu’il est question de testament, il faut que la mort du testateur soit constatée, 17 car un testament n’entre en vigueur qu’après le décès de celui qui l’a établi : il est sans effet tant qu’il est en vie. Une telle compréhension s’appuie sur le fait qu’en grec, le même mot signifie testament et alliance.
  4. 9.20 Ex 24.8.