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30 (30:1) Psaume. Cantique pour la dédicace de la maison. De David. (30:2) Je t'exalte, ô Éternel, car tu m'as relevé, Tu n'as pas voulu que mes ennemis se réjouissent à mon sujet.

(30:3) Éternel, mon Dieu! J'ai crié à toi, et tu m'as guéri.

(30:4) Éternel! tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, Tu m'as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la fosse.

(30:5) Chantez à l'Éternel, vous qui l'aimez, Célébrez par vos louanges sa sainteté!

(30:6) Car sa colère dure un instant, Mais sa grâce toute la vie; Le soir arrivent les pleurs, Et le matin l'allégresse.

(30:7) Je disais dans ma sécurité: Je ne chancellerai jamais!

(30:8) Éternel! par ta grâce tu avais affermi ma montagne... Tu cachas ta face, et je fus troublé.

(30:9) Éternel! j'ai crié à toi, J'ai imploré l'Éternel:

(30:10) Que gagnes-tu à verser mon sang, A me faire descendre dans la fosse? La poussière a-t-elle pour toi des louanges? Raconte-t-elle ta fidélité?

10 (30:11) Écoute, Éternel, aie pitié de moi! Éternel, secours-moi! -

11 (30:12) Et tu as changé mes lamentations en allégresse, Tu as délié mon sac, et tu m'as ceint de joie,

12 (30:13) Afin que mon coeur te chante et ne soit pas muet. Éternel, mon Dieu! je te louerai toujours.

Tu m’as rendu à la vie

30 Cantique pour l’inauguration du Temple. Un psaume de David.

Je te loue, ô Eternel, |car tu m’as tiré du gouffre.
Tu n’as pas permis |que mes ennemis |se réjouissent à mes dépens.

Eternel, mon Dieu,
je t’ai appelé |à mon aide, |et tu m’as guéri :
Eternel, tu m’as fait échapper |au séjour des morts,
tu m’as rendu à la vie, |en m’évitant de rejoindre |les gens qui descendent |au tombeau.

Chantez donc à l’Eternel, |vous tous qui lui êtes attachés !
Apportez-lui vos louanges ! |Proclamez sa sainteté !

Son courroux dure un instant,
sa faveur est pour la vie.
Si, le soir, des pleurs subsistent,
au matin, la joie éclate.
Je vivais paisiblement, |et je me disais :
« Je ne tomberai jamais. »
Eternel, dans ta faveur, |tu avais fortifié |la montagne où je demeure.
Tu t’es détourné de moi, |et je fus désemparé.
J’ai crié vers toi, |Eternel,
et j’ai imploré ta grâce, |ô Seigneur :
10 « Si je descends dans la tombe,
si je meurs, quel avantage |en retires-tu ?
Celui qui n’est plus |que poussière, |peut-il te louer encore,
peut-il proclamer |ta fidélité ?
11 Ecoute, Eternel, |aie pitié de moi,
Eternel, viens à mon aide ! »
12 Tu as transformé mes pleurs |en une danse de joie,
et tu m’as ôté |mes habits de deuil |pour me revêtir |d’un habit de fête,
13 afin que, de tout mon cœur, |et sans me lasser, |je te chante.
Eternel, mon Dieu, |je te louerai à jamais.

60 (60:1) Au chef des chantres. Sur le lis lyrique. Hymne de David, pour enseigner. (60:2) Lorsqu'il fit la guerre aux Syriens de Mésopotamie et aux Syriens de Tsoba, et que Joab revint et battit dans la vallée du sel douze mille Édomites. (60:3) O Dieu! tu nous as repoussés, dispersés, Tu t'es irrité: relève-nous!

(60:4) Tu as ébranlé la terre, tu l'as déchirée: Répare ses brèches, car elle chancelle!

(60:5) Tu as fait voir à ton peuple des choses dures, Tu nous as abreuvés d'un vin d'étourdissement.

(60:6) Tu as donné à ceux qui te craignent une bannière, Pour qu'elle s'élève à cause de la vérité. -Pause.

(60:7) Afin que tes bien-aimés soient délivrés, Sauve par ta droite, et exauce-nous!

(60:8) Dieu a dit dans sa sainteté: Je triompherai, Je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Succoth;

(60:9) A moi Galaad, à moi Manassé; Éphraïm est le rempart de ma tête, Et Juda, mon sceptre;

(60:10) Moab est le bassin où je me lave; Je jette mon soulier sur Édom; Pays des Philistins, pousse à mon sujet des cris de joie! -

(60:11) Qui me mènera dans la ville forte? Qui me conduira à Édom?

10 (60:12) N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous as repoussés, Et qui ne sortais plus, ô Dieu, avec nos armées?

11 (60:13) Donne-nous du secours contre la détresse! Le secours de l'homme n'est que vanité.

12 (60:14) Avec Dieu, nous ferons des exploits; Il écrasera nos ennemis.

Nous vaincrons malgré tout

60 Au chef de chœur, à chanter sur la mélodie du « Lis du témoignage ». Cantique didactique[a] composé par David à l’occasion de sa guerre contre les Syriens de Mésopotamie et contre les Syriens de Tsoba. Au retour, Joab vainquit les Edomites dans la vallée du Sel, au nombre de douze mille hommes[b].

O Dieu, |voici que tu nous as rejetés ! |Tu as fait la brèche dans nos rangs !
Tu as montré ton courroux, |maintenant, rétablis-nous !
Tu as fait trembler la terre, |tu l’as fissurée,
guéris ses fractures, |car elle chancelle.
Tu as fait passer ton peuple |par des moments très pénibles !
Tu nous as fait boire |un vin qui nous étourdit !
Tu as agité une bannière |pour signifier à ceux qui te craignent
de fuir[c] devant les archers.
            Pause
Afin que tes bien-aimés |voient la délivrance,
interviens et sauve-nous ! |Réponds-moi[d] !
Dieu l’a déclaré |dans son sanctuaire[e] : |« Je triompherai !
Je vais partager Sichem[f]. |Je vais mesurer |au cordeau |le val de Soukkoth[g].
A moi Galaad ! |A moi Manassé[h] !
Ephraïm |est un casque pour ma tête.
Mon sceptre royal, |c’est Juda,
10 et, pour me laver, |Moab[i] me sert de bassine,
sur Edom, je jette |ma sandale[j],
et la Philistie, |pousse des cris de terreur |à cause de moi[k]. »
11 Qui me mènera |à la ville forte ?
Qui me conduira |à Edom ?
12 Sinon toi, ô Dieu ? |Toi qui nous as |rejetés,
et qui ne sors plus, ô Dieu |avec nos armées ?
13 Viens nous secourir |contre l’ennemi[l] !
Car il est bien illusoire, |le secours venant des hommes.
14 Mais avec Dieu nous ferons |des exploits,
c’est lui qui écrasera |tous nos ennemis.

Footnotes

  1. 60.2 Signification incertaine.
  2. 60.2 Voir 2 S 8.3-14 ; 1 Ch 18.12. La ville de Tsoba était située au nord de Damas entre l’Oronte et l’Euphrate. La Syrie de Tsoba figure dans des textes assyriens sous le nom de Tsoubite ; elle se trouvait à l’est de Hamath. La vallée du Sel est la région stérile au sud de la mer Morte.
  3. 60.6 Ce verset est l’objet de nombreuses interprétations. Autre traduction : tu as donné aux hommes qui te craignent une bannière pour la déployer devant les archers. Ou, en suivant les versions anciennes qui, à la place du mot signifiant archers, ont lu le mot signifiant vérité qui n’en diffère que par une lettre en hébreu : une bannière pour fuir devant la vérité, ou encore : une bannière en faveur de la vérité.
  4. 60.7 Pour les v. 7-14, voir 108.7-14.
  5. 60.8 Autre traduction : dans sa sainteté.
  6. 60.8 L’ancienne capitale d’Israël, au centre du pays. Le conquérant partage le pays conquis entre ses soldats (voir Gn 12.6 ; Jos 8.30-35).
  7. 60.8 La vallée de Soukkoth se trouve à l’est du Jourdain. Le terrain que l’on mesure au cordeau est celui que l’on possède.
  8. 60.9 Galaad et Manassé constituaient la partie la plus orientale du pays.
  9. 60.10 L’orgueilleux Moab (Es 16.6) sert tout juste à l’usage le plus humble : il est un vase d’ablution pour le lavement des pieds (Gn 18.4). L’image est peut-être suggérée par la situation de Moab le long de la rive est de la mer Morte.
  10. 60.10 Lancer sa sandale sur une parcelle de terre est un geste symbolique de prise de possession (Dt 25.9-10 ; Rt 4.7 ; Ps 108.10).
  11. 60.10 Autres traductions : pousse des cris contre moi ; ou : et contre la Philistie, je pousse un cri de victoire.
  12. 60.13 Autre traduction : dans la détresse.

90 Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur! tu as été pour nous un refuge, De génération en génération.

Avant que les montagnes fussent nées, Et que tu eussent créé la terre et le monde, D'éternité en éternité tu es Dieu.

Tu fais rentrer les hommes dans la poussière, Et tu dis: Fils de l'homme, retournez!

Car mille ans sont, à tes yeux, Comme le jour d'hier, quand il n'est plus, Et comme une veille de la nuit.

Tu les emportes, semblables à un songe, Qui, le matin, passe comme l'herbe:

Elle fleurit le matin, et elle passe, On la coupe le soir, et elle sèche.

Nous sommes consumés par ta colère, Et ta fureur nous épouvante.

Tu mets devant toi nos iniquités, Et à la lumière de ta face nos fautes cachées.

Tous nos jours disparaissent par ton courroux; Nous voyons nos années s'évanouir comme un son.

10 Les jours de nos années s'élèvent à soixante-dix ans, Et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans; Et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère, Car il passe vite, et nous nous envolons.

11 Qui prend garde à la force de ta colère, Et à ton courroux, selon la crainte qui t'est due?

12 Enseigne-nous à bien compter nos jours, Afin que nous appliquions notre coeur à la sagesse.

13 Reviens, Éternel! Jusques à quand?... Aie pitié de tes serviteurs!

14 Rassasie-nous chaque matin de ta bonté, Et nous serons toute notre vie dans la joie et l'allégresse.

15 Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, Autant d'années que nous avons vu le malheur.

16 Que ton oeuvre se manifeste à tes serviteurs, Et ta gloire sur leurs enfants!

17 Que la grâce de l'Éternel, notre Dieu, soit sur nous! Affermis l'ouvrage de nos mains, Oui, affermis l'ouvrage de nos mains!

Quatrième livre

Apprends-nous à bien compter nos jours !

90 Prière de Moïse, l’homme de Dieu.

O Seigneur, d’âge en âge
tu as été notre refuge.
Avant que soient nées les montagnes,
et que tu aies créé |la terre et l’univers,
de toute éternité |et pour l’éternité, |toi, tu es Dieu.
Tu fais retourner l’homme |à la poussière,
et tu dis aux humains : |« Retournez-y[a] ! »
Car mille ans, à tes yeux,
sont comme le jour d’hier |qui est déjà passé[b],
comme une seule veille |au milieu de la nuit.
Tu les plonges dans le sommeil,
et ils sont au matin |comme l’herbe éphémère
qui fleurit le matin, |et passe vite :
le soir, elle se fane |et se flétrit.

Nous sommes consumés |par ta colère,
ta fureur nous effraie :
tu as mis devant toi |tous nos péchés,
et tu mets en lumière |tout ce que nous cachons.
Tous nos jours disparaissent |par ta colère,
et nous achevons nos années |comme un murmure …
10 Le temps de notre vie ? |C’est soixante-dix ans,
au mieux : quatre-vingts ans |pour les plus vigoureux ;
et leur agitation |n’est que peine et misère.
Car le temps passe vite |et nous nous envolons.
11 Qui donc connaît |l’intensité de ta colère,
et ton courroux |à la mesure de la crainte qui t’est due ?
12 Oh ! Apprends-nous |à bien compter nos jours,
afin que notre cœur |acquière la sagesse !

13 Tourne-toi de nouveau vers nous, |ô Eternel ! |Jusques à quand |tarderas-tu encore ?
Aie pitié de tes serviteurs !
14 Rassasie-nous tous les matins |de ton amour,
et nous crierons de joie, |pleins d’allégresse, |tout au long de nos jours.
15 Rends-nous en jours de joie |les jours de nos épreuves,
et en années de joie |nos années de malheur !
16 Que tes serviteurs voient tes œuvres,
et que ta splendeur brille sur leurs descendants.
17 Que le Seigneur, |notre Dieu, nous accorde sa faveur !
Fais prospérer pour nous |l’ouvrage de nos mains !
Oh oui ! fais prospérer |l’ouvrage de nos mains !

Footnotes

  1. 90.3 Voir Gn 3.19.
  2. 90.4 Cité en 2 P 3.8.

120 Cantique des degrés. Dans ma détresse, c'est à l'Éternel Que je crie, et il m'exauce.

Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, De la langue trompeuse!

Que te donne, que te rapporte Une langue trompeuse?

Les traits aigus du guerrier, Avec les charbons ardents du genêt.

Malheureux que je suis de séjourner à Méschec, D'habiter parmi les tentes de Kédar!

Assez longtemps mon âme a demeuré Auprès de ceux qui haïssent la paix.

Je suis pour la paix; mais dès que je parle, Ils sont pour la guerre.

Délivre-moi !

120 Cantique pour la route vers la demeure de l’Eternel[a].

Dans ma détresse, |j’ai fait appel |à l’Eternel,
et il m’a répondu.
O Eternel, |délivre-moi |des lèvres fausses,
des langues mensongères !

Que te donnera l’Eternel ?
Comment récompensera-t-il |ta langue mensongère ?
Il t’enverra |une volée de flèches |bien aiguisées
avec des braises de genêts[b].
Malheur à moi ! |Car je vis à Méshek[c], en étranger,
ou parmi les nomades de Qédar.
Bien trop longtemps |j’ai habité
parmi des gens |qui détestent la paix.
Je veux la paix, |mais quand j’en parle,
eux, ils sont pour la guerre.

Footnotes

  1. 120.1 L’expression hébraïque (montée) a été diversement comprise. Selon les auteurs juifs, il s’agirait de cantiques chantés lors de la fête des Cabanes sur les degrés du Temple. Pour d’autres, l’expression se rapporterait à une gradation d’un verset à l’autre. L’interprétation la plus probable consiste à voir dans ces psaumes des cantiques chantés durant les pèlerinages à Jérusalem pour les grandes fêtes annuelles pendant que l’on montait vers la ville sainte, située sur une colline.
  2. 120.4 Autres traductions : une volée de flèches, chargées de braises de genêts ; ou : ta langue mensongère ? – Volée de flèches chargées de braises de genêts.
  3. 120.5 En Asie Mineure.

150 Louez l'Éternel! Louez Dieu dans son sanctuaire! Louez-le dans l'étendue, où éclate sa puissance!

Louez-le pour ses hauts faits! Louez-le selon l'immensité de sa grandeur!

Louez-le au son de la trompette! Louez-le avec le luth et la harpe!

Louez-le avec le tambourin et avec des danses! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau!

Louez-le avec les cymbales sonores! Louez-le avec les cymbales retentissantes!

Que tout ce qui respire loue l'Éternel! Louez l'Éternel!

Louez Dieu en musique

150 Louez l’Eternel !
Louez Dieu |dans son sanctuaire !
Louez-le dans l’étendue céleste |où éclate sa puissance !
Louez-le pour ses hauts faits,
louez-le |pour son immense grandeur !
Louez-le au son du cor[a],
louez-le au son du luth, |au son de la lyre !
Louez-le avec des danses |et au son des tambourins !
Louez-le avec le luth |et avec la flûte !
Louez-le par les cymbales |bien retentissantes !
Louez-le par les cymbales |résonnant avec éclat !

Que tout ce qui vit |loue donc l’Eternel !

Louez l’Eternel !

Footnotes

  1. 150.3 Voir note 98.6.

30 Paroles d'Agur, fils de Jaké. Sentences prononcées par cet homme pour Ithiel, pour Ithiel et pour Ucal.

Certes, je suis plus stupide que personne, Et je n'ai pas l'intelligence d'un homme;

Je n'ai pas appris la sagesse, Et je ne connais pas la science des saints.

Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu? Qui a recueilli le vent dans ses mains? Qui a serré les eaux dans son vêtement? Qui a fait paraître les extrémités de la terre? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils? Le sais-tu?

Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refuge.

N'ajoute rien à ses paroles, De peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur.

Je te demande deux choses: Ne me les refuse pas, avant que je meure!

Éloigne de moi la fausseté et la parole mensongère; Ne me donne ni pauvreté, ni richesse, Accorde-moi le pain qui m'est nécessaire.

De peur que, dans l'abondance, je ne te renie Et ne dise: Qui est l'Éternel? Ou que, dans la pauvreté, je ne dérobe, Et ne m'attaque au nom de mon Dieu.

10 Ne calomnie pas un serviteur auprès de son maître, De peur qu'il ne te maudisse et que tu ne te rendes coupable.

11 Il est une race qui maudit son père, Et qui ne bénit point sa mère.

12 Il est une race qui se croit pure, Et qui n'est pas lavée de sa souillure.

13 Il est une race dont les yeux sont hautains, Et les paupières élevées.

14 Il est une race dont les dents sont des glaives Et les mâchoires des couteaux, Pour dévorer le malheureux sur la terre Et les indigents parmi les hommes.

15 La sangsue a deux filles: Donne! donne! Trois choses sont insatiables, Quatre ne disent jamais: Assez!

16 Le séjour des morts, la femme stérile, La terre, qui n'est pas rassasiée d'eau, Et le feu, qui ne dit jamais: Assez!

17 L'oeil qui se moque d'un père Et qui dédaigne l'obéissance envers une mère, Les corbeaux du torrent le perceront, Et les petits de l'aigle le mangeront.

18 Il y a trois choses qui sont au-dessus de ma portée, Même quatre que je ne puis comprendre:

19 La trace de l'aigle dans les cieux, La trace du serpent sur le rocher, La trace du navire au milieu de la mer, Et la trace de l'homme chez la jeune femme.

20 Telle est la voie de la femme adultère: Elle mange, et s'essuie la bouche, Puis elle dit: Je n'ai point fait de mal.

21 Trois choses font trembler la terre, Et il en est quatre qu'elle ne peut supporter:

22 Un esclave qui vient à régner, Un insensé qui est rassasié de pain,

23 Une femme dédaignée qui se marie, Et une servante qui hérite de sa maîtresse.

24 Il y a sur la terre quatre animaux petits, Et cependant des plus sages;

25 Les fourmis, peuple sans force, Préparent en été leur nourriture;

26 Les damans, peuple sans puissance, Placent leur demeure dans les rochers;

27 Les sauterelles n'ont point de roi, Et elles sortent toutes par divisions;

28 Le lézard saisit avec les mains, Et se trouve dans les palais des rois.

29 Il y en a trois qui ont une belle allure, Et quatre qui ont une belle démarche:

30 Le lion, le héros des animaux, Ne reculant devant qui que ce soit;

31 Le cheval tout équipé; ou le bouc; Et le roi à qui personne ne résiste.

32 Si l'orgueil te pousse à des actes de folie, Et si tu as de mauvaises pensées, mets la main sur la bouche:

33 Car la pression du lait produit de la crème, La pression du nez produit du sang, Et la pression de la colère produit des querelles.

Paroles d’Agour

30 Paroles, sentences d’Agour, fils de Yaqé[a]. Cet homme s’est adressé à Itiel, à Itiel et Oukal[b] :
Je suis, certes, le plus bête des hommes
et je ne possède pas l’intelligence d’un homme.
Je n’ai pas appris la sagesse, et je ne connais pas la science des saints[c].
Qui est jamais monté au ciel puis en est redescendu ?
Qui donc a recueilli le vent dans ses mains à poignées ?
Qui a enveloppé les eaux dans son manteau ?
Qui a établi les extrémités de la terre ?
Quel est son nom et quel est le nom de son fils ?
Dis-le, si tu le sais !
Chaque parole de Dieu est entièrement fiable.
Il défend comme un bouclier ceux qui se confient en lui.
N’ajoute rien à ses paroles,
sinon il te le reprocherait, et tu serais regardé comme un menteur.
Eternel, je te demande deux choses,
ne me les refuse pas avant que je meure :
garde-moi de la fausseté et du mensonge,
ne me donne ni pauvreté ni richesse ;
accorde-moi seulement la nourriture nécessaire,
car dans l’abondance, je pourrais te renier
et dire : « Qui est l’Eternel ? »
Ou bien, pressé par la misère, je pourrais me mettre à voler
et déshonorer ainsi mon Dieu.

10 Ne calomnie pas un serviteur auprès de son maître,
de peur qu’il te maudisse et que tu portes la peine de ta faute.

11 Il y a des gens qui maudissent leur père
et qui n’ont pas un mot de reconnaissance pour leur mère.
12 Il y a des gens qui se croient purs,
bien qu’ils n’aient pas été lavés de leur souillure.
13 Il y a des gens très hautains
et qui regardent les autres de haut.
14 Il y a des gens dont les dents sont des épées,
et les mâchoires des couteaux,
pour dévorer les défavorisés et les faire disparaître de la terre,
pour retrancher les pauvres du milieu des hommes.

15 La sangsue a deux filles, elles s’appellent : Donne et Donne.
Il y a trois choses insatiables,
et même quatre qui ne disent jamais : « Cela suffit » :
16 le séjour des morts, la femme stérile,
la terre, qui n’est jamais rassasiée d’eau,
et le feu qui ne dit jamais : « Cela suffit. »
17 Les yeux qui se moquent d’un père
et qui dédaignent l’obéissance envers une mère
seront crevés par les corbeaux de la vallée et dévorés par les petits de l’aigle[d].

Trois et même quatre

18 Il y a trois choses qui sont trop merveilleuses pour moi,
et même quatre que je ne comprends pas :
19 le chemin que suit l’aigle dans le ciel,
celui du serpent sur le rocher,
celui du navire en haute mer
et celui de l’homme chez la jeune fille.
20 Voici comment agit la femme adultère :
elle mange, s’essuie la bouche et dit : « Je n’ai rien fait de mal. »

21 Il y a trois choses qui font trembler la terre,
et même quatre qu’elle ne peut supporter :
22 un esclave qui devient roi,
un idiot qui vit dans l’abondance,
23 une femme odieuse qui trouve à se marier
et une servante qui parvient à la tête des biens de sa maîtresse.

24 Il y a quatre petits animaux sur la terre,
qui, pourtant, sont remplis de sagesse :
25 les fourmis, qui forment un peuple faible,
mais qui préparent leur nourriture pendant l’été,
26 les damans[e] qui n’ont guère de force,
mais qui établissent leur demeure dans les rochers,
27 les sauterelles qui, sans avoir de roi,
s’avancent toutes en bataillons rangés,
28 et le lézard qu’on attrape à la main
et qui pénètre dans les palais des rois.
29 Il y a trois êtres qui ont une belle démarche
et même quatre qui ont fière allure :
30 le lion, le plus brave des animaux,
qui ne recule devant personne,
31 le coq[f] dressé sur ses ergots, le bouc,
et le roi qui avance à la tête de ses troupes.

32 Si tu as été assez fou pour te vanter,
ou si tu projettes de le faire[g],
tais-toi,
33 car en battant la crème, on produit du beurre,
en frappant le nez, on fait jaillir du sang,
et en laissant exploser sa colère, on provoque des disputes.

Footnotes

  1. 30.1 Agour était peut-être un sage comme Etân et Hémân (1 R 5.11). Paroles, sentences d’Agour, fils de Yaqé pourrait aussi se traduire : Paroles d’Agour, fils de Yaqé de Massa. Dans ce cas, Agour serait d’origine ismaélite (comparer Gn 25.13-14).
  2. 30.1 En répartissant les consonnes du texte hébreu autrement, on obtient : cet homme dit : « Je me suis fatigué, ô Dieu, je me suis fatigué et je suis épuisé. »
  3. 30.3 Autres traductions : mais je connais la science des saints ou je ne connais pas la science du Dieu saint.
  4. 30.17 C’est-à-dire que le corps du fils ingrat sera privé de sépulture et exposé aux rapaces.
  5. 30.26 Les damans des rochers (comparer Lv 11.5 ; Ps 104.18), petits mammifères herbivores qui vivent en colonies dans les montagnes.
  6. 30.31 Autres traductions : le cheval, le lévrier, ou le zèbre. On traduit alors : avec ses reins solides, au lieu de dressé sur ses ergots.
  7. 30.32 Autre traduction : si tu t’es mis à réfléchir.